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EAN : 9782363082541
162 pages
Arléa (01/04/2021)
3/5   10 notes
Résumé :
Au bord d'un lac, une maison. Dans cette maison, une famille et un vieux monsieur venu d'Algérie qui s'occupe du jardin. Une situation confortable que les écarts des uns et des autres ne semblent pas troubler. On ferme les yeux sur les trahisons, on soupire beaucoup, on parle peu. On vieillit ensemble, vaille que vaille, on consent au vaudeville jusqu'à la rencontre improbable de l'épouse et la maîtresse. Tout change alors. Les lignes bougent lentement. Une amitié é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Voici un livre au féminin qui cède à la mode d'aujourd'hui où les hommes sont d'emblée des sales types et les femmes de pauvres victimes en quête de rébellion.

Et rassurez vous, l'homme étant perdu sans sa femme, celui là n'échappera pas à son destin funeste, paix ou pas à son âme.

François, l'accessoire masculin n'est pas forcément un sale type mais il n'en est pas loin. Plutôt riche, plutôt intelligent, plutôt de belle allure, il collectionne les conquêtes féminines réduites à du bétail à plaisir, et repos du guerrier, il a son épouse potiche standard, trois enfants et sa Mercedes dans son garage. Il n'a guère le droit à la parole, se contentant de servir de réceptacle aux descriptions orientées que veut bien lui accorder Emmanuelle Grangé. En prime, il disjoncte violence conjugale, en fin de parcours, l'une poussée en chute dans les escaliers, l'autre un verre en plein front avec coupure à la clé.

Bérangère et Viviane sont les deux personnages principaux du livre. L'épouse et la dernière maitresse en titre. Dans les cinquante et quarante ans. Originalité du livre, elles vont se rencontrer avec l'accord du sale type qui s'ignore comme tel, ce sera plus simple pour organiser le planning de Monsieur, et à la rencontre de ce que l'on attendait elles vont sympathiser.

Emmanuelle Grangé, leur donne amplement la parole, états d'âme, impressions diverses, jugement sans parole à la défense, appréciations variées le tout sur fond de paysage qui pourrait être tout autre, mais c'est celui là.

Que dire de plus ?

Des courts chapitres de quelques pages. Alternant parfois pour une même scène le point de vue de l'une puis de l'autre. Parfois on s'y perd, Ah oui c'est Bérangère qui parle, mais non, pomme, c'est Viviane. Attendez, je reviens au début par sécurité.

N'y a t il d'autre choix que de subir puis partir en éclat ?
N'est il pas possible de se parler, dire non, se faire aider et plein d'autres possibles, afin d'améliorer une relation et d'éviter ainsi son pourrissement.

Parenthèse.
Solution de Jeanne ayant eu un enfant, fille de François et Bérangère.
Je cite : Pas de papa, pas de baptême.
Mon commentaire ; comme chacun sait, un père ça ne sert à rien.

Excuser ma fatigue face à la déconfiture masculine qui semble devenir la règle. Avec le temps, c'est lassant.

Et cet abruti de François qui avait acheté une deuxième Mercedes plutôt que de laisser une place dans son garage à Bérangère pour un atelier de peinture.
On rêve.

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Une grande maison bourgeoise, un lac.
Un couple usé par le temps
François, le mari, volage, riche, intelligent, bel homme, orphelin autoconstruit
Bérangère, l'épouse, délaissée, mais entretenue par le mari, donc « prisonnière »
Trois grands enfants loin de la maison
Marcel, le vieux jardinier algérien
La Mercedes dans le garage
La dernière maîtresse en date, Vivianne, plus jeune et appétissante, bien entendu.

