Dans ce petit livre philosophique,
Baltasar Gracián présente les principes qui peuvent faire d'un homme un héros et comment conduire des actes dotés d'héroïsme. Nous avons là le miroir par le lequel les caractères d'un héros nous sont révélés.
A l'image du prince de machiavel où l'auteur définit les différentes possibilités qui permettent au prince de maintenir son pouvoir. Mais à la différence avec
le héros de
Baltasar Gracián, il s'agit d'acquérir le pouvoir et de se le maintenir mais plutôt de forger le caractère infaillible d'un héros....
L'auteur nous donne un exemple sur Alexandre de la macédoine, l'un des plus grand héros dans l'histoire des conquêtes du monde. L'auteur dit je cite:
'' L'Antiquité païenne éleva au rang des dieux des personnages qui n'avaient pas fait la moitié des belles actions d'Alexandre, et elle refusa l'apothéose à ce héros de la Macédoine ; elle n'assigna pas la moindre place aux cieux pour celui qui avait rempli toute la terre de ses prodigieux exploits. D'où pouvait venir dans ces anciens sages une si grande inégalité de conduite ?''
Pour répondre à cette question,
Baltasar Gracián nous dit:
"Alexandre flétrit la gloire par l'excès de ses emportements : il démentit mille fois le caractère de héros, parce que mille fois on le vit comme un homme vulgaire, esclave de ses passions. Et que lui servit d'avoir conquis un monde entier, puisqu'il perdit l'apanage des grands hommes, lequel est de savoir se commander"
En d'autres termes, pour
Baltasar Gracián, un héros ne fait pas connaitre ses passions.
le héros doit avoir une intelligence très étendue avec un esprit vif. de la bravoure que doit avoir un héros, il faut ajouter une grandeur d'esprit.
Pour parler de cette grandeur d'esprit, l'auteur en donnant un exemple dit:
"Au lieu de la vengeance, à laquelle un homme ordinaire se livrerait alors, il pardonne une injuste haine, et il rend même le bien pour le mal. Une action de l'empereur Adrien me paraît un modèle de cette grandeur d'âme si rare. L'un de ses principaux officiers d'armée, qu'il savait être mécontent et ennemi de la gloire de son maître, prenait la fuite dans une bataille importante : Adrien l'aperçut, et il pouvait le perdre d'honneur en le laissant faire une lâcheté, dont toute l'armée eût été témoin ; mais arrêtant lui-même le fugitif, il lui dit d'un air affable et plein de bonté : « Vous vous égarez, c'est par ici qu'il faut aller.» Aussitôt l'officier tourna bride, comme si ce n'eût été "
C'est pour dire que ce petit livre d'analyse de
Baltasar Gracián, m'a vraiment plu!