Le récit commence par le meurtre d'une prostituée dans un quartier sordide de Paris : personne ne s'en soucie : le décor est planté. Pour le contexte historique, c'est une autre histoire : au début je me suis demandée ce que faisaient tous ces polonais à Paris et quelles étaient l'origine de leurs querelles politiques. Un petit tour sur le web ont rafraichi mes connaissances depuis longtemps oubliées de l'Histoire de la Pologne. L'action se déroule en Juillet 1845. Quelques années auparavant, le royaume de Pologne a été donné au tsar de Russie ; s'en est suivie une insurrection dont la défaite a entrainé une grande vague d'émigration polonaise vers la France. Voilà pour le décor historique dans lequel l'auteur met en scène, ou évoque un grand nombre de personnages dont certains ont rééllement existé :
Adam Mickiewicz le poète maudit, dont les écrits semblent guider le ou les assassins, Andrzej Towianski, philosophe et leader d'une secte messianiste.
Le commissaire Lang, policier relativement incompétent au langage fleuri, flanqué de Bergson son second, doit résoudre un premier meurtre : un pauvre homme en feu abattu par un de ses amis qui a voulu abréger ses souffrances. Les policiers pataugent et les crimes se succèdent. Tous semblent avoir un rapport plus ou moins proche avec les poèmes de Mickiewicz. Et toutes les victimes sont des connaissances d'Adam Podhorecki, si bien que celui-ci se voit contraint de mener aussi son enquête.
J'ai eu déjà beaucoup de mal à entrer dans l'action: d'abord le grand nombre de personnages qui tous ont des noms très difficiles à retenir : au début il m'a été impossible de me souvenir qui était qui, ce qui a pas mal freiné ma lecture. Ensuite le contexte historique dont j'ai parlé un peu plus haut : les personnages évoquent entre eux des souvenirs de rencontres, de trahisons, de luttes entre factions : tant que je n'ai pas pu rétablir les faits dans
L Histoire, je suis restée complétement perdue dans le récit. Et l'action proprement dite : il n'y a pas de temps mort, ce qui est plutôt bien mais souvent plusieurs événements surviennent en même temps : sur les pas de Podhorecki et de ses amis on croit sans cesse avoir débusqué le coupable : mais non, c'est seulement l'homme qui connait l'homme qui........qui connait l'assassin, ce qui lasse au bout d'un certain temps.
Les faits sont rapportés dans de courts paragraphes : jour par jour, heure par heure et souvent minute par minute, cela apporte une certaine clarté à l'action, mais isole les événements et rend le récit haché : on passe d'une heure à l'autre d'un lieu, d'un personnage à un autre sans aucune transition. de temps en temps l'auteur nous ramène dans le passé pour mieux éclaircir l'histoire de certains personnages.
Pourtant si je me suis lassée à plusieurs reprises, je n'ai jamais eu envie d'abandonner ma lecture,
Pawel GOZLINSKI a su me donner envie de savoir qui était à l'origine de tous ces meurtres et la fin ne m'a pas du tout déçue. de plus, aucun des personnages bien campés et souvent truculents ne m'ont laissée indifférente : certains comme Marie la jeune prostituée m'ont attendrie, d'autres comme le commissaire Lang ou la Veuve Ramudy, la logeuse, m'ont bien fait rire, et le poète Mickiewicz m'a vraiment intriguée.
En résumé, une histoire racontée d'une manière un peu trop compliquée pour qu'on puisse vraiment l'apprécier. C'est dommage parceque l'action et les personnages sont vraiment interessants.
Merci à BABELIO et aux éditions NOIR SUR BLANC pour ce livre reçu dans l'opération MASSE CRITIQUE.
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