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EAN : 9782221024683
365 pages
Robert Laffont (30/09/1975)
3.52/5   45 notes
Résumé :
Londres durant le Blitz. Un homme devine le poids d'un gâteau dans une fête foraine, il devient malgré lui propriétaire du microfilm caché à l'intérieur...

L’aventure d’Artur Rowe aux prises avec les mystérieux fonctionnaires du Ministère de la Peur organisé par les Allemands au cœur de Londres pendant le « Blitz » relève du roman policier ou du roman d’espionnage. Mais comme toujours avec Greene, le drame d’Artur Rowe, cet homme qui autrefois a tué p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Challenge ABC 2016-2017

Londres, 1942. Bien que le couvre-feu soit de rigueur depuis le début du Blitz et que chaque soir les habitants regagnent sagement les couloirs du métro pour y passer la nuit, la vie continue. On se promène dans les parcs, on organise des kermesses et des tombolas. Pour son plus grand malheur, Arthur Rowe participe à l'une de celles-ci, dont le prix est un alléchant gâteau au vrai beurre (denrée aussi rare en cette période troublée qu'une nuit sans bombardement), et gagne. Par erreur, certes, mais il gagne. le voilà alors embarqué dans une étrange aventure, à laquelle on ne comprend goutte, sauf que le gâteau contient vraisemblablement autre chose de plus précieux que le beurre et que certaines personnes veulent à tout prix récupérer. Se sentant traqué par on-ne-sait-qui, Arthur consulte un détective privé qui aurait préféré continuer à s'occuper de banals adultères, puis s'adresse à deux « gentils » « réfugiés » autrichiens, Willi et Anna Hilfe (« aide » en allemand). Puis Arthur se retrouve encore davantage emberlificoté dans cette situation kafkaïenne quand il est accusé d'un pseudo-meurtre qu'il n'a bien sûr pas commis, puis quand il est sauvé d'une tentative d'empoisonnement par une bombe de la Luftwaffe tombant opportunément sur sa maison. Laquelle déflagration provoque chez Rowe une amnésie totale, prétexte à son internement dans la maison de convalescence (entendez "l'asile") du « bon » Docteur Forester.
Voilà à peu près tout ce que j'ai saisi de cette histoire, sachant, en outre, que Rowe, victime d'une machination et bouc émissaire, n'est pas aussi blanc qu'il y paraît puisqu'il est « connu » pour avoir mis fin aux souffrances de sa femme atteinte d'une maladie incurable quelques années auparavant. Et qu'il se trimballe une culpabilité et des états d'âme à nous faire bâiller au fil des pages. Personnage peu sympathique et niais, qui se méfie de son ombre mais fait aveuglément confiance à de parfaits inconnus, Arthur n'est pas le seul à être totalement invraisemblable. Anna Hilfe, aussi belle et vide qu'un vase de cristal sans fleurs, a tout d'une potiche manipulée par son (faux) frère Willi, aussi suave que fourbe.
Ce roman d'espionnage a été publié en 1943, et cela se ressent. Je pense qu'il a très mal vieilli, trop lent, trop naïf, à la fois trop elliptique et trop bavard. Je n'ai pas compris l'importance de ce que cachait le gâteau, ni les motivations et contradictions des personnages, qui frôlent parfois le grotesque (en particulier dans le happy end sentimental des dernières pages). Je n'ai d'ailleurs pas compris non plus qui sont les membres de ce « Ministère de la Peur ».
Obscur et ennuyeux, comme peuvent l'être certains boulots de certains fonctionnaires (mais pas le mien, je vous rassure).
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Cette histoire se déroulant à Londres durant le blitz aurait pu et dû être passionnante. En effet, il y a nombre d'ingrédients pour la rendre haletante, le décor bien sûr, cette ville vivant sous les bombes, les gens qui se ruent dans les abris ou se réfugient dans le métro, mais aussi une aura de mystère qui imprègne le récit, des personnages étranges, aux trognes plus ou moins patibulaires, des lieux insolites …
Le gâteau que le héros a gagné à une kermesse et qui ne lui était pas destiné va être le déclencheur de cette sombre affaire d'espionnage, et celui-ci de s'égarer dans un univers proprement kafkaïen où il va perdre ses repères et jusqu'à sa mémoire !

