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Laure Manceau (Traducteur)
EAN : 9782351782439
Gallmeister (01/09/2022)
3.77/5   62 notes
Résumé :
“Merci de dire au shérif que Fish voulait pas tuer mon père. Mon père est chez nous dans la cuisine, par terre près de la table. Il est mort.” Inséparables, Bread et Fish ont dix ans et passent leur été dans la poussière des champs du Wisconsin. Ils vivraient dans une parfaite insouciance, sans la figure violente du père de Bread qui terrorise le garçon. Un jour, au comble du désespoir, Fish décide de protéger son ami : un coup de revolver, et les gamins s’enfuient ... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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1994, dans le Nord rural du Wisconsin. Bread et Fish, dix ans, s'enfuient dans la forêt, persuadés d'avoir tué le père du premier, violent et maltraitant. Deux duos d'adultes partent à leur poursuite : à cheval, le shérif Cal, récemment arrivé du Texas, et le grand-père de Fish, stoïque vétéran de Corée ; et en canoë, Miranda, la mère de Fish, pleine de l'assurance que lui apporte sa foi, et Tiffany, jeune employée de station-service, amoureuse secrète du shérif.

Même si on peut trouver que les enfants s'expriment un peu trop bien pour des garçonnets de dix ans, Andrew J. Graff a un vrai talent pour se mettre à hauteur d'enfants. Il décrit avec une naïveté touchante à la Mark Twain l'amitié de Bread et Fish mise à l'épreuve de leur odyssée de fuite et survie : les joies d'une liberté toute nouvelle qui fait peur aussi, le bonheur de construire un radeau, l'élaboration d'un ragout de vers et de tabac à priser qu'il faudra bien avaler, la rencontre sidérante du danger ( perçu avec une certaine inconscience ) matérialisée par des ours noirs, des coyotes ou des rapides meurtriers de la rivière. Les mots de l'auteur réveille l'enfance en nous.

L'écriture est sobre et fluide avec des pointes de poésie qui se déploient dans de très beaux passages type nature writing. La nature n'est pas qu'une simple toile de fond mais une présence vivante et vibrante qui anime le récit et impose les péripéties. Cependant, dans le rythme de la narration, il manque de la tension et du suspense, de la puissance sans doute aussi, sur des thématiques déjà fort parcourues dans la littérature nord-américaine. Malgré les nombreux dangers, la résolution réserve peu de surprises, quelques invraisemblances aussi.

Malgré ces réserves, j'ai apprécié cette lecture pour son optimisme quelque peu désuet et nostalgique mais qui fait du bien. Tous les personnages ont du coeur. Par les épreuves qu'elle leur impose, la nature les transforme en meilleures et plus grandes versions d'eux-mêmes, adultes comme enfants. Au départ, méfiants ou émotionnellement noués, ils s'ouvrent aux autres, explorent leur identité, révèlent leurs regrets, peurs et attentes. Ce sont les gens qui vous aiment qui font que votre vie en vaut la peine, semble nous dire ce joli roman.
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Ces deux-là évoquent immédiatement deux autres gamins que la vie n'a pas épargnés : Fish et Bread auraient pu se prénommer Tom et Huckleberry. Ils vivent dans le Wisconsin, nous sommes dans les années 90. Fish rêve à son père absent, Bread préférerait que le sien le soit, dans les rares moments où il émerge de ses cuites. C'est une agression de trop qui déclenche chez Fish un geste impulsif : il tire sur le père de Bread. Conscient de la gravité de son geste, il persuade son copain de prendre la fuite pour rejoindre la caserne de son père.

C'est une véritable traque qui s'ensuit. le shérif Cal pensait couler des jours tranquille dans cette petite bourgade, après le stress ressenti à Houston. Erreur de jugement ! Accompagné du Gran-père de Fish, il part sur les traces des fuyards, après avoir laissé son chien fidèle aux bons soins de Tiffany, dont les charmes ne le laissent pas insensible.


Les sublimes descriptions de la nature ne font oublier qu'un temps le danger de la poursuite, et la nécessité de retourner sans tarder les gamins exposés à la faim, au froid ou à la sauvagerie des coyotes ou des ours. le roman devient vite un page-turner haletant.

Au delà de l'aventure, on se confronte aussi aux réflexions émouvantes de ces enfants perdus , dont une partie de l'enfance s'est envolée, du fait de mauvais traitements ou d'une guerre injuste qui sépare les familles unies. C'est aussi une ode à l'amitié, bouleversante de sincérité et de colère.

Superbe roman porté par une écriture qui vous emporte au fil des pages.

Merci à lecteurs.com.

384 pages Gallmeister 1er septembre 2022

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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La descente de rivière est un des marronniers de la littérature américaine : embarcations, rapides, portages, bêtes sauvages, chavirages, campements… On connaît les balises du genre à décliner, reste juste à les envelopper d'une histoire. Et perso, je suis plutôt fan. Malheureusement, ça ne fonctionne pas à tous les coups…

Le Radeau des étoiles de Andrew J. Graff – traduit par Laure Manceau – est une histoire de duos. Celui de Fish et Bread, jeunes ados en fuite sur la rivière, après que le 1er a tué le père violent du second.

