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Citations sur La Note américaine (Killers of the Flower Moon) (74)

L’Histoire est un juge impitoyable. Elle expose au grand jour nos erreurs les plus tragiques, nos imprudences et nos secrets les plus intimes ; elle jouit de son recul sur les événements avec l’arrogance d’un détective qui détiendrait la clé du mystère depuis le début.

Chapitre 23 : Une affaire non résolue
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À partir de 1877, il n’y eut presque plus de bisons à chasser – les autorités ayant vivement encouragé les colons à les exterminer sachant bien que, selon les termes d’un officier de l’armée, « chaque bison mort est un Indien en moins ». La politique du gouvernement était passée du confinement à l’assimilation forcée, et les représentants gouvernementaux essayaient de plus en plus de convaincre les Osages d’aller à la messe, de parler anglais, et de couvrir leurs corps de vêtements en fibres végétales.
Le gouvernement leur devait encore de l’argent pour les terres du Kansas, mais il refusait de s’acquitter de sa dette tant que les hommes en pleine possession de leurs moyens, comme Ne-kah-e-se-y, refuseraient de cultiver leurs terres ; et lorsqu’ils cédèrent le gouvernement voulut payer sa dette sous forme de vêtements et de rations alimentaires. Un chef protesta : « Nous ne sommes pas des chiens qu’il faut venir nourrir. »
[Chapitre 4 : La réserve souterraine]
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Le gouvernement américain, prétendant que la majorité des Osages étaient incapables de gérer leur patrimoine, avait demandé au Bureau des affaires indiennes de désigner les membres de leur communauté aptes à administrer leur fortune. Malgré les objections virulentes de la tribu, une grande partie des Osages, dont Lizzie et Anna, furent déclarés « incompétents », et se virent imposer des curateurs blancs qui supervisaient le moindre de leurs achats, jusqu’aux tubes de dentifrice qu’ils se procuraient dans la boutique d’à côté. Un Osage qui avait été mobilisé pendant la Première Guerre mondiale protesta : « Je me suis battu en France pour ce pays, et on ne m’autorise pas à signer mes chèques moi-même ! » Ces curateurs étaient généralement choisis parmi les membres éminents de la société blanche du comté.
Chapitre 5 : Les apôtres du diable.
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A partir de 1877, il n'y eut presque plus de bisons à chasser - les autorités ayant vivement encouragé les colons à les exterminer sachant bien que, selon les termes d'un officier de l'armée, "chaque bison mort est un Indien de moins".
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Au début des années 1870, les Osages avaient été déplacés depuis leurs terres d’origine du Kansas vers une réserve rocailleuse d’Oklahoma, censée être de moindre valeur mais dont on découvrit par la suite qu’elle reposait sur le plus grand gisement pétrolifère des États-Unis. Pour y accéder, les chercheurs devaient louer les terres aux Osages et leur reverser des royalties. Au début des années 1900, chaque personne inscrite sur le rouleau de la tribu commença à recevoir un chèque trimestriel. Le montant initial ne s’élevait qu’à quelques dollars, mais, au fil du temps, alors que l’on extrayait de plus en plus de pétrole, les dividendes se comptèrent par centaines, puis par milliers de dollars. Le montant augmentait presque tous les ans, comme les ruisseaux de la Prairie qui se rejoignent pour former la large rivière boueuse qu’est le Cimarron, et que les membres de la tribu aient à eux tous accumulé des millions de dollars. (Pour la seule année 1923, la tribu perçut plus de trente millions de dollars, soit l’équivalent de plus de quatre cents millions de dollars actuels.) Les Osages étaient alors considérés comme le peuple le plus riche par individu au monde. « Voyez et contemplez ! s’exclamait un journaliste de l’hebdomadaire new-yorkais Outlook. Les Indiens, au lieu de mourir de faim […], jouissent de revenus réguliers qui rendent les banquiers malades de jalousie. »
[Chapitre 1 : La disparition]
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Où trouveras-tu donc une caverne assez sombre
Pour couvrir ton visage farouche ?
Conspiration, n'en cherche point;
Cache-le sous le masque de la bienveillance et de son sourire caressant.
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Puis je cherchai Scott Mathis, le propriétaire de la Big Hill Trading Company. D'après ce registre, il aurait été responsable de neuf Osages, dont Anna Brown et sa mère Lizzie. En vérifiant la liste, je vis qu'une troisième personne s'était ajoutée à la liste, puis une quatrième, une cinquième et une sixième. Des neuf personnes qu'il avait sous sa tutelle, sept avaient rendu l'âme, dont deux avaient été notoirement assassinées. Je parcourus le registre à la recherche d'autres curateurs de l'époque. L'un d'entre eux était responsable de onze Osages, dont huit avaient péri. Un autre en avait treize, et plus de la moitié n'étaient plus de ce monde. Et un autre encore en avait cinq et tous avaient trépassé. Et ainsi de suite. Leur nombre était hallucinant et dépassait largement le taux de mortalité naturelle. Puisque, dans l'ensemble, aucune enquête n'était ouverte, il était impossible de connaître précisément le nombre de morts suspectes, sans parler du nom des responsables.
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Le juge fit promettre aux douze jurés de rendre un verdict en accord avec la loi et d'après les éléments apportés - "Que Dieu vous vienne en aide !"
Mais une question cruciale ne fut jamais abordée, ni par le juge, ni par la défense, ni même par l'accusation : est-ce qu'un jury composé de douze hommes blancs pourrait condamner un autre Blanc pour avoir tué des Indiens ? Un journaliste sceptique nota : "L'attitude des colons, éleveurs de bétail, envers les Indiens non métissés est bien connue." Un éminent membre de la tribu dit les choses encore plus franchement : "Je me demande si ce jury considère qu'il s'agit bien ici de meurtres et non de maltraitance sur des animaux."
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Pour Hoover, les agents étaient des rouages interchangeables, comme les employés d’une multinationale. C’était un très grand changement par rapport à l’approche traditionnelle de ce travail pour lequel les policiers étaient généralement issus de leurs propres communautés. Si ce changement permit de ne pas exposer les agents à la corruption et de créer un véritable organisme de police nationale, il ne tenait pas compte des particularités régionales et avait l’effet déshumanisant que subit tout employé qui est constamment déraciné.

Chapitre 16 : pour que le bureau se porte mieux.
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Au cours d’un interrogatoire préalable, alors qu’on lui demandait la profession qu’il exerçait, il avait répondu : « Je ne travaille pas, j’ai épousé une Osage. »
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