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EAN : 9781520121062
295 pages
Auto édition (13/12/2016)
3.53/5   16 notes
Résumé :
Alexia est encore petite fille lorsque des inconnus l’arrachent à sa famille pour la conduire dans une école privée, l’Académie Aliénor d’Aquitaine. Le pensionnat d’élite est censé lui promettre le plus brillant des avenirs, bien loin de la misère qui l’a vue naître. Mais les choses ne se passent pas comme prévu et la petite prend progressivement conscience, en compagnie de ses deux amies, Jade et Clarisse, qu’elles sont promises à de plus beaucoup plus sombres dess... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Dernièrement, j'ai lu ALIENOR, l'origine de toutes les haines, le premier roman d'Aurélien Grall.

ALIENOR est un thriller mêlant drame, conflits politiques, espionnage, machination et endoctrinement, une dystopie centrée sur les femmes.Dés le début du livre, Aurélien Grall nous entraîne dans l'Académie Aliénor d'Aquitaine, un "pensionnat" où des jeunes filles d'une dizaine d'années sont éduquées et entraînées afin de devenir des espionnes, des tueuses, dépourvues de toute humanité. Dés les premières, j'ai compris que ce roman pourrait grandement me plaire. Ne vous imaginez pas que le livre est moyen à cause des trois étoiles. J'ai longtemps hésité. Ce thriller est bon, mais certains points me laissent perplexes.

Le roman est divisé en deux parties, la première étant la vie des jeunes filles à l'Académie. Nous suivons trois jeunes filles âgées de 8 à 10 ans, en particulier : Clarisse, Jade et Alexia. Leur quotidien dans l'Académie est millimétré de façon militaire. Elles y subissent des épreuves physiques et mentales. Dans la deuxième, le lecteur est plongé sur le terrain et suit les missions que ces petites filles devenues grandes doivent accomplir suite à leur apprentissage au sein de l'Académie.

L'intrigue globale est plutôt bien menée. Aurélien Grall nous emporte dans son univers dés les premières lignes et cela grâce à sa plume descriptive. En effet, on visualise aisément les décors, la personnalité de chaque personnage et les enjeux. Tout est bien travaillé et précis. Aurélien Grall se concentre principalement sur les trois jeunes filles mais également sur la directrice du pensionnat Katerina. Nous alternons alors entre les points de vue et cela permets de voir des éléments et événements sous un nouvel angle, tout en conservant une chronologie cohérente. Néanmoins, je regrette que les autres pensionnaires n'aient pas leur mot à dire. Qui sont-elles ? N'interagissent-elles donc jamais avec nos trois compères au cours de toutes ces années ?

Dans la seconde partie, je déplore le manque de repère temporel. Les années d'apprentissage au pensionnat étaient faciles à placer dans le temps grâce notamment aux anniversaires, la seconde partie est beaucoup plus trouble.

De même, les missions s'enchaînent ainsi que les alternances de points de vue, on perçoit que les trois jeunes filles grandissent mais il y a un véritable flou chronologique qui en devient agaçant et ennuyeux. de même, et cela est vraiment dommage, les missions sont (trop) répétitives et je n'ai pas perçu le côté séduction et manipulation dans ces dernières. Les compétences de séduction et de manipulation semblent être complètement oubliées. On n'en entend parler ni dans leur apprentissage au pensionnat ni lors des missions. Au final, ces petites filles innocentes semblent avoir été juste formées au combat.

Autre point que j'aurais voulu voir développer. SPOILERS !

Pour finir, le point que j'ai le plus apprécié dans ce roman sont les deux révélations finales qui ont été une grosse surprise pour moi. Je ne m'y attendais pas et Aurélien Grall nous lâche cette bombe sans avertissement préalable et il vous est alors impossible de reposer ce roman sans en connaître la finalité.

ALIENOR, l'origine de toutes les haines, est une histoire intéressante avec une bonne qualité d'écriture et un style agréable qui tient le mystère jusqu'aux dernières lignes. C'est un bon roman pour les amateurs d'action, de thriller, d'espionnage, et de conflits politiques.

ALIENOR, l'origine de toutes les haines a un côté réaliste qui, qu'on le veuille ou non, fait écho à certaines situations actuelles dans notre société, notre monde. Il y a une certaine violence psychologique dans ce roman qui ne peut vous laisser indifférent.
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ALIENOR, l'origine de toutes les haines est le premier des trois romans qui composent la palette d'Aurélien Grall avec Trône de cendre en deux tomes. Des récits courts, mais non moins haletants, dans le même esprit : Thriller, complot, politique, espionnage… Sueurs froides.

