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EAN : 9782742707249
178 pages
Actes Sud (04/06/1999)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Publié en 1960, ce recueil rassemble douze nouvelles au climat envoûtant d’introspection nostalgique. La qualité obsédante et lancinante du souvenir s’y conjugue à un impossible désir de retour à l’innocence originelle. Tour à tour corrosives, tendres, rigoureuses, poétiques, nostalgiques, macabres, teintées de méditation philosophique, raffinées, elles composent une galerie de portraits étranges et de rêves éveillés.
Auteur-culte peu connu du public français... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le titre original de ce recueil est en anglais « The faces of Blood kindred » nom emprunté à l'une des nouvelles du recueil, « Les liens du sang », dont je trouve qu'il correspond bien mieux au fil conducteur de ces nouvelles où le poids, la fatalité des liens familiaux et de l'hérédité sont partout présents ; « Zamour et autres nouvelles », le titre français n'a pas de signification par rapport à celui de la nouvelle dont il est issu « Zamour ou une histoire d'héritage ».

La devise de la petite ville où est né et a vécu 7 ans William Goyen, Trinity dans le Texas , est "You'll never want to leave ! » (« vous ne voudrez jamais (la) quitter »). Et elle est toujours présente sous le nom de Charity, ou même sans être nommée, dans les textes de cet auteur, marquant ceux qui y restent comme ceux qui l'ont quittée.

Une fatalité poursuit les êtres qui hantent ses nouvelles, qu'ils soient restés ou qu'ils aient fui loin de la contrée qui les a vu naître et grandir, souhaitant rompre des liens familiaux et un environnement pesant ou s'en sentant rejetés. Mais à la faveur d'un incident, d'une rencontre surgie dans leur existence, ils sont ramenés, en songe ou en réalité, vers leur enfance dont l'enchantement a été brisé par une tragédie. Un sentiment de culpabilité rejaillit car le passé a continué son chemin au fond d'eux. Cette culpabilité, en les poussant à se retourner, peut permettre une purification et offrir le germe d'un commencement, la fleur vulnérable de la rédemption.

« L'existence est à la fois conspiration tendant à prouver notre inanité, et agencement d'événements et d'images qui suscitent notre renaissance. Il y a la force constante, douce et inébranlable de la petite générosité loyale, la pure bienveillance d'un minuscule Commencement qui attend en nous tous d'être soulevé,… » p 170 (Le cheval et la phalène)

Tous ces textes communiquent une profonde émotion, ils sont empreints d'une grande fragilité et d'une grâce qui vient d'une écriture qui sait rendre essentielles et magnifie les plus petites choses même celles qui pourraient paraître laides.

De ces onze nouvelles dont aucune ne m'a laissée indifférente, j'en citerais deux pour illustrer la beauté de tout ce recueil :

« Vieux bois sauvage », 
bouleversante rencontre entre un grand-père et son petit fils
Le petit fils reçoit à Rome une lettre lui annonçant la mort de ce grand-père qu'il avait revu pour la dernière fois à l'âge de 21 ans. Il se souvient dans cette ville étrangère qu'il avait vraiment connu son aïeul au pied difformeà l'occasion d'une partie de pêche à Galveston : «  Il y avait quelque chose de profondément bon et tendre chez ce vieux grand-père racé, pieds nus sur le rocher, qui buvait du bourbon à la bouteille.. le petit fils avait l'impression que l'homme était souvent sur le point de lui parler de choses graves, mais qu'il retournait toujours à sa bouteille par timidité ou respect. (…) le petit-fils se disait qu'il avait peut-être affaire à un homme des bois qui aurait grandi dans une forêt vierge, aussi grossier, primitif que l'arbre d'un bois sauvage. Il en possédait un peu la sève et la semence.» p 48