Le lac, très présent, sert de réceptacle et de soutien aux pensées noires et au corps de Bérangère. C'est là qu'elle revit, en profondeur, qu'elle pense, ressasse, c'est là que la tempête gronde, prête à remonter à la surface.
C'est dans cette forme de marasme qu'intervient Vivianne, la secrétaire et maîtresse de François. Les deux femmes se rencontrent grâce à l'entremise du mari qui pense qu'avoir ses deux femmes à portée de main est un moyen efficace d'organiser son emploi du temps. Mais les deux femmes (on pouvait s'y attendre) vont se trouver le point commun auquel il ne s'attendait pas : lui, devenu leur ennemi commun. Connivence non dite, complicité secrète, leur donnant la force de résister en silence à celui qui devient violent, dangereux.
Il y a du glauque dans l'air, une vie de mensonge et d'adultère, ce n'est jamais très drôle. Heureusement, Marcel est le soleil de cette histoire apportant la lumière sur cette vie de l'épouse, aussi plate que le lac, à peine quelques risées ici ou là.

On aurait tout du Vaudeville ou du cliché (le sale type et les deux victimes) si l'angle d'attaque de l'auteur n'avait pas été d'écrire un roman à deux voix intérieures, celles de femmes, croisant le regard de chacune sur les situations vécues ensemble ou séparément, au risque de perdre le lecteur qui ne sait pas toujours quelle est la narratrice, surtout que le style utilisé pour chacune est identique à l'autre.

Que l'auteure ne donne la parole alternativement qu'aux deux femmes, duo à sens unique, rend le propos arbitraire. le tyran d'un côté, les victimes de l'autre.
L'homme n'est là qu'en accessoire, or, dans tout procès, l'accusé a droit au chapitre, dans tous les sens du terme, et là, ce n'est pas le cas.
Certes, collectionner les conquêtes n'est plus de notre temps, mais il est généreux, et les femmes acceptent ses largesses.
Les victimes n'auraient-elles pas une part de consentement ? Rester pour le confort matériel alors que l'adultère est connu depuis longtemps, avant que les rides et l'abdication creusent leurs sillons, avant que le silence remplace toute possibilité de dialogue, avant que le couple se dégrade jusqu'au point de non-retour.
Heureusement, l'écriture est fluide, rapide, parfois sèche.
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Une fable 
Un roman ‘'double fond ‘'

François est une sorte de self-man made. Orphelin il s'est fait presque tout seul avec les encouragements de sa mère adoptive.
Il travaille, décide , paie, baise.
Il est ‘'réglo ‘': il verse régulièrement le chèque mensuel à Viviane sa secrétaire – maîtresse ; Il assure le train de vie de sa femme Bérangère et gâte ses enfants. Chacune à leur tour elles ont eu un coup de foudre pour cet homme grand, beau, brillant .
En échange il attend du sexe et la soumission de ses 2 femmes à ses décisions. Il peut se montrer violent en cas de résistance. Il est infidèle et ne s'en cache pas .

Il apparaît comme la figure du sale type, phallocrate . Les deux principales femmes de sa vie sont dépeintes comme des victimes plus ou moins consentantes à la conscience trouble.

L'écriture s'accorde avec le récit. Courte et sèche au début puis plus déliée au fur et à mesure que s'estompe le pouvoir de François sur Bérangère et Viviane.

Derrière la fable , on peut entendre un persiflage, lire une dénonciation. Celle du phénomène qui consiste d'emblée à condamner le masculin et à célébrer le féminin.

Pour nous signifier cette dénonciation , l'auteur utilise le procédé de l' inversion dans l'attribution des fonctions et des comportements féminins et masculins
• le désengagement – désamour vient des ‘'femmes de sa vie'' qui ne trouvent plus leur compte dans leur situation consentie et même voulue au départ .
• L'épouse ( Bérangère) et la maîtresse ( Viviane) trompent François en tissant ensemble à son insu un lien ‘' amoureux ‘' qui se cache sous le mot ‘' mon amie'
• Bérangère impose à son époux un algérien émigré ( Marcel) . Elle encourage Marcel à occuper des fonctions féminines. Elle en fait son homme ‘ ‘femme de maison'' qui loge dans la propriété et qui pour mieux se fondre dans le décor, a renoncé à son nom Answar et ainsi à son identité .
• Marcel choie Bérangère par de multiples attentions maternelles et la console de ses peines conjugales. Il est ‘'une mère'' pour elle. Marcel excelle dans la culture des plantes pour tisanes. Toute la tendresse de Bérangère va vers Marcel au détriment de l'époux ( François).
• C'est aussi Marcel qui la débarrasse insidieusement de son mari par le biais d'une tisane aux herbes létales ( le poison est l'arme de prédilection des homicides commis par les femmes ). Personne, ni même les enfants, ne s'étonnent de la crise cardiaque brutale de François survenue la nuit après ‘' le bouillon de 11h du soir''. Marcel détruira ensuite son parc d'herbes aromatiques afin que ''les petits ne risquent pas de s'empoissonner''.

