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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Mal servi par une écriture confuse, ce livre dévoile une synthèse stimulante des dernières découvertes archéologiques autour du monde. À condition toutefois de le lire en conservant un oeil critique face à la mauvaise foi de ses auteurs.

Les auteurs, que nous appelleront les deux David par facilité (Graeber et Wengrow), en ont gros sur la patate. Figurez-vous qu'une théorie « dominante », voire « officielle », règne sur l'histoire, l'archéologie et les sciences humaines. Ce courant de pensée serait évolutionniste (ouuuuh le gros mot), c'est-à-dire qu'il envisagerait les sociétés sur une échelle de temps/développement allant des chasseurs-cueilleurs égalitaires jusqu'aux sociétés commerciales civilisés hiérarchiques (les nôtres). Ils multiplient donc les indignations contre cet évolutionnisme prétendument dominant, pour mieux se vendre comme les justes redresseurs de tord d'une histoire malmenée.

Problème : les David ne citent quasiment pas de nom. Les rares fois où ils citent quelqu'un (Jared Diamond, par ex), on se rend bien compte qu'ils sont énervés contre des gens nés dans les années 1930 et qui ne sont plus vraiment au centre de la recherche actuelle. Les David font donc semblant de faire comme si la recherche n'avait pas évolué depuis les années 1960. de fait l'évolutionnisme n'a plus vraiment la cote, même s'il est vrai qu'aucune autre théorie globale de l'histoire de l'humanité n'a réussi à s'imposer ces derniers 60 années. Bref, le procédé littéraire est classique, mais malhonnête : inventer et caricaturer la position d'un prétendu adversaire pour mieux défendre sa thèse à soi.

Autre défaut : la mauvaise foi simplificatrice. À plusieurs reprises, les David affirment des choses comme si elles étaient acquises par la communauté scientifique, alors qu'elle font encore largement débat (ex : le peuplement de l'Amérique via le Pacifique) ; ou bien ils caricaturent la pensée d'auteurs qu'ils présentent. le première chapitre en est un bon exemple. Les David défendent l'idée selon laquelle les critiques indigènes amérindiennes ont influencé la pensée des Lumières européens, et notamment Rousseau. Les David se contentent ici de réutiliser les arguments de plusieurs auteurs (Anthony Pagden, Tzvetan Todorov, Sankar Muthu…), l'influence des amérindiens n'est donc pas un scoop si on s'est déjà s'intéressé au sujet. Mais c'est un scoop déformé, mal expliqué, parce que personne ou presque n'écrit que ces écrits indigènes sont la source d'inspiration principale des Lumières (sauf les David) ; au contraire il y a tout un ensemble de raisons qui vont emmener les philosophes à se saisir de la question des inégalités (les Amérindiens ok, mais pas que, des commentaires sur la la Bible aussi qui comporte plein de passages appelant à l'égalité par ex). Il est donc doublement agaçant de voir ces David s'autoproclamer critiques subversifs alors qu'ils ne font que vulgariser des thèses d'autres chercheurs, et qu'en plus ils le font avec la subtilité d'un bulldozer.

Dernier défaut : le plan et l'écriture du livre. Beaucoup de détours et d'exemples au lieu d'aller à l'essentiel. Si le livre est gros, c'est surtout parce qu'il tourne souvent en rond, se perdant dans des démonstrations parfois éloignées de ce qui est censé être le thème du livre (par ex cet interminable chapitre où les David comparent deux sociétés récentes amérindiennes de Californie pour expliquer ce qu'est la shismogénèse, alors qu'ils l'avaient déjà expliqué le chapitre précédent…). Honnêtement j'ai souffert à la lecture jusqu'au chapitre « Pourquoi l'Etat n'a pas d'origine », c'est-à-dire plus de la moitié du livre. le dernier tiers, heureusement, est beaucoup plus fluide. La conclusion, plutôt bien écrite par rapport au reste, synthétise l'ensemble des thèses défendues dans le livre.

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J'ai donné les défauts (importants) qui m'ont un peu « gâché » ce livre. Pourtant, je l'ai trouvé très stimulant, surtout la fin.

Ce livre est en fait un énorme travail de « vulgarisation », comme on dit, c'est-à-dire de présentation de travaux scientifiques qui d'habitude restent dans la confidentialité des revues spécialisées. Ils vulgarisent deux choses. D'une part les découvertes archéologiques. le monde de l'archéologie a connu des progrès stupéfiants ces dernières décennies, notamment grâce à de nouvelles technologies qui nous permettent d'apprendre plus et mieux sur les sociétés anciennes. Ces nouvelles découvertes ont rabattu pas mal de cartes : non les inégalités ne sont pas nées avec les premières villes, ni d'ailleurs la hiérarchie ou la royauté ; de très nombreux peuples semblent avoir inventé des formes de gouvernements démocratiques à travers l'histoire, notamment en Amérique du Nord ; les Indiens des plaines n'ont pas toujours vécu en tribus nomades, et il y a eu des villes imposantes avant qu'elles s'écroulent sur elles-mêmes (je donne quelques exemples, le livre en est riche de plein d'autres).

