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Critique de pleasantf


Ce roman est une construction littéraire subtile et élaborée reposant sur une trame narrative simple : l'histoire d'un homme venu rejoindre un groupe de jeunes gens en villégiature dans un hôtel en bord de mer, se finissant par son suicide probable. Il me semble que le vrai sujet de ce roman est la littérature. A partir d'une intrigue ténue et par la magie de son écriture et de ses multiples références, Gracq nous montre comment peu à peu un roman prend forme. Pour cela, il s'attache à rendre singulier ce qui pour le commun des mortels n'est que banalité voire même indiscernable. Les éléments fournis par l'auteur au lecteur sont souvent peu aisément déchiffrables et ouvrent grand la porte des suppositions romanesques. Tout semble enveloppé ou isolé dans la brume. Et le lecteur est plongé dans l'incertitude. La construction du roman renforce ce sentiment : aux trois-quarts du livre, le journal écrit à la première personne par le premier narrateur Gérard fait place à un récit reconstitué par un nouveau narrateur indéterminé. Gracq joue avec le temps (le rythme du journal intime et la durée prolongée de ces vacances d'été) et avec l'espace. Dans les deux cas, la notion de vacance est importante. Souvent les personnages se retrouvent face au vide des grands espaces (typiquement face à la mer). Cette situation est selon moi une façon pour Gracq de montrer comment des personnages se retrouvent en situation d'échapper à la toile d'araignée de la vie non romanesque, comment ces personnages sont placés face à la tentation de l'évènement , face à l'exaltation d'une autre vie. Ce roman peut paraître parfois étrange et vide. Il est en tout cas soutenu par la langue magnifique de Julien Gracq.
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