Jeanne , la fille de François et Bérangère , fait un enfant ( Juliette) toute seule : ‘' pas de baptême, pas de papa et pas de question ‘' annonce t elle.  L'homme est réduit à la fonction de procréateur ;
Marcel se comporte en grand- mère protectrice et possessive voire abusive avec Juliette, petite fille de Bérangère.

Une fable qui invite à revisiter les positions de Victime et de Bourreau en les resituant dans la complexité des relations sexuelles et sentimentales et la donne contemporaine des genres.
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Un lac, le Léman, probablement. À ses abords, une grande maison, bourgeoise. Dedans – par intermittence -, un mari volage, depuis des lustres. Les trois enfants, grands aujourd'hui, ont quitté le nid. Marcel, le vieux jardinier venu d'Algérie, irradie de sa chaleur et de sa prévenance cette demeure si vide si froide. Quant à Françoise, épouse délaissée, elle promène sa mélancolie d'une pièce à l'autre, et plonge régulièrement dans les eaux du lac. Cette immersion la sauve, lui donne de la force, la maintient Vivante. Et cette étendue lisse au calme apparent est à l'image de son existence : ne montrant aux autres que la surface des choses – alors qu'à l'intérieur ça boue ça remue ça tempête. le lac, comme Françoise, est dormant. le temps passe et rien ne change. La dépendance financière empêche tout soulèvement… Arrive alors Viviane, telle une onde de choc, dans la vie de Françoise. Viviane est la secrétaire de François – et sa maîtresse attitrée -. Les deux femmes se rencontrent, s'apprécient, s'apprivoisent. Une complicité clandestine s'installe. Elles passent des moments ensemble mais ne parlent pas de ce qui les « réunies » – leur « ennemi » commun – Elles font front sans dire les choses. Même la violence physique, qu'il leur inflige, elles ne la partagent pas en mots. Mais le seul fait d'être l'une avec l'autre – des alliés – les garde droites, dignes. Malgré la peur. Jamais elles n'agiront pour bousculer François. Il coulera seul, de lui-même. Sans avoir eu vent de leur singulière amitié. Sous le coup de risées insondables… Il règne dans ce roman une atmosphère chère aux films de Chabrol. J'ai beaucoup aimé.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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critiques presse (1)
Actualitte
24 mars 2021
Dans ce troisième roman, Emmanuelle Grangé confirme son talent de romancière. Elle décrit avec une grande justesse la violence ordinaire faite aux femmes.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
« Parler, mettre à nu les petits, les gros bobos, geindre, souffrir à nu ne nous effleurent pas, nous supportons le ronronnement de la cocotte-minute, nous dégoupillons à temps la soupape lorsqu’elle agace, menace le confort construit pas à pas. Nous recevons une violence corporelle comme un infime égarement, une faute qui confirme la règle ; nous nous en relevons, magnanimes. Les saisons passent comme autant de cicatrices cautérisées, léchées. Si nous prenons garde de ne pas exposer au soleil ces égratignures, celles-ci disparaissent , seule une trace blanche perdure dont on ne sait plus la provenance, le pourquoi, le comment, le qu’est-ce. Nous en sommes là François et moi, en ce printemps splendide, accompagnés de Marcel, des enfants lointains mais bienveillants, de Viviane; «
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