AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Terminus Belz (48)

Au soir, le soleil se coucha dans la mer, rouge comme le sang. L’ombre gagna la lande et les collines, avalant les maisons, les bateaux, la végétation. Dans le firmament, au moment où le soleil disparut à l’horizon, les pins maritimes tordus par le vent se dressèrent très haut, comme des étendards. Et entre les cupressus du promontoire d’Argoat, dans la brise du soir, une ombre sembla se mouvoir. Une voile noire. Immense et insaisissable. Mais pour celui ou celle qui pouvait l’apercevoir, il était évident qu’elle dansait parmi les arbres et le vent.
Commenter  J’apprécie          70
Ceux qui le font seraient bien incapables de définir ce qu'est la folie. Moi, je vais vous le dire, Marko. Ce n'est qu'une autre manière de voir la réalité, de voir des choses que le commun des hommes ne verra jamais, empêtrés qu'ils sont dans leur illusion de ce qui est vrai et tangible, incapables d'accéder à l'épaisseur des choses et à leur part d'ombre. Chaque objet produit une ombre dans la lumière. Et celui qu'ils appellent « fou » voit l'objet et l'ombre quand le « sain d'esprit » ne voit que l'objet et croit dur comme fer que l'ombre n'existe pas. Alors que vous et moi, nous savons que l'ombre existe autant que l'objet. Pas vrai ?
Commenter  J’apprécie          70
Il y avait à Belz de nombreuses maisons touchées par le malheur. Un malheur qui prenait toujours, quelle qu'en soit la forme, la couleur de l'eau. L'eau trouble, l'eau noire, l'eau déchaînée et hurlante contre ces hommes qui avaient fait le voeu de la braver chaque jour que Dieu fait pour nourrir leurs familles et gagner leur vie. Et ce corps à corps incessant des hommes contre la mer dans lequel elle remportait un nombre incalculable de victoires faisait partie de la vie d'une île comme Belz. Chaque maison pleurait un père, un fils, un cousin... Et quand elle ne le pleurait pas, c'était qu'elle ne le pleurait pas encore. Mais les corps disparus, engloutis, avalés comme de vers de vase par l'océan avaient un destin honorable, révéré par tous, dont les familles pouvaient tirer fierté et compassion.
Commenter  J’apprécie          60
Marko décida de descendre au bourg à pied. La journée était belle. il avait envie de marcher. Et surtout de s'accorder un moment de solitude. Il suivit la route qu'ils empruntaient d'habitude pour descendre au port et prit au hasard le premier chemin de traverse. il voulait sentir la terre, caresser les fougères.


p. 94
Commenter  J’apprécie          40
Carcassonne. Les noms des villes dans ce putain de pays étaient vraiment imprononçables. Nissan-Lez-Enserune. Castelnaudary. Carcassonne.
Commenter  J’apprécie          40
Son regard se posa sur le coffre de la camionnette blanche qui brillait au soleil et sur les branches du pin maritime qui se balançaient mollement au fond de la cour. Ces choses familières sans volonté et sans désir pesaient de tout leur poids mort sur sa solitude et la vacuité de son existence.
Commenter  J’apprécie          40
Alors l'Ankou a allongé le bras et saisi le ciré de mon frère par la manche. D'une voix sourde, comme s'il parlait depuis le fond d'un puits, il a dit que Jean était à lui. J'ai crié qu'il respirait, qu'il n'était pas mort. Alors il m'a traité de voleur. Il m'a dit qu'il devait mourir et que je le lui avais volé. J'ai attrapé la gaffe et l'ai lancée comme un javelot. J'ai senti une douleur atroce dans mon bras, comme s'il était pris dans un étau. J'ai senti son odeur infecte, comme celle des carcasses d'animaux morts. J'ai vu ses orbites sans yeux, sa chair déchiquetée, son visage difforme. Il m'a soulevé du sol et a dit que mon frère était à lui et que si je voulais qu'il vive, je devais prendre sa place.
Commenter  J’apprécie          40
Marko approcha sa main du bras de Caradec et la retira sans l’effleurer. Puis il sortit dans la cour, fit quelques pas, jeta son mégot dans les gravillons et s’assit sur le capot encore chaud de la camionnette. Depuis la veille, le visage effaré de Papou l’obsédait. Il avait tenté plusieurs fois d’y trouver du sens, mais à chaque fois, l’histoire se dérobait à son raisonnement. Quelle que soit la manière dont il s’y prenait, il en arrivait toujours à la conclusion que Papou se racontait des fables. Qu’autrefois il ait été un marin courageux, sans doute. Qu’il ait sillonnée les mers du globe, pourquoi pas ? C’était le reste qu’il n’arrivait pas à avaler. L’histoire de cet ange des morts, cet Ankou que l’on pouvait toucher du doigt, de ces signes qu’il distillait parmi les vivants. Pendant tout le temps de son récit, Papou avait bu bière sur bière, sans arrêt et sans soif. Sa déchéance était irréversible. Il dévalait une pente qu’il ne parviendrait plus à remonter. Ceux qu’il aimait étaient morts. Le monde tel qu’il l’aimait se dérobait. Et toutes ces histoires étaient comme des branches auxquelles il tentait de se raccrocher. Mais sa chute était inexorable. Un jour, il verrait peut-être l’Ankou le rattraper dans sa cabane, le serrer contre un mur et lui tordre le cou. Plus tard, on découvrirait son corps inanimé, non plus ivre mort mais bel et bien mort d’ivresse. Marko, mal à l’aise, se promit de retourner voir bientôt le marginal pour essayer d’en savoir plus.
Commenter  J’apprécie          30
L’île de Belz était donc sa nouvelle destination. Il fallait une bonne dose de culot pour aller se réfugier sur une île et c’était précisément ce qui lui plaisait. Avec le souk qu’ils avaient mis sur l’autoroute, ses compagnons et lui auraient rapidement toute la mafia roumaine aux fesses. Et s’ils les retrouvaient, il y avait peu de chance qu’ils aient droit à un bouquet de fleurs. Il avait retourné le problème dans tous les sens et était bien obligé de constater qu’il était pris dans une nasse, qui, un jour ou l’autre, remonterait à la surface. Il n’y avait qu’une seule issue : se faire tout petit, tout mince, et, le jour venu, il pourrait peut-être passer à travers les mailles.
Commenter  J’apprécie          30
Les Chinois l'ont bien compris.S'ils veulent nous baiser,il suffit qu'ils y mettent le prix.La France est une pute, Marko.Et le prix de la passe, c'est une rame de train.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (503) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2864 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}