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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Des morts-vivants en chapka !
Comme je n'ai pas appris le russe, je m'étais dit que les Z peinturlurés sur les blindés signifiaient « Zébu trop de vodka » mais apparemment zé pas za.
Quand je pense zombie, je vois des cadavres débraillés avec des gueules de lendemain de cuite qui carburent au carpaccio, effets secondaires d'un nouveau virus chinois ou extra-terrestre.
Et bien, ici, il faut oublier le pop-corn et la jolie fille blottie contre soi sur le fauteuil à côté, qu'il faut pelot… pardon rassurer pendant le film en lui susurrant que ce n'est que du cinéma. Pas une petite toile romantique mais un pamphlet percutant contre le pouvoir russe et sa raspoutitsa nationaliste.
Iegor Gran a pris l'habitude dans ses livres de transformer ce qui l'horripile en romans jubilatoires (« La revanche de Kévin », « le voyage d'Alix…). Si j'avais été beaucoup moins convaincu par ses deux essais coups de gueule sur le COVID, je trouve qu'ici que son attaque frontale contre le pouvoir russe et surtout la complicité de son peuple concernant la guerre en Ukraine était aussi édifiante qu'éclairante.
On sent dans ces pages une vraie colère, que ces lignes ont été écrites en réaction immédiate au déclenchement des hostilités. DCA littéraire. L'approche est donc subjective mais il est difficile de lui reprocher d'avoir la rancune tenace quand on sait que son père fut un dissident Goulaguisé qui dut s'exiler en France avec sa famille. Son histoire est d'ailleurs magnifiquement racontée dans le très drôle « Les services Compétents », un très bel hommage que je recommande vivement.
Ici, l'auteur délaisse son humour mais n'abandonne pas son ton ironique pour un essai qui vise à rompre le cou du mythe du dictateur fou qui n'obtient le soutien de son peuple que par la terreur et l'oppression. Il part du constat qu'une majorité de russes soutient Poutine, l'invasion de l'Ukraine et gobe tous les bobards de la propagande au mépris des évidences. Les opposants au régime ont certes la vie moins facile que la mort mais ils sont surtout peu nombreux dans un pays de 143 millions d'habitants.
L'auteur décrit de l'intérieur le lavage de cerveau généralisé de la population par une réécriture de l'histoire qui flatte depuis des années la fierté nationale et soigne le traumatisme post-soviétique, par des émissions de télévision à la solde d'un pouvoir qui ne s'embarrasse pas de messages subliminaux.
Raconté façon reportage gonzo et halluciné, Iegor Gran multiplie dans son texte le récit de faits divers qui semblent sortir de la quatrième dimension et des échanges avec des connaissances zombifiées dès que la question de l'Ukraine est évoquée.
Certains ne sont pas dupes des outrances mais justifient cette propagande pour nourrir le fantasme de la renaissance de la Grande Russie, nostalgie d'un Empire aussi émietté qu'un crumble.
Et puis, quelle fierté de se figurer en dernier rempart contre la décadence de l'Occident… un coca Zero à la main !





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Tu as pris goût aux Zombies, m'a dit Doriane. Sauf que ceux-là sont bien réels, très nombreux, et qu'il sera bien difficile de les faire revenir à un état d'homme. Et que ce texte de Iegor Gran ne m'a pas fait rire du tout.
L'auteur est russe de naissance, fils de dissident. Il a raconté dans « Les services compétents » la chasse à l'écrivain dont a été victime son père pour divulgation de textes anti soviétiques. Je vous conseille d'ailleurs ce livre, à l'humour grinçant.

Ici, l'humour est absent. L'auteur analyse la folie qui s'est emparé du peuple russe, suite à l'invasion de l'Ukraine. Tout ce qu'il expose dans son livre est basé sur des témoignages, des extraits d'émissions, des pages internet, qu'il a pu lire directement en langue russe et est donc malheureusement avéré.
