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Le Coeur glacé tome 2 sur 3

Marianne Millon (Traducteur)
EAN : 9782253157786
640 pages
Le Livre de Poche (08/09/2010)
4.32/5   92 notes
Résumé :

Il est beaucoup d'histoires que nos pères et nos grands-pères n'ont jamais racontées. Les unes parce qu'elles étaient si belles et si héroïques que nous ne voulions pas en connaître la fin. Les autres, parce qu'elles étaient si atroces que nous ne pouvions pas les pardonner. Ce roman retrace, à travers le destin de deux familles, l'une franquiste, l'autre républicaine, l'histoire de l'Espagne, de 1936 ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Tout un défi, que le coeur glacé! J'avais lu le premier tome une année plus tôt, reportant toujours le moment de me lancer dans sa suite. Chose faite. Même sans ce décalage d'un an, il me fut assez difficile de replonger dans l'univers fascinant d'Almudena Grandes. En effet, ces deux briques de plus de 600 pages chacune comptent une galerie de personnages impressionnante. Deux familles, les Fernandez et les Carrion, l'une ayant choisi le mauvais côté pendant la guerre civile espagnole, l'autre ayant profité de la situation pour spolier la première. Mais voilà que Raquel Fernandez Perea décide de prendre les choses en main pour tenter de se faire justice, à elle et à sa famille. Je n'ai résumé ici que l'essentiel, l'intrigue est plus complexe et couvre divers thèmes et sujets tout aussi intéressants. Il y a bien deux arbres généalogiques au début du roman mais quelques personnages portent les mêmes prénoms, souvent à l'intérieur des mêmes familles. C'était assez mélangeant. Aussi, pas tous les personnages y figurent. Parfois, je devais extrapoler (à défaut de me souvenir) qui était untel, quelle était sa place dans l'arbre, pour me rendre compte plus tard que j'étais dans l'erreur. L'autre difficulté, c'est les sauts dans le temps. En principe, c'était une bonne idée, je crois que cette histoire racontée de manière linéaire aurait pu être ennuyeuse. Mais trop, c'est comme pas assez. On ne cesse de voyager entre deux ou trois générations. Et, compte tenu que les petits-enfants découvrent et racontent des événements du temps de la guerre civile, de la génération de leurs grands-parents, les méprises risquent de s'accumuler. Tout ceci étant dit, je ne regrette aucunement ma lecture de ce roman. le coeur glacé plonge ses lecteurs dans un moment marquant de l'histoire espagnole. Pas les combats héroïques que d'autres ont raconté mille fois, non (ou presque pas), plutôt les événements à l'arrière, dans les familles. Quels drames, quels crimes ont été commis et sont passés inaperçus? Comment vit-on avec le mal qui a été fait? Comment le pardonne-t-on? Est-il possible de le pardonner? Bref, vous l'aurez compris, les difficultés rencontrées en cours de route valent probablement la peine pour ceux disposés à investir du temps dans une fresque historique et familiale grandiose.
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Histoire de deux familles espagnoles (pour schématiser : l'une franquiste, l'autres républicaine) de 1936 à nos jours. C'est aussi l'histoire d'un fils qui découvre, dans une enquête douloureuse et après sa mort, qui était réellement son père si admiré ('Mon père était un homme beaucoup plus extraordinaire que nous, ses enfants, ne l'étions devenus'')

On y retrouve les éléments d'une bonne saga : secrets familiaux, nombreux personnages attachants, trahisons, haines, vengeances et, bien sûr, histoires d'amour. Mais, j'ai failli abandonner en cours de lecture du tome 1 et n'ai pas pu embrayer de suite le 2e tome (j'ai lu deux livres d'autres auteurs avant de me décider). Car si le contexte historique est passionnant, la forme du roman et le style de l'auteur m'ont passablement agacée.


