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Critique de MadameTapioca


“Tout le monde a son Antarctique” - Thomas Pynchon

J'ai l'âme aussi aventureuse que celle d'un Hobbit mais les exploits de Worsley racontés par l'excellent David Grann, maitre de la non fiction américaine, c'est quand même un sacré beau voyage.

« The White Darkness » c'est l'histoire vraie de Henry Worsley, officier britannique, obsédé par l'Antarctique et par le légendaire Ernest Shackleton, considéré comme l'un des premiers grands explorateurs du monde polaire au 19ème. Son héroïsme et son courage ont marqué des générations d'aventuriers. Pourtant ses expéditions ne furent pas couronnées de succès mais ce perdant magnifique, est reconnu pour être celui qui fit passer le salut de ses équipiers avant ses ambitions personnelles, au péril de sa vie. Worsley idolâtrait cet homme au point de modeler son commandement militaire sur les compétences légendaires de ce leader.
Déterminé à mesurer ses propres pouvoirs d'endurance, à se frotter au mythe, à réussir là où Shackleton avait échoué, Worsley part une première fois en Antarctique. En 2008, avec deux descendants de l'équipage de Shackleton, il traverse à pied l'Antarctique. Mais il n'en restera pas là. Novembre 2015, à 55 ans, il fait ses adieux à sa famille et se lance dans un projet totalement fou: traverser l'Antarctique seul. Personne à qui parler, personne sur qui compter en cas d'accident, aucun ravitaillement, pas de chien pour l'aider à tirer son traineau. Dans un paysage glacial et désolé, il ira jusqu'au bout de l'épuisement physique.

Je pense que le commun des mortels (dont je fais partie) ne peux absolument pas comprendre ce qui pousse quelqu'un à se lancer dans des défis de ce genre. Pour s'exposer ainsi aux risques, il faut obligatoirement être complétement fou. Et pourtant, on ne peut s'empêcher d'admirer ces obstinés, d'être ébloui pour ces intrépides. A travers eux, on expérimente des existences, on touche l'exploit, on dépasse un peu notre simple condition.

David Grann a bien compris la fascination que les grands explorateurs susciteront toujours. Comme en plus il sait particulièrement bien raconter les histoires, il est difficile de ne pas lire ce court récit en quelques heures. Sobre, efficace, sans jamais être sec, le journaliste embarque son lecteur en deux temps, trois mouvements. Quelques cartes, pour bien situer les expéditions, quelques photos pour bien graver sur sa rétine la tête de ces hommes extraordinaires et l'aventure commence.

Traduit par Johan-Frédérik Hel Guedj
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