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J'ai dévoré ce livre qui est un mélange entre un récit de voyage moderne, un condensé d'explorations scientifiques datant du siècle dernier, la biographie d'un homme extraordinaire : le Colonel Fawcett et une enquête minutieuse et palpitante pour découvrir ce qu'il est réellement arrivé à cet explorateur chevronné porté disparu en Amazonie en 1925.
Cet homme obsédé par les explorations et le dépassement de soi a inspiré Conan Doyle dans son roman "Le monde perdu" et plus tard il a également été la source d'inspiration du personnage d'Indiana Jones.
Dans la foulée, l'auteur nous raconte l'histoire d'une cité mythique qui serait située au coeur de l'Amazonie et pour laquelle des centaines d'hommes, dont Fawcett, auraient risqué leur vie : la cité de Z.
Cet ouvrage est passionnant de bout en bout, que l'auteur nous raconte sa propre obsession pour cette cité ou celle de nombreux explorateurs avant lui.
David Grann a fait un travail de recherche fabuleux à partir de documents anciens issus de la Société Royale de Géographie de Londres, il a compilé des centaines de lettres que Fawcett a écrit à sa famille, à ses amis, à ses partenaires, il a réuni des documents inédits d'un intérêt indéniable.
Ne se contentant pas d'un travail documentaire, l'auteur s'est lui-même rendu sur les lieux mêmes de la disparition de Fawcett, il nous raconte ses préparatifs et son voyage en Amazonie sur les traces tant de Fawcett que de la mystérieuse cité de Z.
Ce récit est extrêmement vivant et actuel, la somme phénoménale des documents retrouvés apportant un éclairage nouveau sur la vie d'un homme hors du commun.
Le livre se lit comme une enquête haletante parsemée d'indices, le lecteur est pris dans une spirale où il a autant envie de découvrir ce qu'il est advenu de cet explorateur que de savoir si la fameuse cité de Z existe bel et bien.
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La cité perdue de Z : Une expédition légendaire au coeur de l'Amazonie est l'enquête très fouillée qu'entreprend David Grann pour tenter de comprendre à la fois l'attrait de la recherche d'une cité perdue, l'Eldorado et la formidable aventure de l'explorateur britannique Percy Harrison Fawcett. Élevé à la dure dans un pensionnat anglais où les sévices corporels étaient monnaie courante, le jeune Percy montre très rapidement un esprit de curiosité et de confiance en lui, qui lui permettent de se lancer dans des voyages d'explorations lancés par la société Royale de Géographie pour établir la cartographie des zones encore peu explorées. Il en est ainsi du Maroc, puis des forêts amazoniennes pour découvrir les sources des affluents de l'Amazone pour cartographier la zone entre la Bolivie et le Pérou. Des explorations en enfer vert où la nature particulièrement hostile épuisent et déciment les équipes, où les hommes doivent affronter les dangers de la forêt entre serpents, insectes moustiques, fourmis et puces, dendrobates - grenouilles - qui sécrètent une muqueuse qui peut tuer cent hommes, chauve-souris vampires qui avec leurs dents incisent la peau et harcèlent les hommes, les anguilles électriques, les piranhas et les candiru - poisson parasitaire qui remonte les flux d'urine et se loge dans l'urètre, les maladies - malaria - et la faim, car dans la jungle amazonienne, impossible de trouver du gibier et l'on peut mourir de faim et les tribus indiennes hostiles car maltraitées lors des explorations précédentes avec lesquelles il faut négocier pour se faire accepter et ne pas se faire massacrer. Dans ces expéditions, Fawcett, grâce à une constitution remarquable, se révèle presque immunisé des maladies tropicales; particulièrement résilient il a du mal à accepter que ses équipiers tombent comme des mouches ou renoncent à l'expédition, les considérant comme des faibles. C'est dans ce contexte de recherche et de retour à Londres que l'explorateur, autodidacte, étudie les textes relatifs à l'El Dorado, une cité mythique décrite par les conquistadors espagnols et relayés par les nombreuses expéditions qui se sont révélées infructueuses ou qui se sont perdues à jamais et qu'il va entreprendre avec son fils cette fois-ci, une expédition d'où ils ne reviendront pas.