Ensuite, les David vulgarisent des auteur-es qui ont été peu traduits en français, notamment des chercheurs d'origine amérindienne qui portent un regard neuf sur l'histoire des peuples autochtone, l'arrivée des colons européens et leurs échanges.

Je dois dire bravo pour la somme des connaissantes présentées dans ce bouquin. C'est assez impressionnant, et c'est présenté avec beaucoup de pédagogie (même si, on l'a vu, les auteurs ont tendance à ne retenir que ce qui arrange leur thèse). La principale richesse du livre, c'est cette sorte de catalogue d'exemples d'organisations de sociétés que les auteurs présentent. Au fur et à mesure de ces plusieurs centaines de pages, il vont mobiliser de nombreuses ressources et nous parler de nombreuses sociétés à travers le Globe et l'histoire. C'est très intéressant, et ça montre bien l'inventivité et l'imagination des peuples humaines - y compris quand il s'agit d'inventer des systèmes politiques ! Une des thèses centrales du bouquin est de dire que l'humanité a inventé mille possibilité de gouvernement, de gestion des conflits, d'agriculture ou de cueillette. Et les auteurs le montrent, preuve à l'appui. Qu'on soit convaincu ou non par l'idée que vivre sous la domination d'un Etat n'était pas une fatalité, on doit reconnaitre l'immense travail de collecte et d'analyse de données des David.

Je ne vais revenir sur la thèse de chacun des chapitres, ce serait trop long. Je citerai juste « Pourquoi l'Etat n'a pas d'origine », que j'ai trouvé le plus stimulant de tout le livre. En fait c'est une poursuite des thèses déjà travaillées par Graeber dans On Kings (avec Sahlins). « L'Etat » est une expression qui veut tout et rien dire, historiquement eux identifient trois types de dominations, et c'est la combinaison de ces trois éléments qui fondent ce qu'on appelle Etat au XXIe siècle. Mais dans l'histoire, ces types de dominations peuvent être dissociées, ou associées seulement deux par deux, ce qui donnent des sociétés différentes. Cette typologie est intéressante car elle permet effectivement un regard décalé sur des sociétés qu'on classe souvent en « chefferie » ou « société complexe », expressions devenues un peu fourre tout à force d'être utilisées.

*

En résumé, un livre que je conseillerai parce qu'il est stimulant et ouvre de nouveaux horizons. Attention toutefois à ne pas tout prendre pour argent comptant, et d'aller lire les auteurs cités, car si la richesse de cet ouvrage est l'incroyable nombre de ressources mobilisées, elles sont parfois traitées avec un peu de légèreté.
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Rousseau, Hobbes. Hobbes, Rousseau.
Voilà un livre de plus sur cette inoxydable opposition : L'homme était à « l'origine » fondamentalement bon – un bon sauvage - mais fut perverti par l'irruption de la société et notamment de sa funeste propriété privée. Voilà pour Rousseau. L'homme est fondamentalement mauvais et la société doit veiller pour lui à ce qu'il ne sorte pas trop des clous, ce qui justifie la centralisation du pouvoir… Voilà pour Hobbes.

Bref, la question que posent les auteurs est : Peut-on raconter UNE histoire de l'humanité ? Existe-t-il un "méta récit "? C'est le défi que tentent de relever Wengrow et Graeber. Ils ne sont évidemment pas les premiers. le nombre de livres sur le sujet remplirait une bibliothèque ! Harari et son Sapiens, Rutger Bregman et son Humankind, Eric Chaisson et son Evolution cosmique, Raymond Aron, Louis Rougier, Arnold Toynbee, Karl Marx, Renan, et combien d'autres…

Je ne tenterai pas un résumé ici. Trop long. Trop fastidieux.

Je retiens deux choses :

Premièrement : C'est une « somme » de 667 pages dont l'érudition, le sérieux, la richesse et les partis-pris scabreux ne peuvent pas être contestés. Ces deux auteurs sont des encyclopédies. A lire pour les passionnés de ce type de récit globalisant. Pour les autres, je conseille un bon film !

