Des fauves et des hommes

Road movie sur fond de Grande Dépression et de magouilles politico-mafieuses.

Parce que Sid, jeune noir démobilisé, a perdu femme, enfants et maison quand on les a expropriés de leur petit ranch du Vieux Sud.
Parce que la jeune Carson a vu sa famille décimée dans un magistral massacre perpétué par des hommes de mains de la Mafia.
...ce couple improbable trace la route, dans une chasse à l'homme par une armée de mafiosi et de flics corrompus, "Wanted" pour meurtres et vols sur les chemins de traverse des Etats Unis, à travers les campagnes et les villages décimés par la crise économique, accompagnant l'exode des miséreux des années 30.

Voici planté le décor d'un livre d'aventures, sauvage, excessif, nerveux et historiquement bien documenté qui ferait le bonheur d'un scénario. La misère de la population aux milliers de chômeurs sur les routes, son état de quasi famine, l'impact de la crise de 29 sur l'économie et les corolaires de trafics cupides et de spéculations mafieuses en expropriations immobilières à grande échelle, dressent le tableau incroyable d'un pays en chaos. Un livre visuel et ressuscitant minutieusement une époque dramatique.

Course-poursuites en voitures, fusillades débridées, concert de mitrailleuses ou de grenades, assassinats et règlements de comptes en série, flics, juges et politicards corrompus...
C'est du lourd, et le requiem macabre monte crescendo. C'en est presque joyeux tant c'est énorme. On se croirait dans un film de Quentin Tarentino, en rythme trépidant et en humour décalé, aux personnages hauts en couleur, avec des cadavres à chaque coin de page...

Et pour autant, excellente lecture que cette odyssée humaniste!
Un livre noir, très noir...

Si ce roman n'est pas prochainement adapté en film je serais plus qu'étonnée (et déçue) tant ce road movie littéraire en plein coeur de l'Amérique de la Grande Dépression s'y prête. Patrick Graham nous livre une fuite éperdue, une quête de vérité et de vengeance, un saisissant tableau d'une Amérique effondrée qui végète et tente tant bien que mal de se ressaisir, brassant sur les routes des hordes d'affamés, de sans-abris, de familles à qui on a tout pris. le rapprochement avec le chef-d'oeuvre qu'est Les raisins de la colère de Steinbeck est aisé j'en conviens. Mais Patrick Graham évite selon moi le danger d'imiter ce monument littéraire. Au contraire, il donne une vision plus violente de cette période des années 30 en mettant en scène le destin de deux égarés, deux victimes de cette grande crise : Sid, l'ancien soldat noir qui a tout perdu (terre, famille, avenir) et de Carson Fletcher, jeune adolescente intrépide et effrontée dont a massacré la famille sous ses yeux et qui voit en Sid un compagnon d'infortune, une bouée de sauvetage. Notre duo arpente les terres affamées de la Georgie et du Tennessee racistes, les plaines arides de l'Oklahoma, voyageant de nuit dans les wagons insalubres des trains qui traversent le pays avec tout ce que l'Amérique compte de hobos, de femmes et d'hommes désespérés qui fuient la misère, prêts à accepter n'importe quel travail, aussi ingrat soit-il. Sid et Fletcher cherchent à fuir et à se venger, de ses banquiers, hommes d'affaires et policiers corrompus alliés à la Mafia et qui, profitant de la crise, dépossèdent d'honnêtes gens de leurs terres pour les vendre et spéculer dessus. Notre duo a ouvert la boîte de Pandore et charrie derrière lui la vermine la plus infâme bien décidée à les faire taire, et notamment une sorte de Javert, marshall corrompu qui n'a plus rien à perdre.

J'ai lu Des fauves et des hommes d'une traite, absorbée par ce road movie dont l'écriture est si cinématographique. Aucun temps mort, des portraits saisissants et attachants, une peinture de l'Amérique de la Grande Dépression qui m'en a pas mal appris. Autant vous dire qu'il est difficile de lâcher ce roman d'une grande dureté, sans complaisance mais pour autant d'une profonde justesse qui ne sombre jamais dans le manichéisme.
Lien : http://livreetcompagnie.over..

Honnêtement, même si je l'ai globalement apprécié, je m'attendais à un peu mieux de ce roman. Oui, l'époque est intéressante, les personnages sont plutôt attachants, la lecture rapide dû à des chapitres courts, mais je trouve qu'il manque énormément de rigueur dans l'écriture. le thème a déjà été tellement mieux abordé que je suis obligé de comparer, notamment avec les romans de John Steinbeck dont l'auteur s'est inspiré et auquel il fait hommages à travers de nombreux clins d'oeil (à commencer par le titre). En bref, une bonne chasse à l'homme qui vaut tout de même le détour. Je recommande, mais, si vous êtes fan de la qualité de conteurs de Ellory, Lehane et autres auteurs du même acabit, ne vous attendez pas à du grandiose.

