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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ecrire un roman historique est , à mon sens , un exercice très difficile . Ecrire sur cette période de fin du Moyen Age ajoute à la difficulté et situer l'action au coeur d'une abbaye nécessite une bonne dose d'érudition et de travail .Incontestablement , Yannick Grannec est érudite et travailleuse , comme en attestent les nombreuses références situées à la fin du roman . On peut donc être rassuré quant à la vérité historique du propos , même si l'auteure nous apporte quelques précisions quant à l'inévitable part d'invention qui a été sienne .Voilà donc qui fait de ce roman un excellent ouvrage didactique et apporte à ceux qui s'y intéressent, un très bel éclairage sur une période souvent méconnue du grand public , grand public dont je fais partie , bien sûr. Ainsi , on va apprendre l'organisation hiérarchisée des religieuses , parler du clergé régulier , du clergé séculier, de la médecine et ses limites , de l'organisation de la vie des religieuses , des règles imposées , des différentes prières , du rôle des soeurs et de l'Eglise auprès des nécessiteux et des malades , des motivations des unes et des autres à se réfugier dans un lieu sacré , un lieu protecteur , certes , mais aussi impitoyable avec ses querelles de pouvoir , ses jalousies , ....Pas mieux pour le clergé séculier qui s'adonne sans vergogne à la jouissance des plaisirs de la vie , bien loin de l'enseignement de la religion...Et puis , l'Inquisition dont on pourra apprécier l'atroce efficacité....
Voilà pour un décor , si je puis m'exprimer ainsi , de grande qualité .
Les vraies héroïnes de l'histoire ce sont les " simples " ces plantes que les religieuses récoltent pour les transformer en médicaments réputés et vendus dans une grande partie du monde occidental et surtout très prisés de la cour du pape .Les revenus sont tels qu'ils excitent au plus au point l'envie des hautes autorités religieuses séculières locales . Comment parvenir à s'emparer de ce trésor ? Les intrigues vont se succéder et même l'intervention du " Malin " sera sollicitée...
L'auteure a donné à son roman une teneur particulière en notant des recettes , des poémes , des dictons , des repères temporels au début des chapitres .Le style est très agréable même si un vocabulaire spécifique peut parfois en freiner le rythme .On est parfois aussi surpris par la grossièreté de certains propos placés dans des bouches que l'on aurait pensé plus modérées , exercice voulu , bien entendu , pour coller au plus près de la réalité.
Cette peinture sociétale est fort plaisante même si nombre de lecteurs ne " plongeront " pas forcément spontanément dans cet univers clos puisque situé exclusivement dans l'abbaye et ses abords immédiats . Les attitudes nous montreront toutefois que , finalement , l'âme humaine n'a guère évolué de nos jours et c'est plutôt inquiétant.
J'avais entendu l'auteure présenter son livre dans l'émission médicale de Marina Carrére d'Encausse sur la 5 et j'avais été très intéressé au point d' acheter et lire cet ouvrage . Je n'ai pas été déçu .....même si je ne suis pas forcément adepte des romans historiques . Au final , je dirais toutefois que le bel "emballage " descriptif me semble un peu plus remarquable que l'intrigue elle- même et cela pourrait sans doute gêner certains lecteurs . Ce n'est que mon humble avis .
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Notre-Dame du Loup est une forteresse austère nichée sur les hauts vençois. Ici les bénédictines dirigées par mère Marie-Vérane, abbesse viagère, tiennent un hôpital pour les nécessiteux et font commerce de plantes médicinales. Une vie bien réglée bientôt menacée par l'évêque de Vence. En effet, cette année 1584 l'ecclésiastique a missionné ses vicaires, dont le jeune et beau Léon de la Sine, en vue de prendre en défaut les soeurs pour obtenir les bénéfices de leur commerce et la translation du reliquaire de Sainte-Vérane. Mais le prélat va se heurter à une difficulté de taille : l'abbaye renferme un autre trésor, la jolie novice à venir Gabrielle d'Estéron...

Voilà un roman historique de ceux qui érudits apprennent beaucoup, sans jamais lasser grâce à une tension perpétuelle et une belle verdeur de langage. Ainsi si la fin du XVIe siècle est le temps de la truculence des serviteurs de Dieu, elle est aussi celle de la lutte impitoyable entre clergé régulier et clergé séculier. Un jeu de pouvoir où les femmes, détentrices d'une médecine empirique destinée surtout aux plus pauvres, savent qu'exercer et transmettre leur savoir sera à l'avenir impossible. Une drôle d'époque qui croit aux miracles mais brûle des femmes craignant leur pouvoir sur les corps et les âmes.

Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Vous désirez vous évader en ces temps modernes, ces temps d'intelligence artificielle et de 5G ? Revenir à quelque chose de plus simple ? Je vous propose précisément Les simples de Yannick Grannec, et sa parenthèse enchantée, heu non médiévale. Bien médiévale. Là où les femmes sont dépourvues de liberté et n'ont d'autre choix que d'être au service des hommes (lorsqu'elles sont belles) ou de Dieu (lorsqu'elles sont laides ou simples), là où toute forme de liberté féminine donne lieu à des procès pour sorcellerie.

Bienvenue donc en 1584, dans l'Abbaye des Louventines tenue par soeur Clémence, en Provence, dans laquelle on y découvre un microcosme de bénédictines qui y vivent en autarcie, de façon indépendante (chose rare et permise par le roi), selon un ordre hiérarchique stricte, et où le travail est rythmé par les prières. Nous suivons leur art de cueillir et d'utiliser les simples, ces fameuses plantes médicinales qu'elles recueillent autour de l'Abbaye. Les soeurs commercialisent les traitements obtenus et gèrent un hôpital…Un lieu apaisant et exigeant de recueillement me direz vous…un lieu où les passions sont domptées et muselées à coup de discipline et de travail. Mais c'est sans compter quelques ingrédients qu'ajoute avec férocité cette conteuse hors pair qu'est Yannick Grannec : jalousie, querelles, conspiration, trahison, duplicité, folie… L'arrivée du perfide évêque et de son fils, qui louchent sur les gains retirés de ces activités, vont notamment bouleverser ce petit monde et faire souffler un vent de révolte et de rébellion. Et ces femmes, que l'on pense simples au début du livre, se révèlent être rusées et combattantes. C'est par moment jubilatoire, par moment cru, féroce mais très souvent délicat et exquis.

Le tout est ciselé par une écriture fine, érudite, très belle. L'alternance des prises de parole entre les protagonistes (un chapitre par protagoniste) m'a parfois ennuyée mais sinon, après un petit temps d'adaptation, j'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a dépaysée et m'a emmenée loin dans le temps. Comme je viens de le lire pour un tout autre livre ici ce matin d'un babeliote, un livre qui permet de s'extraire de notre rythme effréné, de sortir de la course du temps. Précieux !
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Une «simple» guerre de religion en Provence

Formidable roman autour d'une abbaye provençale qui suscite bien des convoitises en cette fin de XVIe siècle. Yannick Grannec nous fait découvrir les vertus des simples et les vices de la hiérarchie catholique. Diabolique!

Commençons par décrire l'endroit, car l'esprit du lieu joue ici un rôle important. Nous sommes en Provence, du côté de Vence, plus précisément à l'abbaye bénédictine de Notre-Dame du Loup. Si Yannick Grannec nous explique dans la postface qu'elle n'a jamais existé, le lecteur n'a aucune peine à visualiser les soeurs, à imaginer leur vie et leurs activités. À tel point qu'une adaptation du roman au cinéma pourrait faire un excellent film.


