AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de saigneurdeguerre


Berlin, à la veille de l'invasion de la Pologne.

Qu'est-ce qui pourrait réunir deux psychiatres brillants et une « kolossale » brute SS de la Gestapo ?
Un meurtre éventuellement… Deux peut-être… Trois sûrement !

Oui, mais quel est le rapport ?
Oh, la, la… Vous avez de ces questions…

Bon ! J'explique, mais il faut suivre !

Il était une fois dans un beau pays où les gens s'exprimaient avec des accents gutturaux tout en poésie, un bras levé à quarante-cinq degrés, un pays très accueillant pour les bons-à-rien, pardon, je voulais dire pour les blonds aryens, un officier SS très comme il faut (chez les SS, parce que les mauvaises langues diraient « affreusement brutal, un vrai salopard », mais ce sont des mauvaises langues, faut pas les écouter) qui avait un papa dans un asile psychiatrique. Il y était depuis la fin de la Grande Guerre où il avait subi de vilains traumatismes, en particulier ceux liés aux gaz. Il vomissait les Français. Haine qu'il transmit à son fils qui rêvait d'une bonne guerre bien sanglante contre ces « schweinehunden ». le papa voulait ignorer que les gaz en question, c'étaient les Allemands qui les avaient balancés, mais qu'un changement de direction du vent, les avait alors dirigés vers les tranchées boches, pardon… allemandes…
Cet asile où le papa passait ses journées et ses nuits, convaincu qu'on voulait l'empoisonner avec des gaz via les tuyaux qui passaient dans la chambre, était dirigé par une femme. Une très jolie femme, psychiatre de son état ! Issue d'une famille noble et très riche. Ses parents avaient préféré aller respirer l'air des Etats-Unis ne supportant pas le parfum nazi. Ne disposant que de moyens ridicules tant en hommes qu'en médicaments, dans des bâtiments délabrés, la demoiselle, qui s'était lancée dans l'aventure pleine d'idéal, noyait ses déconvenues dans l'alcool et les drogues de toutes sortes.
La demoiselle psychiatre avait fait ses études avec un brillant jeune homme très beau mais immensément perturbé par sa petite taille que les talonnettes qu'il portait ne suffisaient pas à transformer en un grand homme. Ce médecin psychiatre était adepte des méthodes de monsieur Sigmund Freud, un juif. Il valait mieux ne pas en faire l'apanage car ces voyous de nazis avaient décidé que les juifs n'étaient pas des hommes. Bref ! Ce psy avait une très riche clientèle composée essentiellement de femmes de dignitaires nazis de haut rang. Il les enregistrait à leur insu et les faisait chanter pour arrondir ses maigres revenus qui auraient semblés exorbitants au commun des mortels allemands. A l'occasion, il couchait avec ses patientes (celles qui étaient jolies, évidemment) malgré certains risques car n'oubliez pas qu'elles étaient les épouses de dignitaires nazis de très haut rang…
Un jour, on trouva une de ces dames égorgée et ayant subi des sévices qu'il est inutile de détailler ici. Puis, une autre dame, puis encore une… C'est à Franz Beewen, brutal colosse de la Gestapo, qu'échut la délicate mission de mener l'enquête dans la plus complète discrétion vu le pédigrée de ces dames. Il avait plus l'habitude de faire avouer n'importe quoi à des innocents que de faire parler les morts. Il finira par demander/exiger l'aide de ce dépravé de psychanalyste, Simon Kraus, qui avait ces femmes comme patientes. Il recourut aussi à l'aide de Mina von Hassel, riche héritière et psychiatre dévouée qui s'occupait du papa Beewen dans son asyle dépourvu de tout.
Particularité du suspect : les patientes trucidées du docteur Simon Kraus avaient toutes fait des cauchemars où un homme au visage de marbre apparaissait…

Critique :

Ne voilà-t-il pas que monsieur Grangé joue les Philip Kerr, trop tôt disparu et arraché à notre affection. Ici, pas de flic sympa façon Bernie Gunther ! A la place un gestapiste de la pire espèce, inculte, brutal, sadique, haineux… Pas vraiment un personnage attachant, mais plutôt à attacher. Comme il n'est pas très fut-fut, il se fait aider par deux psychanalystes, eux, très intelligents, qui ont des motifs très différents de venir se mêler plus ou moins volontairement à l'enquête.

Ah, petit détail, mais qui compte : ces trois « enquêteurs », qui travaillent « ensemble », se détestent…

L'immersion dans l'Allemagne juste avant et au début de la Seconde Guerre mondiale est bien rendue avec toute la « délicatesse » du régime nazi.
Il faudra plus de six cents pages pour découvrir quel est l'affreux zigoto qui zigouille de pauvres femmes riches au cours d'une enquête qui ne manque pas d'être perturbée par la situation de l'Allemagne qui entre en guerre contre la Pologne. Un très bon Grangé avec des personnages que l'on peut comprendre sans toutefois arriver à les apprécier, à s'attacher à eux.
Commenter  J’apprécie          477



Ont apprécié cette critique (42)voir plus




{* *}