« Les Allemands... ont constitué des fichiers très complets sur ce que l'on peut appeler les gens en place : hommes du monde, diplomates, politiciens, ecclésiastiques. Et ensuite, ils ont sorti leur ultimatum : on vous pardonne tout si vous vous ralliez, sinon, le juge d'instruction. Je ne serais pas surpris s'ils pensaient appliquer les mêmes méthodes ici, en Angleterre. Ils ont créé une sorte de ministère de la Peur admirablement organisé. Ils n'ont pas seulement ainsi quelques personnes à leur dévotion. Mais encore ils empoisonnent l'atmosphère et vous n'avez plus confiance en personne ».

Las ! L'intérêt du lecteur s'effiloche au fur et à mesure de la lecture, et l'affaire de se terminer par le grand n'importe quoi d'explications totalement rocambolesques, voire ridicules !
Quel dommage !
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Londres est sous les bombes. C'est le Blitz, en plein coeur de la seconde guerre mondiale. Dans un champ de ruines, la vie s'organise malgré tout. Tiens, une kermesse ! On y propose des jeux, des concours, une loterie, au profit des "Mères libres", sous l'égide d'un pasteur tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Arthur Rowe, un veuf solitaire en quête de quelque distraction, s'y rend et gagne un magnifique gâteau, au beurre, une rareté en ces temps de privations ! À partir de là, tout dérape. Rowe n'était pas le destinataire de ce premier lot, et on va le lui faire vraiment payer très cher, ce gâteau qu'il croyait avoir mérité parce qu'il en avait deviné le poids au gramme près, grâce à l'aide d'une voyantes extra-lucide. La suite ne se raconte pas, tant l'univers dans lequel va être plongé notre héros malgré lui est teinté d'irréel et d'inattendu. L'imagination de l'auteur est débordante et nous entraîne dans une danse macabre d'où surgissent quelques figures inoubliables : la belle et ingénue (?) Anna Hilfe, dont Arthur va tomber éperdument amoureux, et le bon (?) docteur Forester, dont l'institut psychiatrique invite les gens à y entrer mais jamais à en sortir. Et pour quelle cause tous ces gens se dévouent-ils ? Sont-ils ici ou bien de l'autre côté du miroir ? Bien des questions vont aiguillonner la perspicacité du lecteur. Laissez-vous gagner par la magie du récit et décollez pour une virée dans l'étrange univers de Graham Greene. La peur rode, accrochez-vous…
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Un livre de Graham Greene que je viens de lire et c''est l'unique pour le moment.
Cela se passe pendant la 2nd Guerre Mondiale à Londre sous les bombes en plein Blitz. Une classique histoire d'espionnage avec microfilm, réseau nazi infiltré.
Rien de bien folichon me diriez-vous.
Et encore, je ne disserte pas des personnages, parfois seulement esquissés (même la psychologie du héros n'est pas totalement exploitée) , et les quelques invraisemblances ou l'amour entre le héros et Anna auquel on ne croit que moyennement.
L'intérêt majeur du roman est dans l'"atmoshère" qui y règne, inquiétante et étrangé, tirant sur le surnaturel. le climat y est étouffant, voire poisseux.
J'y ai trouvé un petit côté que n'aurait pas renié la série "le prisonnier.
Pour les cinéphiles, excellent film tiré de ce livre: "Espions sur la Tamise" du grand Fritz Lang avec Ray Milland. Différent mais vraiment tès bon
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Avec le ministère de la peur, je refais un petit tour du côté de la littérature générale. On se retrouve dans un roman dont l'histoire n'aurait pas fait tâche dans un film d'Alfred Hitchcock.