A l'aide des textes et des témoignages notamment ceux de la petite fille de Fawcett, David Grann part sur les traces de l'explorateur, une façon de comprendre l'homme, à l'aide de l'étude de sa correspondance avec sa femme Nina et surtout grâce à son journal dans lequel des coordonnées codifiées permettent de comprendre que les comptes-rendus à la Société Royale de Géographie, basée à Londres, ne mentionnaient pas les véritables coordonnées géographiques, histoire d'empêcher d'autres explorateurs de découvrir la cité perdue avant lui...La cité perdue de Z : Une expédition légendaire au coeur de l'Amazonie est une formidable enquête à la fois sur un homme et sur une science naissante qui recouvre l'ethnologie, la géographie, l'anthropologie, un exploration souvent menée par des amateurs chevronnés, avant de se professionnaliser...C'est surtout le récit de l'obsession d'une vie, une volonté qui fait passer la découverte avant la vie de famille, une addiction à l'aventure et à la découverte qui pique certains hommes, qui se révèlent exceptionnels, traçant des voies reprises par d'autres mais souvent au prix du sacrifice de leur famille.
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Quel livre merveilleux aux dignes allures de "Chasse au trésor" dans ce royaume terrifiant de nos pires cauchemars botaniques, zoologiques et microbiologiques...

Allons-y donc pour cette nouvelle [*] critique babélienne de "The Lost City of Z" (2009) de David GRANN, heureux journaliste érudit du "New Yorker" - ouvrage documentaire et presque encyclopédique (25 chapitres et une dense bibliographie) traduit en français dès 2010 [éd. Robert Laffont puis éd. de poche coll. "Points" Seuil, 2017 - prix : 7,95 euros].

On connait l'un des développements récents de ce récit : il forme la très riche matière narrative du 6ème film "The Lost City of Z" [2017] du réalisateur new-yorkais James GRAY, ce merveilleux artiste perfectionniste qui réalisa successivement "Little Odessa"[1994], "The Yards"[2000], "We own the Night"[2007], "Two lovers"[2008] et "The Immigrant"[2013]...

On voit que les foules ne semblent guère se bousculer en France pour offrir à cet ouvrage un succès mérité... Dommage, une fois de plus !

Le mystère, c'est bien sûr la personnalité de "Percy" (Percival) Harrison Fawcett qui suivit son intuition et ses rêves de gamin jusqu'au drame ("romantique", seulement vu de l'extérieur) que fut sa disparition dans la jungle amazonienne, son fils aîné et le copain de lycée de ce dernier étant les deux autres sacrifiés de son rêve fou : retrouver une civilisation disparue sous les frondaisons vertes, Cité mythique que Fawcett dénomma du nom de code de "Z".

Un ouvrage passionnant de bout en bout, qui n'épargne aucun détail médical "éclairant"... On constate que l'auteur paye de sa personne pour se rendre lui aussi sur les lieux où fut aperçu pour la dernière fois l'explorateur mandaté par la Royal Geographic Society (créée en 1830 à London, of course !).

Grann s'équipa donc hardiment (dans une sorte de "Vieux Campeur" new-yorkais, de la taille d'un entrepôt industriel : un chapitre plein d'un humour poétique surréaliste façon Prévert & Breton) pour connaître lui aussi "de visu" le fameux "Camp du Cheval Mort" dans l'enfer vert de la zône frontalière entre Brésil, Pérou et Bolivie...

Gray montre dans les derniers plans de son film éponyme le drame intérieur vécu par Nina, l'épouse de Fawcett qui attendit leur retour depuis cette fatidique année 1925 et s'étiola...

Grann, lui, passe pudiquement sur l'effarement de sa propre épouse lorsqu'il lui fait part de son projet d' "excursion" au royaume des chauves-souris vampires, piranas, piums, anacondas et autres charmantes bestioles ...

Tout est fouillé, précis, passionnant, jusqu'aux récits des conquistadores relus par Grann (on retrouve le fameux moine" Gaspar de Carvajal" qui fut l'un des personnages-clés de "Aguirre la colère de Dieu" de Werner Herzog [1972] et bien sûr ce fou abruti d' "Aguirre" qui finit heureusement trucidé par ses compagnons de radeau sur un bras de l'Amazone aux eaux immobiles...).

L'oeuvre d'un grand professionnel du journalisme qui offrit plusieurs années de sa vie à ce rêve fou : ressusciter l'obsession d'un autre rêveur fou (impitoyable avec soi comme avec tous ses compagnons de galère : Cf. l'épisode James Murray...), disparu 80 ans plus tôt...

