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Norm Breyfogle (Illustrateur)Dan Jurgens (Illustrateur)Tim Sale (Illustrateur)Vince Giarrano (Illustrateur)
EAN : 9781401263195
320 pages
DC Comics (14/06/2016)
3/5   1 notes
Résumé :
Batman isn’t the only masked crusader in town—and Arkham Asylum has many, many cells beyond those detaining the Penguin, the Joker, and Poison Ivy.

But this is not the dark, dismal Arkham Asylum of old—this modern Arkham is run by the son of the original founder, Jeremiah Arkham. He is determined to improve on his father’s methods, and in doing so walks perilously close to the abyss of madness himself. Can Jeremiah cure the Dark Knight when Batman is... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome réédite les premiers numéros de la série Shadow of the Bat, consacrée à Batman. Il comprend les épisodes 1 à 12, initialement parus en 1992/1993, tous écrits par Alan Grant. Les épisodes 1 à 4 avaient déjà fait l'objet d'une réédition : Batman: The last Arkham (épisodes 1 à 4).

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- The last Arkham (dessins et encrage de Norm Breyfogle, mise en couleurs d'Adrienne Roy) - Les prisonniers enfermés à l'asile d'Arkham sont transférés dans un autre établissement, le temps que les travaux de modernisation soient effectués. Jeremiah Arkham (le neveu d'Amadeus Arkham, le fondateur de l'asile) supervise le chantier exécuté par l'entreprise de M. Hiram. Il s'assure que toutes les vieilleries (vestige du passé) sont détruites, à commencer par les journaux d'Amadeus Arkham. Une fois les travaux achevés, les prisonniers réintègrent l'asile d'Arkham (sans évasion, fait rarissime), et Jeremiah Arkham peut mettre en oeuvre ses méthodes de thérapie, de nature coercitive et même brutale. Il est convaincu que les pensées sont assujetties au comportement. En imposant un comportement "normal" (y compris par la force si nécessaire), les pensées suivront et les patients seront sur le chemin de la guérison. Parmi les patients bénéficiant de son suivi personnalisé, se trouvent Cornelius Stirk, Everard Mallitt, Jonathan Crane (Scarecrow), Aaron Helzinger (Agmydala), et Victor Zsasz. L'établissement accueille également un autre malade cagoulé (et enchaîné pour son bien) qui bénéficie également d'un suivi personnalisé et d'une bonne dose de brutalité pour le remettre sur le droit chemin : Batman.

En février 1988, dans le numéro 583 de la série "Detective comics", Alan Grant (scénariste) et Norm Breyfogle (dessinateur) s'installent durablement pour des histoires de Batman plus noires que celles de leurs prédécesseurs, réédités dans Legends of The Dark Knight: Norm Breyfogle Vol. 1. 4 ans plus tard, leur inspiration ne s'est pas tarie, et les responsables éditoriaux de DC Comics décident de s'appuyer sur cette équipe créatrice régulière pour lancer une nouvelle série consacrée à Batman : Shadow of the bat.

Dès que le lecteur aperçoit Arkham dans le titre, il pense à Arkham Asylum de Grant Morrison et Dave McKean, paru en 1989, un récit plongeant dans la folie meurtrière des pensionnaires de l'asile, jouant sur l'angoisse psychologique et la déviance dégénérée des comportements sadiques, avec une imagerie redoutable et adulte. Alan Grant n'est pas Grant Morrison et Norm Breyfogle ne joue pas dans la même cour que McKean, et de loin. le lecteur plonge dans un comics des années 1990, pas encore déformé par le clonage des styles de Jim Lee et Rob Liefeld, avec encore un pied dans les années 1980. En particulier les couleurs comprennent encore des teintes de la décennie précédente, entre les jaunes vifs, les rouges pétants et les bleus clairs que plus personne ne penserait à utiliser de nos jours, un vestige d'une époque où la technologie ne permettait que de disposer des 4 couleurs primaires.

Le scénario comporte lui aussi des vestiges d'une narration à destination d'un public plus jeune que ce soit Batman enfermé et conservant sa cagoule (le docteur Arkham étant persuadé qu'il l'enlèvera de lui-même une fois qu'il sera guéri), ou une évasion rocambolesque pendant laquelle Batman échappe aux systèmes de détection grâce à sa cape doublée d'aluminium. Il en va de même pour les dessins qui restent parfois dans un registre enfantin, que ce soit les expressions de surprise systématiquement exagérée, ou les passages secrets à l'apparence simpliste et naïve. Grant et Breyfogle ont donc encore tendance à aménager leur narration pour un public jeune. Lorsque le lecteur découvre Batman enfermé à Arkham, il comprend immédiatement qu'il s'agit d'une mise en scène et le dessin le montrant avec sa cagoule préservant son incognito met surtout en évidence un dispositif artificiel évitant aux créateurs de trouver une solution plus plausible mais plus difficile à imaginer.