Monsieur Grall nous propose tout d'abord un monde que l'on a du mal à identifier dans sa temporalité : contemporain ? Futuriste ? L'un ou l'autre, nous avons déjà le pied dans un univers qui nous parle et je pourrais ajouter « malheureusement. » Futuriste ou non, nous ne pouvons pas nous empêcher de songer que cela peut se passer dans l'ombre de notre cher et non moins torturé 21ème siècle, comme c'est un avenir quasi-inéluctable qui nous attend.

Dans un monde chaotique, en proie aux manigances toutes plus viles les unes que les autres, le constat est sans appel : le salut de l'humanité viendra des femmes. Des femmes conditionnées, aptes à contrôler, asservir et avilir les hommes, coupables du déclin.
L'Académie Aliénor voit le jour, en « hommage » à la célèbre souveraine ayant gouverné la France et l'Angleterre, forte d'une intelligence et d'un don pour contrôler le pouvoir dans l'ombre. Des petites filles, de sept à neuf ans, sont « recrutées » (si tant est que l'on peut le qualifier ainsi) pour rejoindre les rangs et, alors, vivre dans ce magnifique château, sous la tutelle et direction de Katarina Haengel. Nous découvrons alors Alexia, Jade et Clarisse, chacune issue d'un milieu social différent, confrontée à cette nouvelle vie qui les attend.

Le récit se compose en deux parties : l'une où nous suivons l'enfance des trois héroïnes, leurs déboires, leurs tristes et tortueux apprentissages, nous apprenons à les connaître, à nous attacher et détecter à chacune leurs particularités ; la seconde où toutes ces longues années de labeur, de souffrance et d'enseignement sont mis en application.

La première partie de ce roman de 180 pages est la plus lente dans sa progression et dans le déroulement de sa bobine d'intrigue. Nous le devons surtout à la plume d'Aurélien Grall, très portée sur les descriptions soignées, accentuées par une poésie qui, parfois, peut nous sortir de notre lecture, de l'action. Il joue sur le contraste de l'horreur et la beauté des lieux ; sur la perfidie humaine et la sensualité féminine ; la vilénie adulte et l'innocence enfantine. Nous basculons d'un reflet à un autre dans ce miroir à effet loupe, focalisé sur l'Académie, jusqu'à ce que l'équilibre se rompe et que soit pointer du doigt la déchéance.
L'enfance des trois petites filles est terrible, et si les chapitres donnent une impression de redondance, ce n'est, au final, qu'un schéma identique à ce qu'est leur vie. Toujours la même chose, toujours plus poussée. Aurélien Grall ponctue petit à petit de petits détails qui font grimper le crescendo en toute subtilité.

Si j'ai pu regretter cette lenteur en ce début de récit, elle m'a néanmoins manqué à la seconde partie du livre où tout s'enchaîne très vite. Si vite que cela nous détache des personnages auxquels nous nous sommes raccrochés avec force et émotion. Je pense cependant que cela marque une brisure, celle symbolique que l'on ressent en chacun des personnages. Une déshumanisation qui passe par cette incapacité à s'identifier, ce recul que nous sommes forcés de prendre, à ce mur psychologique contre lequel on bute et sommes incapables de franchir. L'on peut penser que ce mur est une barrière imposée autant par l'auteur que par les fillettes devenues femmes.

Le manque de repère temporel explicite – seulement glissé dans la narration – participe à notre désorientation.

Les jeunes femmes se lancent successivement dans de nouvelles missions, nous ne nous attardons que très peu sur leurs introspections. Un reflet potentiel de leur vie : jamais un arrêt, toujours sur le terrain.

Une nouvelle fois, je regrette cependant quelques introspections qui auraient eues, à mon sens, toute leur place dans le récit : je pense à un certain rituel, sur lequel je ne m'étendrai pas, du point de vue d'Alexia. J'attendais avec impatience cette confrontation … Et rien, malheureusement.

L'action est constante, haletante ; tout ne tient qu'à un fil et nous appréhendons au fur et à mesure la fin de ce livre. Que nous réserve l'auteur ? Un récit pareil peut-il bien se terminer ? Je vous laisse le découvrir par vous-mêmes.

Le crescendo atteint son paroxysme avec les deux grandes révélations finales, dont une à laquelle il est facile de s'attendre.

