Une brève histoire des sous-vêtements, ou tout au moins de la manière de cacher le sexe au fil de l'Histoire - ou dans les oeuvres d'art, puisque ce sont parfois les seuls témoignages qui subsistent du passé.
En regard de textes succincts, beaucoup d'illustrations plutôt bien choisies : peintures, sculptures, mosaïques et, à partir du XIXe siècle : affiches publicitaires, "réclames". On passe de la feuille de vigne attribuée à nos deux légendaires ancêtres bibliques, au périzonium ("autour de la ceinture") du Christ, aux vraies "braguettes" d'origine (qui ne cachaient rien, rajoutaient du 'volume', même), puis aux variantes des culottes et slips tels que nous les connaissons actuellement.
L'auteur précise clairement que cet ouvrage sans prétention est loin d'être exhaustif, et que des essais de sociologues, d'historiens, ont fait un tour plus complet et plus analytique du sujet. D'ailleurs, hormis quelques représentations antiques, le propos se focalise sur les sous-vêtements européens.
L'ouvrage est amusant sans jamais tomber dans le graveleux, c'est intéressant, instructif et agréable à lire. On revisite quelques oeuvres célèbres que l'on n'avait pas forcément observées aux "bons" endroits (quoique...). Ceci pour la première moitié de l'album.
La deuxième partie, consacrée aux XIXe et XXe siècles est hélas différente, décevante, redondante, saturée d'images publicitaires, d'extraits de catalogues de VPC, de remplissage qui n'apportent pas grand chose.
Je regrette vraiment de rester sur cette mauvaise impression, j'aurais préféré un meilleur équilibre entre Histoire ancienne et période contemporaine.
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Pourquoi les parties d’Adam et Eve sont-elles cachées après le tragique forfait d’Eve ? Autant de questions assez fondamentales pour peu que l’on s’intéresse non pas aux dessous de l’histoire mais à l’histoire des dessous, racontée dans Caleçons, culottes et compagnie, de Brigitte Govignon, historienne de l’art et éditrice.
Lire la critique sur le site : Liberation
La braguette, comme le caleçon, pourrait passer pour un détail du vêtement masculin, mais c'est un détail d'importance, vu ce qu'elle contient ! François Rabelais inventa le mot pour son héros Gargantua en 1534, en s'inspirant du mot 'braie', le pantalon que portaient nos ancêtres les Gaulois ou les Germains. (...) Ce bel étui fort voyant fut mis à la mode sous François Ier, et qu'il soit en cuir ou en métal, il devient pour quelques siècles l'emblème incontournable d'une sexualité triomphante qui va gagner toutes les catégories sociales, même si quelques hommes d'Église et quelques magistrats sauvent les apparences en cachant leur braguette sous leur robe de fonction. Elle peut contenir, au choix, un sexe, des pièces de monnaie, un mouchoir, et même... un fruit qui mûrit au chaud. C'est seulement vers 1830 que la braguette disparaît au profit d'une fente verticale dans le pantalon masculin ; mais celle-ci en conservera le nom. (p. 35)
Quelques héros de la gente masculine ont fait du slip un attribut majeur de leur virilité et de leur force qui dépasse la dimension humaine. Tarzan ne serait rien dans la jungle hostile sans son slip en peau de léopard, et Superman aurait bien du mal à sauver le monde s'il n'avais pas enfilé, par-dessus un justaucorps bleu ou rouge, un slip qui fait ressortir sa silhouette musclée de super-héros. (p. 145)