J'apprécie
Jean-Christophe Grangé, un des meilleurs auteurs français dans le domaine du polar. Ça m'arrive d'en lire de temps en temps, mais je n'en fais pas une priorité. Je remercie donc gente Srafina de me l'avoir proposé comme défi. Je prends ce challenge surtout sur l'épaisseur de cette brique, car je suis du genre phobique aux livres trop volumineux.
Jean-Christophe Grangé brouille les pistes, au point où ça devient un peu fouillis tant les nombreux thèmes sont évoqués. Cela va de la culture arménienne, de la pédophilie, de la musique liturgique, de la torture, des régimes despotiques sud-américain des années 60/70,
du nazisme (je l'ai mis en balise, car c'est quand même sujet principal), la drogue. Cependant, le point fort de ce récit tient dans la psychologie de nos deux enquêteurs officieux, des êtres imparfaits. Tout y est développé avec méthodologie. J'ai par ailleurs bien apprécié le policier retraité Kasdan,
dont on apprend qu'il a usurpé l'identité du vrai Kasdan, mais un peu moins le rebelle Voloski.
L'auteur a surtout effectué un travail impressionnant de documentation, à l'instar de son autre roman «
Le vol des cigognes », que ce soit sur l'histoire sombre de l'Amérique latine, le domaine du hacking, ainsi que dans les différents thèmes précités dans le précédent paragraphe. «
Miserere », nom du roman, est un chant choral composé en 1638 par Gregorio Allegri.
La révélation finale ne m'a pas surpris. À la manière d'une arche de l'alliance, la voix de chaque garçon prépubère de concert brise les tympans.
Ce beau bébé de 630 pages se lit très bien, malgré quelques longueurs
(oui, toi, le passage au Cameroun, je te montre du doigt). Il est découpé en trois parties. Je ne suis pas spécialement fan d'enquête policière. Ce roman est un vrai polar, bien noir, bien sombre, mais un peu trop, à mon goût, dans la surenchère d'horreur
(comme cette scène dans un club de sado-masochiste).
Jean-Christophe Grangé nous balade dans un le monde perverti de l'être humain où l'homme va toujours plus loin dans la barbarie. Je reste dubitatif sur le final.
Le domaine étant une enclave diplomatique, je me demande comment la BRI peut intervenir, d'autant plus qu'il se serve des deux compères comme cheval de Troie. Toutefois, ce roman est une oeuvre majeure de l'auteur, au même titre que les titres connus comme «
Le vol des cigognes », «
Les rivières pourpres » et le moins connu, mais excellent, «
La ligne noire ». Bref, un bon moment de lecture, malgré quelques défauts.
Dis, Srafina, tu n'auras plus d'excuses quand je te ferais lire de l'horreur, puisque tu sembles apprécier ce genre de livre ;)