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EAN : 9782818013342
192 pages
P.O.L. (03/02/2011)
3.09/5   163 notes
Résumé :
Il semble qu'aujourd'hui le développement durable soit la seule idéologie qu'il nous reste. De facture relativement récente, on la retrouve cependant partout, tout le temps. Elle accommode l'école, bien sûr, mais aussi le travail, le supermarché, la politique... Le Pape même s'y est mis. Sujet incontournable, consensuel ou presque...
Iégor Gran a voulu comprendre. Était-il le seul à sentir le grotesque des discours moralisateurs, l'insupportable opportunisme ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,09

sur 163 notes
Vous connaissez l'histoire : peut-on rire de tout ? Oui mais pas avec etc. etc.
Partant de ce principe, Iegor Gran s'en donne à coeur joie, démonte tous les artifices des écolos bien-pensants. Genre de livre qui fait mal là où il appuie. C'est pas franchement malin mais y a tout de même de bonnes réflexions.
Je n'ai pas hurlé de rire non plus mais souris quelques fois.
Ce bouquin a le mérite de reposer la question : pourquoi faire un geste pour l'environnement ? Parce que des scientifiques nous l'ont seriné ou parce que cette philosophie est ancrée au plus profond de nous ?
Pour ce qui est de savoir si j'ai aimé, je suis un peu tiraillé entre deux extrêmes : d'un côté j'aime bien l'humour noir et le cynisme, de l'autre je trouve ça tout de même vachement gonflé.
J'aurai bien mis deux et demi, la moyenne quoi, mais y a pas, alors j'ai mis deux, l'avait qu'à écrire sur du papier recyclé.
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Un ton humoristique voire cynique pour un sujet sérieux .Iegor Gran remet souvent un peu de bon sens dans la pensée unique du tout écologique.
Juste un exemple. Les ampoules fluo-compactes à économie d'énergie. Vous savez ces ampoules dont la lumière à tendance verte vous fait ressembler à un cadavre. Si par malheur il vous arrivait d'en casser une, il faut immédiatement recourir au protocole inscrit sur la boite - mince vous avez jeté la boîte - et qui consiste à éloigner à l'autre bout de la maison et sur le champ, enfants et animaux domestiques ; à aérer sans tarder et longuement la pièce ; et à mettre des gants pour ramasser les débris, en faisant très attention que les dits débris ne percent pas le sac poubelle. Surtout, n'espérez pas faire gober tout ça par votre aspirateur au prétexte que vous n'avez pas le temps, que ça ira plus vite et que ce sera mieux fait, car vous libéreriez en suspension dans l'air de jolies petites particules de mercure qui n'auraient qu'une envie, celle de rejoindre les particules fines de gazoil qui sont déjà dans vos poumons et dont l'hébergement a été favorisé par les politiques successives en faveur du dit carburant. Mais ça c‘est un autre débat.
Un petit essai donc au ton humoristique très impertinent, parfois de mauvaise foi ( je suis d'accord avec Luniver) mais au bout du compte assez... éclairant.
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L'écologie serait-elle un nouveau dogme à professer publiquement, sous peine d'ostracisme social ? C'est en tout cas ce que semble penser l'auteur, que toutes ces histoires de « petits gestes quotidiens pour sauver la planète », de tri des déchets et d'économie d'énergie laissent de marbre.

Et les similitudes avec les religions semblent en effet nombreuses : thèses officielles intouchables, volonté d'expiation, traque des hérétiques qui, non contents de perdre leur âme, mettent la société tout entière en danger. L'écologie a été aussi rattrapée par le marketing, qui étiquette « bio » ou « responsable » tout et n'importe quoi, des paquets de café aux sacs plastiques, en passant par les cercueils.

Ce petit pamphlet, rempli de mauvaise foi, ne bouleversera pas le monde, mais permet de regarder d'un autre oeil la livraison de kilo de lombrics à domicile et autres papiers toilettes bio.