En période de guerre, un homme se retrouve entrainé dans une conspiration dont il va avoir du mal à s'en sortir. On a droit à une séance de spiritisme, des tentatives d'assassinat, un internement en institution psychiatrique.

Le roman peut être divisé en deux grandes parties mais je les ai trouvés plutôt inégales. La première laissait beaucoup de mystère autour du contenu du gâteau. Par contre la deuxième est plus longue à se mettre en route. Il ne se passe pas grand chose et je me suis demandé dans quelle direction allait le roman. La fin avec ce romantisme un peu forcé m'a déçu, comme s'il fallait à tout prix un peu d'optimisme dans un roman plutôt noir.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
On ne peut aimer sans trembler.
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 Tant de réconciliations… c’est incroyable combien la nature humaine est contrariante ! Et puis, bien entendu, pour compliquer et rendre tout plus difficile, il y a eu les cartes d’identité. Les gens n’osent plus aller à l’hôtel, et, avec les automobiles, il est impossible de prouver quoi que ce soit.
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Rowe n’était pas un criminel lorsqu’il avait empoisonné sa femme, ce fut à force d’y penser qu’il finit par le devenir. Que ces gens aient essayé de le supprimer lui, qui, d’un seul coup, avait réussi à anéantir bonté, jeunesse et beauté, c’était de l’outrecuidance. Par instants il se sentait lourd, comme chargé de tous les crimes de la terre, et puis, soudainement, à la vue de quelque objet insignifiant, comme un sac à main, un ascenseur qui montait comme il descendait, ou une illustration dans un quotidien, tout cet orgueil malsain se dissipait instantanément.
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Il est étonnant de constater combien un diseur de bonne aventure, même amateur, même à une kermesse, fascine l’imagination populaire et intrigue toujours ; quelque peu de foi que l’on ait apporté à d’autres révélations merveilleuses faites, soit à la campagne, derrière quelque haie, soit dans un coin retiré du fumoir d’un grand paquebot, on doute toujours, on ne croit qu’à demi au beau voyage à l’étranger, à la brune inconnue, aux lettres porteuses de bonnes nouvelles, et cependant, on se laisse toujours tenter, on se donne l’illusion de percer l’avenir.
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Il est impossible de vivre sans confiance; cela revient à s'emprisonner dans le pire des cachots : soi-même.
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Videos de Graham Greene (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Graham Greene
Des tranchées d'Argonne à Monrovia en passant par Dakar, New York et Paris, une fresque romanesque puissante qui court d'une guerre mondiale à l'autre, rythmée par les accents vibrants du jazz. 1918. Percussionniste virtuose à l'école des djembés de Gorée, Jules, interprète du régiment de Noirs américains sur le front de cette France ravagée qu'il ne connaît qu'à travers Maupassant, vit à l'aube de l'armistice un amour éphémère avec l'épouse d'une « gueule cassée ». Ce souvenir indélébile l'accompagnera après la guerre dans son long périple à travers l'Amérique bouillonnante des Années folles, quand il rejoint le jazz-band de ses anciens compagnons de guerre, en tournée dans le Sud raciste, puis triomphe au célèbre Cotton Club de New York.
Sa vie croise celle de Joséphine Baker qui l'emmène, avec sa Revue nègre, à Paris où l'amitié qu'il scelle avec l'écrivain-espion Graham Greene les entraîne dans une périlleuse expédition en Afrique. Ils iront jusqu'à Monrovia, capitale du Liberia, sur les traces de Julius Washington, l'arrière-grand-père de Jules, premier grand reporter photographe noir américain. Alors que de nouveau une guerre s'annonce, Jules s'installe à Mamba Point, dans la maison de Julius, l'homme qui a tenté de révéler la véritable histoire de ce pays : celle de ces esclaves affranchis envoyés en Afrique pour bâtir une nation libre. Un rêve devenu cauchemar.
https://bit.ly/3wejAfI
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