Deuxièmement : L'histoire de l'humanité est un camaïeu inextricable de tentatives et de tâtonnements en tous genres, avec des allers et retours, des chutes, des renaissances, des bifurcations, des hybridations, des progrès et des rechutes, des avancées et des reculades, et toujours, toujours beaucoup de morts. Autrement dit, il n'existe pas Une Histoire de l'humanité mais des histoires. Ce qui renvoie Rousseau et Hobbes à leurs chères études pour avoir dit beaucoup d'âneries.

C'est ce que j'emporte avec moi.

Ce qui a une conséquence simple : rendre impossible de prédire le chemin qu'empruntera l'humanité.
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« Un livre monumental d'une extraordinaire portée intellectuelle dont vous ne sortirez pas indemne et qui bouleversera à jamais votre perception de l'histoire humaine. »

Wahou ! Cet extrait de la quatrième de couverture est irrésistible. Il est bien fait pour attirer l'attention de tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'humanité, aux civilisations et à l'évolution de nos sociétés en général. Qu'en est-il vraiment ?

J'ai lu la totalité de l'ouvrage sans sauter une page soit 662 pages j'ai même jeté un oeil attentif sur la monumentale bibliographie (environ 100 pages), j'ai même lu les notes (en fait pas systématiquement surtout en fin de lecture). Je reste un peu sur ma faim. de quoi s'agit-il ? Quelle est la thèse des auteurs ? Écoutons-les :

« Ce livre tente d'ébaucher une autre voie, un autre récit plus optimiste et plus cohérent » (page 16).
« La grande histoire de l'humanité qu'on nous raconte depuis des années n'a rien voir avec la réalité. Il faut revenir sur nos pas, à commencer par l'idée selon laquelle l'évolution devrait être classée en fonction de stades de développement définis par des technologies et des modes d'organisation ; les chasseurs-cueilleurs, les cultivateurs, les sociétés urbaines industrialisées, etc. »(Page 17).

Les auteurs citent Turgot pour démontrer que cette théorie est devenue la doctrine officielle « Turgot soutenait que le progrès technologique est le principal moteur des grandes améliorations sociales. L'évolution sociale expliquait-il commence toujours par le stade des chasseurs-cueilleurs, se poursuit par celui du pastoralisme, puis de l'agriculture et se termine par la civilisation commerciale urbaine moderne » (Page 85).

« Aujourd'hui, un pourcentage infime des habitants de la planète tiennent entre leurs mains la destinée de tous les autres et ils la gèrent de manière de plus en plus catastrophique. Ce livre tente de comprendre comment nous en sommes arrivés là. (Page 104)

Les auteurs s'opposent à une thèse “officielle” qui tendrait à démontrer que le passage à l'agriculture qui a permis la formation de stock de denrées a rendu nécessaire de trouver des moyens de protection contre les pillards, nécessité qui aurait entraîné à son tour le besoin de mettre en place un système de domination aboutissant à l'émergence de l'État pour assurer l'ordre. C'est une fable répondent les auteurs (page 169).

Tout au long du livre les auteurs posent ainsi d'excellentes questions, mais sans y répondre réellement. Ils nous font voyager à travers 30 000 ans d'histoire en passant d'un pays à l'autre, d'une civilisation à l'autre, de tribu en tribu en s'attardant parfois sur tel ou tel clan ou chefferie dont il ne reste que quelques vestiges archéologiques pour tenter de montrer que les sociétés anciennes, comportant des effectifs réduits, avaient trouvé des modes de fonctionnement qui n'avait rien à envier à nos états modernes et qui au contraire étaient plus respectueuses des libertés individuelles. Les questions à résoudre sont reportées de chapitre en chapitre, les auteurs n'apportent pas de réponses définitives et semblent vouloir nous tenir en haleine en nous promettant à chaque fin de chapitre que le lecteur va enfin découvrir des réponses au chapitre suivant. La thèse défendue depuis le début du livre est que des implantations humaines ordonnées pouvaient connaître des extensions spectaculaires sans entraîner une concentration de richesses ou de pouvoir entre les mains d'une élite dirigeante. Une sorte d'éloge de l'anarchisme ? Pourquoi pas, mais peu convaincante néanmoins.

Ce livre témoigne d'une érudition brillante sur les centaines d'organisations sociales qui se sont développées de façon non linéaire à travers le monde sur plus de 30 000 ans, à ce titre il présente l'intérêt de nous montrer la diversité et la créativité des populations, des clans, des tribus qui ont du trouver des solutions pour résoudre les problèmes liés à la sécurité, l'alimentation, l'organisation pour la survie de leurs membres. D'une certaine manière il répond bien au thème annoncé dans le titre, ce livre raconte “une nouvelle histoire de l'humanité”. Toutefois il serait plus précis de dire qu'il raconte l'histoire de l'humanité d'une autre façon, sous un angle différent en mettant l'accent sur des modes d'organisation alternatifs à celui que connaissent nos états modernes. Il nous suggère ainsi que nous pouvons certainement envisager pour l'avenir d'autres modes de fonctionnement que celui d'un état centralisé dominé par le sexe masculin et qui tend à restreindre les libertés qui semblaient si appréciées par les anciens chasseurs-cueilleurs.