"Z" existe-t-elle ? On rêvera encore comme Fawcett à ses colonnes de pierre, ses fragments de poteries... Ni Grann, ni Gray - également honnêtes et fascinés - ne peuvent ni n'ont réellement envie de nous répondre...

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[*] Gloire à l'impact du film de James Gray ! Puisqu'en huit années d'existence de la traduction française du livre [en 2010], on trouvait sur "Babelio" seulement 7 critiques de l'ouvrage (au 10/09/2017) mais depuis la "divine" sortie de son adaptation cinématographique, 7 nouvelles critiques s'y sont ajoutées en une seule année, soit 14 à ce jour [actualisation de notre critique faite ce 15/08/2018].
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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En 1925, Percy Harrison FAWCETT, alors âgé de 55 ans, accompagné de l'un de ses fils et d'un ami de ce dernier, entament une périlleuse expédition dans la forêt amazonienne. Ils y cherchent des restes d'une riche citée censée avoir été le siège d'une grande civilisation et le berceau des tribus indiennes d'Amérique du sud et centrale rescapées de la conquête coloniale. Les dangers sont nombreux : indiens belliqueux, difficultés d'approvisionnement alimentaire, animaux dangereux (insectes porteurs de parasites, serpents,…), maladies, difficultés à se repérer,… D'ailleurs cette quête d'El Dorado se finit très probablement mal pour les trois aventuriers qui ne reparurent jamais.

Plusieurs expéditions furent ensuite organisées pour retrouver leurs traces, et des membres de quelques-unes d'entre elles périrent ou disparurent aussi.

Quatre-vingt ans après la disparition du groupe dirigé par FAWCETT, David GRANN, journaliste au New Yorker, cherche lui aussi à éclaircir le mystère, et part à sa recherche, d'abord dans les archives puis dans la jungle.

La lecture de ce récit est très agréable. Les éléments biographiques relatifs à FAWCETT alternent de manière plaisante avec le récit des recherches de l'auteur. Les amateurs d'archéologie apprécieront, et les amateurs de grandes aventures encore plus.

Sur des thématiques proches, à lire aussi : "La cité perdue du dieu singe" de Douglas Preston.
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Voilà un livre qui m'a réellement passionnée. J'avoue que je me suis réjouie de faire ce voyage en Amazonie, confortablement installée dans mon fauteuil... Que nous sommes loin des descriptions romantiques des voyages d'exploration que je lisais dans les romans de Conan Doyle, Haggard ou Rice Burroughs !



Le journaliste américain, David Grann, a décidé de tenter d'élucider le mystère de la disparition d'un fameux explorateur anglais, star à son époque, et qui ne revint jamais de sa quête dans la forêt amazonienne.

Depuis des années, Percy Harrison Fawcett était obsédé par l'idée de trouver les traces d'une antique cité, baptisée cité Z, perdue au coeur de la jungle d'Amazonie. Il y consacra l'essentiel de sa vie, partant avec des expéditions différentes, se basant sur des témoignages anciens, des manuscrits.

Il partait pour de longs mois, et nul ne savait jamais s'il reviendrait de ses dangereuses expéditions. Longtemps, la chance l'accompagna. Même s'il endurait la faim, il semblait d'une étonnante résisitance et était peu sensible aux maladies tropicales. Son passé militaire et cette santé de fer faisaient de Fawcett un homme plutôt dur, intolérant et sourd aux faiblesses d'autrui. Ses compagnons se divisaient en deux catégories : on l'admirait ou on le détestait !

Malgré la charge d'une famille, Fawcett avait constamment la bougeotte, et vivait dans l'unique but de faire une découverte extraordinaire.

Soutenu par la société royale de géographie, cet amateur enthousiaste et rigoureux fit de nombreuses découvertes cartographiques qui lui valurent le respect et l'admiration. Mais son obsession pour Z finit par occulter tout le reste...



Pour peu que l'on soit familier avec les oeuvres citées plus haut, on imagine sans peine la figure héroïque de Percy Fawcett, coiffé de son Stetson, fier et inébranlable, un Indiana Jones de l'ère victorienne. le voici se frayant un chemin dans la jungle à coups de machette, bravant toutes sortes de dangers pour trouver enfin les ruines d'une cité grandiose... Quel homme n'a jamais été tenté de retrouver les traces de l'El Dorado ?