ALIENOR est un bon thriller qui sait jouer sur nos nerfs, nous tient en haleine et nous fait taper du pied. Il peut heurter, pincer le coeur et nous gifler pour mieux nous réveiller et faire ouvrir les yeux. Il faut de la patience et aimer savourer les descriptions participant à la mise en place du contexte. Apprécier l'arrivée de plusieurs protagonistes ; se délecter d'un rythme effréné, d'un sprint final qui termine de nous faire ciller, ahuris, la ligne d'arrivée franchie.
Lien : http://surlesailesdunlivre.f..
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Ce livre est très original ; pas forcément très égal au niveau de l'écriture mais l'originalité est captivante !

Alexia, Clarisse et Jade ne sont que des petites filles lorsqu'elles arrivent à l'Académie Aliénor d'Aquitaine. C'est une chance pour elles d'y être, ainsi que pour les autres pensionnaires, exclusivement des filles, puisqu'elles auront enfin la certitude d'avoir un brillant avenir. Mais, plus le temps passe, plus elles réfléchissent et plus elles se posent des questions sur ce qui les attend vraiment. Leurs découvertes ne vont pas les laisser indemnes...

Globalement, j'ai adoré ce roman, même si ma lecture a été un peu l'équivalent de montagnes russes.
Le début m'a clairement intriguée et captivée parce qu'on ne connait pas vraiment l'ampleur de toute l'histoire mais le pitch promet quelque chose d'énorme et on a plus qu'une envie : découvrir tout ça.
Ensuite, tout s'enchaîne sur l'entraînement des trois filles (parmi tant d'autres...) de l'Académie que l'on suivra tout au long de l'intrigue. Un entraînement intense, long et peut-être un peu redondant mais, pour ma part, j'ai été scotchée au livre à ce moment-là parce que c'était intéressant de voir à quel point leur mentalité évoluaient. Contrairement à elles, on sait pourquoi elles sont conditionnées à ce point-là, on sait à quoi la directrice les prépare même si on est loin de se douter de l'ampleur du projet ALIENOR, on le connait un minimum pour en avoir eu une explication au début. Et même encore avec cette explication, la fin nous réserve bien des surprises au niveau des révélations, que ce soit par rapport au projet en lui-même qu'aux personnages (fait exprès ou non, je n'arrive pas trop à me positionner...) !
Par la suite, j'ai eu un peu plus de mal, au point que je ne me souviens pas vraiment de ce qu'il s'est passé... La construction du récit n'est plus la même, on navigue de villes en villes, de pays en pays, découvrant progressivement l'horreur inévitable. Ce n'est pas un problème mais j'ai trouvé que c'était toujours très court et que ça "tombait un peu comme ça". En tout cas, ça m'a fait décrocher un peu ; je lisais sans que cela me laisse de traces. Et puis, l'intérêt est revenu tout aussi brusquement, un petit événement choc qui a fait tilt dans ma tête et qui m'a replongée dans le récit pour ne finalement plus en décrocher.
C'est pour cela que je ne suis pas déçue de cette lecture. Malgré un petit moment de "faiblesse", l'originalité a repris le dessus à chaque fois et je n'avais pas envie de lâcher ce livre pour autant, je voulais vraiment continuer afin de m'assurer que je ne louperais rien à la fin et vu les révélations, j'ai bien fait de continuer !

On suit donc principalement quatre personnages : Alexia, Clarisse, Jade et la directrice de l'Académie. Cette dernière est un personnage très étrange. Au début, rien d'exceptionnel, mais plus on avance, plus on se demande quelles sont ses réelles intentions. Elle est très intrigante, tout le temps, pour différentes situations.
Alexia, Clarisse et Jade sont trois personnages très proches dès leur rencontre, que l'on découvre très jeunes (entre 5 et 7 ans, il me semble) jusqu'à l'âge adulte. Même si j'ai eu du mal à les différencier au début, elles sont très différentes, et ces différences s'intensifient à mesure qu'elles grandissent.
Par contre, je trouve assez étrange qu'elles connaissent tant de choses, sur un aspect général, à leurs différents âges, bien souvent trop jeunes pour avoir tant de connaissances. Mais vu le conditionnement auquel elles ont droit, rien n'est impossible non plus...