Pour terminer une petite citation qui fait écho à l'actualité guerrière de notre époque :

“Les humains ont une regrettable tendance à prêter une qualité quasi divine aux individus qui réussissent à exercer une violence gratuite, ou en tout cas assimilant cette dernière à une forme de pouvoir transcendantal…” (Page 501)

ou encore

Proverbe mongol : “On peut conquérir un royaume à cheval, mais il faut en descendre pour le gouverner.” (Page 566).
Une pensée que devrait méditer un certain président Poutine.

Un livre intéressant, mais ce n'est pas une révélation, un peu trop bavard, trop de faits exposés par rapport aux idées, lesquelles ne sont pas assez nombreuses ni assez développées.

- “Au commencement était… Une nouvelle histoire de l'humanité”, David Graeber et David Wengrow, LLL (Les liens qui libèrent) 2021, 745 pages.
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Je ne sais toujours pas quoi penser de ce livre. Les deux cents premières pages m'ont énormément ennuyé à cause du ton polémique et même carrément arrogant. Graeber et Wengrow ciblent des prédécesseurs pas si petits comme Jared Diamond, Yuval Harari et Steven Pinker (tous non-historiens, soit dit en passant) et ils prétendent avec audace offrir un regard complètement nouveau sur l'histoire du monde. Cela crée des attentes qui, presque par définition, ne peuvent être satisfaites. J'ai également trouvé le style d'écriture ennuyeux, avec des digressions fréquentes et des arguments à moitié terminés, et une accumulation d'erreurs factuelles. Sans parler du caractère hautement spéculatif de leurs thèses : ils affirment eux-mêmes que l'on sait très peu de choses sur certains aspects de l'histoire humaine ancienne, et se réfèrent au contraire régulièrement à des données ethnographiques des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, puis transfèrent cela à la période préhistorique comme des faits presque certains. Vous remarquez quels chapitres sont principalement inspirés par le philosophe politique Graeber, avec ses lunettes teintées d'anarchisme, et quels chapitres sont plus susceptibles d'être écrits par l'archéologue Wengrow, avec leur plus grande factualité mais quand-même aussi une grande quantité de spéculations.

En même temps, ce livre stimule aussi et apporte des intuitions qui je pense touchent terre. Par exemple, que l'homme préhistorique ne peut pas simplement être rejeté comme primitif, et qu'il était en effet capable d'arranger et d'organiser même des choses complexes. Ou que les sociétés humaines ne peuvent pas être capturées dans un simple schéma moderniste, avec une montée progressive du gang à la tribu, à la chefferie et enfin au royaume ou à l'État. Et aussi que l'agriculture ne conduit pas automatiquement à des sociétés hiérarchisées, etc. Ce sont toutes des thèses plausibles, mais franchement, elles sont tout sauf nouvelles. La plupart des travaux scientifiques déjà depuis longtemps rejettent le modèle évolutif simple de la société (le soi-disant paradigme de Turgot), ils relativisent la notion de Révolution agricole, et ils soulignent le remarquable laps de temps entre les premières formes d'agriculture (en fait plutôt l'horticulture) , environ 10 000 avant notre ère et l'émergence de véritables formes de gouvernement seulement après 3 000 avant notre ère. En ce sens, Graeber et Wengrow combattent des ennemis fictifs (vous pouvez difficilement prendre Jean-Jacques Rousseau comme discours dominant, ou même l'archéologue du milieu du XXe siècle Vere Gordon Childe). Mais ils se trompent aussi eux-mêmes en prétendant que les choses étaient complètement différentes, et que, par exemple, les premières communautés agricoles et les premières villes étaient quasi certainement égalitaires. Cela me semble aller trop loin, car le matériel empirique auquel ils se réfèrent ne nous permet pas de tirer cette conclusion. En bref, je pense que Graeber et Wengrow posent certainement les bonnes questions, mais je doute fortement que leurs réponses idiosyncrasiques soient bonnes.
Dans mon compte historique sur Goodreads, j'entre dans des détails plus concrets sur les déclarations que je soutiens et celles que je ne soutiens pas, voir https://www.goodreads.com/review/show/3856920726.
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