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Il faut lire et relire Barde Imaginé, cette histoire de souffle, de peines, de mauvais temps et d'éclaircies. Cette promesse de soleils rouges qui glissent dans l'Iroise les soirs d'été, de chemins tièdes qui rêvent du monde, de rafales qui hurlent dans les cheminées et de bruines qui nous iront toujours si bien au teint et à l'âme. Driiiiiiiing !!!! Oups, pardon, je m'étais laissé aller en plein rêve. A tout ce que peuvent m'évoquer les mots de ce début de billet, qui ne sont malheureusement pas de moi (j'aurais bien aimé) mais de Marc Pennec dans la préface du bouquin. Réveil gueule de bois et retour à la réalité. Xavier Grall, le journaliste, le poète, le nationaliste, le breton bretonnant, au choix. Perso, j'aime bien le coté poète, je n'ai pas connu le journaliste et supporte plus que difficilement le coté nationaliste. Pas de bol, Barde imaginé correspond avec la période où Grall prend conscience de sa bretognite aigüe. L'idée de départ me branche plutôt pas mal malgré tout. Sortir d'un système qui ne lui convient pas pour retrouver son essentiel, son âme. Le problème, enfin mon problème, c'est qu'il me chatouille le talon d'Achille dès le début, il m'attaque de front. Touche pas à mon Paris, pense en ce que tu veux, déteste le tant que tu veux mais n'y touche pas sinon… sinon ça va être compliqué d'être un minimum objectif. « Ces hommes ci , ne sont pas les mêmes que ceux des Basses villes. Ils ne sentent pas l'usine, le rut hygiénique du HLM » C'est du soft quant aux mots (il y en a beaucoup d'autres…) mais d'un mépris qui n'a rien à envier à celui du Parisien qui se sent en terre hostile, perdu en ploucardie sitôt passé la porte d'Orléans. Ca commence comme une parabole, l'enfant prodigue et la crêpe magique ou la plus celtique The Men Ire. Je suis pas fan mais l'histoire se tient et si je n'aime pas son anti parisianisme primaire, j'aime son écriture. Ca siffle à mon oreille, ça chante mais (vous allez voir la transition, si j'obtiens pas un contrat avec Carembar c'est à désespérer) ce merle, un lent chanteur, va me perdre rapidement. Un trop bref passage coté océan va me ravir mais le voyage au pays de Brocéliande ou je ne sais où va m'achever. Je vais me faire appeler Arthur par les bretons de babelio mais ya pas que des lutins et des fées dans vos forêts, il doit y avoir des champignons qu'aucune chimie, qu'aucun produit de synthèse n'arrivera à égaler. Là à certains moments j'ai cru que la main qui tenait la plume appartenait à un Panoramix sous ecstasy en train de snifer du fébreze. C'est à ce moment que la fée breizh surpris le père Fouras et Guenièvre en train d'essayer de fourguer Excalibur sur le bon coin mais ceci est une autre histoire. Une histoire dont je ne vous dirai pas s'ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants (Guenièvre et le père Fouras) parce que pour tout vous dire, à la fin de ces courtes pages, j'étais déjà barré ailleurs et que la fin… J'aime les poèmes aux senteurs marines de Xavier Grall, ceux plus Bretagne profonde, ceux qui parlent de lui, de vous, de moi. Rien de tout ça ici. Ce bouquin n'était pas pour moi, je me suis trompé de titre. le mystique, les légendes, le tout arrosé par du nationalisme bien barré, je ne suis pas client même si encore une fois, j'aime beaucoup son écriture, sa rage et son coté « pas comme il faut ». Bad trip les champignons… + Lire la suite |