« Un peuple d'herbe » , « souvenir d'un après-midi de mai ensoleillé dans le lointain Texas. Une douce brise berçait les sapins majestueux de Woodland Park où l'école avait aménagé une clairière à l'occasion de la fête du premier mai. » Cette fête est attendue avec impatience par un frère et une soeur qui seront costumés, lui sera le roi des fleurs et elle un coquelicot.
« Tout donnait l'impression de brièveté et de délicatesse extrême en cet après-midi fugace, un moment de mai vulnérable que la pluie pourrait faner et flétrir , le vent déchirer et emporter. » p 111
Joie d'une fête qui se terminera dans les larmes et dont le frère revit l'humiliation en voyant soudain apparaître à Rome, dans les jardins Borghèse, un groupe de petites filles qui dansent et tourbillonnent sur l'herbe.
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ZAMOUR ET AUTRES NOUVELLES de WILLIAM GOYEN
Onze nouvelles dans ce recueil paru en 1960.
ZAMOUR est le chat que la belle Pricis trouva dans le jardin de la maison et s'appropria. Elle avait 10 ans de moins que ses soeurs unies par une étrange barbe…
Savata est une superbe noire, blonde, la seule de cette famille juive. Elle a une voix magnifique et deviendra évêque de l'Eglise du Seigneur où elle recrutera Cannaan Johnson qui connaît l'hébreu et a un don pour l'argent…
Le petit fils reçoit une lettre de sa mère, son grand père est mort mais on n'a pas pu faire de prières, la moitié de la famille est méthodiste l'autre catholique…
New York, il a le mal du pays quand soudain il voit de la « rose mousse ». On lui dit que c'est du pourpier, surpris, il en achète…
Lucy et Mary nettoient la tombe de leur mère puis repartent en voiture. En chemin elles aperçoivent un tatou…
Ici on se souvient bien de l'année où Rhody est revenue, c'était celle de l'invasion des sauterelles et du Revivaliste avec ses deux diamantins…
À Rome il observe des jeunes filles en blanc surveillées par des religieuses à la villa Borghèse, des souvenirs du Texas affluent…
William Goyen évoque la famille, les liens qui unissent les hommes, les femmes du Sud, blanches et noires, les regrets, le passé, le tout irrigué d'une verve poétique. Sans oublier la bible, omniprésente dans son oeuvre.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les liens du sang
p 32 33 Les oiseaux éclatants étaient parqués séparément, chacun dans une mue(1) ; certains portaient des cicatrices autour des joyaux de leurs yeux. Au-delà du poulailler s’étendaient les marais plats et pluvieux du Texas du Sud sur lesquels pesait une toile de brume grise.
(…) Ils regagnèrent la grand-route pour faire de l’auto-stop. James fourra le coq bleu dans son blouson et lui parla doucement en pressant ses lèvres qui balbutiaient contre l’oeil du coq, splendide rubis à éclipses.
« Mais où va-t-on le mettre ? demanda le cousin. On ne peut pas le garder à la maison.
— Je connais un endroit , répondit James. Ce Cornouailles va rapporter une fortune.
— Mais j’ai peur, dit le cousin.
— T’as toujours p-p-peur », fit James avec un sourire tendre et moqueur. Et puis il susurra quelques mots à la pointe noire qui dépassait de son blouson tel un ergot d’ébène.
(1) cage grillagée
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Commence par vivre autour d’une petite chose toute simple chargée de devenir pour renouer avec un très ancien commencement. Jusqu’à ce que lentement, lentement, l’espoir et une vie nouvelle jaillissent de la pousse en déployant leurs feuilles alentour, touchant ainsi de multiples endroits et tant de promesse englouties dans le temps et l’oubli. p 74
Nouvelle "La rose mousse" (appelée aussi Portulaca = pourpier)
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Video de William Goyen (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de William Goyen
William Goyen (1915-1983) : Une vie, une œuvre (2000 / France Culture). Émission “Une vie, une œuvre”. Diffusion sur France Culture le 23 juillet 2000. Par Christian Giudicelli. William Goyen, né le 24 avril 1915 à Trinity (Texas) et mort le 30 août 1983 à Los Angeles (Californie), est un écrivain américain, également traducteur, éditeur et enseignant. Présentation des Nuits de France Culture : « Le plus surprenant des écrivains du Sud des États-Unis - s’il n’est pas le plus célèbre, en France comme aux États-Unis, du reste. Poète de l’adolescence tourmentée, l’écrivain qui inventa un monde insolite, donna sa vision spirituelle de la maladie et de la guérison : William Goyen. »
Avec : Hector Bianciotti, écrivain Christine Jordis, écrivaine, journaliste, critique littéraire, spécialiste de littérature anglo-saxonne Patrice Repusseau, poète et traducteur Avec les voix de William Goyen et de Maurice-Edgar Coindreau. Lectures par Jean Bollery et Matthieu Mével. Réalisation : Olivier Coppin.
Sources : France Culture et Wikipédia
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