Oui mais voilà, l'exploration à la fin du XIXème et au début du XXème n'a rien de romantique. Les forêts sont denses et impénétrables, le gibier s'y fait rare alors que les insectes sont légion. Les malheureux explorateurs se font piquer, sucer le sang, attaquer par des myriades d'insectes qui véhiculent des maladies plus horribles les unes que les autres. La faim est terrible et rend fou. Ceux qui parviennent à garder leur raison et qui ont la chance de tenir sur leurs jambes doivent encore compter avec les tribus hostiles qui attendent les blancs de pied ferme : une fléchette empoisonnée et terminée l'aventure !

Il faut dire qu'on les comprend : l'histoire des indigènes d'Amérique du sud se résume à une succession de massacres, de spoliations, on les réduit en esclavage, on leur transmet des maladies... bref, une horreur qui a débuté avec l'arrivée des Conquistadors et qui a perduré jusqu'à l'époque de Fawcett (et encore aujourd'hui d'ailleurs).

Mais cet homme particulièrement dur et volontaire avait deux immenses qualités : il était bon avec les animaux et comprenait et respectait les tribus Amérindiennes. C'était loin d'être le cas pour tous les autres...



Par ailleurs, j'ai également apprécié le regard porté aujourd'hui par le journaliste qui a été irrésistiblement attiré par cette extraordinaire épopée. de la date de la disparition de Fawcett, 1925, à aujourd'hui, un grand nombre d'aventuriers, de scientifiques et d'explorateurs se sont lancés à sa recherche pour le retrouver. Certains ont disparus, avalés par la forêt, les autres sont revenus bredouilles et en piteux état. Et au fil des années, on voit l'Amazonie changer inexorablement. Elle finit par perdre une grande partie de son mystère, à certains endroits la forêt n'existe plus, c'est tout un monde qui disparaît.

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Si vous aimez les récits d'explorations, il vous faut absolument lire celui du journaliste David Grann, parti en 2005 sur les traces du colonel Percy Harrison Fawcett, dernier des grands explorateurs du XIXème siècle, disparu dans la forêt brésilienne avec son fils aîné en 1925.

80 ans se sont écoulés, des dizaines et dizaines d'aventuriers et explorateurs se sont lancés à sa recherche et tous ont, au mieux échoué, au pire disparu eux aussi. Mais quand le journaliste se lance dans cette double quête, celle du colonel Fawcett et de la cité mystérieuse de Z, il se livre à un véritable travail d'investigation auprès des derniers descendants de Fawcett ainsi qu'à la Société Royale de Géographie de Londres qui finança les expéditions du colonel, décryptant les carnets et cartes du colonel, parfois codifiés, à la recherche du moindre indice pouvant l'aider à localiser Z.

Son récit est absolument passionnant et nous livre un véritable travail d'historien et de scientifique sur la vie de Fawcett et sur les expéditions qu'il entreprît. On y découvre les capacités de survie hors normes de Fawcett et les terribles souffrances qu'ont subies les volontaires qui l'accompagnèrent, le pire étant sans doute les asticots qui se développent et grouillent sous la peau... James Murray, pourtant grand explorateur de l'Antarctique avec Sir Ernest Shackleton sera contraint d'abandonner l'expédition de Fawcett, après s'être plusieurs fois opposé à lui, terrassé par la gangrène, la fièvre et les vers qui le dévorent de l'intérieur. Fawcett, lui, s'en sort toujours mieux que tous, il endure tout et résiste à tout : c'est un surhomme, comme le croit sa femme. Ces facultés quasi magiques ont sans doute contribué à sa légende, tout comme les visions léguées par les conquistadors ont créé le mythe d'un El Dorado...

J'ai dévoré ce livre d'une traite, passant des chapitres qui mettent en scène Fawcett à ceux des travaux de recherche et de la propre exploration de David Grann. C'est très bien documenté et de nombreux aspects contextuels sont abordés et parfaitement expliqués comme l'essor du spiritisme dans un siècle qui commence à voir l'invisible et à y croire (le rayonnement X découvert par les Curie, le virus de la rage découvert par Pasteur) ou comme le financement compliqué des missions d'expédition après la 1ère guerre mondiale.

