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Isabelle Reinharez (Traducteur)
EAN : 9782742729036
392 pages
Actes Sud (14/10/2000)
4/5   41 notes
Résumé :
Une jeune éléphante abandonnée par son clan après le décès de sa mère doit trouver sa place dans son nouveau groupe. Cette insertion s'avère d'autant plus difficile que l'existence des éléphants est précaire. Ils doivent éviter les intempéries et les chercheurs d'ivoire. Une trouvaille assurerait leur survie : 'l' os blanc', un objet magique qui permet d'accéder à un 'lieu sûr', le paradis des éléphants. Barbara Gowdy nous propose de se glisser dans la peau d'une él... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Alors là, j'ai vraiment, vraiment DETESTE ce livre !
Au départ, j'étais pourtant curieuse de découvrir une histoire où les héros sont des éléphants, mais que j'ai été déçue...
Pourquoi?
La quête interminable des éléphants de "l'os blanc" qui les conduirait au "Lieu Sûr" est racontée en long et en large, avec tous les dangers : la sécheresse, l'attaque des autres animaux, comme les hyènes, les guépards, les serpents, et la chasse à l'ivoire, aussi. Et ça ne me passionne pas du tout. Pourtant les romans ayant pour cadre l'Afrique, la savane, comme ''Le lion" de Kessel, m'attirent. Mais ici, il ne s'agit que du point de vue des animaux, et je ne le supporte pas longtemps. Renifler les excréments, donner à manger son vomi pour nourrir son petit, boire l'urine des autres...non, c'est trop pour moi.
De plus, les héros ont des noms irritants, pour moi du moins : ""Elle-soulage", "Elle-s'égosille", "Elle Segausse", "Elle Metsongraind'sel"...Ils sont évidemment révélateurs de leur caractère, mais la répétition à longueur de pages de tous ces noms m'exaspère.
Enfin, le caractère de certaines femelles reflète l'hystérie la plus complète. Elles n'arrêtent pas de se chamailler.

J'ai juste apprécié le mythe de la création des humains, très intéressant. Je ne résiste pas à la tentation de le recopier ci-dessous :
"Il y a dix mille ans, pendant la première longue sécheresse, un mâle et une femelle (éléphants) affamés tuèrent et mangèrent une gazelle et ce faisant violèrent la première et la plus sacrée des lois : 'Tu ne mangeras point de créatures, vivantes ou mortes'. Avant même que les deux mécréants aient terminé leur repas, ils commencèrent à rapetisser. Tandis que leur corps devenait plus petit et plus fleut, leur trompe diminuait jusqu'à ne plus être qu'un moignon, leurs oreilles rétricissaient, et une fourrure poussait au sommet de leur tête. Ils se dressèrent sur leurs pattes arrière pour protester mais seul un faible hurlement sortit de leur gorge. Furieux et pleins de défi, ils se déclarèrent carnivores, libres de s'attaquer à n'importe quelle créature ne marchant pas debout (ainsi que, dans leur éternelle colère, ils le faisaient à présent)."

Voilà, je suis sûre que certains apprécieront cette histoire à sa juste valeur, je ne veux surtout pas décourager d'autres futurs lecteurs. Barbara Gowky a plein de qualités, d'écriture notamment, que je n'ai pas su aimer.
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Ce livre plonge le lecteur dans l'univers troublé des éléphants d'Afrique. Il raconte l'errance d'une famille poussée vers un but précis: celui de trouver "l'os blanc" qui lui donnera la clé de l'Eden, l'endroit où l'on ne souffre plus. Car, pour ces animaux, il leur faut survivre à deux fléaux majeurs, la sécheresse, génératrice de pénurie alimentaire et de mauvaise santé, et surtout les hommes qui perpétuent à leur encontre des massacres organisés, à la recherche d'ivoire.
Le roman de Barbara Gowdy a l'originalité de, non seulement faire vivre ces animaux, mais de les faire penser, critiquer, aimer, espérer, craindre. Nous suivons ainsi la jeune Bourbe et sa famille d'adoption dans leur marche incessante vers "un lieu sûr", voire un "au delà" meilleur, une quête conférant au roman une connotation mystique.
Ce livre est à la fois dur et tendre, "exotique" et proche.
Une belle découverte pour moi.
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Vous aviez adoré gambader dans les garennes de Watership Down et revenir à l'état sauvage vous manque ? Voici un livre fait pour vous.

