AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,52

sur 29 notes
5
2 avis
4
4 avis
3
2 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On commence vraiment à s'attacher au personnage créé par Philippe Grandcoing dans ce troisième épisode mettant en scène Hyppolite Salvignac et son ami l'inspecteur Jules Lerouet.
La petite quarantaine, mais vite essoufflé, séducteur et élégant, toujours célibataire mais cependant un peu complexé par son origine de fils de notaire quercynois, pas très à l'aise dans la société intellectuelle parisienne Salvignac est passionné d'art ancien mais fréquentant aussi les artistes les plus iconoclastes de l'époque.
Pour le lecteur qui aime se replonger dans l'atmosphère des tableaux de Jean Béraud, c'est un plaisir … L'intrigue ne sert ici, finalement, que de prétexte à partir sur les routes de Normandie en compagnie de Maurice Leblanc et de sa soeur Georgette, actrice célèbre et compagne de l'écrivain belge Maurice Maeterlinck, et même si tout tourne autour du vieux maître bardé de doutes Claude Monet et de sa sublime propriété de Giverny.
Même si Clémenceau lui fait l'honneur de sa confiance, Salvignac joue un peu les utilités sans vraiment comprendre pourquoi - et pas plus que la police ou la gendarmerie - une série de cadavres de vagabonds parsème les rives de la Seine : des hommes de rien, chétifs ou malades … mais qui semblent avoir pour seul point commun : une proximité pouvant perturber Claude Monet, le très bon ami du ministre de l'Intérieur. L'enquête doit donc rester discrète mais elle va recevoir l'appui d'un homme aussi sagace que célèbre : le « père » d'Arsène Lupin. L'auteur rend ici un hommage appuyé à Maurice Leblanc, tout comme, voici quelques années le fit Michel Bussi dans ses romans « Nymphéas noirs » et « Code Lupin ».
Encore un prétexte pour visiter les grand sites comme les falaises d'Etretat, la cathédrale de Rouen, les ruines de Jumièges et l'abbaye de Saint Wandrille, le pont de Vernon, le château de Tancarville … A plusieurs reprises, il suffit de consulter les images de ces décors pour vérifier combien la description en est fidèle.
En fait, et comme il est d'usage, la clé de l'énigme n'apparaît que dans les derniers chapitres, avec une scène de suspens et une fin tout à fait morale de cette sombre histoire, où l'auteur ne peut s'empêcher de nous enseigner le détail des grandes affaires de cette « Belle Epoque » comme les derniers ressauts de l'affaire Dreyfus et l'affaire du double meurtre de l'impasse Ronsin qu'il connaît si bien.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          93
Je tiens à commencer en remerciant grandement les éditions de Borée pour l'envoi de cet ouvrage. Je remercie également Babelio pour l'organisation de la Masse Critique qui m'a permis de le recevoir.

Le mélange polar et roman historique est sans conteste une valeur sûre. Environnement dépaysant, sociétés nouvelles pour le lecteur et même la possibilité de quelques personnages historiques en invités plaisants. Mais n'est pas Jean-François Parot qui veut. Pour que la sauce marche il faut bien entendu une certaine érudition sur la période concernée. de ce coté là aucun problème avec Philippe Grandcoing. La question sera plus de savoir s'il est capable de nous présenter une histoire intéressante.
Là-dessus l'auteur ne prend aucun risque. L'histoire consistera principalement à enchainer les personnages historiques marquants. Clémenceau, Monet, Maurice Leblanc, etc… L'enquête en elle-même manque d'intérêt intrinsèque. Philippe Grandcoing cherche surtout à dresser une carte postale de Paris et de la Normandie durant cette période, et surtout à mettre en avant le climat social et politique de l'époque. Mention spécial aux tensions entourant le transfert des cendres d'Emile Zola au Panthéon, très biens présentées. Mais l'intrigue criminelle au centre du récit elle, n'est pas fascinante, et la révélation finale sent un peu la facilité scénaristique. Il faut dire qu'au vu de la narration il aurait été difficile de faire autrement. Disons le tout de suite, la couverture qui nous vend « Une enquête d'Hippolyte Salvignac » n'est pas loin du mensonger. N'ayant pas lu les autre livres de la saga j'ignore s'il s'agit d'une spécificité de l'auteur, si le personnage principal se contente de vivre sa vie, d'aller d'un point à un autre, tout en discutant avec d'autres personnages qui lui donne directement les indices (sans qu'il n'ait à les chercher particulièrement je veux dire) voire fasse les réflexions à sa place. Il en résulte une certaine impression de voire une enquête du point de vue d'un Watson, plus compétent pour provoquer les déductions chez les autres que pour les produire lui-même. En soit le parti pris n'est pas mauvais, mais en plus d'être présenté comme un enquêteur par la couverture, les autres personnages font bien référence à lui de la sorte.

Alors qui est-il cet Hippolyte Salvignac ? Personnage étrange en fait. Etrange car il ne ressemble pas à un personnage de fiction. Il ressemble en fait plus à un personnage réel. Il s'occupe en effet différents aspects de sa vie, s'intéresse à plusieurs choses en même, ne possède aucune obsession particulière. La majorité du temps les personnages principaux de romans n'ont à l'esprit qu'une ou deux choses en même temps, et tout les éléments du récit y font référence. Pas ici. Hippolyte gère ses affaires dans ce qu'elles peuvent avoir de banales, s'occupe de ses relations, sans que tout cela ne soit traité comme des éléments de fiction. En somme quelque chose de très naturel et réaliste. Après cela ne va pas sans conséquences négatives. La première, à fortiori sans avoir lu les autres tomes de la saga, est l'impression de stagnation qui en ressort. La deuxième est un double désintérêt. Un désintérêt pour les éléments de la vie d'Hippolyte face à l'enquête policière en cours, mais aussi un désintérêt face à cette enquête en raison de l'insistance sur ces aspects quotidiens et sur le contexte historique. Sinon le personnage n'a rien de déplaisant. Bien au contraire, il a l'air serviable, amical, jamais hautain ou méprisant. Il ne semble toutefois pas disposer de capacités d'enquêtes justifiant le fait que Georges Clémenceau en personne fasse appel à lui pour enquêter. Pour le reste des personnages il n'y a pas grand-chose à dire. Ils font le travail, et à l'image du héros ils paraissent tous très naturels et réalistes, y compris, et c'est le plus impressionnant, les historiques.
De cet aspect réaliste ressortent des dialogues naturels et vivants mais qui comprennent le plus gros défaut stylistique de l'ouvrage. En effet de nombreux dialogues s'attardent sur les détails quotidiens et triviaux, pour repasser à la narration extérieure lors des passages importants. Ce fait accentue l'impression de désintérêt du récit pour l'intrigue principale dont j'ai déjà parlé.

Il ressort donc de cette lecture un mélange de frustration et d'intérêt. Frustration car on a l'impression que ce n'est pas l'enquête qui est au centre du récit. Intérêt cependant, car, surtout pour un amoureux de l'Histoire comme moi, on a une vraie sensation de promenade dans cette époque, peut-être pas aussi belle qu'on le dit.
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (59) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}