Voici donc, par ordre d'apparition à l'image soeur Clémence, la doyenne, qui connaît si bien les simples et leurs vertus. Un savoir qu'elle tente de faire partager à Fleur, une oblate, c'est-à-dire «une enfant consacrée à Dieu et donnée par son père aux louventines». Une Fleur qui va s'épanouir au fil des mois et trouver sa place dans une communauté dont les règles de vie strictes n'évitent pas les sentiments bien humains de convoitise et de jalousie, sans parler de quête pour défendre ou accroître ses prérogatives, son pouvoir.
Un pouvoir que les hommes n'entendent pas laisser aux mains de ces femmes. C'est au tour de Léon de la Sine et du vicaire Dambier d'entrer en scène. le jeune homme et son aîné sont envoyés par l'évêque de Vence, Jean de Solines, pour une mission d'inspection. Car cette abbaye bénéficie d'un statut particulier que le prélat entend remettre en cause par tous les moyens. Rappelons que la toute-puissance de l'église catholique est déjà fragilisée par les réformateurs dont les idées ne cessent de gagner du terrain. Mais Léon a encore bien des choses à apprendre et trouve bien du charme à cet endroit et à la belle Gabrielle qui, quelques temps plus tard
On va dès lors assister à un affrontement, d'abord à fleurets mouchetés, avec échanges d'amabilités, puis plus violent. Un combat durant lequel chacune des parties va jouer avec ses armes. En recueillant en leur sein Léon de la Sinne, victime d'un grave accident, et en le soignant, les soeurs vont disposer d'un argument de poids et pouvoir démontrer les vertus des simples et de leurs médications, le bien-fondé de leur mission hospitalière. Elles sont aussi dépositaires des reliques de Sainte Vérane et comme les habitants croient que la poudre de son tombeau et l'eau de sa source guérissent les malades.
L'évêque fédère quant à lui le clergé, le corps médical – qui entend interdire aux soeurs le droit d'exercer ans diplôme – et la baronne douairière Renée de Solines, sa maîtresse, qui entend monter à ces «salopes de nonnes» de quel bois elle se chauffe. La mission «récupération du fils en perdition» est lancée. Elle va donner lieu à quelques épisodes truculents et à bien des remises en cause. Mais je vous laisse apprécier par vous-mêmes et cède volontiers la plume à Gaëlle Nohant pour la conclusion: «Autour d'une trame passionnante, Yannick Grannec tisse un roman éblouissant à l'écriture poétique et implacable, dont l'humour acerbe vous réjouira avant que sa tendresse pour ses personnages ne vous bouleverse. C'est un livre puissant, qui creuse loin et vous emporte avec lui.»

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Les simples ont été offerts par Dieu à l'homme pour qu'il trouve remède à ses maux, sans tout l'attirail d'une pharmacopée complexe. Jusqu'ici tout va pour le mieux. Mais les simples ne le sont guère. Faut-il se fier à leur forme qui suggèrerait quel organe soigner? Mais alors pourquoi le lait de laitue contrarie-t-il la lactation de l'accouchée? Sans compter que, comme le dira Paracelse, la dose seule fait le poison et que la même plante peut soigner ou tuer. Bref, Dieu a peut-être donné les simples mais il n'a pas fourni le mode d'emploi.
À celle qui se plaint, « La maîtresse des petites est un vrai poison », son aînée répond « Elle n'est ni bonne ni mauvaise par nature. Tâche seulement de doser sa compagnie. ». Yannick Grannec file la métaphore : il n'est pas de bon ni de méchant dans son livre, mais des êtres trop avides de pureté pour ne pas se jeter entre les bras du démon. « Les Marthe et les Marie se confortent comme l'armoise et la sauve. Chaque herbe a ses vertus. » Mais les « plantes des jardins clos [...] se montrent sujettes à la maladie et à la complainte. » Autant dire que quand vous enfermez les pseudo fiancées de Dieu derrière la clôture d'un couvent, vous êtes sûrs de semer de semer de méchantes petites graines. Surtout lorsque certaines s'avisent de vouloir goûter au fruit de la connaissance.
Commencée comme la chronique d'un humble petit paradis, l'histoire voit se développer les hautes flammes de l'enfer. Au royaume de Dieu, malheureux sont les simples d'esprit.
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16e siècle, une abbaye, la Provence, des moniales recueillies : décor idyllique, n'est-ce pas ?
D'ailleurs, vu le titre, on se sent tout prêt à y passer un séjour rempli de paix…
Eh bien détrompez-vous ! C'est qu'il s'en passe des vertes et des pas mûres, dans ce lieu où les herbes médicinales – les simples - sont recueillies avec soin par soeur Clémence pour soulager bien des maux.

Quand les riches et les prélats se mêlent de diriger, ce n'est vraiment pas simple, et cela n'amène que jalousie et férocité. Entre interventions du Malin et amours interdites, nous saurons tout de cette époque dans cette belle région.