Mais plus palpitante encore est la dimension archéologique de cette quête. En effet, deux visions scientifiques de l'enfer vert s'affrontent depuis des années. L'une, se basant sur les observations faites auprès des tribus indiennes connues, établit l'impossibilité pour un peuple de vivre et de se développer au-delà de la taille d'une petite tribu en raison des conditions trop dures de la forêt amazonienne. Ainsi, en 1971, Betty Meggers, archéologue spécialiste de l'Amazonie, qualifiait cette région de « simulacre de paradis », arguant qu'en dépit de toute sa faune et sa flore, l'Amazonie est ennemie de la vie humaine.
L'autre vision, avancée par des archéologues réformistes, fait état de la possibilité qu'une civilisation évoluée ait pu exister en Amazonie. Michael Heckenberger est l'un de ceux-là et David Grann a prévu de le rencontrer dans la région du Xingu, là où disparût Fawcett. le journaliste trouvera-t-il les traces d'une immense civilisation ancienne qui aurait existé jusqu'à l'arrivée des conquistadors ? A vous de le découvrir...

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« On voyait encore la lettre Z au centre de la carte. Moins un repère qu'un sarcasme, une preuve supplémentaire de ma folie... » 5/5

Percy Fawcett est un explorateur britannique reconnu de son vivant pour ses nombreuses découvertes... mais c'est sa mystérieuse disparition en pleine jungle amazonienne en 1925 qui va créer sa légende. Depuis, de nombreuses expéditions ont tentés de le retrouver ou de trouver ce qu'il cherchait : la mystérieuse cité de Z.

Ce livre retrace l'enquête du journaliste américain David Grann qui va lui aussi se lancer dans cette aventure en 2004 pour résoudre le mystère. Il va nous raconter au travers de son propre périple celui de Fawcett et la vie de cet homme hors du commun, près d'un siècle plus tôt.

Un livre documenté, terriblement prenant, qui nous transporte donc dans deux époques, à la suite d'aventuriers prêts à tout risquer pour poursuivre leurs rêves.
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The Lost City of Z est un de ces bouquins qui marquent. Pourtant, au premier abord, il n'est pas très engageant. le premier chapitre commence presque à la fin de l'histoire, au moment du départ de Percy Fawcett pour sa dernière expédition. Puis l'on passe à un chapitre sur une autre expédition en 1996, où l'on apprend d'emblée comment les choses se sont terminées : ni l'explorateur, ni aucun de ses compagnons n'ont jamais reparu, donnant lieu à une quête sans fin pour savoir ce qu'il leur est arrivé... et si, oui ou non, la cité perdue qui obsédait Fawcett a existé. Mais, là encore, le récit tourne court, et l'on se retrouve à lire le début des recherches de l'auteur, en 2005.

Autant dire que lorsque l'on s'attend à lire une chasse au trésor historique, on ne peut qu'être dérouté par ce début décousu. le roman gardera cette structure tout du long, alternant entre la biographie pure et l'avancement des recherches de David Grann en parallèle. Au final, ce parti pris est probablement le meilleur possible, l'enquête apportant des pauses bienvenues et toujours bien placées entre les grandes parties du récit. Il fallait assurément un certain talent pour rendre à la fois cohérentes et digestes 400 pages de descriptions historiques pointues. Sous la plume de David Grann, la leçon d'histoire, loin d'être rébarbative, s'avère d'abord immersive, puis simplement prenante et ce, bien que l'on connaisse d'avance la fin de l'histoire. Paysages grandioses, moiteur de la jungle, grandeur et décadence des civilisations se succèdent avec fluidité. le dépaysement est total. Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le mode de fonctionnement de la Société royale de géographie, sur les conditions de survie éprouvantes dans la jungle (y compris dans les détails les moins ragoûtants), sur les courants de pensée scientifiques du début du 20e siècle ; grâce à un épluchage minutieux de documents d'époque. En ce qui concerne les dialogues, tout ce que l'on lit ici est authentique, issu des correspondances que l'auteur a consultées. Pas une seule page du livre n'est dépourvue de références en bas de page, témoignant du travail de titan, de fourmi, qu'a nécessité sa rédaction. Et si ça ne suffit pas, la très imposante bibliographie donnée en fin d'ouvrage achève de convaincre. Ce travail d'enquête fait partie intégrante du livre, haletant même parfois cocasse (quand un mec qui ne fait jamais de sport se pointe dans un magasin spécialisé en vue de partir dans la jungle en mode yolo total, ça vaut le détour). Petit à petit, David Grann cesse d'être un simple journaliste, puis un simple biographe, pour en venir à lui aussi « choper le virus » et se lancer à corps perdu dans la recherche de Fawcett et de Z. Et le lecteur se fait embarquer avec lui. Entre passé et présent, les récits s'entremêlent, les chemins se superposent, Grann marche dans les pas de Fawcett, dans l'espoir de comprendre ce qu'il lui est arrivé. Pense-t-il vraiment pouvoir réussir là où tant d'autres avant lui ont échoué ? Probablement pas. Il cherche, c'est tout, et verra bien où ça le mène.