Celui de Teddy et Cal ensuite, respectivement grand-père bourru mais empathique de Fish, et shérif texan débarqué à Claypot, 1999 habitants dans le nord du Wisconsin pour changer de vie. Tous deux lancés aux trousses des deux enfants, à cheval par les berges.

« C'était un homme qui pouvait laver le monde avec ses mains, les agiter en l'air pour tout remettre en ordre. »

Et enfin Miranda, mère de Fish et Tiffany, serveuse du bar local et secrètement amoureuse de Cal, également à la recherche des deux garçons, mais en canoë.

Trois duos lancés dans une quête sans grande surprise, où le suspense ne dure pas bien longtemps. Cela donne un livre qui se laisse parfaitement lire, mais sans enthousiasme ni empathie, avec forcément une pensée pour Heller ou Fromm tellement plus habiles dans le même exercice.

Entre aventure, nature writing, suspense et roman d'apprentissage, le Radeau des étoiles se cherche un peu et finit par s'égarer, heureusement sauvé par une écriture agréable d'où ressortent parfois au détour d'une page, quelques paragraphes très joliment troussés.

Alors comme pour tous les premiers romans, j'en retiendrai ces points forts stylistiques et poétiques, porteurs d'espoirs pour le prochain ; car c'est bien au 2e roman que le jugement peut s'affiner…
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Fish et Bread , 10 ans sont amis , ils ont fait connaissance trois ans auparavant lorsque Fish est venu en vacances chez son grand-père Ted à la campagne dans le Wiscontin .
Et comme tous les garçons de leur âge, ils s'amusent, s'inventent de nouveaux mondes, vont à la pêche et font des virées à vélo.

Seulement la vie n'est pas que jeux et rigolades, le père de Fish, soldat , est mort pendant la guerre du Golfe et Bread est battu par son père . Un jour, alors qu'il allait voir son copain , Fish assiste justement à une scéne de violence paternelle et pour défendre Bread , Fish attrape un revolver posé sur un meuble et tire sur le père de Bread . Les deux enfants affolés décident de fuir à vélo dans la forêt puis sur un radeau de fortune sur la rivière.

La poursuite pour retrouver les garçons s'engage alors avec le shériff Cal et le grand-père Ted, un vétéran de la guerre de Corée . Eux partent à cheval .
Puis la mère de Fish, Miranda , décide de partir elle aussi à la recherche de son fils , secondée par Tiffany, une jeune femme un peu paumée et amoureuse du shériff. Elles prennent un canoé pour descendre la rivière.

L'histoire est très bien conçue, le lecteur arrive tout à fait à se mettre dans la tête des deux garçons, déterminés mais loin d'imaginer toutes les difficultés et les dangers qui vont se présenter .
Ils vont les affronter avec inventivité et courage , parfois naïveté , soutenus par une amitié solide même si parfois elle est mise à mal .

C'est aussi une épreuve qui fait réfléchir Cal, obligé de dépasser ses propres peurs , il remet en question son métier de shériff , et commence à entrevoir une possibilité d'un avenir différent.

Tiffany , quant à elle, découvre les bienfaits de la compagnie des autres et comme les autres le dépassessement de soi quand des vies d'enfants sont en jeu .

Chacun en sort grandi , enfants ou adultes et le lecteur a passé un bon moment avec un roman haletant et rythmé .
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S'il n'évite pas un certain manichéisme, ce premier roman est malgré tout une belle histoire parcourue d'une poésie pure qui rend hommage à la nature. En outre, Andrew J. Graff parvient à se couler dans l'esprit de deux garçons au seuil de l'adolescence, à embrasser leur vision du monde un peu naïve mise à mal par les événements et ainsi à signer un récit d'apprentissage qui flirte avec le roman d'aventure, à la Huck Finn (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/09/11/le-radeau-des-etoiles-andrew-j-graff/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Elle adorait sa voix de Texan, évocatrice de thé glacé, de serpent à sonnette et de paysages désolés. A quelques kilomètres de la frontière nord du Wisconsin, un homme originaire du Texas, c'était carrément exotique.
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C’est Fish qui m’a dit de mettre un mot sur votre frigo pour vous dire qu’on s’enfuit.
Il dit qu’on part rejoindre son père. On vous enverra de l’argent pour la nourriture qu’on a prise dans votre placard, pour le canif et pour la boite d’allumettes.Fish dit de dire à sa mère de ne pas s’inquiéter. On a le revolver de mon père plus cinq balles. On a aussi nos vélos, une bâche, et une blague de votre tabac, qu’on vous remboursera aussi.
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- Ecoute Tiff, si tu veux aller à l'église, il faut pas commencer par les Pentecôtistes. Les Pentecôtistes, c'est le whisky sec avec des courants religieux. Faut pas commencer par quelque chose de moins fort. Prends l'église baptiste, par exemple. Stacey me traînait là-bas tous les ans à Pâques. Je peux te dire que chez eux, c'est tranquille, il se passe presque rien. Ils sont assis là dans leurs beaux habits, ils prennent des notes, ils font semblant d'être heureux. Si tu tiens à aller à l'église, ils font semblant d'être heureux.
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C’était un homme qui pouvait laver le monde avec ses mains, les agiter en l’air pour tout remettre en ordre.
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Il avait l’impression que la nature essayait de répondre à une question qu’il ne se rappelait pas avoir posée.
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Payot - Marque Page - Andrew J. Graff - Le radeau des étoiles
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