On découvre un peuple dans sa majorité, le cerveau lavé par des années de propagande de la télévision russe, complètement gagné aux idées de Poutine, approuvant « l'opération militaire en Ukraine », convaincu de la supériorité du peuple russe sur l'occident, méprisant envers les faibles, reniant le mot tolérance, et proclamant « La Russie est partout »
Il pointe du doigt le fait que cette Zombification concerne toutes les couches de la société, y compris des intellectuels, des journalistes, des professeurs, des personnes parlant des langues étrangères, ayant donc accès à d'autres sources d'informations. C'est encore plus inquiétant.

Ce texte est un cri, cri de colère, cri d'avertissement. Toute tentative de l'occident de « faire les yeux doux à la Russie » est vue par celle-ci comme un signe de faiblesse et l'encourage dans son isolement et son comportement visant à rétablir la grande Russie.
L'auteur n'y déploie pas la même verve ironique que dans ses romans. Peu de recul dans ce constat à chaud, qui m'a laissée effrayée, mal à l'aise avec cette vision très noire de la société russe.
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Les zombies sont des russes qui approuvent la mission spéciale envoyée en Ukraine pour la dénazifier, et ils sont nombreux ! le bourrage de crane médiatique des citoyens est énorme, mais il n'explique pas à lui tout seul leur comportement agressif et leur propension à considérer des faits objectifs comme des mensonges. L'auteur, avec de nombreux exemples nous montre l'ampleur de l'endoctrinement des consciences et nous livre un pamphlet qui pointe une trop longue bienveillance des européens face à Poutine.
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Voila une lecture qui pique! et qui est précieuse pour nous éclairer sur la vision que les russes ( la plus grande partie de la population) peuvent avoir de la guerre contre l'Ukraine. Les clés de compréhension nous emmènent loin dans le passé de la Russie....et l'auteur nous aide à en prendre conscience. A ceux ( dont je faisais partie) qui espéraient un dénouement par le soulèvement du peuple....just Forget it!
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Dans un pamphlet virulent Iegor Gran démonte le mensonge russe qui transforme la plupart de ses concitoyens en Zombies. Tous sont persuadés que la Russie est la nation la plus puissante et qu'elle a été spoliée de ses victoires passées. Leurs frères ukrainiens ont été nazifiés ou attirés par les occidentaux. Poutine ne fait pas la guerre à la l'Ukraine, il rétablit l'unité du peuple russe !
Comment peuvent-ils fermer les yeux à ce point alors qu' ils ont d'autres sources d'information que la télé officielle s'ils le souhaitent ? Propagande, nationalisme exacerbé, mépris des Occidentaux qui ont laissé faire Poutine quand cela les arrangeait, tout concourt à expliquer "l'intervention militaire" ! Et c'est effrayant !
Je vous invite vivement à lire ce court pamphlet écrit peu de temps après l'invasion de l'Ukraine.
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Dans cet essai tonique Iegor Gran dressé un tableau saisissant et inquiétant de la société russe. Il montre à quel point un grande part de la population russe-qu'elle soit éduquée ou non- est fanatiquement convaincue de la grandeur d'une Russie menacée par un occident dépravé mais dangereux. Il montre aussi à quel point tout dialogue est devenu impossible-y compris au sein des familles ou entre amis-entre ces fanatiques qu'il appelle les Zombies et ceux qui tentent de garder un esprit critique face à la propagande du régime de Poutine. J'ai souvent pensé, face à cette impossible communication, au schisme qui est en train de se faire de l'autre côté de l'atlantique ente les trumpistes fanatiques et les démocrates qui semblent parfois manquer de vigueur.
Tout ceci annonce sans doute des temps difficiles.
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"Z comme zombie" est un livre instructif et intéressant pour comprendre comment la population russe a pu se laisser endoctriner par la politique russe et accepter la guerre en Ukraine

Même si l'auteur Iegor Gran reste parfois flou et ne détaille pas assez ses explications sur l'endoctrinement de la population russe.