Le contexte historique est remarquable et riche :
- la guerre civile espagnole, ses atrocités, ses luttes fratricides et ses profiteurs
- les espagnols engagés dans la Wehrmacht et la légion Azul
- les réfugiés républicains en France ; on devine l'amertume de l'auteure devant les internements à leur arrivée et le peu de reconnaissance de la France pour ceux qui ont lutté contre les allemands avec les résistants
- la dictature franquiste, son affairisme et ses lois iniques qui ont maintenu les espagnols dans la peur engendrée par la guerre civile (‘'La dictature a coupé les ailes de la mémoire." a dit l'auteure)
- l'après franquisme et le retour, quelquefois difficile, des espagnols réfugiés en France ; les divisions dans les familles sont difficiles à surmonter et on sent les blessures indélébiles de la guerre civile.
- à travers le couple Raquel/Alvaro, on voit combien cette histoire pèse sur le présent des espagnols (‘'Mon intérêt pour cette guerre est celui de ma génération : mes grands-parents l'ont vécue, mes parents en ont hérité, et nous, nous l'avons récupérée." a dit l'auteure)

Autre point positif : l'auteure aime manifestement Madrid (‘'aux ciels incomparables'' dit l'un de ses personnages) qu'elle décrit si bien qu'on a l'impression d'y déambuler.


La forme et le style nuisent, à mes yeux, à la qualité de cette saga :
- des allers et retours entre les familles et/ou entre passé et présent sans chronologie et sans lien entre eux ; les nombreux intervenants et les mêmes prénoms donnés de pères en fils ne simplifient pas la compréhension.
- en permanence, des allusions à des faits ou événements qui ne s'éclaireront que bien plus tard et qui embrouillent le récit (ex. : le lien familial entre les deux familles auquel il est souvent fait référence n'est clairement établi qu'à la page 311 du tome 2, soit la 1075e page de la saga ; les arbres généalogiques ne remontent pas assez haut pour le montrer) ; le suspense laisse la place au fouillis
- une romance, utile car fil rouge du roman, bien trop développée (un critique a dit avec justesse : ‘'long, mélo et laborieux'') ; les détails et le lyrisme dans les descriptions des sentiments amoureux d'Alvaro et les scènes de sexe m'ont poussée à sauter des paragraphes, voire des pages entières (‘'une écriture copieuse jusqu'à la saturation'' selon un critique)
- les répétitions de phrases mot pour mot à une page d'intervalle m'ont semblé superflues

Autre remarque : l'auteure est nettement de parti pris, les bons étant les républicains et les méchants, les franquistes ; à mon avis, l'histoire est plus nuancée et cela risque de déplaire à certains lecteurs (ce n'est pas mon cas n'étant pas impliquée dans ce pan de l'histoire).


En bref, je donne 5 étoiles pour le contexte historique et 2 étoiles pour la forme et le style ; ce roman aurait gagné à être réduit d'un bon tiers.

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Une suite encore plus prenante que le premier tome ,construite à la manière d'un puzzle ,l'auteure reconstitue au fur et à mesure le plan de Raquel et les conséquences sur la vie d' Alvaro et de son entourage.
Le secret de Raquel ,on le devine depuis le premier tome,ce n'est pas une une grande surprise mais par contre on en découvre plus sur la famille d'Alvaro. On découvre à quel point le père d'Alvaro mais aussi sa mère ,son des êtres sans scrupules ,glaçant ! Et la réaction de la famille face à la découverte d'Alvaro n'est guère mieux.
Toutes ces histoires autour de la famille de Raquel et D'alvaro sont inspirées de faits réels et on comprend que l'après Franco a du être terrible pour bien des familles espagnoles .
Un livre marquant !
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Voilà j' ai tourné la dernière page du Coeur glacé et je suis plusieurs jours plus tard toujours avec les personnages d'Almuneda Grandes.
Cette auteure espagnole récompensée par le prix Méditerenée pour ce livre a su me prendre dans ses filets et je me suis laissée faire!
Un jour froid ensoleillé à Torrelodones petite ville de Castille , on enterre Julio Carrion , 83 ans grand industriel et promoteur immobilier .Femme et enfants sont là.
Alvaro le fils préféré est resté en arrière et voit arriver une superbe jeune femme qu'il ne connait pas il est .déjà sous le charme ,..Raquel est venue à l'enterrement avec des arrières pensées mais lesquelles?
Nous apprenons bientôt qu'elle est la petite fille d'un émigré républicain rentré en Espagne après la mort de Franco alors qu'Alvaro est lui le fils d'un franquiste convaincu..Pour Alvaro sa rencontre avec Raquel sera l'équivalent d'un seisme dans sa vie personnelle affective et le regard qu'il portait sur ce père adulé va être profondément bouleversé
Jouant avec les retours en arrière nous découvrons la vie de leurs grand-père et père respectifs ; c'est une longue histoire qui relate celle de l'Espagne de 1935 à nos jours et des conséquences toujours d'actualité de cette guerre civile meurtrière.
Vous dire que ce livre m' a plu ne vous surprendra pas ,si l'occasion se présente surtout n'hésitez pas.
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Grande fresque familiale : l'expression peut faire redouter le pire, du type mélodrame plein de bons sentiments. Mais loin de là, il s'agit ici du meilleur ! Il est vraiment rare que le terme « chef-d'oeuvre » s'impose à moi… Avec le Coeur glacé, ce fut le cas très rapidement – et les dernières dizaines de pages, un peu moins convaincantes, ne peuvent suffire à me faire changer d'avis.

