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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans la continuité du livre "le coeur glacé" que j'avais beaucoup aimé, je referme ce second opus de Almudena Granges avec un même plaisir de lecture, impressionnée par sa capacité à nous faire comprendre les années noires de l'Espagne.

Nous sommes en 1944, l'Espagne est rageusement franquiste.
Mais en Europe, les régimes fascistes se délitent et l'espoir renait chez les républicains espagnols, exilés ou emprisonnés.
Inés et Galán se rencontrent au cours des combats du Val d'Aran, s'aiment, aiment leur pays et se battent pour un même idéal de reconquête et de justice sociale.

Le montage romanesque "chorale" s'articule en trois thématiques, alternant les récits des deux personnages fictifs et une voix "off" qui décrypte les événements de géopolitique avec limpidité. La qualité documentaire est passionnante, en éclairant la réalité historique d' un parti communiste gangrené par ses luttes intestines et de combattants déracinés, idéalistes et d'un courage impressionnant.

Moins romanesque que Coeur Glacé, plus axé sur les événements et les personnalités réels, c'est un livre guerrier, profondément attachant, porté par une puissance narrative et un style fluide, en dépit de quelques envolées épiques teintées d'un brin de grandiloquence.

Almudena Grandes prévoit de continuer son devoir de mémoire par plusieurs autres livres inspirés de la guerre civile espagnole.
Je serai au rendez vous...
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Livre magnifique qui commence à la fin de la guerre d'Espange lorsque les républicains passent la frontière au Perthus et à leur internement dans les camps d'Argeles et de Saint-Cyprien, sur la tentative de reprise de l'Espagne avec "l'invasion" du Val d'Aran au cours de l'automne 44. S'en suis une histoire d'amour entre le héros et sa compagne Républicaine espagnole contrainte au silence pendant des années. Après on suit leur vie entre elle qui ouvre un restaurant à Toulouse lui qui retourne en Espagne dans la clandestinité. le livre se termine à Madrid où tout le monde est revenu vivre après la mort de Franco et la restauration de la monarchie républicaine.
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« L'Histoire immortelle accomplit des choses étranges en croisant la trajectoire de l'amour des corps mortels ». Comme une lointaine cloche fidèle, cette phrase nous convoque régulièrement dans l'intimité du couple héroïque, libre, attachant et aventurier d'Inès et de Galan, à la manière des chansons de geste. Elle souligne les détours importants du récit historique, lui donne une épaisseur charnelle et affective. Elle nous rassure sur l'humanité en marche.
Almudena Grandes met en scène les convulsions de familles divisées par les opinions politiques dans l'Espagne franquiste. Elle met en scène les douloureuses luttes intestines d'un parti communiste qui se cherche et d'une république qui veut naître au coeur de la guerre civile. Vaste découverte pour beaucoup d'entre nous de ce côté des Pyrénées.
L'auteur fabrique une fresque historique dont les lecteurs les plus passionnés iront -pris au jeu- vérifier les faits souvent ignorés, dans Wikipedia. Un souffle généreux et romanesque et l'humour sous-tendent cet ouvrage ambitieux et adoucissent le sérieux obligé et un peu didactique d'une telle entreprise. Les évènements commencent en 1939 et se terminent dans les années 60. Histoire de construire plusieurs généalogies de familles résistantes et réfugiées en France. Histoire de vous perdre dans des noms à rallonges qui changent selon les besoins de la clandestinité.
Si cette oeuvre d'Almudena Grandes s'abstient de juger, elle expose l'histoire avec brio et force évocatrice. Mais en plus, c'est toute une péninsule ibérique, ses contradictions et sa culture qu' Almudena Grandes nous donne à voir, à entendre, à sentir, à toucher et à goûter. Malgré la tragédie de l' Histoire oblitérée qu'était cette de la reconquête donquichottesque du pouvoir, avec l'aide des Alliés et de la population locale. Inès et l'auteur ont en commun un côté artiste. L'une à sa plume prolixe, l'autre à ses innombrables créations culinaires. Toutes deux à leur humanité profonde.
Car de toutes ses forces de femme, elle condamne la violence. Qu'elle vienne du franquisme et ses compromissions malodorantes ou des batailles suicidaires des communistes rêvant de liberté et de pluralité.
de toutes ses forces de femme, elle poursuit le rêve de liberté. Almudena Grandes, comme son héroïne est mue par la joie elle aussi. Celle de la recherche de la vérité. Elle joue sans cesse à imaginer ce qui aurait pu être si «la trajectoire de l'amour des corps mortels n'avait pas traversé L'Histoire immortelle» Ce périple qui nous promène dans les magnifiques paysages de Toulouse à L'Espagne est palpitant. Une chanson de Roland du 20 è siècle avec ses trahisons et ses cruautés et son joyeux idéalisme, parfois pathétique.
La lutte courageuse contre l'ordre établi devient un manifeste joyeux pour la dignité de la femme et la poursuite de l'idéal. Une bataille que l'auteur gagne haut la main et qui fait le bonheur des lecteurs, malgré le nombre de pages.
Lien : http://artsrtlettres.ning.co..
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Comme pour "El lector de Julio Verne", j'ai eu du mal dans le premier chapitre. Beaucoup de personnages qui s'entrecroisent, un roman à deux voix principales et quelques autres secondaires, il a fallu le temps que tout se mette en place. Mais après... Quel plaisir de se laisser emporter par les talents de conteuse de Almudena Grandes qui nous emmènent sur les traces de ces guerrilleros et de l'invasion de la vallée d'Arán, épisode méconnu de la Guerre Civile Espagnole. Pour ce faire, elle a choisi les voix de l'émotion, celles de ceux qui y étaient et qui y ont mis leurs espoirs, leur courage et y ont parfois laissé leur vie. Un roman qui vous prend aux tripes, avec des personnages attachants que l'on prend plaisir à retrouver et à suivre au fil des pages.

