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Citations sur Les yeux de Milos (107)

Le dépaysement l’a arraché aux simagrées de Samantha, au régime de la tentation circonstancielle. Maintenant, c’est du stable immémorial. Il plane. Il a ôté ses lunettes trop noires. La casquette suffit pour éviter le dard du soleil. Elle désire son beau regard d’un bleu royal, d’azur irréel. Ni trop clair ni saphir. Bleu extraterrestre. Bleu de Staël. (page 87)
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Il avait peint le tableau (Guernica) au printemps, juste après le bombardement de la ville, en pleine guerre civile. La tuerie continuait, son pays était détruit, martyrisé. Et lui, monstrueux comme toujours, loin de s’engager dans les Brigades internationales, passait son été de plaisir à Mougins, Antibes, Juan-les-Pins. Il se baignait chez nous, ici, il baisait, sculptait des galets ou des bois flottés. Nusch venait poser pour lui, dans sa chambre, avec la bénédiction d’Éluard. Les pas légers de Nusch. L’été du fascisme et de la mort fut sans doute le plus bel été de sa vie. (page 30)
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Mais il (Picasso) a inventé le collage, la peinture au Ripolin, l’insertion de l’objet, du journal, du tissu, de la publicité Suze, dès avant la Première Guerre mondiale ! Bien avant les nouvelles idoles du pop art. (pages 326-327)
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Picasso, c’est l’amour sans contradiction. Peut-être plus sincère que tricheur. Égoïste absolu. Il jure, il ment, il manipule. Il dit sa vérité polymorphe comme sa peinture. Capable de supplier, de pleurer pour posséder le cœur d’une femme, capable de tout pour la larguer. Papillon à trompe monstrueuse. Contrefaçon de Don Juan avec sa tête de Sganarelle burlesque. (page 122)
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Une femme qui vous attire est adorable quand elle approche, se livre sans peur au regard, qu’elle y manifeste un art pianoté que nul homme ne saurait égaler. Une grâce, une connaissance du jeu. C’est moi, tu peux regarder, je viens vers toi et te souris. (page 148)
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Madrid est assiégé. C’est Guernica chaque jour. Les escadrilles franquistes, la fameuse légion Condor allemande cherchent à reprendre le village de Brunete qui a été conquis par les républicains. Bombardements continus. L’aviation gronde et frappe par vagues. Gerda Taro est là. Une belle jeune femme passionnée. Une photographe. Une Dora d’amour guerrière. L’amante de Robert Capa. Ils sont au cœur de la bataille révolutionnaire. Pour photographier la vérité. (page 64)
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Ainsi, migrer était le destin de l’homme. Les premiers Homo sapiens étaient partis de la côte africaine il y avait 60 000 ans et étaient remontés vers la mer Rouge pendant des millénaires pour se répandre dans toute l’Europe, l’Asie et devenir nous-mêmes. Désormais, d’autres mouvements de masses, plus précipités, poussés par la misère, la guerre… Humanité errante, promise à plus d’errance encore si le réchauffement de la planète portait à ébullition les flux migratoires. (page 178)
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Une grimace le fripait, le déformait. Il en avait oublié ses yeux, qui lui mangeaient la face tels deux cratères d’azur fou. (page 108)
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Fin octobre 1961, c’est la fiesta pour les 80 ans du chaman. Quelques jours seulement après la tuerie parisienne des manifestants algériens venus protester pacifiquement des banlieues, à l’appel du FLN. Années furieuses. On retrouve les corps dans la Seine. Des immolés obscurs. Sans Guernica. Sans l’Allégorie offerte à l’éternité. De Gaulle se tait. Papon, le scélérat des rafles antisémites de Bordeaux, devenu préfet, a frappé. Papon, le pape sanglant.
Picasso roule en Cadillac encadré de motards dans les rues de Vallauris. (pages 224-225)
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Vers le soir, après avoir paressé sur le sable, quand la plage se vidait, ils rejoignaient une zone de rochers escarpés. Marine embrassait les lèvres de Milos en lui ôtant doucement ses lunettes. Chaque fois, pendant ce baiser, elle fermait les yeux pour rassurer Milos ou peut-être pour s’éviter à elle-même d’être confrontée à cette folie de regard pur, à son bleu tabou. Lui la contemplait, saisi par la beauté de son visage totalement offert, harmonieux, lissé comme dans la prière, en proie à la sainteté de l’amour. (pages 12-13)
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