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EAN : 9782714313492
112 pages
José Corti (06/01/2024)
4.19/5   32 notes
Résumé :
"Je n’ai jamais été à Rome", écrivait Julien Gracq dans Lettrines 2, et il poursuivait : "Un jour ou l’autre me verra bien sur ses chemins, puisqu’il paraît que tous y mènent, mais qu’y trouverai-je ?" Cette probabilité, envisagée sans excès d’enthousiasme, trouva à se réaliser au printemps 1976.
(Cité par Bernhild Boie)

Quelle étrangeté que d’enclore l’idée d’empire universel dans un nom de ville ! et de l’y laisser oubliée depuis qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Julien Gracq n'est pas de la génération De Stendhal. Son écriture est bien différente de celles de l'auteur des Promenades dans Rome, sans les multiples digressions dont Stendhal gratifiait ses auteurs, mais on y trouve la même matière, celle d'une ville musée à ciel ouvert où il est si bon de se laisser aller en levant simplement les yeux pour admirer ce que ces auteufait plusieurs rs ont si bien exprimé.

Julien Gracq fait plusieurs comparaisons avec la France. Etonnamment, Stendhal faisait de même. Il me semble que Rome n'est comparable à aucune autre cité, surtout pas Paris où l'architecture hausmannienne offre quelque chose de radicalement différent, ne serait-ce que par les époques. Rome est unique et c'est bien ce que finit par ressentir Gracq quand il commente le grandiose figé, le monument à Victor Emmanuel qu'il voit comme une pièce montée et moi comme une machine à écrire.

Rome en dehors des sentiers battus sous les yeux de Julien Gracq, ce ne peut être que du merveilleux au sein des merveilles de la ville éternelle. Jamais déçu par cet écrivain qu'il faut quelquefois mériter, ce parcours autour des sept collines est de la veine des meilleurs livres de cet auteur adulé par Jean Carrière qui me l'a fait découvrir.
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Ma lecture du livre de Julien Gracq a coïncidé avec mon voyage à Rome. Après Stendhal et Chateaubriand, il me manquait la vision de l'auteur de l'inoubliable « Rivage des Syrtes ».
Commençons d'abord par ce qui m'a déplu : cette tendance à comparer les beautés qu'il découvre avec celles que l'il connaît déjà, surtout lorsqu'elles résident en France (je déteste qu'on fasse de l'hexagone une référence à toutes choses. Quel manque de curiosité et de discernement !). Ne peut-on pas admirer un pays pour ce qu'il est et non pour ses similitudes avec un autre ? Faire référence à Montmartre au moment de gravir les escaliers de la place d'Espagne, j'ai trouvé ça déplacé.
Ces quelques écarts mis à part, Julien Gracq n'a pas son pareil pour saisir l'esprit des lieux (« À Rome tout est alluvion, tout est allusion »). Il explique mieux que personne pourquoi Rome est éternelle (p47 – « Aux plaisirs que trouve le touriste à visiter ses monuments (…) se mêle une très vague et très subtile sensation d'apesanteur » et aussi pages 69, 80, 82, 90-92, 96 et 102-104). Il décrit magnifiquement le Capitole coincé derrière « la pièce montée du roi moustachu » (p43), la via dei fori imperiali libérée depuis de son trafic (p54) ou le château Saint-Ange, rebelle à tout baptême (p55).
Rome échappe aux lois des hommes et contemple d'un oeil ironique toute entreprise d'impressionner l'époque : « Une des tristesses de Rome est dans ces gestes grandioses, mais figés, suspendus à mi-chemin, que la liturgie et l'architecture ébauchent partout comme un rêve ou en souvenir sans jamais les achever ».
Bilan : 🌹🌹
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OCCASION RATÉE

Gracq, beau surnom. Je connaissais de nom. Presque centenaire. Il est décédé il y a pas bien longtemps. Je n'avais rien lu de lui.

La (ré)édition récente et donc posthume d'un de ses livres m'incita à l'ouvrir. Très court en prose je me suis dit, poésie ?

Que nenni. C'est le carnet de voyage lorsqu'il alla en Italie, il devait avoir la soixantaine.