Le statut de la femme y est bien expliqué, et mon dieu, quelle condition horrible ! Des filles d'aristocrates menées de force au couvent, rappelées de force pour se marier, des moniales toutes dévouées à leur prélat, des chasses aux « sorcières », simples guérisseuses par des remèdes de bonne femme…
Et puis des chirurgiens-barbiers s'acharnant sur des abcès et provoquant la gangrène, des femmes qui meurent en couches par dizaines, des enfants souffreteux qui meurent également très vite (« c'est normal, elles en auront d'autres ! »), la sainte Inquisition obsédée par le Diable et torturant même une soeur très âgée …

Bref, des intrigues en veux-tu en voilà, tout le contraire de ce qu'on s'imagine quand on pense à une abbaye provençale vouée à Dieu et aux soins des plus démunis.
Allez, ouvrez ce roman, concoctez-vous une petite infusion de simples, vous allez vous régaler.
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Les thèmes évoqués à propos de cette histoire me plaisaient : la vie dans une abbaye avec des femmes des bénédictines, l'époque la Renaissance 1584, et la présence des simples, des plantes médicinales.

Je suis entrée avec plaisir dans ce livre qui raconte la vie d'une abbaye et de ses soeurs au sein de l'Église et de ses enjeux.

Nous suivons par chapitre différents personnages, les soeurs et les nobles et hommes de l'église.


On est au coeur du couvent nous permettant de voir ce qui ne se dévoile pas à côté de femmes vouées au seigneur.

L'abbaye de Notre-Dame du Loup produit des baumes et autres décoctions, les soeurs soignent ainsi les pauvres et les riches.

Cette activité devient vite objet de convoitise pécuniaire de la part de l'Évêque qui en raison d'une bulle papale" n'a pas la mainmise sur ce "butin".

L'Évêque Jean de Solines, enverra ainsi Léon la Sine un jeune prêtre pour essayer de s'emparer de ce privilège. A partir de là l'ordre et l'équilibre qui régnait dans l'abbaye vont s'effondrer.

Le prêtre va avoir un accident qui va le laisser aux mains des soeurs qui vont le prendre en charge pour le soigner admirablement.

A la suite de ça tout un tas de complot va envenimer même les plus blanches des personnes.

Tout va alors se fissurer et les personnalités basculées dans les tendances les plus noires de leur âme.

Yannick Grannec utilise une langue que je qualifierais de moderne et très rythmée. Les portraits des personnages oscillent ainsi entre poésie et gouaille.

Si j'ai aimé cette lecture, je peux dire qu'à posteriori le basculement dans une ultra violence et dans les dérives de certains personnages m'ont choquées et même en fait un peu déçue...

Si cette violence était réelle à cette époque (le traitement des hérétiques ne se faisait pas dans la dentelle !) j'aurais aimé qu'elle n'entache pas cette communauté de femme dévouée à Dieu et aux autres et que la solidarité au sein de la communauté des moniales soit plus forte...

Je me rends compte ainsi que dans ma "critique" je ne vous ai pas parlé de ces femmes, elles tiennent pourtant les rôles les plus importants dans cette histoire et Clémence la doyenne a su me toucher particulièrement. Dans son rapport à la nature et ses compétences médicinales.

Il y a Clémence la doyenne la plus douée dans l'utilisation des simples (une vraie Hildegarde de Bigen), il y a la soeur-mère Marie-Vérane, il y a la jeune Gabrielle et soeur Mathilde. Il y a bien sur toutes les autres soeurs qui composent cette communauté. Mais celles citées sont les personnages principaux de l'histoire.

J'ai aimé que le roman soit parsemé de petits textes comme des poèmes qui nous proposent des recettes d'élixirs et autre baumes pour soigner tel ou tel mal.

Les personnages de cette histoire ont tous leur part d'ombre et de lumière, j'ai apprécié les suivre. Je l'ai fait avec crainte pour ceux qui m'étaient devenus chers et doux comme Soeur Clémence.

Un livre agréable à lire qui s'égare hélas dans une violence qui est propre à l'époque...

De beaux portraits féminins au sein de cette communauté dédiée à Dieu. Un lieu que toutes n'ont pas forcément choisi.

Merci Yannick Grannec pour ce retour dans le passé
dans ce monde de silence et de prière qui pouvait éclater à tout moment par les bassesses humaines et les convoitises des hommes.