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Z comme Zombie est un essai sur la guerre des Russes contre l'Ukraine et comment le peuple Russe sont devenus, au fil du temps, des zombies; rongés par la désinformation et la propagande de leurs dirigeant.
J'ai dévorée cet essai. Et j'ai adorée. Z comme Zombie est un pur produit du journalisme gonzo. Iegor Gran est complètement impliqué dans son sujet, il en parle au JE et ne parle que de l'angle de sujet qui l'intéresse.
Il n'y a donc pas de contre point a cette zombification des Russes et parfois cela m'a déranger. Mais le sujet est si fascinant, toutes ces phrases et ses commentaires de ces gens complètement brainwashé par le gouvernement Russe. le seul vrai bémol est que Gran nous parle souvent de photo ou d'image qui ont fait réagir les Zombies et malheureusement, en tant que lecteur, nous n'y avons pas droit. Sinon, j'ai vraiment adorée cet essai qui ne nous apprend pas grand choses si nous sommes des fanas d'histoire mais qui peut être un bel introduction au magouilles gouvernementales. Et surtout, un rappel à ne pas croire tout ce qu'ont voit et entend!
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Édifiant. Cet essai d'Iegor Gran est tout simplement édifiant. L'auteur nous rapporte (exemples avec sources à l'appuie) l'état de déliquescence mental et moral du peuple russe. L'objet est ici de bien démontrer que la guerre en Ukraine n'est pas seulement le fait de Poutine, mais aussi de la masse russe zombifiée par des années de propagande d'état. Un essai que devrait lire tout les pro-Poutine qui croient encore en la "grande Russie". Attention ça risque de piquer un peu.
Un livre sombre, un cri de colère froide qui ne présage rien de bon pour les années à venir avec ce grand pays si petit et fourbe aujourd'hui.
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Court et troublant, ce petit pamphlet nous décrit les russes, leur manière de voir les choses, à des années lumières de nos visions occidentales. Ils sont formatés par le régime de Poutine, tout ce qu'on leur dit est vérité. Même le plus énorme mensonge est avalé comme vérité. le russe est supérieur, a des chromosomes de plus que les occidentaux. La vie pour eux n'a pas de valeur, même leur propre enfant mort en Ukraine est mort glorieusement pour la patrie et s'ils en avaient d'autres ils les enverraient se faire tuer.
L'auteur nous donne de nombreux exemples de faits réels, récents ou un peu moins, avec références datées, de comportements ahurissants. Si en ville les russes vivent normalement, lorsqu'on est informé de la vie quotidienne des russes en dehors des villes et de l'infrastructure de leur environnement, on est abasourdi. Et ils acceptent cette situation. Parce que la Russie est grande.
"Durant les 30 dernières années, l'Occident fayot et énamouré n'a cessé de faire les yeux doux à la Russie. Tout a été pardonné, oublié, minimisé - à commencer par la barbarie des guerres de Tchétchénie. Pourvu qu'ils soient amis ! Que ce grand peuple veuille bien saisir notre main tendue ! La Russie, c'est l'Europe ! Nous sommes frères en culture, en christianisme, en peau blanche ! Les crimes devenaient de plus en plus voyants, arrogants, sinistres - la démangeaison russophile de l'Occident ne faiblissait pas, ou si peu. … A toutes nos envies d'amour, la Russie a répondu par des crimes de guerre, des pitreries vulgaires et une pluie de coups tordus visant à nous affaiblir de l'intérieur pour exporter sa putréfaction chez nous. Chaque année, ses éperons se plantaient de plus en plus profondément dans le canasson. La dépendance au gaz, au pétrole, aux matières premières, les investissements colossaux que les Occidentaux naïfs et opportunistes ont accumulés en Russie, les projets croisés, les participations financières des oligarques russes dans nos entreprises, les contrats pharaoniques et les montagnes de camelote de luxe qu'on parvenait à leur vendre - la bride se tissait et se serrait, implacable" (p.163-166).
Très interpellant et à lire pour essayer de comprendre le fossé qui sépare nos visions de la vie.
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