The Lost City of Z n'est donc pas un roman d'aventures. Pas seulement une biographie. Il est aussi et surtout une ode à la poursuite d'un but, au désir de trouver des réponses ; l'élan même qui a animé les explorateurs de la Société royale de géographie prêts à risquer leur vie dans les contrées les plus inhospitalières, Fawcett dans sa quête de Z, les dizaines de personnes s'étant lancées à la recherche de son expédition, David Grann inclus, ou même Nina, tournée vers le spiritisme en désespoir de cause.

Ne vous laissez pas berner par son début pas franchement passionnant, The Lost City of Z, plongée dans les méandres de la curiosité humaine, est une très belle lecture.
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Êtes-vous prêts à plonger en plein coeur de l'Amazonie et vivre au rythme des expéditions de Fawcett ? Ce documentaire est absolument incroyable ! Moi qui aimais bien les aventures d'Indiana Jones, aussi bien pour leur aspect archéologique (bien que fictif) que pour le côté périlleux de l'exploration, j'étais à dix mille lieues de penser à tout ce qu'impliquait une expédition dans des contrées inconnues.
Le côté hostile de la nature ne m'avait bien sûr pas échappé, même si j'étais loin de me douter du nombre de dangers qui guettaient un explorateur, notamment avec les insectes (entre les asticots qui grandissent sous la peau, les tiques qui font infecter les plaies, les nuées de moustiques qui piquent chaque centimètre carré de peau qui dépasse...), la forêt elle-même (les marécages plein de piranhas mais aussi de poissons tout petits qui s'insèrent dans les orifices corporels et s'accrochent à la peau en vidant l'organisme de son sang....) ou encore les peuplades qui vivent reculées dans la forêt et regardent arriver avec méfiance des explorateurs.
David Grann emmène le lecteur entre le passé et le présent, relatant avec beaucoup de précision l'étendue des recherches menées au début du XXe par divers explorateurs, dont Fawcett. le récit des expéditions du célèbre explorateur, très détaillé grâce aux multiples références que l'auteur a pu glaner au fil de ses recherches, permet au lecteur de s'immerger complétement dans le projet fou de découvrir cette mystérieuse cité. le lecteur n'attend qu'une seule chose : savoir si oui ou non Fawcett avait raison de croire en l'existence de vestiges d'une civilisation en plein coeur de l'Amazonie, et si David Grann, qui s'enfonce lui même dans cette forêt hostile près de quatre-vingts ans après, en trouvera la trace.

Je n'ai pas pu lâcher ce livre, encore une fois, passionnée par le récit de la vie de cet homme à la volonté hors du commun et par l'engouement qu'il a su faire susciter à son égard au fil des années. David Grann a réalisé ici un travail de recherche considérable et nous donne à lire un récit extrêmement documenté, tant historiquement que scientifiquement. A lire pour en savoir plus sur cet explorateur génial autant que monomaniaque, mais aussi en apprendre un peu plus sur l'histoire de la cartographie d'une partie de l'Amérique latine et les progrès techniques de cette époque.
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
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La biographie de P.H. Fawcett explorateur de la forêt amazonienne, célèbre en son temps au début du 20ème siècle mais aujourd'hui tombé dans l'oubli du grand public.
A force de recherches, Fawcett est persuadé de l'existence d'une ancienne cité au coeur de cette forêt impénétrable émanant d'une civilisation évoluée, Fawcett va multiplier les expéditions jusqu'à s'y perde avec son fils.
David Grann retrace cette vie hors du commun et se fixe pour objectif de retrouver ses traces près d'un siècle plus tard. On alterne tout au long du récit entre ces deux périodes et l'on perçoit malgré un environnement particulièrement hostile, l'emprise croissante de la civilisation moderne face aux peuples autochtones et à la forêt tous les deux maltraités et exploités.
Une biographie très documentée et intéressante que l'on lit comme un roman.
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