Quant à vous n'hésitez pas à franchir les murs de l'abbaye de Notre Dame du Loup, les bénédictines seront vous soigner corps et âmes.
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Les simples, ce sont les plantes utilisées pour soigner. Dans ce livre, les bénédictines d'une abbaye en ont obtenu une certaine maîtrise, et pour survivre, en font un commerce. Elles ont également eu l'autorisation extrêmement rare, d'ouvrir un hôpital pour soigner les habitants de la région. Malheureusement, au XVIème siècle, une abbaye, qui plus est de femmes, qui a des moyens pour s'affranchir vis-à-vis de l'Évêché, ça ne passe pas. Soigner avec des plantes, il faut aussi avouer que ça a tendance à remettre en question le pouvoir de guérison des prières...
En ouvrant ce livre, n'espérez pas voir et apprendre beaucoup de choses sur les remèdes de l'époque. Même si le sujet est abordé, l'histoire est beaucoup plus centrée sur toutes les intrigues religieuses, les coups bas, les trahisons. Ce fut une bonne lecture pour moi car j'aime ce type de récit et j'aime de plus en plus les romans historiques. de plus, ici, le quotidien relaté sonne vrai, du discours jusqu'aux odeurs imprégnées d'une époque à l'hygiène rare, en passant par les tragédies qui font partie de la vie.
Le style, probablement à l'image d'une journée type d'une moniale, est parfois un peu trop lent pour moi. Ça colle bien au genre, mais moins à mes goûts du moment. J'ai donc trouvé pas mal de longueurs qui ont freiné mon enthousiasme, mais ça n'en reste pas moins un livre intriguant et intéressant.
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Oh la divine surprise ! Des religieuses bénédictines, des intrigues au couvent, des affrontements entre le clergé séculier et le clergé régulier, l'inquisition et la superstition qui rôdent, tout comme les épidémies mortelles… On ne peut s'empêcher, en lisant le roman médiéval de Yannick Grannec, de penser au Nom de la rose d'Umberto Eco. La comparaison s'arrête là. Dans « Les simples », le malin ne s'incarne pas dans le rire de l'homme, il oeuvre au déploiement des sept péchés capitaux. En suivant les aventures de la malheureuse Soeur Clémence, on se souvient qu'au XVIème siècle la connaissance n'était jamais loin de la sorcellerie, et que les puissants étaient prompts à manipuler la crédulité des foules. le plus grand ennemi des femmes de bonne foi et de bon sens, ce n'était pas Lucifer, prétexte commode aux décisions les plus absurdes, mais l'ignorance. Que de résonnance avec notre monde contemporain ! « Les simples » est aussi un réquisitoire contre la bêtise des hommes et leur refus d'examiner les vérités que la Nature (aujourd'hui secondée par la science) leur présente. J'ai aimé la galerie de personnages, les dialogues empreints de verve et d'esprit, les nombreuses références historiques et la fascinante description des plantes médicinales et de leurs bienfaits supposés (parfois fantaisistes – aveux pleins d'humour de l'auteure). Malgré des longueurs sur la fin et des patronymes de personnages trop semblables (ex : de Sine et de Solines) qui ne facilitent pas la lecture, c'est un roman passionnant où l'on apprend tout en se divertissant. Une qualité si rare qu'il faut la souligner.
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Ca y est ! claquemurée dans mon canapé ..pas simple de rentrer à l'abbaye de Notre Dame du loup...en plus,chez ses religieuses pleines de mystères et de protocoles au Moyen âge !.et le loup rôde brrrrr...,on frise la sorcellerie, la bigoterie !...sauf que la Provence et les plantes "ça me parle" et que j'aurai adoré être en leur compagnie pour vadrouiller avec elles dans la nature, faire l'apprentissage à leurs côtés pour faire un récolement de leur savoir prodigieux sur ces merveilleuses plantes, les suivre dans leurs cueillettes et fabriquer des potions !.. roman historique très prenant de par l'érudition de l'auteur et l'intelligence de l'histoire, les personnages haut en couleur, tellement d'authenticité dans les caractères, le langage pas toujours châtié apporte de la drôlerie et véracité aux joutes oratoires , intrigues cléricales et tumultueuses à la clé...et l'on ne peux s'empêcher de rire malgré tout ces histoires violentes et cruelles , le paradoxe .. les monastères abrité du monde extérieur "soi disant havres de paix" qui taisent et enterrent bien de terribles secrets sur leurs pensionnaires…! OUHHHHH le loup !
L'alternance des chapitres avec des poèmes apportent une respiration à l'histoire...digne d'un grand roman de mon cher Alexandre Dumas par le rythme, et l'intrigue !
l'auteur est une passionnée et cela tombe bien...on est deux !
N'ayez pas peur des simples ! Je vous recommande cette épopée botanique et historique, roman passionnant à lire !

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