Cet ambitieux – et énorme – ouvrage retrace les itinéraires de deux familles espagnoles, les Carrión et les Fernandez, depuis le début du XXe siècle. Tout semble les opposer : milieu populaire rural contre grande bourgeoisie madrilène, opportunistes devenus franquistes contre farouchement républicains, enrichis sous la dictature contre expatriés en France ruinés…
Et pourtant, en 2005, suite à l'enterrement du doyen Julio Carrión, riche homme d'affaires, son fils Álvaro et la jeune Raquel Fernandez Perea font connaissance. de là, Almudena Grandes déroule leurs histoires, passées et présentes, et celles de leurs familles, révélant ainsi lentement leurs imbrications.

Le Coeur glacé est extrêmement bien construit : les séquences temporelles s'échelonnent entre 1905 et 2005, et les allers-retours nombreux sont finement agencés, de manière à éclairer chaque fois un nouveau pan des personnages et des histoires familiales. Les deux arbres généalogiques sont d'ailleurs bien utiles pour s'y retrouver.

Almudena Grandes a fait de nombreuses recherches pour ce projet et livre ainsi un texte formidablement documenté et, donc, éminemment intéressant sur le destin de l'Espagne et des Espagnols au XXe siècle. Il est évidemment question en détails de la guerre civile, mais pas seulement : de la situation au début du siècle, des espoirs républicains, de la division azul partie se battre aux côtés des Allemands, du franquisme, des camps de réfugiés en France, de l'installation des émigrants dans les années 1940, de la mort de Franco et de ses conséquences, du développement économique des années 1980, de la permanence d'une certaine classe réactionnaire, de la difficulté à être fils d'exilés en France… Cette thématique qui m'intéresse particulièrement est d'ailleurs très finement traitée, tout comme celle, corollaire, de l'éventuel retour. À l'image du roman qui est d'une grande sensibilité, chacun est dépeint subtilement, dans toutes ses aspérités.
Quant à l'écriture, elle parvient à être fluide et sophistiquée, tantôt plus simple, tantôt plus élégante.

Je pourrais me perde en considérations variées sans parvenir à dire tout le bien que je pense de ce roman… Pour résumer : j'aurais aimé qu'il soit interminable. Une lecture exceptionnelle.


