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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand on pense froid, neige ou glace, on pense tout de suite haute altitude, les sommets himalayens arrivant en bonne position.
Mais il est d'autres endroits sur terre où les conditions climatiques n'ont rien à envier à celles qui règnent sur l'Everest : les pôles.
Pour s'en persuader, on peut lire différents ouvrages relatant leur conquête ou bien "Antarctique : ciel et enfer" dans lequel le grand alpiniste italien Reinhold Messner raconte sa traversée du continent blanc en passant par le pôle Sud.

Cédric Gras n'est pas allé jusqu'au pôle, mais a partagé pendant trois mois le quotidien de l'équipage d'un brise-glace chargé de ravitailler les bases russes en Antarctique.
Amoureux de la Russie, russophone, géographe de formation et de caractère aventureux, Cédric Gras était fait pour embarquer à bord de l'Akademik Fedorov.
Il en rapporte des souvenirs et des réflexions qu'il nous partage dans ce récit.
À travers de courts chapitres, il brosse un tableau de la vie de ceux qu'on appelle en Russie les Poliarniks.
Une sorte de mosaïque qui nous permet de comprendre différents aspects de ces existences si particulières, sans oublier une composante historique que j'ai trouvée très intéressante.

Du temps de l'URSS, les poliarniks faisaient rêver les enfants, au même titre que les cosmonautes. Dans les cours de récréation on jouait à être Gagarine aussi bien qu'à faire « comme Papanine sur la banquise ».
On comprend aisément que de telles références forgent le caractère.
Les héros, le climat, les traditions, les habitudes de vies, les récits partagés de génération en génération fondent un socle commun qui fait la spécificité du peuple russe.
Quitte à m'éloigner un peu du sujet, j'ajouterais qu'il en est de même pour tous les autres peuples de la terre : chacun d'eux a un imaginaire collectif et une histoire commune, n'en déplaise aux mondialistes forcenés qui pensent que les êtres sont interchangeables et transplantables à loisir.
Honte aux organisations véreuses qui font du trafic d'êtres humains, et sous couvert d'actions humanitaires, fournissent en réalité aux pays riches de la main-d'oeuvre bon marché ! le tout en se donnant hypocritement bonne conscience et en essayant de faire culpabiliser ceux qui osent s'élever contre cette traite abjecte.
Voilà, c'est dit.
Maintenant, revenons à nos moutons, ou plutôt à nos étendues glacées !

Cédric Gras nous fait sentir l'âme russe, nous la fait toucher du doigt.
L'imaginaire collectif russe est riche. Riche de conquêtes et de héros à qui on voue un véritable culte, comme Youri Gagarine.
Cette histoire commune explique en grande partie la "résignation apaisée" de ces poliarniks qui acceptent des conditions de vie inhumaines : peut-on se plaindre lorsque l'on a pour référence les vies héroïques des fameux cosmonautes ? Non.
On ne s'en accorde pas le droit, et à partir de là, tout est acceptable. Entre autres les conditions climatiques sévères, l'isolement et la quasi impossibilité d'avoir une vie de famille : "Ils sont si assidûment absents que, de leur propre aveu, ils finissent par se sentir l'âme d'un invité dans leurs propres foyers."

L'amour que l'auteur éprouve pour la Russie transparaît à chaque page, même si c'est souvent pour se moquer gentiment de telle façon de faire, de telle habitude, de tel événement, etc. Qui aime bien châtie bien !
Le lecteur est tour à tour surpris ou amusé, et toujours intéressé par un propos original et instructif.