Pourtant, même pour un lecteur contemporain, ce récit dégage aussi une sensation de vénéneuse et malsaine destinée à un public plus âgé. Cela commence avec la découverte de la maltraitance des prisonniers, des brutalités où le lecteur peut voir la souffrance des individus, infligées en toute connaissance de cause par les gardiens. Les dessins de Breyfogle avec des mouvements souvent accentués par des lignes de fuite exagérées (un peu à la manière de Carmine Infantino) augmentent la sensation d'angoisse de la victime et la force de l'impact des coups. le personnage de Victor Zsasz apparaît pour la première fois avec cette histoire. Alan Grant a le chic pour prendre un concept simple (un tueur en série dépourvu d'empathie et s'infligeant une cicatrice à chaque meurtre) et pour en faire un personnage abject répugnant, et inquiétant, du fait de son comportement contre nature. À nouveau l'exagération des dessins de Breyfogle et la mise en scène de l'ascendant psychologique de Zsasz sur Jeremiah Arkham étoffe le personnage au-delà du simple cliché. Les meurtres qu'il commet mettent mal à l'aise dans leur crédibilité et les souffrances qu'ils génèrent. Grant prend soin de montrer les conséquences de ces morts sur leur entourage. le récit n'est déjà plus dans le simple coup de couteau dramatisé, avec le coupable arrêté à grand renfort de coups poings, sans blessures apparentes. Si Grant et Breyfogle ne se vautrent pas dans le sensationnalisme, ils réussissent à mettre en scène des crimes effrayants dans leur banalité et leurs conséquences.

En regardant de plus près, le lecteur se rend également compte que les créateurs sont plus finaux qu'ils n'en ont l'air. Alan Grant évite l'écueil de raconter une histoire 100% superhéros. Il y a bien une apparition de Robin, et une participation active de Nightwing, mais l'aspect superhéros se limite surtout aux costumes un peu voyants. Pour le reste, leurs actions relèvent de personnages d'aventure traditionnels, pas de superpouvoirs. Les individus normaux tiennent une place aussi grande que Batman et même plus. Il faut attendre le milieu du premier épisode pour voir apparaître le premier héros costumé. Breyfogle s'avère très doué pour dessiner des individus normaux expressifs et plausibles. Il sait tout aussi bien insérer quelques images iconiques de Batman ou de Nightwing pour donner sa dose de superhéros au lecteur (en particulier Batman en train de poser, ou un gros plan sur ses yeux sans pupilles dans un masque tout noir). Lors des scènes d'action, il insuffle du mouvement grâce à ces lignes de fuites, des angles de vue penchés et une forme de représentation qui fait parfois penser à Gene Colan, ainsi qu'un découpage de cases en trapèzes s'écroulant les unes sur les autres dans un mouvement impressionnant. Enfin Breyfogle et Grant glissent un ou deux moments de comique sarcastique tel Zsasz laissant tomber sa couverture pour apparaître nu comme un ver de manière frontale... avec un phylactère masquant ses bijoux de famille.

The last Arkham est un bon témoin de son époque, dans une phase de transition pour les comics qui s'éloignent de leur public initial d'enfants, pour cibler un public d'adolescents plus âgés et de jeunes adultes. Alan Grant et Norm Breyfogle ont conservé quelques-uns des tics spécifiques aux comics d'antan, mais ils ont déjà introduit une dimension beaucoup plus adulte et plus glauque. le tueur en série Zsasz n'a rien de drôle, et son intensité dépourvue d'empathie fait froid dans le dos. Quelques années plus tard, ils développeront un personnage secondaire de la série Batman : Anarky. 3 étoiles.

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- Épisode 5 The Black Spider (dessins et encrage de Norm Breyfogle) - Batman arrive dans un appartement où il trouve une femme et un enfant morts d'une overdose d'héroïne. Il s'élance à l'extérieur et finit par rejoindre un individu costume appelé Black Spider qui fait passer un sale quart d'heure à des narco-trafiquants.