En ouvrant ce livre, avec la même ferveur presque religieuse de tout accro à la lecture qui se respecte, je ne m'attendais pas à la magistrale claque livresque qui m'attendait bien cachée au détour de la page 15.
(Je suis un peu lente au démarrage)

"Son ombre a presque disparu sous lui lorsqu'il s'engage sur le
parking d'un restaurant routier. L'épaisse couche de poussière
étouffe le claquement de ses brodequins. Sur le côté, au milieu des
broussailles qui lentement la dévorent, il distingue la carcasse d'une chevrolet Impérial.
Un camion aux chromes scintillants et à la
carrosserie d'un beau rouge grenat est rangé au centre du parking.
C'est ce point rutilant au loin qui a attiré l'oeil de l'homme."

Ces quelques phrases campent l'atmosphère lourde de chaleur de l 'Alabama de l'année 1931, introduit un des héros de l'histoire, noir et désespéré, dans une scène que l'on visualise parfaitement et qui revient en mémoire tout au long du livre, ce camion rouge et neuf sera la seule belle chose que verra notre vagabond, le reste sera fuite, misère et violence.
Une violence décrite de manière précise et détachée.
On découvre aussi au fil des chapitres les mafias( j'ai retrouvé avec surprise et plaisir le noms des bandits déjantés croisés dans la série Boardwalk Empire), les hommes politiques les magouilles et les désespérances de ces années de crise économique,mais aussi des personnages hauts en couleurs, un vétérinaire mysanthrope, une journaliste particulièrement coriace, un tenancier de motel qui loge aussi des tarantules, deux tueurs à gages jumeaux dévalisant un drogstore pour acheter des couches culottes !
Mais c'est avant tout un hommage voulut aux grands écrivains américains qui se sont penchés sur cette période pleine de vagabonds de chaleur de colère et de poussière...

Intense du début à la fin. Tout simplement poignant, on ne peut que s'attacher aux personnages, à cet homme noir brisé par le chagrin et à cette petite fille dont l'instinct de vivre n'a pas été brisé par l'horreur. le premier livre que je lis de cet auteur et qui me donne envie de lire tout ce qu'il a écrit.

Amérique des années 30, la crise est partout et jette sur les routes des milliers de gens expulsés de leurs terres par les banques et tout autant de bandes de malfrats prêts à tous les crimes pour survivre.
L'Etat n'est pas au mieux, gangréné par la corruption et écrasé par la mafia toute puissante.
Le pays est à feu et à sang, les syndicalistes se soulèvent, les armes à la main, les mines sont en grève et les ouvriers se battent armes aux poings pour sauver leur peau contre les fusils et les matraques.

Au milieu de ce maelstrom chaotique, un métayer Noir et une adolescente tentent de fuir mafia et flics corrompus avec dans leur sac des preuves qui pourraient faire sombrer Washington, tout autant que les plus gros Parrains, semant malgré tout sur leur route un espoir qui va grandir inlassablement.

Un très bon roman, violent, dur, nous décrivant une Amérique des années 30 que l'on connait peu et qui n'a de cesse de nous renvoyer aux événements qui, aujourd'hui, meurtrissent le monde entier ; mais un roman attachant aussi, bouleversant par moments, avec de vrais passages très drôles, et des personnages très forts.
Alors certes, il y a parfois quelques longueurs, quelques maladresses, cependant il est impossible de bouder son plaisir à la lecture de cette fresque extraordinaire des années 30.

Un rythme endiablé, de l'action à revendre, une peinture intéressante de la décadence dans le sud des États-Unis suite à la crise financière de 1929 et du racisme terrible et omniprésent, un suspense implacable sous forme de chasse à l'homme (et à la fille !) et une écriture très cinématographique (oui on se croirait dans un film), c'est un peu tout ça Des Fauves et des Hommes et j'ai dévoré ce livre presque non stop en l'espace de deux jours.
Mon premier livre de cet auteur et Retour à Rédemption sera suivra sous peu.
Ce livre est l'avant-dernier de Patrick Graham, paru en 2012, le dernier est paru en 2014. Depuis, plus rien selon mes recherches. Mais qu'est-il arrivé à cet auteur ? Pourquoi ce silence ? Vraiment dommage, espérons que M. Graham nous fera le bonheur de republier un jour pas trop lointain ...

Le mélange subtil entre une histoire d'amitié et la corruption aux Etats-Unis, dans les années 30, en pleine dépression économique. A certains moment on ne sait plus si on doit être du côté de la justice des hommes ou du côté de la justice de la vie.

Excellent livre. Ambiance des states des années 30, la Grande Dépression, la pauvreté, la mafia. L'histoire est très instructive, même si il ne s'agit que d'un roman. Scènes d'action bien d'écrites, personnages splendides. Vraiment une belle histoire...

Cette histoire nous plonge dans L'AMERIQUE de la la grande dépression et des tempêtes qui se sont abattues dans le sud des EU. Un métayer noir et une jeune adolescente vont traverser le pays pour échapper à la mort et faire des rencontres surprenantes.