Voici un livre au féminin qui cède à la mode d'aujourd'hui où les hommes sont d'emblée des sales types et les femmes de pauvres victimes en quête de rébellion.
Et rassurez vous, l'homme étant perdu sans sa femme, celui là n'échappera pas à son destin funeste, paix ou pas à son âme.
François, l'accessoire masculin n'est pas forcément un sale type mais il n'en est pas loin. Plutôt riche, plutôt intelligent, plutôt de belle allure, il collectionne les conquêtes féminines réduites à du bétail à plaisir, et repos du guerrier, il a son épouse potiche standard, trois enfants et sa Mercedes dans son garage. Il n'a guère le droit à la parole, se contentant de servir de réceptacle aux descriptions orientées que veut bien lui accorder
Emmanuelle Grangé. En prime, il disjoncte violence conjugale, en fin de parcours, l'une poussée en chute dans les escaliers, l'autre un verre en plein front avec coupure à la clé.
Bérangère et Viviane sont les deux personnages principaux du livre. L'épouse et la dernière maitresse en titre. Dans les cinquante et quarante ans. Originalité du livre, elles vont se rencontrer avec l'accord du sale type qui s'ignore comme tel, ce sera plus simple pour organiser le planning de Monsieur, et à la rencontre de ce que l'on attendait elles vont sympathiser.
Emmanuelle Grangé, leur donne amplement la parole, états d'âme, impressions diverses, jugement sans parole à la défense, appréciations variées le tout sur fond de paysage qui pourrait être tout autre, mais c'est celui là.
Que dire de plus ?
Des courts chapitres de quelques pages. Alternant parfois pour une même scène le point de vue de l'une puis de l'autre. Parfois on s'y perd, Ah oui c'est Bérangère qui parle, mais non, pomme, c'est Viviane. Attendez, je reviens au début par sécurité.
N'y a t il d'autre choix que de subir puis partir en éclat ?
N'est il pas possible de se parler, dire non, se faire aider et plein d'autres possibles, afin d'améliorer une relation et d'éviter ainsi son pourrissement.
Parenthèse.
Solution de Jeanne ayant eu un enfant, fille de François et Bérangère.
Je cite : Pas de papa, pas de baptême.
Mon commentaire ; comme chacun sait, un père ça ne sert à rien.
Excuser ma fatigue face à la déconfiture masculine qui semble devenir la règle. Avec le temps, c'est lassant.
Et cet abruti de François qui avait acheté une deuxième Mercedes plutôt que de laisser une place dans son garage à Bérangère pour un atelier de peinture.
On rêve.