Alan Grant raconte une histoire assez cruelle dans laquelle Batman n'est pas tout à fait assez rapide, ou simplement il ne peut pas sauver tout le monde. L'autre personnage prenant la loi entre ses mains, en portant un masque n'est pas non plus à la hauteur. Il s'agit donc d'un drame dans lequel les innocents trinquent. Les dessins de Norm Breyfogle restent au croisement d'une forme un peu simplifiée, et d'un expressionnisme qui fonctionne bien. 4 étoiles.

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- Épisode 6 (dessins de Dan Jurgens, encrage de Dick Giordano) - Batman est sur les traces d'un américain bon teint bien blanc, qui ne supporte pas la place que prennent les autres américains non caucasiens.

Norm Breyfogle quitte la série et laisse la place à Dan Jurgens. L'encrage de Dick Giordano est impeccable : acéré et précis. Les dessins de Jurgens se veulent adultes dans ce qu'ils décrivent, mais ils conservent une part de dramatisation factice, et de simplification dans les descriptions qui peine à convaincre du drame en train de se jouer. Alan Grant fait mieux passer les sentiments et les motivations, sur la base d'une histoire assez classique (un supersoldat avec des convictions un peu suprématistes) en y injectant des spécificités qui la rendent intéressantes. 4 étoiles.

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- Épisodes 7 à 9 (dessins et encrage de Tim Sale) - Un groupe de 4 supercriminels (Killer Moth, Chancer, Catman, Calendar Man) ont enlevé le maire de Gotham, Bruce Wayne et le préfet James Gordon. Ils exigent une rançon pour les libérer. Il y a également un individu costumé appelé Nimrod qui est à la recherche de Chancer. C'est Sarah Essen-Gordon qui est chargée de remettre la rançon.

Alan Grant mêle à la fois l'enlèvement des 3 personnes importantes qui se retrouvent piégées dans une cage qui prend l'eau, l'intrigue secondaire relative à Nimrod qui essaye de prouver son innocence dans un crime qu'il n'a pas commis, et la gestion de la rançon, ainsi que l'intervention de Robin. Il s'agit d'une intrigue bien fournie, mais racontée de manière un peu plate. le lecteur se réjouit à l'idée d'avoir déniché 3 épisodes illustrés par Tim Sale, artiste connu pour ses collaborations avec Jeph Loeb sur Batman, et sur les récits de couleurs pour Marvel. S'il a déjà lu ces récits, il peut déceler quelques caractéristiques que Sale fera aboutir sur ces collaborations ultérieures, mais il est encore en train de tâtonner. 3 étoiles.

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- Épisode 10 (dessins de Mike Collins et encrage de Steve Mitchell) - Batman est en phase d'infiltration dans un vieux château, suite à la réception d'une invitation pour son défunt père. Dans le même temps, Angus MacAbre reçoit 3 hôtes à sa table, dans le même château.

À nouveau, Alan Grant a conçu une intrigue simple et efficace, un père cherchant à se venger. Mais à nouveau la narration est un peu trop à destination des enfants avec cet improbable manoir écossais, et ce dîner empoisonné. Les dessins de Mike Collins sont en phase avec le scénario : à destination d'un public un peu jeune, avec des finitions pas très poussées, en particulier au niveau des visages assez laids. 2 étoiles.

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- Épisodes 11 & 12 (dessins et encrage de Vince Giarrano) - Alors qu'il a été diagnostiqué avec une tumeur au cerveau, Mortimer Kadaver réussit à s'enfuir de l'hôpital du pénitencier de Blackgate, avec l'aide de Jan Bodie, un autre prisonnier, condamné pour des actes criminels commis dans le cadre de son activisme pour les droits des animaux. Pendant ce temps-là, Batman arrive sur les lieux d'un cambriolage qui a été perpétré par un supercriminel se faisant appeler la puce humaine (Human Flea, de son vrai nom Martin Klemp). Il réussit à le rattraper et une confrontation physique s'en suit.

Alan Grant revient à ce qu'il sait faire de mieux : une histoire directe, avec des criminels plus humains que supers, et une touche de grotesque assumée. Batman est dans son élément face à un individu séduit par l'idée de la mort, et un autre qui se déguise en puce. Vince Giarrano réalise des dessins qui évoquent ceux de Norm Breyfogle en moins expressionnistes, mais en plus gothiques. le tout se laisse lire avec plaisir, une histoire sans prétention, flirtant avec l'absurde et la dérision, mais dotée d'un bon rythme, avec de nombreux rebondissements. 4 étoiles.
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