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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Madrid – Rota. Un aller simple, deux destins tourmentés.
Qu'est-ce qui a poussé Juan Olmedo, médecin, célibataire, nanti de son frère handicapé mental et de sa nièce de onze ans, à quitter la capitale pour acheter une maison au bord de l'Atlantique, près de Cadix? Qu'est-ce qui a poussé Sara Gomez, comptable célibataire, à faire de même ? le passé déchiré par des difficultés immenses, des amours difficiles à porter, et des drames.
Ces deux êtres n'en peuvent plus de vivre avec le poids du passé et décident de faire table rase pour recommencer une autre vie, qui elle-même sera bousculée par les vents contraires.
Car le passé ne se laisse pas oublier, les souvenirs hantent l'âme et les tripes.
Car les rencontres nouvelles transportent et questionnent.
A Rota, ils sont voisins et vont se lier d'amitié. Et Maribel, leur femme de ménage commune, mère célibataire d'un Andrés de onze ans, se greffe à son tour à leur petite communauté. Maribel qui, elle aussi, traine un lourd passé et un présent difficile...

Roman de l'amour feu et sang, roman de l'amitié intense, roman de la jalousie, roman de l'abîme que l'argent crée, roman de la famille experte en déchirures...C'est cela, « Les Vents contraires », que sont aussi le levant et le ponant, des personnages à part entière !

L'écriture somptueuse d'Almudena Grandes, tel un cyclone, m'a soulevée, enivrée et transbahutée sans ménagement d'une personne à l'autre, du passé au présent, d'un drame à un apaisement, au coeur de l'action mais surtout au plus profond des consciences, là où la boue se soulève et souille la surface.
Ma lecture a été traitée sans égards, oui, et c'est cela qui m'électrise et me passionne.
« Vents contraires », ou en espagnol, « Los aires difíciles », un roman exaltant qui fait chavirer ses héros et ses lecteurs.
Remarquable.
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C'est dans un petit lotissement en bord de mer dans la baie de Cadix, sur une côte battue par le Levant et le Ponant que Sara Gomez Morales a décidé de s'installer. La cinquantaine portée avec élégance, elle a quitté Madrid pour mener une vie tranquille dans cette petite ville et cette nouvelle maison qu'elle a choisies avec soin.
En face de chez elle, dans une maison quasiment identique viennent s'installer Juan Olmedo, séduisant médecin d'une trentaine d'années, son frère Alfonso, retardé mentalement et sa nièce Tamara. Curieuse famille issue elle aussi de Madrid et qui débarque un jour de grand vent.
Maribel et son fils Andrés, quant à eux, sont nés et ont toujours vécu dans le petite ville. Elle est femme de ménage et travaille chez Sara, son fils a l'âge de la nièce de Juan. Ce sont eux qui seront le trait d'union entre les deux maisons qui se font face.
Une femme de ménage, son fils qui connait à peine son père, une rentière, un jeune médecin, un handicapé mental, une fillette orpheline...Ils n'ont rien en commun, ils n'ont aucun lien de sang mais ils vont bel et bien finir par former une famille unie et solidaire face à l'adversité.


Almudena GRANDES m'avait déjà transportée il y a quelques années avec le coeur glacé et elle récidive ici avec un roman passionnant et bouleversant. Grâce à des flash-back savamment distillés, elle nous offre des histoires de vie hors du commun.
Celle de Sara d'abord, une vie ancrée dans l'Histoire de l'Espagne. D'origine modeste, comment est-elle devenue la rentière aisée et sophistiquée qu'elle est aujourd'hui? Avec elle, on va remonter le cours du temps jusqu'à la guerre d'Espagne et à l'humiliation des vaincus, et des pauvres aussi devant les vainqueurs et les possédants. On va connaitre ses rêves de jeune fille, ses désillusions, ses amours et l'origine de son aisance financière.
Avec Juan, on va découvrir comment de célibataire libre de toute attache, il en est arrivé à prendre en charge son frère et sa nièce. D'origine modeste lui aussi, il a vécu dans l'ombre de son frère, le charismatique Damian. Quand Juan étudiait pour réussir, Damian réussissait sans efforts, lui volait Charo, l'amour de toute sa vie, accumulait les gains et les possessions et passait du statut de frère adoré à celui de crétin détesté. Avec Juan, on navigue dans les liens fraternels, les amours éternels et les amitiés fidèles.
Avec Maribel, on découvre une vie difficile où il faut se battre pour gagner de quoi se nourrir, où les hommes infidèles font des pères absents, où l'orgueil est la dernière des défenses. Sous ses airs de bimbo un peu trop gironde, dans ses vêtements en lycra qui la boudinent, Maribel est une mère prête à tout pour son fils, une femme plus sensée qu'il n'y paraît, une tendre mais pas une cruche.
Il y aurait tant à dire sur ces trois là et sur ceux qui gravitent autour d'eux mais je ne veux rien dévoiler de leur parcours, leurs secrets, leurs faiblesses puisque les informations sont fournies petit à petit comme une sorte de puzzle dont on ne voit l'intégralité qu'à la fin.
Ce livre est un coup de coeur pour moi. La version poche compte près de 900 pages mais c'est encore trop peu pour moi. Je serai volontiers restée encore plus longtemps avec Juan, Sara, Maribel et tous les autres.
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Aujourd'hui, je voudrais vous présenter Sara Gomez Morales, célibataire fortunée, la cinquantaine, venue s'installer aux environs de Rota dans un nouveau quartier résidentiel en bord de mer. Derrière sa fenêtre, elle voit arriver Juan Olmedo, la quarantaine. le trio qu'il forme avec ce grand jeune homme Alfonso, son frère, visiblement handicapé mental et cette enfant Tamara d'une dizaine d'années qui s'avérera être sa nièce, l'intrigue. Pourquoi ce madrilène, chirurgien de renom, a-t-il quitté Madrid pour s'installer dans ce coin certes résidentiel mais loin de tout et recommencer sa carrière à l'hôpital voisin de Jerez ?