Mon seul bémol, encore une fois, les chapitres énormes et le peu de découpage au coeur de ceux-ci, qui complique un peu la lecture, dans le sens où il est difficile de s'arrêter au milieu d'un bloc de texte (j'ai dû me faire violence pour le déposer quelques fois) et pour reprendre après là où on l'avait laissé.
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Mon adoration pour cet auteur, decouvert avec Les trois mariages de Manolita, a continue avec cet ouvrage. Quelle joie de se plonger dans toute une epoque et un monde. l'heroine nous devient attachante et on est a ses cotes quelque soit la ou elle se rend. Nous vibrons de peur avec elle, ressentons le froid ou la faim comme elle. Et l amour aussi!
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Un sacré roman historique que ce premier tome des "épisodes d'une guerre interminable" d'Almuneda Grandes. J'avais lu "les patients du docteur Garcia" en premier et avais déjà apprécié cette façon de mêler des faits historiques et une partie romanesque de cette période.
Bien sûr il faut mieux les lire dans l'ordre.
J'ai donc lu ce premier tome qui s'intitule "Inés et la joie" : Inés est le personnage romanesque de ce texte et étrange de mettre l'idiome joie pour nous raconter un des épisodes tragiques de la Guerre d'Espagne. Ce terme de joie peut être associée à un optimisme qui restera tout le long des pages dans l'esprit d'Inés malgré les malheurs qu'elle va vivre. Fille d'une famille aisée et franquiste (son frère a un haut poste dans l'armée franquiste) va s'émanciper et "changer de camp". Pendant la fin de la guerre, elle va même s'impliquer dans le secours rouge (organisme social qui va aider les républicains pendant la guerre civile). A la fin de cette guerre, elle va être emprisonnée mais grâce aux appuis de son frère, celui ci va la faire libérer et après un séjour chez des bonnes soeurs, va l'enfermer dans sa maison de campagne avec sa jeune épouse, Elle va réussir à s'échapper et va participer aux événements de la vallée l'histoire méconnue de l'invasion du val d'Aran, une opération militaire orchestrée par des guérilleros espagnols exilés en France (4 000 hommes vont franchir les Pyrénées), pour reconquérir l'Espagne en octobre 1944 mais qui va s'avérer un échec. Elle va alors rencontré Galan et une belle, romanesque, troublante histoire d'amour va commencer. Nous allons suivre alors suivre la vie de ses exilés espagnols, qui ont dû quitter l'Espagne et se sont installés à Toulouse avec l'espoir de pouvoir rentrer dans une Espagne libérée, républicaine et démocratique. de belles pages, terribles sur cet vie d'exil, sur les espoirs, les tentatives de rentrer au pays. de belles pages sur un restaurant où vont travailler, géré en coopérative (bien sûr) les femmes des exilés. Car dans ce texte, la cuisine a un rôle essentiel, que ce soit la cuisine que fera Inés dans la vallée d'Aran et ensuite dans le restaurant de Toulouse.
Ce texte est aussi l'histoire de cette année 44 et de cette tentative de reprendre le pouvoir en Espagne franquiste. C'est aussi l'histoire de la Pasionnaria et du Parti communiste Espagnol, contraint à l'exil mais qui aura toujours des cellules clandestines en Espagne. C'est le portrait donc de l'icone de la pasionaria, sa vie militante, sa vie personnelle. Sans concession Almuneda nous narra les conflits d'influence et de pouvoir entre les membres du Parti.