Note importante : cette critique a été écrite sur un document Word recyclé.
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Voilà un essai qui ne vous laissera pas indifférent car notre auteur semble bien aimer la provoc. A l'heure où tout le monde s'inquiète pour le climat, où les débats autour de l'écologie traversent toute la société, Iegor Gran va, en quelque sorte à contre courant. Il commence par tailler un beau costard à deux personnages médiatiques de l'écologie à savoir Yann Arthus Bertrand et Nicolas Hulot. Il faut dire que ce texte date de 2011, année de sortie mondiale du film Home.
Il fustige le bobo parisien qui met un point d'honneur à faire son marché bio le dimanche matin, boit du café équitable, utilise du papier-toilette recyclé, "il aime à penser que, quand il se torche le derrière, aucun arbre n'est lésé dans l'affaire". Il va critiquer les sacs de courses" J'agis responsable avec Carrefour", les salons planète durable qui sont un concentré de boutiques, les sandales en pneus recyclés ou les chaussettes en bambou. Même le compostage qui soit-disant favorise le lien social en ville est tourné en ridicule. le texte prend ensuite une tournure politique : on nous infantilise, on nous fait culpabiliser, de même que l'on fait culpabiliser les pays pauvres, heureusement, ils sont pauvres, donc ils ne mangent pas beaucoup de viande, ce qui est bon pour la planète. le GIEC est présenté comme un comité de lecture qui fait la synthèse des recherches, comme les lycéens qui pompent sur Wikipédia pour réaliser leur exposé.
J'avais clairement annoncé la couleur, c'est un provocateur, mais il y a peut-être un peu de vrai dans tout cela, particulièrement en ce qui concerne le greenwashing.
Un peu d'humour pour finir à propos du blaireau qui roule en 4X4, l'auteur nous prévient qu'il s'agit d'une espèce menacée qu'il faut donc protéger : "À plus de 50 dollars le baril, il a subi une extinction. Quand on a franchi le seuil des 100 dollars, c'est comme si une stérilisation massive avait eu lieu, une rasade d'eau bouillante sur les parties génitales".

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Iegor Gran a voulu ici s'emparer du marteau nietzschéen pour s'attaquer à la déconstruction d'une idole des temps modernes : l'« écologie » qui tend à envahir la planète dans le but de la rendre durable.

L'auteur de cet essai sait dire avec un cynisme jubilatoire et une ironie mordante combien les discours écologisants ambiants deviennent au final bien absurde. Cet extrait, issu d'une note de bas de page (l'auteur en est friand et ironise parfois à propos de ce penchant), le montre bien. Iegor Gran cite un passage de l'incontournable « 365 gestes pour sauver la planète » (Editions La Martinière, 2005). Ce livre, en forme de calendrier, offre un conseil écolo pour chaque jour de l'année. Au 7e jour, voici le conseil qui est prodigué, tel que le rapporte Iegor Gran :

« Economisez l'eau de la chasse d'eau. En plaçant une brique dans le réservoir des W.-C., vous réduirez le volume évacué à chaque utilisation et pouvez épargner jusqu'à 4000 litres d'eau par an. » [sous-note : l'ONG brésilienne SOS Forêt atlantique milite pour inciter à faire pipi sous la douche (ou dans son bain – xixi no banho) : si toute la famille s'y met, on pourrait économiser 12 litres d'eau par jour et par foyer. Il est curieux que les chiottes soient le premier endroit auquel on pense pour réduire nos gaspillages et mettre en oeuvre le fameux « on s'y met tous ». Une psychanalyse à 3 francs nous donnerait sûrement une explication.]
NBP 2., p. 42.

Voilà un humour caustique particulièrement régénérant ! L'absurdité peut venir aussi d'opportunistes marchands du temple que stigmatise l'auteur. Dans une note de bas de page (encore une), voici ce qu'il rapporte :

Le comble du commerce écolo ne se trouve pas à Versailles mais à West Footscay (Australie), siège de Caskets Direct [« Direct Cercueil »], une entreprise de services funéraires en ligne. Sur leur page de présentation, on se pince et on lit ceci :
« Pour chaque cercueil produit, nous achetons des crédits carbone chez Positive Climate [un dealer de compensation]. Nous compensons ainsi aussi bien la fabrication que le transport. Dans notre offre, nous avons un cercueil durable en pin australien, issu de plantations 100% responsables, et nous utilisons des colles et des laques respectueuses de l'environnement. Nous pensons qu'un produit réellement durable doit être fait localement, à partir de matériaux locaux. La durabilité est un processus global, et nous sommes fiers de proposer un cercueil véritablement durable à nos clients. »
NBP 1, p. 166-167.

Iegor Gran questionne également avec brio et ironie mordante les discours catastrophistes ambiants, les replaçant dans une perspective historique : de tous temps, les sectes et gourous de tout poil prédisent la fin du monde, les scientifiques, hommes politiques (et autres) s'alarment des dérèglements climatiques. Face à cette angoisse existentielle, l'auteur préfère rire, même si ce rire est mal perçu :

Nulle trace d'humour chez les prophètes. Il n'y a pas de quoi rire, madame ! On vous annonce l'Apocalypse et la disparition de l'île de Ré – et vous riez ?… N'avez-vous donc aucune stature morale ?… […] Votre rire est un crime car il empêche la mobilisation des consciences. Il dilue l'attention. Il peut contaminer les autres.
p. 52.

