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Critique de oran


oran
29 septembre 2016
Ces gens-là …
D'abord, d'abord,
en remontant l'arbre généalogique des personnages,
Il y a
Heinrich Franz Théodor Grenzberg, né en 1879 à Munich (Allemagne) , marchand d'art, qui a épousé, Karoline Mathilde Grenzberg née Borstelmann en 1890, à Berne (Suisse ) .
Puis vient le fils , Karl Wilhelm né en 1929 à Berne, l'enfant de l'amour.
Mais en 1934, quand on a le malheur d'être juif, la vie devient difficile en Allemagne.
Les parents vont confier leur enfant à des amis, les Schorsmann, en partance pour les Etats Unis, avec l'intention de le rejoindre ultérieurement.
David et Ethel adoptent officiellement Karl en 1950, les parents biologiques ont disparu dans la tourmente, le père sans doute déporté dans un de ces camps de la mort, les biens spoliés, la mère, morte de chagrin.
Karl se mariera avec Mina et divorcera bien vite, c'est un mari alcoolique, infidèle, qui ne présente aucun don ni pour le mariage ni pour la paternité. de cette union naître Joshua « Josh » qui a épousé Vikkie , enceinte de leur premier enfant. Eux vivent à Chicago.
Josh est tout à la fois réalisateur, producteur, scénariste, metteur en scène, animateur d'une célèbre émission de téléréalité « Oh my Josh » « OMJ » qui consiste à s'immiscer, épier l'intimité d'une famille, décrypter et analyser leur comportement et au final relooker leur domicile. On connait aussi en France ,ce genre d'émission basée sur le voyeurisme … Celle en cours va connaître de sérieux dérapages.
Carl (un K qui devient C avec un patronyme qui s'abrège en « Schors » quand il s'américanise ), octogénaire, réside, désormais à Saint-Paul de- Vence, c'est un artiste- peintre renommé, alcoolique, marqué par la maladie et ayant perdu l'ouïe durant la « Heartbreak Ridge battle » , en Corée .
Par la lecture d'un journa,l il apprend le décès de Cornélius Gurlitt , fils de l'allemand Hildebrand, qui a détourné pour son propre compte pendant la guerre, quantité d'oeuvres d'art spoliées par les Nazis.
Parmi les oeuvres volées et conservées figure le portrait d'un homme triste peint par l'artiste expressionniste Otto Dix qui s'intitule « Portrait de Théodore Grenzberg ».
Carl va saisir cette occasion pour relancer l'enquête, pour en savoir un peu plus sur la disparition de ses parents biologiques .
Ainsi démarre, ici, véritablement cette histoire.
Puis, la famille s'agrandit quand il apprend qu'il y a Magdalena, née en 1910, sa soeur , enfin, sûrement pas , car elle est née 19 ans avant lui. Cette découverte entraînera son suicide.
Le récit explore différents domaines et sciences : la psychologie , les techniques de tournage, l'Histoire du XX e siècle, l'art et le sort réservé par le Reich aux oeuvres dites dégénérés, l'« Entartete Kunst »… Un foisonnement de thèmes.
Les tourments de la vie, le fatum de chacun, les secrets de famille, se croisent, se mêlent, pour finalement donner à expliquer bien des comportements, des souffrances qui percutent chacun des membres de cette singulière parentèle …
Ce livre est, avant tout, un hommage à l'art, à l'architecture, à la musique , surtout à la peinture expressionniste, abstraite…, au courant artistique Bauhaus, c'est pourquoi j'ai apprécié les épigrammes placées en tête de la plupart des chapitres, faisant référence à une oeuvre picturale ou artistique connue , à un détail de l'une d'entre elles (Philippe de Champaigne – Vanité -, Edvard Munch – le cri-, Otto Dix – Portrait d'Anita Berber -, Francis Bacon – Figures au pied d'une crucifixion…)
Un livre puissant !



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