Dans cette histoire, il ne faut pas bien sûr oublier Maribel, leur femme de ménage commune et son fils Andrès du même âge que Tamara dont il deviendra vite l'ami.
Très rapidement, nous allons rentrer dans l'intimité de ces deux maisons. Comment leurs occupants deviendront-ils vite inséparables et indispensables les uns aux autres, c'est le thème de ce roman.

Amour, amitié, haine, secrets, peurs, blessures physiques ou morales, histoires personnelles des familles parentales. Ah cette guerre civile que de séquelles de tous genres elle a laissé derrière elle ! Même en 2000, la vie de ces familles en porte encore les stigmates.

A. Grandes auteure que j'avais découverte avec le coeur glacé, nous plonge dans l'histoire alambiquée de ses héros. Usant habilement de flash-back elle nous distille petit à petit les réponses à nos questions. Quel secret cache Juan ? Quels liens l'unissaient à Charo la mère de Tamara, sa belle-soeur ? Comment Sara, d'origine modeste, a-t-elle acquis une telle aisance financière ? Quant à Maribel, cette femme séparée du père d'Andrès, comment fait-elle pour arriver à s'en sortir et garder bonne humeur et joie de vivre ? Comment se démarquer de cette mère « castratrice » qui veut encore régenter sa vie ?

Une fois de plus je me suis laissée séduire par l'écriture d'A. Grandes (superbe traduction de Gabriel Laculli) Pour moi c'est une très grande dame de la littérature espagnole et c'est un plaisir sans cesse renouvelé de plonger dans ses livres.
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Sara, célibataire, la quarantaine, achète une maison dans un lotissement dans la baie de Cadix.
S'installe peu après dans ce même lotissement une famille composée de Juan, médecin, célibataire, la trentaine, Alfonso, son frère handicapé et Tamara, sa nièce.
Vit également à proximité, Andrès et sa maman Maribel. Maribel fait le ménage chez Sara et chez Juan.
Voici donc les personnages principaux de ce magnifique roman.

On découvre au fil des pages les vies de tout ce monde, leur personnalité à tous, leurs secrets.

Un très beau livre. J'ai beaucoup aimé cette ambiance de bord de mer.

La construction des phrases est un peu difficile à apprivoiser au début. L'auteure écrit des longues, vraiment très longues phrases comme si elle ne voulait pas que le lecteur reprenne son souffle.

Le titre Vents contraires fait référence aux vents qui soufflent dans cette partie de l'Espagne. le ponant et le levant qui font changer l'humeur des gens.

J'ai découvert cette auteure avec beaucoup de plaisir. Je continuerai à la lire prochainement.
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j'ai trouvé ce livre dans une boîte à livres. et quelle belle surprise ce fut! malgré les incohérences de la quatrième de couverture, on rentre dans ce roman avec avidité. on plonge dans les plus infimes sensations des personnages, on s'infiltre comme le vent par tous les interstices. on est surpris comme eux de leurs réactions à eux-mêmes inattendues. roman dense, qui nous sert en plus quelques pages de l'histoire de l'Espagne, si difficile. reste-t-on toujours prisonnier de son histoire, ou avec la force des vents contraires, pouvons-nous aussi trouver la force de prendre en main notre destinée?
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On ne peut pas aborder "Vents contraires" sans avoir lu avant "Ines et la joie" puis "Le Coeur glacé". Il faut respecter cet ordre chronologique qui nous emmène de la guerre civile espagnole à l'exil forcé de l'extérieur et au silence imposé de l'intérieur pour aboutir, à la fin du franquisme, à la réunion d'un peuple fuyant sa désunion autour de sa mémoire.
Avec "Vents contraires", l'histoire semble mise en filigrane, poussée par les vents s'efforçant d'effacer une mémoire dangereuse. Alors les personnages prennent toute leur place dans ce roman différent des deux autres, mais une place incertaine. Celle de ceux qui sont liés par un événement tragique qui agit sur eux comme s'il était la main d'un marionnettiste possesseur de leur destin. (Comment ne pas penser à Maupassant et à ses personnages prisonniers de leur condition implacable ?)
Sara ne peut se détacher de cette jeunesse où les circonstances l'ont d'abord arrachée à sa famille pour lui être restituée ; Juan s'est fait volé par son frère son amour de jeunesse qui va s'offrir à lui, une fois mariée.
Cette coïncidence dans la forme va sans doute les rapprocher dans leur fuite du passé, loin de Madrid, près de Jerez de la Frontera, là où le levant et le ponant joueront leurs rôles contraires sans pouvoir chasser les destins.
On découvre ici une nouvelle Almudena plus portraitiste que militante qui nous enchante tout autant.
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