C'est une histoire plutôt riche, où l'on découvre une toute nouvelle culture, une nouvelle façon d'être et de penser, une nouvelle philosophie et spiritualité. On en apprend par ailleurs beaucoup sur le mode de vie des éléphants en général, et cela nous fait sentir d'entrée de jeu très proches des personnages, qui ont chacun - mais surtout chacune - leur personnalité, très marquée. On se sent très proche de la nature sauvage, de la Terre, des rythmes naturels, et on découvre de nouvelles capacités extrasensorielles qui permettent de vivre et de survivre, de communiquer et de voir loin. Tout ça est très réussi, bien rendu, sans donner l'impression d'être dans un reportage animalier ni dans Babar l'éléphant. Une carte du territoire et un glossaire dont donnés au début du livre afin de mieux se repérer et se familiariser avec une nouvelle façon de penser.

Ce que je retiens surtout, c'est l'importance ici de marquer le fait que la nature, même dans son état sauvage, suit une certaine organisation, un ordre naturel, elle fait preuve d'équilibre et jamais de démesure. Elle est indomptée mais elle est respectueuse. Certains sont plus forts que d'autres mais lorsqu'ils sont en groupe ils se protègent. L'humain est donc, même ici dans un contexte où les proies et les prédateurs vivent à proximité, l'adversaire le plus méchant, déraisonnable, terrifiant et incompréhensible. Et avec lui vient l'aridité, la mort de tout, et plus rien ne pousse, plus rien ne vit, plus rien n'espère.

En conclusion, c'est un livre beaucoup plus dur et cruel que celui de Richard Adams, bien que la source du mal soit la même : la suprématie des hommes sur la nature. Elle est beaucoup plus marquée ici puisqu'il s'agit avant tout de tuer un animal pour une partie infime de son être, pour le plaisir uniquement. Les massacres font rage pendant le récit et on s'accroche comme on peut aux rayons d'espoir, aux reflets et aux messages des anciens. A une époque où la chasse aux trophées fait encore débat, il serait peut-être bon de se mettre dans la peau de la victime et de se rendre compte à quel point tout cela est futile - au cas où ce ne serait pas encore évident.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Livre découvert en bibliothèque , emprunté car comment résister à ce dessin et à la 4ième de couverture quand il s'agit d'un animal qui m'attire et me passionne depuis mon plus jeune âge ! ! Enchantement immédiat pour cette aventure africaine , le visuel est là , puissant, sauvage . Suivre ces mammifères guidés par la matriarche , confrontés à tellement de difficultés , où la survie est un combat quotidien , renforce le grand respect que j'éprouve pour eux ,pourchassés sans relâche . Leur intelligence et leur longévité ne suffisent malheureusement pas pour se soustraire à la bêtise et la cupidité des hommes . Heureusement quelques passionnés les aident à échapper à leur triste sort : en Afrique des responsables de parcs protégés , en Thaïlande cette femme merveilleuse qui n'hésite pas à leur consacrer sa vie depuis plus de trente années pour sauver et offrir une retraite bien méritée à ces pauvres éléphants exploités et ridiculisés pour divertir des touristes en mal de sensations et d'exotisme , ou pour tirer des troncs d'arbres ,tâches titanesques qui les épuisent jusqu'à leur mort ,accélérant pour le profit de quelques uns la destruction de notre planète ! À LIRE pour sensibiliser les jeunes générations . Comme le fut en Afrique le combat d'une femme pour les grands singes AU PÉRIL DE SA VIE . Depuis un sanctuaire commémoratif entretient sa mémoire et tente de pérenniser son action . Comme le font toutes ces personnes qui refusent à Bornéo la mort des Ourang-Outangs ou en Afrique du Sud-Est ,la triste désorientation des girafes etc, etc !!! Bonne découverte et belle lecture . Livre épuisé aux Éditions Actes Sud , acheté depuis ,lors d'un destockage de bibliothèque .
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Ce livre retrace la vie d'une petite éléphante chassée de son clan et obligée de se forger une place dans un nouveau clan, ce qui n'a rien d'évident pour ces animaux. Outre un livre excellemment documenté sur le mode de vie des éléphants, c'est aussi un plaidoyer pour une meilleure considération de cet animal qui, si l'on y prend garde, pourrait disparaître. Un carnage familial opéré par quelques hommes avides de récupérer l'ivoire de ces animaux, une sécheresse sans précédent et voilà trois familles qui subissent les conséquences néfastes de la destruction de l'environnement. Un livre intéressant, agréable à lire mais pas à proprement parler incontournable. Et ne vous attendez pas à une fin heureuse, l'éléphant est un animal en voie de disparition.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
(les éléphants parlent entre eux)