Géographie, histoire et géopolitique entremêlées dans un récit à hauteur d'hommes : j'ai beaucoup aimé ce voyage.
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Cédric Gras s'est embarqué pendant trois mois sur un brise glace de ravitaillement russe à destination de l'Antarctique. Il a partagé le quotidien des poliarniks, ces femmes et ces hommes travaillant pendant de longues périodes sur des station polaires dédiées à la recherche.
Ces observatoires ont été installés dans les années 50 en même temps que Youri Gagarine faisait son premier vol dans l'espace. Ces poliarniks faisaient partie de ces héros qui bâtissaient une URSS vers des cieux radieux.
Sauf que maintenant, ces stations spatiales ont perdu de leur superbe. Les roubles affluent bien moins depuis la chute de l'empire soviétique. Certains lieux sont sous des mètres de neige. Et les températures intérieures flirtent facilement avec les zéro degrés. Peu importe, ceux qui y travaillent aujourd'hui gardent cette envie de faire avancer la science, même si à Moscou, on les a un peu oubliés.
Cédric Gras a vécu l'histoire de ces gens, bien éloignés de leur famille. Ils ont recréé une mini-société « à la russe » où les tourments ressemblent de près à ces femmes et hommes de Moscou ou de Vladivostok. On y trouve son lot de catastrophes, de bateaux à la dérive, de crashs d'avion, d'incendies de stations, d'hommes morts par accident ou par le froid.
C'est un récit simple, un peu différent des autres écrits de Cédric Gras. Celui-ci nous fait découvrir une facette des ambitions russes qui ne sont jamais rassasiées...au péril de ceux qui y travaillent.
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Je suis désolé pour ce petit jour de retard. Tout d'abord un grand merci à Babelio et aux Editions PAULSEN, mais aussi à Cédric GRAS pour m'avoir fait découvrir au-delà d'un livre, ce fabuleux continent Antarctique ou Antarctide comme disent les russes.Non " La mer des cosmonautes" n'est pas une invention, elle existe bien. Ce récit qui est bien plus qu'un récit de voyage nous permet de faire connaissance de l'intérieur la conquête de ce pôle sud, mais aussi de l'histoire de celle-ci par les soviétiques. Je dois avouer que c'est mon premier récit de voyage que je lis et que forcément écrire une critique sur ce sujet risquerait de ne pas être très objectif. J'ai apprécié particulièrement, la sobriété de la couverture, presque blanche, comme l'endroit où nous sommes emmenés. le mélange du présent, les anecdotes et petites histoires du passé. Comme j'ai eu froid à imaginer ces hommes confrontés à l'extrême glacial, mais impossible d'imaginer le véritable ressenti de ces températures bien en dessous de zéro et les conditions climatiques inhumaines. Ce livre rend hommage à tous ces hommes qui se sont sacrifiés, au nom de la science mais pas seulement, pour la découverte de notre terre et de cette partie là en particulier. Je conseille ce livre pour tous les curieux de l'aventure humaine et de notre terre.
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Cédric Gras est un géographe -voyageur et c'est bien un récit de voyage documenté, très bien écrit , accompagné de deux cartes qu'il livre au lecteur.Son livre relate son expérience de trois mois d'abord à bord d'un brise-glace en partance vers l'Antarctique, puis ses différents points de chute , à travers ce reportage nous découvrons les conditions de vie des «  Poliarniks » dans les stations polaires.L'auteur scrute de façon détaillée les « Poliarniks » et cette approche sociologique qui s'inscrit dans l'histoire de l'URSS puis de la Russie est intéressante.
Cédric Gras dresse également un historique de l'exploration polaire par les Soviétiques puis les Russes,Le livre est avant tout documentaire, il faut le lire comme un reportage intéressant sur les stations antarctiques.
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Une lecture intéressante et instructive, qui fait la part belle à la "grande époque" des expéditions antarctiques soviétiques, parfois au détriment de l'action présente et du témoignage direct de l'auteur. En effet, j'ai un peu regretté que les retours en arrières soient parfois difficilement lisibles. A plusieurs reprises dans ce récit de voyage, on a du mal à comprendre le lien entre ce que vit l'auteur qui accompagne l'une des expéditions russes en Antarctique, à bord de l'Akademik Fedorov, et les retours en arrières incessants, bien qu'instructifs, sur l'histoire des expéditions polaires russes.
Cependant, bien que la cohérence temporelle soit parfois un peu floue, il faut avouer que tout cela est diablement intéressant. En fait, la brièveté et la construction des différents chapitres fait qu'ils pourraient très bien être lus indépendamment les uns des autres et constituer une collection d'articles sur l'exploration polaire russe pendant le XXe siècle. Par conséquent, la lecture s'en trouve singulièrement facilitée, et l'intérêt de ce qui est narré demeure: il s'agit d'un portrait, en creux, de l'homme russe d'aujourd'hui par rapport à l'homo sovieticus qui a disparu, et d'un pays de tous les paradoxes, où l'indigence côtoie la superpuissance.
De plus, l'auteur, plutôt que de se mettre en avant, est un conteur plutôt agréable, servi par une plume évocatrice.
Un peu décousu, donc, mais un bon souvenir de lecture.
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