Pour conclure, je pense sincèrement que ce roman et cet auteur ont énormément de potentiels. L'idée est excellente et originale, bien amenée, tout en nous réservant de belles surprises pour le final. La plume n'est pas forcément égale partout, du moins en ce qui concerne la construction du récit, mais je suis persuadée que l'auteur a tout ce qu'il faut pour y arriver réellement et nous lâcher carrément une bombe rien qu'avec cette histoire ! Peut-être avec une aide extérieure, professionnelle, je ne sais pas, en tout cas il y a vraiment quelque chose à creuser.
Lien : http://uneenviedelivres.blog..
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J'étais tout d'abord intriguée, déjà par le titre, me faisant penser à Aliénor d'Aquitaine, épouse de roi de France. En lisant le résumé, je me suis rendue compte qu'il ne s'agissait nullement d'un sujet historique, l'auteur va me plonger dès le début du roman dans un thriller au suspense terrible, et surtout dans une noirceur implacable ! Il a tout de suite su me captiver, car le début est très énigmatique, les bases du roman se posent, on sait qu'il va nous entraîner dans de sombres desseins, mais j'ai poursuivi ma lecture, car captivée, je voulais savoir ce qui allait se passer.
Le tout début voit le vote d'un projet important entériné, on ne sait alors pas encore de quoi il s'agit. Dans le même temps, trois fillettes, issus de milieux différents vont être arrachées de leur famille. Arraché est peut-être un bien grand mot puisque leurs parents sont tout à fait d'accord pour qu'elles partent dans une école qui leur donnera la meilleure éducation possible, enfin c'est ce qu'on leur a fait croire. Ce moment est déjà cruel, car les parents comme les fillettes savent déjà qu'ils ne se reverront jamais. Alexia, Jade et Clarisse arrivent dans cet institut portant le nom d'Académie Aliénor d'Aquitaine, avec d'autres fillettes du même âge. Cet endroit est mené d'une main de maître par une femme froide et sévère, Katerina Haendel. le doute autour de cette personne s'installe très vite quand on la voit envoyer des rapports à ses commanditaires, ceux qui ont pris part au vote du départ...
Le récit va ainsi se diviser en deux parties. La première va concerner l'éducation des fillettes, consistant en un entraînement intensif et lourd. Elles doivent parcourir chaque jour des parcours semés d'embûches, apprendre à tirer à l'arc, nager, sauter d'un plongeoir, descendre en rappel. Des niveaux de difficulté sont rajoutés régulièrement, les poussant encore plus à bout. Clarisse, Jade et Alexia vont très vite se lier d'amitié, se soutenir dans les épreuves. C'est Alexia qui a le plus de mal à effectuer tout cela, elle arrive bien souvent dernière, n'arrive pas à tirer, le lecteur souffre avec elle. Mais toutes trois sont aussi très curieuses et veulent savoir ce qu'il se trame, elles découvrent une sorte de bunker, et leur ingéniosité vont faire qu'elles vont trouver des choses inquiétantes. On sait, nous, en tant que lecteur, que ces fillettes vont en fait devenir des femmes de combat, leur éducation sert à cela. On suit l'évolution de ces enfants jusqu'à leur adolescence où elles vont être endoctrinées et enrôlées dans des missions. La deuxième partie concerne justement ces missions menées par chacune de nos protagonistes aux quatre coins du monde. Certaines d'entre elles vont les mener à bien, sans remords, Alexia a parfois des doutes sur les personnes qu'elles doivent éliminer.
Autant la première partie a été fluide et constante au niveau de l'écriture, autant la seconde partie est beaucoup plus décousue, pouvant mener le lecteur à se perdre. Mais il persiste également un mystère. Tout le long de ma lecture, je me suis demandée si le choix des fillettes était vraiment dû au hasard, et dans ce cas, pourquoi elles...j'ai trouvé la réponse à cette question à la toute fin du roman, une réponse glaçante, effroyable, où tout un monde s'écroule, surtout les jeunes femmes. Sachant cela, j'ai mieux compris certaines réactions froides, voir inhumaines. La construction de cette seconde partie prend alors tout son sens, elle a permis de suivre les jeunes femmes jusqu'à leurs missions finales. Ce qu'elles ont semé, elles vont malheureusement le récolter. Au fur et à mesure de la lecture, je me suis doutée que le final ne serait pas heureux, je gardais un infime espoir, mais après toutes les révélations faites, certaines vont vraiment avoir beaucoup de mal à faire face, et c'est tout à fait logique.
Comme toute institution secrète, il arrive un moment où les agissements dérangent. J'ai bien aimé cette journaliste qui cherche à savoir, mais qui sera empêchée, virée, la réalité rejoint la fiction ! Je me suis attachée dès le début à Alexia, petite fille qui n'arrive pas à faire ce qui lui est demandé, devenue jeune femme qui réalise que certaines cibles ne sont pas celles qu'elles devraient être.
Ce roman est vraiment marquant, il ne peut pas laisser insensible, il fait tellement penser à notre réalité qu'il fait parfois peur, au vu de la machination et de la manipulation de personnes. C'est une histoire prenante, haletante, pleine de suspense, cruelle, terrible, et terriblement poignante. L'auteur dépeint très bien toutes les situations, ne mâchent pas ses mots, va jusqu'au fond des choses tendant à rendre son récit le plus réel possible. Et il le réussit fort bien ! Il rejoint très bien l'actualité avec l'endoctrinement de personnes, les manigances politiques, la suprématie de certains pouvoirs. Je vois bien ce livre adapté au cinéma ! Toutes les recettes sont là !
Je ne suis pas près d'oublier Alexia et ses compagnes, ni leur histoire ! Je tiens à féliciter Aurélien Grall pour la précision de son récit, ses recherches certaines pour bien le mener, au vu des noms militaires très bien expliqués d'ailleurs, et aussi pour sa façon d'avoir transmis des messages au lecteur. Pour conclure, Aliénor, l'origine de toutes les haines est pour moi une très bonne découverte !
Lien : http://marienel-lit.over-blo..
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C'est aujourd'hui une chronique bien différente de ce que j'ai l'habitude de publier sur ce blog que je vous propose. Ainsi, ce n'est qu'après une analyse purement objective de l'étudiante en littérature habituée à énoncer de simples faits littéraires que je vous livrerai un avis plus subjectif, plus personnel, de la lectrice sensible. Pourquoi cette distinction totalement inédite sur mon blog ? Pour faire simple, disons que j'ai beau reconnaitre l'immense potentiel et les nombreuses qualités de ce roman, cela ne m'a pas empêché de rencontrer quelques difficultés à terminer ma lecture, pour des raisons que je vous énoncerai tout à l'heure. J'ai très longuement réfléchi à la forme que je souhaitais donner à cette chronique ; mon objectif est de montrer clairement que si ma lecture a été laborieuse, ce n'est pas à cause du récit en tant que tel, mais bien de notre incompatibilité, à lui et moi : je ne fais tout simplement pas parti du public visé par ce roman. Cependant, je reste intimement persuadée que pour un lecteur moins sensible, moins impressionnable que moi, cet ouvrage sera indéniablement une véritable perle littéraire. C'est pourquoi j'ai choisi un format différent de celui que j'utilise d'ordinaire, et j'espère que cet essai sera concluant.