"- N'oublie pas qu'il y a toujours la possibilité que l'un de nous tombe par hasard sur Le Lieu Sûr lui-même".
- N'y a-t-il pas de patt'arrière (les hommes) là-bas?
- Il y en a, mais ils sont d'une tout autre espèce. Pacifiques. Ravis.
- Ils ne convoitent pas nos défenses?
- Ils ne convoitent ni nos défenses, ni nos pieds ni notre chair. Sur sa face s'épanouit un extravagant sourire.
- Je n'arrive pas à y croire, dit Grand Temps sans y penser.
- TU n'arrives pas à y croire ! barrit Torrent(...). Moi-même j'y crois à peine, en fait. Et pourtant toute cette histoire m'est familière. Comme si je l'avais rêvée. Les patt'arrière ravis. Sais-tu ce qu'ils font à longueur de journée? Ils regardent les elles-là (les éléphants), bouche bée. A longueur de journée. Certains sont assis sur de puissants glisseurs, pourtant ça ne change rien, ils ne bougent pas plus que des pierres.
- Et pour quoi faire?
- Eh bien, Je-Flotte croit qu'ils ont retrouvé leur mémoire, qu'ils se sont brusquement souvenus qu'ils étaient des elles-là. Et ils se sont fourré dans leur petite tête poilue que s'ils nous regardent assez fixement ils enfleront et retrouveront leur taille d'avant. "
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- Mais tu es d'une longueur remarquable. Dommage, vraiment, qu'aucune de nous ne soit en délire.
- C'est Bourbe, dit-il. Je suis excité par Bourbe.
IL tendit la trompe vers Bourbe. Il mourait déjà d'envie d'un nouvel effluve de son odeur. Mais Bourbe recula, titubante, hors de sa portée.
- Quand elle aura son premier délire, je serai celui qui forera son tunnel à éléphanteau, déclara-t-il. Parole d'honneur.
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- Une façon affreuse de partir, un massacre dans une fosse. Affreuse. (...) Des femelles qui disparaissent de ta vue devant toi. Elles trottent sur le sentier et puis elles ne sont plus là, tu crois qu'elles ont basculé aux confins du Domaine. Tu t'arrêtes juste à temps, juste au bord, tu es à deux doigts de tomber toi aussi, tu ne vois personne parce que...parce que...
- Les patt'arrière camouflent leurs fosses avec des branches et des feuilles.
- Vous êtes tous en train de courir, ta mère en tête. Elle tombe dedans la première. Son nouveau-né, ta petite soeur, lui tombe dessus. Ta mère hurle. Tu vois qu'un des bâtons lui a transpercé le cou. Ces bâtons qu'ils plantent au fond de la fosse, le bout effilé pointé vers le haut.
Elle est toujours vivante. Ta mère. Transpercée de part en part mais toujours vivante. Elle hurle. Ta soeur hurle. Le sang gicle. Tu dois les sauver. Comment? Personne ne sait quoi faire. Ta mère est la matriarche, c'est elle qui sait quoi faire mais elle est au fond de la fosse, et les patt'arrière, tu les entends, ils sont juste derrière toi.
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Il y a eu des humains depuis la Descente, qui advint il y a dix mille ans, pendant la première longue sécheresse, quand un mâle et une femme affamés tuèrent et mangèrent une gazelle et ce faisant violèrent la première et la plus sacrée des lois : "Tu ne mangeras point de créatures, vivantes ou mortes". Avant même que les deux mécréants aient terminé leur repas, ils commencèrent à rapetisser. Tandis que leur corps devenait plus petit et fluet, leur trompe diminuait jusqu'à ne plus être qu'un moignon, leurs oreilles rétrécissaient, et une fourrure poussait au sommet de leur tête. Ils se dressèrent sur leurs pattes arrière pour protester mais seul un faible hurlement sortir de leur gorge. Furieux et pleins de défi, ils se déclarèrent carnivores, libres de s'attaquer à n'importe quelle créature ne marchant pas debout (ainsi que, dans leur éternelle colère, ils le faisaient à présent.
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Il doit s'y passer tellement de choses, en fait, qu'il est d'usage que les femelles arrivant à un rassemblement se saluent en déclarant leur principale intention (à part manger, bien sûr) : "Je viens pour séduire." "Je viens pour faire des cancans." "Je viens pour m'instruire".
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