J'ai un petit faible pour les true crimes, les histoires de tueurs en série, de tueurs tout court. J'aime toucher du doigt l'âme humaine et comprendre ce qui a vrillé à un moment pour qu'ils passent à l'acte, se laissant envahir par le mal. Et puis aussi parce que ça me fascine un peu. Lorsque j'ai vu
Meurtres sans ordonnance de
Charles Graeber sur NetGalley, je me suis dit que cette enquête sur l'histoire vraie de l'un des pires tueurs en série du XXe siècle pourrait bien être intéressante. D'autant que son nom ne me disait absolument rien – non pas que j'ai une grande connaissance des tueurs en série non plus, hein.
Charles Cullen est actuellement à la prison d'État du New Jersey à Trenton depuis 2006. Il a été condamné à onze peines de prisons à vie. A priori, on devrait être tranquilles, il ne devrait pas pouvoir sortir avant 2403. Mais qu'à fait Charles Cullen pour mériter une telle peine ? le titre
Meurtres sans ordonnance nous donne un bel indice : le milieu médical. Charles Cullen a exercé en tant qu'infirmier durant seize ans et en a profité pour tuer des patients avec des petits cocktails médicamenteux de son cru. Il a avoué quarante meurtres de patients mais on le soupçonne d'en avoir tué quatre cents. Alors évidemment pas dans le même hôpital. Quand Charles Cullen sentait que ça commençait à chauffer pour lui – ou lorsqu'il était carrément viré – hop hop hop, il trouvait un poste dans un autre hôpital qui le voyait comme une bénédiction car il travaillait en soins intensifs. Puis, on commençait à le trouver bizarre et on constatait que depuis qu'il était là, le taux de mortalité augmentait pas mal (c'est pour ça que les quarante morts, ça me paraît un peu léger. On a parfois l'impression qu'il tue tous les jours des patients et quarante en seize ans, ça ne fait que 2,5 morts par an). Et on lui demandait de partir. Ou quand encore une fois il commençait à avoir chaud aux fesses, il faisait une tentative de suicide pour être hospitalisé quelques temps.
Charles Graeber a interviewé les proches de Cullen ainsi que Cullen lui-même pour dresser son profil psychologique et comprendre ce qui a déclenché sa folie meurtrière. Son histoire familiale, sa relation avec les femmes – conseil, ne vous approchez pas de lui au risque de le voir entrer chez vous la nuit pour vous regarder dormir. Ensuite, Graeber raconte la traque de la police. Pas simple pour elle lorsque les hôpitaux ne veulent pas parler. Mais à force de persévérance…
Meurtres sans ordonnance est un portrait complet de Charles Cullen. Et j'ai trouvé que c'était quand même un sacré pauvre type. Comme souvent quand on y pense. Un sacré pauvre type flippant. Mais vraisemblablement ça n'était pas évident puisqu'il trouvait facilement des postes, arrivait à se mettre en couple et à forcer l'admiration de certains collègues (pas tous quand même).
J'ai trouvé cette lecture assez passionnante malgré quelques longueurs. Et je vous le conseille si vous aimez les true crimes. En revanche, il faut que je vous raconte un truc, ça va peut-être vous faire rire – ou vous effrayez vous me direz. Pendant ma lecture, je suivais cet infirmier qui ajoutait dans les poches des malades des produits qui allaient les tuer sans forcément que ça se voit. Et après avoir injecté les poisons, hop, il filait. Et là, j'ai pensé « mais quel est l'intérêt ? Il ne les voit pas mourir et il ne les torture même pas ». Je me suis fait un peu peur.Je suis sûre que Nathalie de Mes lectures du dimanche me comprendra !
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