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Critique de dancingbrave


Un roman bien décevant. Laurent Gounelle auteur de « l'homme qui voulait être heureux » m'avait laissé espérer quelque chose d'autrement plus constructif.
Alléché par le titre qui, suivant les éditions va de « Dieu voyage toujours incognito » à « Les dieux voyagent toujours incognito », je m'attendais à une suite ou au moins à « quelque chose » dans la lignée de son si beau premier roman, mais je me trouvais rapidement devant un traité de « coaching personnel » habillé d'une histoire certes légèrement originale mais beaucoup trop longue.
Je dis volontairement de « coaching », pseudo langage de management, car il ne s'agit nullement d'affirmation du soi véritable et honnête mais d'un recueil de recettes visant à s'insérer correctement dans le monde du travail aux fondements fallacieux, et toujours au détriment d'autrui par des jeux de manipulations privant nos ennemis de liberté pour affirmer la sienne.
Jusqu'au titre qui nous manipule, car de dieux je n'ai pas vu l'ombre.
La seule idée vraiment intéressante et profonde est que « le hasard c'est Dieu ou les dieux qui voyagent incognito » Idée d'ailleurs empruntée à Einstein.
Mais pourquoi avoir choisi un habillage si diamétralement opposé aux idées nobles et vraies de « l'homme qui voulait être heureux » ?
Certes, notre héros a un sursaut vital à la fin du roman, une sorte de révolte salvatrice contre ces idées néfastes et il renoue avec des idées d'amour et de compassion.
Mais l'auteur aurai dû assurément nous faire grâce d'au moins 200 pages d'une écriture, sommes toutes, bien fade et de redondances multiples.
Il est certain que je prendrais plus de précautions avant de m'investir dans un nouvel opus de l'auteur.

Voilà pour ma critique générale. J'oserais à présent quelques mots pour faire part de ce qui m'a heurté dans ce texte :


Pourquoi faut-il que pour acquérir sa liberté, c'est-à-dire au sens de Gounelle, s'affirmer socialement, écraser quelqu'un ?
Ca commence avec les boulangers contraints à perdre leur temps, subir un stress
Puis c'est au tour d'une vendeuse de montre de chez Cartier, qui doit alors qu'elle ne peut être libre d'agir à sa guise subir les caprices d'un homme en quête d'une illusion de liberté.
Puis c'est au tour d'un chauffeur de taxi, certes vieux et borné, de faire les frais d'une moquerie qui le fera souffrir et le mettra hors de lui.
Ensuite ce seront ses collègues de travail qui subiront diverses manipulations verbales ou comportementales les privant, eux de leur liberté.

Pourquoi s'affirmer par l'écrasement de quelqu'un d'autre ; il existe tellement de moyen de « s'affirmer » par sa compétence, son savoir, sa sagesse, son charisme pour obtenir le plus naturellement du monde et sans blessure sa présence.
Et si présence il n'y a pas, à quoi sert de manipuler autrui par différentes techniques si ce n'est pour abuser d'un pouvoir artificiel ?
Pourquoi, par exemple, ressortir d'une boulangerie avec un pain plus cuit qu'on ne le désirerait, parce que l'on n'a pas souhaité ennuyer la boulangère, serait-il la preuve d'un manque de liberté ?

Prenons ce passage : « Les gens comme lui sont pourtant des inconnus que tu ne reverras jamais. Ta vie, ton avenir ne dépendent pas d'eux. Et pourtant, tu éprouves le besoin de plus ou moins te conformer à… ce qui fera qu'ils t'apprécient. Tu crains de décevoir et d'être rejeté. »
Pourquoi ne pas envisager plutôt le désir de ne pas blesser ? Ce n'est pas une contrainte, c'est une joie.


Nous sommes devant un cours de techniques visant à assurer des abus de pouvoir

Nouvelle idée abordée par Gounelle dans son plan de réalisation de son héros : Ne pas stagner, aller toujours de l'avant et de sortir cette citation de Gandhi, sortie de son contexte :
« Nous devons être le changement que nous voulons voir dans le monde. »
De la même façon j'opposerais volontiers cette citation de Jacques de Bourbon Busset (également sortie de son contexte, mais c'est de bonne guerre, non ?) :

De la constance d'un attachement naît la liberté de l'esprit, le plus précieux de tous les biens. L'esprit a besoin d'un point fixe. Quand ce point fixe est assuré par la fidélité à un engagement, il se sent libre de ses mouvements et capable de tout. Âme engagée, esprit libre.

Bref, vous voyez que j'ai eu du mal à adhérer à ces idées qui ne correspondent pas à ma façon de voir la vie, de voir le lien qui doit unir chacun d'entre nous. mais c'est une question de parcours personnel.

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