AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de mfrance


J'ai reçu cet ouvrage dans le cadre de la dernière Masse Critique et j'en remercie Babelio et les éditions de l'Archipel.
J'attendais beaucoup de ce rendez-vous. Hélas, à mon sens, celui-ci est raté.
Oui, raté que ce rendez-vous des Gobelins, dans lequel une journaliste d'aujourd'hui rencontre sa grand-mère, frêle émanation d'un passé disparu, fantôme oublié surgissant des limbes pour retrouver sa petite fille.
Pourtant l'idée de ce choc temporel réunissant deux personnes, ne pouvant à priori pas se rencontrer, apparaît bien séduisant, mais son traitement l'est hélas beaucoup moins.
En effet, si le lecteur se laisse aisément embarquer dans l'histoire familiale de la narratrice, suivant avec intérêt le départ de Russie en 1892 de cette famille juive fuyant les pogroms et ses pérégrinations pour atterrir à Paris et tenter de s'y refaire une nouvelle vie, il n'en va pas de même avec l'imbrication malvenue de la vie professionnelle de la narratrice qui arrive comme un cheveu sur la soupe !

Car, ce récit attachant est très vite interrompu par les incursions dans l'hebdomadaire où travaille la narratrice et là, on se contrefiche totalement de ce qui peut s'y passer, car il s'agit exclusivement de la tambouille anecdotique concernant la fabrication d'un journal, ce qui, au regard du début, n'a rien à voir avec les attentes du lecteur.
Et, vu le développement que Martine Gozlan imprime à son récit, il est absolument impossible de relier l'existence précaire de la famille de la jeune Rose à la vie d'un journal au vingt et unième siècle, ce qui impose un déséquilibre néfaste à la tenue de la narration.

Le seul moment où passé et présent réussissent à cohabiter harmonieusement, c'est lors du voyage de la narratrice en Algérie à la recherche des souvenirs de sa grand-mère, où le lecteur fait l'expérience d'une confusion passé-présent déstabilisante, mais enrichissante, et qui permet au lecteur d'entrevoir les fractures existant entre les coutumes des juifs ashkénazes et des juifs séfarades dont la malheureuse Rose fera les frais.

Pour finir, ce récit s'achève en un méli-mélo totalement irrationnel et on se demande, mais où diable Martine Gozlan a voulu en venir, en livrant cette histoire décousue dans laquelle on ne parvient pas à décrypter les intentions de l'auteur.
Car le sel de ce roman c'est bien le destin de chacun des membres de la famille Avijanski et hélas, ceci n'est qu'effleuré pour la plupart d'entre eux, ce qui est d'autant plus dommage qu'il y avait apparemment matière à combler les attentes du lecteur et à fournir un récit passionnant de l'implantation en France de Yenkel et Mirko et du devenir de tous leurs enfants.
Commenter  J’apprécie          130



Ont apprécié cette critique (12)voir plus




{* *}