A travers ces quelques trois-cent pages, nous suivons le quotidien de trois fillettes, Alexia, Jade et Clarisse, qui ont été arrachées à leur famille pour intégrer un prestigieux pensionnat d'élite : l'Académie Aliénor d'Aquitaine. Accueillant une petite promotion d'une vingtaine de petites filles âgées de six à huit ans, cette illustre école privée est dirigée par Katerina Haendel, une femme à la poigne de fer qui s'impose rapidement comme le modèle à suivre mais aussi comme l'autorité à respecter. En effet, au fil des semaines et des mystères, les trois amies vont commencer à s'interroger sur le véritable objectif poursuivi par cette institution : quelle école normale imposerait à de si jeunes élèves de franchir jour après jour un véritable parcours du combattant toujours plus difficile ? quelle école normale cacherait des armes au sein d'un bunker au fond du parc ? enfin, quelle école normale rabâcherait à ses pensionnaires que le monde doit être débarrassé de l'influence masculine pour laisser place à une domination exclusivement féminine ? Et plus le temps passe, plus les doutes empoisonnent l'esprit d'Alexia …

Pourquoi, objectivement parlant, ce livre aurait-il pu être un coup de coeur ? Sans la moindre hésitation : pour sa narration. A travers les mots, les phrases, l'auteur parvient à nous plonger véritablement dans l'intrigue : en fermant les yeux, en laissant la porte ouverte à l'imagination, on voit, on entend, on sent, on ressent ce que l'auteur cherche à nous transmettre. Les descriptions sont tout simplement à couper le souffle : on s'y croirait vraiment, les images, les sons, les odeurs et les ambiances s'imposent à nous. J'en profite d'ailleurs pour saluer l'audace de l'auteur, qui n'a pas hésité à utiliser des formules incluant le « nous » ou le « on », accentuant encore cette proximité entre le lecteur et les personnages. le lecteur se voit donc totalement immergé dans cette histoire où se mêlent complots politiques, manipulations, enjeux de pouvoir, mais aussi et surtout mystères et secrets inavouables. Nous avons donc ici affaire à une intrigue riche en rebondissements et en action, un véritable page-turner qui nous tient en haleine jusqu'à la dernière page - et quelle dernière page !