Lien : http://monbaratin.blogspot.c..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
C’est pour cela que je porte le deuil maintenant, en cachette, oui, mais juste pour ne pas avoir de problème avec mon mari. J’emporte mes vêtements au travail et je me change avant de sortir. Mon fils le sait et il dit que je suis folle, mais je m’en fiche. Je m’habille en noir, j’achète un gros bouquet, avec le peu que je gagne, mais je l’achète, et à l’heure du déjeuner, je vais au cimetière, je pose les fleurs sur le mur de clôture et je reste là un moment, jusqu’à ce qu’on me renvoie, parce que toi ou tard un garde arrive pour me renvoyer.
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Fresque familiale à travers l'Histoire de la Guerre d'Espagne de 1935 à nos jours. Livre ambitieux qui nous fait comprendre l'histoire des réfugiés républicains en France et leurs relations avec leur pays perdu. Une belle lecture !
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Raquel, les jours, les heures, les minutes, les secondes se définissaient par elle et en fonction d’elle. Il n’y avait que deux moments dans ma vie : ceux que je gagnais auprès d’elle et ceux que je perdais dans un monde qui la proclamait dans tout ce qu’il contenait – les personnes et les objets, les paysages et les bâtiments, l’ombre et la lumière – parce que je la voyais partout et que partout je souffrais de ne pouvoir la regarder. Je dégringolai si vite le long de cette pente que je ne parvins pas à prendre conscience de ma propre vitesse. Et avant de pouvoir me rendre compte de ce qui m’arrivait, ma vie était devenue un peu moins qu’un alibi, un simple emballage qui me permettait de vivre une existence plus grande que la mienne et qui s’appelait Raquel, comme le temps.
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« Du flamenco, la bonne idée ! » s’était-il exclamé le matin où ils avaient appris que la fin de la fête serait une visite à un tablao(62) dans une grotte du Sacromonte. « Juste ce qu’il nous fallait… — Ne dis pas ça » fit Raquel en espagnol, avant de revenir au français qu’ils utilisaient quand ils étaient avec les autres. « Vous allez adorer, c’est une chose unique, très émouvante, ça ne ressemble à rien et ne peut être comparé à aucune musique. — Je déteste le flamenco, insista Ignacio, à nouveau en espagnol. — Tu es bête, mon vieux », répondit-elle dans la même langue, et elle se tourna sur sa droite pour continuer à expliquer aux autres, Philippe le plus proche, penché sur elle, en admiration comme d’habitude, ce qui les attendait. Alors Ignacio pensa à nouveau que Raquel se débrouillait beaucoup mieux que lui. Cela venait peut-être du fait que ses parents étaient andalous, mais, pour commencer, elle était en train de perdre l’accent français. Les autres ne s’en rendaient pas compte parce que, même si un certain nombre d’entre eux parlait espagnol, aucun n’avait le niveau suffisant pour détecter ces nuances, mais Raquel et lui s’étaient connus dans la angue de leurs parents, ils avaient continué à la parler entre eux sans avoir besoin de le décider, et pour cette raison, Ignacio apprécia sans aucune difficulté le processus particulier qui culmina dans une boutique de la rue zacatin
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Car il n’était pas né dans un pays, mais dans une tribu, un
clan encouragé par son propre malheur, un campement de nomades
invalides et satisfaits de leur incapacité, une société d’ingrats impuissants à
apprécier ce qu’ils avaient, un petit village d’idiots qui ne savaient pas vivre
dans le temps des calendriers, les inadaptés éternels et volontaires qui
trouvaient un plaisir malsain dans leurs carences plaisantes, car il leur
manquait toujours quelque chose et ils ne savaient profiter qu’à demi,
toujours malheureux, toujours enfermés dans les minuscules dimensions
d’une patrie portative, une présence posthume et fantasmatique qu’ils
appelaient l’Espagne et qui n’existait pas, n’existait pas, n’existait pas. Pour ceux qui étaient partis en Amérique, ce devait être différent, car il y avait la mer comme séparation, eaucoup de mer, beaucoup de kilomètres, d’autres accents et la même langue. Ignacio Fernández Salgado aurait préféré que ses parent se soient connus là-bas, dans un de ces pays chauds, proches malgré la distance, où Noël arrive en été...
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Vidéo de Almudena Grandes
Bande annonce VO de la serie "Les patients du Docteur Garcia", adaptation du roman d'Almudena Grandes
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Quelle boisson manque tant au grand père Ignacio habitant à Paris ?

Champagne
rhum
vermout
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