Je n'ai lu que des reflexions intello-intellectuelles couchées le soir sur l'étape du jour. Cinquante ans aprés tout a forcement changé, et donc un contexte qui n'existe plus. Je n'ai pas perçu de style ni d'envolées particulières dans ces chapîtres somme toute très personnels .

Tout cela ne m'a suscité aucun, mais absolument aucun intéret. Si peut être la dernière page. Et aussi parce que c'était fini.




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Je retrouve cette superbe écriture de Gracq, et sa réelle maitrise de la langue Française, allié à sa culture. Récit d'un voyage en Italie, et plus précisément de Rome, et qui réussit, même 40 ans après avoir fait ce voyage, de faire que les lieux sont tellement bien décrient, que j'ai de suite reconnu les places, jardins et lieux antiques découvert pour ma part il y a deux ans. Gracq reste un auteur difficile à lire de part cette maitrise du Français, je conseils aux futurs lecteurs de lire le récit d'une traite ci possible (chose que j'ai fait) ce qui permet, une fois le rythme de lecture trouvé, de ce plonger dans ce voyage en un après midi, sans temps mort qui peut compliquer le "redémarrage" de la lecture les jours suivant
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
C'est derrière les murs qui enclosent la rue Saunte-Sabine, et qui doivent cacher des jardins de couvents, autour de Saint-Alexis, que j'aurais cherché les mystères de Rome, qui par nature n'en a pas puisque (le Vatican bien sûr mis à part) tous ses viscères nobles mis à l'air, elle est la seule ville au monde qui ressemble à une autopsie.
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p. 109-110
Je n’aime pas lire dans une bibliothèque publique. Je ne regarde les tableaux dans les musées que faute de pouvoir en jouir n’importe où ailleurs. La réclusion, le parcage des œuvres d’art plastique, (qui va de pair une valorisation marchande sans mesure) fait songer en cette fin de Xxè siècle, plus d’une fois, au grand enfermement dont a parlé en une autre occasion Michel Foucault.
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Quelle étrangeté que d’enclore l’idée d’empire universel dans un nom de ville ! et de l’y laisser oubliée depuis quinze cents ans. Il y a une atmosphère de déshérence distraite qui est propre à Rome. On se promène dans ses rues, on est retenu par l’échelonnement démesuré au long des siècles des souvenirs monumentaux, par la prolifération des édifices insignes, par l’entassement des œuvres d’art— cependant que le sentiment diffus d’une absence, d’une vacance centrale se fait jour. Comme si on parcourait les salles d’un palais où le maître fabuleux de céans, par quelque lubie incompréhensible, se fait celer, et n’y est plus pour personne.
Singulière ville, qui a évacué sur la pointe des pieds l’ordre des tableaux chronologiques et des annales historiques, pour ne plus relever sérieusement que des computations apocalyptiques, millénaristes, de Malachie, de Joachim de Flore, et de Nostradamus. Avec cet air sournois qu’elle conserve de rêver les yeux mi-clos par-delà les siècles. A la Troisième Rome ?…
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On dirait que la libre inventivité, la spontanéité de la vie populaire est bridée depuis des siècles par une "situation" de la ville infiniment au-dessus des moyens des citadins qui l'animent. Situation écrasante, dont chacun serait conscient, et où chacun se trouverait engoncé, jusqu'au dernier de ses portefaix.
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Peu de côtes aussi m'ont semblé à première vue plus ingrates que les côtes de l'Italie péninsulaire, entre La Spezia et le golfe de Naples. Ni plages, ni rocs le plus souvent, mais seulement, en dehors des marennes colmatées, la tranche du bas plateau littoral que la mer attaque en éboulis herbeux.
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Videos de Julien Gracq (34) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Julien Gracq
À travers les différents ouvrages que l'auteur a écrit pendant et après ses voyages à travers le monde, la poésie a pris une place importante. Mais pas que ! Sylvain Tesson est venu sur le plateau de la grande librairie avec les livres ont fait de lui l'écrivain qu'il est aujourd'hui, au-delàs de ses voyages. "Ce sont les livres que je consulte tout le temps. Je les lis, je les relis et je les annote" raconte-il à François Busnel. Parmi eux, "Entretiens" de Julien Gracq, un professeur de géographie, "Sur les falaises de marbres" d'Ernst Jünger ou encore, "La Ferme africaine" de Karen Blixen. 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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