Et là, en lisant le paragraphe précédent, vous êtes très probablement en train de vous demander quel a été mon problème avec ce roman. Ma réponse tient en deux mots : sa narration. Et oui, je sais, c'est très paradoxale au vu de ce que je viens de dire, mais cette plume si imagée, si suggestive, l'était trop pour moi en raison de la violence et de la souffrance qui rythment l'intrigue. En effet, nos jeunes héroïnes vont suivre un entrainement impitoyable, tant sur le plan physique que moral, et les descriptions de leurs douleurs, de leur calvaire, étant terriblement détaillées, ont eu raison de mon extrême sensibilité. D'ordinaire, lorsque je lis des thrillers ou des récits d'horreur, je parviens à rester suffisamment détachée de l'histoire pour ne pas en être choquée, mais là, la narration m'a tellement happée par sa force que j'en étais incapable. J'ai plus d'une fois failli arrêter ma lecture, mais ma curiosité ainsi que ma volonté de respecter mes engagements vis-à-vis de l'auteur m'ont poussées à aller jusqu'au bout. Je m'en félicite d'ailleurs car les révélations finales dépassaient de loin toutes mes spéculations ! Je regrette cependant, également, que la seconde partie soit aussi « expéditive » : tout allait bien trop vite, je n'ai donc pas tout compris, et c'est dommage car il y avait de quoi faire quelque chose d'encore plus époustouflant !

Pour résumer, donc : ce roman, mêlant habilement le thriller politique, la science-fiction et le drame, a absolument tout pour plaire aux lecteurs dont le coeur est bien accroché et qui ne souffrent pas d'hypersensibilité anxiogène. Il y a de l'action, du mystère, des conspirations, des rebondissements, et surtout, il y a une plume à couper le souffle par sa puissance évocatrice. Toutefois, étant une très grande sensible, je n'ai pas supporté cette avalanche d'épreuves atroces qui s'abat sur nos jeunes protagonistes. Aussi, je le répète une fois de plus : je ne doute pas un seul instant que cet ouvrage puisse plaire, mais il n'était pas fait pour moi - ou je n'étais pas faite pour lui, au choix. Peut-être qu'un jour, si j'arrive à m'endurcir un peu, je pourrais relire ce livre avec un regard neuf, moins vulnérable, et serais donc plus à même de l'apprécier à sa juste valeur !
Lien : https://lesmotsetaientlivres..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Au contraire, elle apprécie ce répit pré-mortem. Elle comprend malgré tout dans quelle situation elle se trouve. Elle se moque d'être là : "Ici cela coûte plus cher de faire survivre les gens que de les enterrer". La nuit est déjà tombée, mais la chaleur n'en reste pas moins étouffante, et seule une faiblarde ampoule permet de distinguer les contours de la pièce. Un enfant fait alors son entrée et secoue la captive de ses petits bras.

- Réveille-toi étrangère ! Tu dors depuis des heures et des heures ! Tu as assez dormi, allez !

La jeune femme entrouvrit légèrement les yeux puis les plissa, aveuglée par le peu d'éclairage ambiant. Elle se redressa lentement, du mieux qu'elle put, malgré les hématomes divers et variés tapissant son corps....
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Les semaines passèrent et la vie au château continua son cours, dans la chaleur de l'été. Les pensionnaires progressèrent très vite, acquérant de grandes quantités de savoir dans de nombreux domaines et n'eurent de cesse d'améliorer leurs capacités physiques, grâce à un travail acharné. Les larmes et la sueur continuèrent à couler à flots, mais les efforts des enfants en furent toujours récompensés. Rapidement, la discipline régna en maître sur l'Académie et de solides liens de sonorité unirent chacune d'entre elles, sous le bienveillant regard de mademoiselle Haendel, restant en admiration devant les performances de ses petites protégées. ...
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– Je m'en vais, ce sont des fous ici. Je vais mourir si je reste là. Je rentre chez moi !
– Mais c'est interdit ! Tu vas avoir des ennuis !
– Je m'en moque ! Je préfère prendre le risque plutôt que de rester dans cet enfer.
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Ce n'était pas là l'ordre des choses, c'était le chaos de l'injustice !
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Nous serons les maîtresses du Monde, car nous avons le pouvoir et celles qui possèdent le pouvoir président aux destinées de l' Humanité.
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