Bref un sacré roman historique où on apprend beaucoup sur cette période et les personnages historiques (La Pasionaria, Jésus Monzon, Francisco Anton) mais aussi des anonymes (ici des personnages fictifs), ces exilés installés à Toulouse et qui garderont chevillés au corps l'espoir de rentrer dans leur pays. de belles pages sur les repas dans les restaurants toulousains, où ils se retrouvent, où ils se soutiennent, s'entraident.
Je vais continuer la lecture de ces épisodes (hommage aux textes de Benito Pérez Galdos, dont Alumneda Grandes nous conseille la lecture) car hâte de recroiser certains des personnages fictifs et si romanesques mais aussi découvrir un pan de l'histoire de l'Espagne.
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L'éditeur d' "Inès et la joie" aurait dû joindre au recueil une boite de rosquillas.
Cela me paraît indispensable pour communier totalement avec les magnifiques acteurs de cette fresque, tellement cette boite agit comme le sésame des aventures d'Inès : encore une qui a su dire Non!
Ce roman historique est celui de tous les héros de l'Espagne brièvement républicaine et Ines en est la double héroïne en tant que combattante de cette cause et de celle des femmes. Il y a tout dans ce livre du dramatique destin de l'Espagne soumise aux tonnes de plomb coulées par l'Eglise, l'aristocratie et la famille.
Il me paraît inutile et frustrant pour les futurs lecteurs d'écrire sur les péripéties vécues par cette femme qui subit la guerre civile, ses conséquences en Espagne (incarcération, séquestration en couvent, évasion rocambolesque au Val d'Aran, le dernier sursaut militaire des républicains…), et l'exil qui se transforme en conte de fée ou plutôt de "joie".
Il n'est certainement pas obligatoire d'être comme moi, un fils de réfugié espagnol, pour plonger dans cette histoire avec délice.
Merci Almudena !
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Les livres d'Almudena Grandes sont un régal: documentés, magnifiquement écrits. "Inès et la joie" est je crois mon préféré dans la façon qu'il a d'entrelacer la Grande Histoire qui fait les petites... et les petites histoires qui font la Grande. Mais on peut se passionner tout autant pour "les trois mariages de Manolita" ou "les patients du docteur Garcia". J'ai de la chance, je ne les ai pas encore tous lus.
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Ines, l'héroïne éponyme de ce roman d'Almudena Grandes est une personne ordinaire qui a fait de sa vie une aventure extraordinaire. Emancipée d'une famille affiliée au franquisme, elle rejoint un groupuscule communiste dans le Val d'Aran, devient leur cuisinière et les soutient dans leurs efforts de tenter de renverser le régime en place en Espagne en 1944. Ses actions héroïques lui permettront de connaître l'amour inconditionnel avec Galan mais aussi la désillusion, puis l'exil à Toulouse, ville dans laquelle se sont réfugiés les nombreux espagnols désemparés qui fuyaient la dictature de Franco. Au delà de la fiction, la réalité historique très documentée permet de faire revivre l'histoire oubliée de l'invasion du Val d'Aran et d'expliquer les raisons de son échec, dû aux dissensions entre les principaux dirigeants communistes de l'époque. Ce roman, d'une grande richesse, accomplit merveilleusement bien son devoir de mémoire en hommages aux oubliés du Val d'Aran.
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