Personne n'en saura rien

Exercice intéressant que celui auquel s'astreint l'auteure. le polar ou le thriller sont des genres bien codifiés et il est difficile de sortir vraiment des sentiers battus de leur construction. C'est pourtant bien le cas ici et certains éléments simples peuvent le montrer: on ne sait jamais du début à la fin du livre comment sont mortes les victimes, il n'y a aucun détective, aucun policier qui mène l'enquête, les chapitres se suivent et se mêlent entre le passé des deux principaux protagonistes, le procès, le présent-passé proche d'une victime qui ne se veut pas passive, les réactions des familles et proches des victimes.

Bref, de nombreux éléments qui devraient me pousser à réellement apprécier l'aventure car je n'aime rien tant que la recherche d'originalité en littérature. Ce qui m'a gêné c'est que toute cette construction amène un résultat plutôt voyeuriste. Il offre au lecteur un tableau que ne renierait pas des tabloïds du type détective, avec heureusement le style en plus.

L'intérêt sociologique du tout est indéniable puisqu'on ne se limite pas à l'enquête, à la recherche de preuve, mais bien à la psychologie des personnages à ce qui fait qu'on endosse le costume du criminel ou celui de sa proie.

Tous les éléments étaient présents pour que ce livre me plaise beaucoup. C'est une vraie réussite d'écriture mais l'impression reste pourtant mitigée, peut-être que la confrontation directe avec l'abject et avec le fait qu'il naît de la banalité est finalement trop difficile à supporter.

Dans ce roman, on prend connaissance alternativement du procès en Cour d'assises de Jean Chardin et des agressions sexuelles qu'il a commises.
Sa vie et ses actes sont présentés de manière froide, dépassionnée. L'auteur raconte sans juger : ce sera le rôle du tribunal et celui du lecteur s'il le souhaite ou le peut. Jean Chardin fait profil bas : il ne nie pas le viol commis, il dit être conscient des torts causés à la victime et s'en repentir. Cette stratégie de défense s'accorde plutôt bien avec son physique pataud, et pourrait amener le jury à se montrer clément. L'absence de réactions de la victime semble en revanche l'inquiéter.

Ayant étalé la lecture de ce livre sur plusieurs jours, je me suis parfois un peu égaré dans les personnages. Je n'ai pas trouvé le suspense annoncé sur la quatrième de couverture, mais un scénario inattendu s'est dessiné qui a rendu ce roman original et surprenant par sa forme et par son intrigue.

J'ai vraiment bien aimé ce livre, la psychologie des personnages est vraiment bien détaillée et le sujet est très intéressant. On y suit particulièrement Jean Chardin, accusé de viol sur mineure, et Isabelle, une de ses victimes.

Jean Chardin a violé et tué à plusieurs reprises, Jeanne, Mélusine, Irène, autant de jeunes femmes qui ne sont pas sorties vivantes de leur rencontre avec Jean. Mais Isabelle, elle, s'en est sortie. Elle a réussi à s'enfuir, à le faire plier, à le faire condamner. Sylvie Granotier m'a saisie avec son style direct, sans fioritures, qui dépeint avec précision les faits et l'état d'esprit des personnages. On suit les méandres de la vie et de la personnalité de Jean Chardin avec beaucoup d'attention et pas à pas on découvre l'ampleur du combat d'Irène.

Mon seul bémol, la fin qui m'a laissé un sentiment étrange, comme si on n'abandonnait un peu trop vite les personnages, quelque chose d'inachevé...

Eté 2005, sur la côte normande. Mélusine, 15 ans, rentre à vélo de la plage quand elle disparaît, enlevée par un homme se trouvant sur sa route. Mais elle n'est pas la seule disparue : au fil des ans, ce prédateur de jeunes filles en a embarqué plus d'une à l'arrière de sa camionnette et aucune n'en est ressortie pour témoigner. Sauf Isabelle, 16 ans, qui a été violée mais qui a réussi à survivre. Cette victime est prête à tout pour ne pas se laisser dominer et elle semble bien connaître la psyché de son agresseur …
Je ne connaissais cette auteure française que de nom et j'étais donc curieuse de découvrir un de ses romans, dans mon cas le dernier paru il y a 2 ou 3 mois. Ce n'est pas un roman policier classique dans le sens où on connaît le coupable mais je l'ai trouvé très intéressant, bien mené et original. L'histoire se déroule de façon non linéaire car il y a des chapitres qui racontent les différents enlèvements sans ordre chronologique, d'autres qui nous montre Isabelle et sa famille, d'autres qui nous font découvrir la vie du coupable depuis son adolescence et encore d'autres qui décrivent le procès de l'agresseur. On navigue donc à plusieurs niveaux mais on ne se perd pas et ces alternances créent un suspense et une envie d'en savoir plus. Forcément, on se demande comment Isabelle a réussi à survivre et c'est un des points clés du livre, de même que la psychologie du tueur. le tout est bien développé, creusé, étudié, même si j'ai eu quelques toutes petites réticences sur certaines explications de la fin. L'écriture est fluide, facile à lire et les chapitres sont assez courts, ce qui fait que j'ai dévoré ce polar psychologique en même pas une journée. C'est plutôt bon signe pour ce genre de roman ! Je vais donc essayer de trouver d'autres titres de cette auteure, histoire de voir si j'accroche toujours autant.

Isabelle croise la route d'un assassin qui jusqu'ici a agit sans se faire prendre.

Jean est issu d'une famille qui ne connaît que les échecs, il se retrouve après sa sortie de prison dans un appartement de fortune avec ses parents.

Il est mécanicien, il tarde à trouver un CDI bien qu'il soit consciencieux dans son travail. Puis l'émancipation arrive, avec son appartement et bientôt une voiture. Mais il agresse Isabelle et se fait prendre. Son procès arrive. Il est proscrit dans le box des accusés. Son père annonce qu'il n'a plus de fils.

Quant à Isabelle qui a choisi son avocate, il transmet des messages lors des audiences.

Isabelle laisse entendre à son agresseur qu'elle détient un secret.

Mais de quel secret s'agit-il ? Quel sera la suite du procès et le verdict ?

Un livre bouleversant ou l'on se met à la place de la victime. L'auteur n'oublie pas de nous décrire les agressions qui nous glace le sang…

Un thriller qui se lit assez rapidement.

Je ne vais pas refaire l'histoire ce Jean Chardin nous impose plusieurs réactions, quelquefois, on a envie de le plaindre, et puis, on le trouve odieux La question peut rester posée : est_il aussi immature qu'il veut bien le laisser entendre. C'est bien écrit, il y a du suspense, mais quelques descriptions de scènes donnent "mal au coeur".