« L'écologie en bas de chez moi » vise donc à dénoncer un extrême : les discours écologisants ambiants qui mènent à des absurdités. Mais l'auteur a tendance, au final, à développer un discours lui-même extrême, dénué de prudence, de nuances. Au fil des pages, le ton univoque (sur le mode d'une ironie caustique) peut lasser (cette autofiction, selon les mots de l'auteur, s'étend sur 189 pages aux éditions P.O.L). Par ailleurs, l'auteur me semble avoir tendance à comparer un peu trop hâtivement des univers bien différents (celui du discours écologique, de la sphère politique, religieuse ou sectaire).

Le final me semble excellent. En une phrase, Iegor Gran sait dire, à mon sens, l'extrême d'un discours écologisant, en terme de vision globale de l'homme. Ainsi qu'il le souligne, p. 181 :

le b.a.-ba de l'humanisme, c'est de voir en chaque être humain une richesse pour le monde et non une bouche à nourrir, un tube qui produit du CO2, un ver intestinal de la nature.
p. 181.

Iegor Gran nous invite donc à rire pour contrer une nouvelle forme de prosélytisme que peut amener une nouvelle idole, au sens de Nietzsche. le rire occasionné par certains passages s'avère jubilatoire et libérateur. Mais le propos de l'auteur me semble par trop extrême, à son tour, et écrit dans un ton un peu trop univoque.
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critiques presse (1)
Lexpress
15 juin 2011
Un ouvrage aux confins de l'auto-fiction et de l'essai impeccablement documenté. Aussi drôle que bien construit.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Eteindre la lumière quand on sort, isoler les bâtiments, réduire les achats inutiles. Tout le monde le fait, s'efforce de le faire. Pas pour la planète, non, pour soi. L'énergie, l'eau sont devenues tellement chères que personne n'a envie d'en jeter par les fenêtres.

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Remarquons au passage que Noé s'est sauvé en utilisant les sciences de l'ingénieur, et non en se lamentant, se flagellant, s'enfermant dans une caverne, ni en faisant au quotidien un petit geste pour la planète. Par la même occasion, en véritable citoyen moderne soucieux de son environnement, il a sorti de la mouise l'ensemble de la biodiversité de son écosystème. Le tout vers 5500 av. J.-C., si l'on se fie à Gilgamesh et aux découvertes de Walter Pitman sur l'expansion soudaine de la mer Noire.
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Les voisins, il faut les aimer. Les voisins sont toujours bienveillants, valeureux, civiques. Et je ne dis rien de leur beauté - cette force intérieure qui rayonne, ce sens du tact, cette poésie ! Mieux qu'une voyante, ils savent ce dont on a besoin. Mieux qu'un docteur, ils soignent nos égoïsmes. Ils sont vigilance. Ils sont probité.
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De mon côté, je fais l’effort surhumain de détourner mon regard des ampoules fluocompactes qu’ils ont vissées partout, notamment dans une paire de lanternes de fiacre, de la fin XIXème, en laiton et cuivre, fixées dans un coin du salon. Terrifiante promiscuité de la laideur et de la noblesse. [NBP : Avec sa silhouette de tube digestif, sa base bunker en plastique bas de gamme, sa lumière pisseuse flamboyante, comme chargée d’antibiotiques, l’ampoule fluocompacte est l’objet du quotidien le plus anti-esthétique que je connaisse, symbolisant tout le mal que l’humanité est capable de s’infliger à elle-même avec de bonnes intentions.
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L'imagination pousse à la surconsommation.
A contrario, l'écrivain d'autofiction est un écrivain responsable. Il ne perd pas de temps à se documenter: il a tout sur place, au fond du nombril et dans son cul, il n'a qu'à se baisser pour cueillir l'inspiration. Il est autosuffisant, comme ceux qui se lavent à l'eau de pluie et font du compost pour faire pousser leurs radis, leurs courgettes. A chaque instant, l'extase qu'il ressent en se regardant dans le miroir est un moteur suffisant pour le faire avancer, vaincre le doute et la fausse pudibonderie.
C'est au quotidien que l'on doit vaincre l'imagination.
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Videos de Iegor Gran (34) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Iegor Gran
Iegor Gran vous présente son ouvrage "L'entretien d'embauche au KGB" aux éditions Bayard récits. Rentrée Sciences-Humaines 2024.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2993521/iegor-gran-l-entretien-d-embauche-au-kgb
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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