Après un très court chapitre à New York en compagnie de Sandro et de sa souffrance, nous voici plongés en pleine forêt amazonienne où nous découvrons Elianta au chevet d'un chamane dont elle prendra la succession. Voilà campés les deux personnages principaux du roman de
Laurent Gounelle ; auteur que je découvre à travers ce livre.
L'idée de Sandro consiste à détruire tous les Indiens d'une tribu car il les juge responsables de son terrible malheur. Pour ce faire, il a recours à une bande de mercenaires menés par Krakus dont la seule motivation tient à l'argent que cela va lui rapporter. Pour Krakus et ses acolytes il n'y a qu'une façon de détruire un peuple : les assassiner en ayant au préalable pris du bon temps avec les femmes. Sandro, en sa qualité de philosophe, a une toute autre méthode : "les rendre malheureux chaque heure, chaque minute, chaque seconde de leur vie, jusqu'à la fin de leurs jours." Autrement dit du chinois pour les mercenaires qui ne connaissent que la force et la violence.
L'auteur nous invite, de manière que j'ai trouvé très subtile, à penser la vie de deux façons très différentes. Les Indiens savourent chaque minute passée sur terre. Ils vivent très bien ensemble. Il n'y a pas de tension puisque que chaque membre de la tribu contribue à la hauteur de ses moyens. le concept de l'appartenance privée n'existe pas. Ils partagent les huttes, la nourriture, ils prennent soin des uns et des autres. Ils vivent en harmonie entre eux et avec la nature.
A l'inverse, Sandro, Krakus et sa bande se sont construits chacun leur hutte, ils souffrent de la chaleur, de l'ennui, ont peur des animaux sauvages. Ils cohabitent tant bien que mal. Plutôt mal que bien d'ailleurs.
Au fil des pages, nous assistons à l'évolution des mentalités des Indiens car "les étrangers" parviennent à bousculer l'équilibre de vie des Indiens en leur apprenant le concept de la vie privée, de la possession, de la vente, du profit, de la communication basée sur la mise en avant de certains au détriment des autres, la comparaison, la peur, la jalousie...
Cela m'a à la fois passionnée et déroutée, dérangée, voire même mise en colère, car j'ai vu ma manière de fonctionner, le monde dans lequel je vis et qui ne me plait pas toujours. Cela m'a apporté de la clarté sur ce qui est important pour moi à savoir privilégier la qualité des relations avec autrui plutôt que le matériel. C'est pour moi une invitation à la vigilance afin de faire en sorte que tous mes actes tendent vers cet objectif.
A travers certaines critiques et certaines citations, cela me donne envie de me plonger dans d'autres livres de
Laurent Gounelle.