Ce tome regroupe les épisodes 1 à 6 de la série Power Girl qui a débuté en 2009. La couverture met en évidence 2 éléments à fort pouvoir attractif : la poitrine de l'héroïne et le nom des scénaristes.
Justin Gray et
Jimmy Palmiotti ont écrit beaucoup de scénario pour les comics et ils ont vraiment une imagination débordante que soit avec leur version de Jonah Hex (par exemple dans La traversée du désert), ou avec Time Bomb, ou encore Filles du dragon.
Kara Zor-L est une kryptonienne d'un univers parallèle qui se retrouve coincée dans notre dimension. C'est un peu compliqué, mais ça n'a finalement pas d'incidence dans ce tome. Kara a décidé de s'installer pour de bon à New York. Elle crée donc une société de recherche en nouvelles technologies et biologie de pointe, elle recherche un appartement et elle renoue des relations avec Atlee (la troisième héroïne à porter le nom de Terra). Cette dernière avait eu droit à une minisérie écrite par Gray & Palmiotti et dessinée par Conner : Terra (en anglais).
Mais dans le monde des superhéros, les supercriminels ne sont jamais loin et bien vite Power Girl doit faire face à Ultra-Humanite (un cerveau d'homme dans un corps de gorille albinos) qui dispose d'un vaisseau spatial avec lequel il arrache l'île de Manhattan et la fait léviter dans les airs. Une fois réglé ce léger contretemps, Kara doit faire face avec Terra, à une jeune activiste écologiste qui a trouvé un objet de pouvoir lui permettant de se faire passer pour une fée luttant brutalement contre la pollution automobile. Puis Kara et Atlee doivent limiter les dégâts causés par 3 princesses extraterrestres en goguette sur terre.
Ce tome de Power Girl constitue une lecture rapide, agréable et rafraîchissant, visiblement destinée à un public plutôt jeune. Gray et Palmiotti ont recours aux recettes traditionnelles des superhéros, à commencer par la plus usées d'entre elles : l'invasion extraterrestre. Pour autant, je ne leur en veux pas car leur histoire est complètement décomplexée avec un premier degré très assumé et très franc et des pointes d'humour bon enfant, sans être mièvre ou niais. Kara est la première à être consciente de la taille de sa poitrine et de la fascination qu'elle exerce sur tout être humain de sexe masculin. Cet aspect de sa personne n'est pas évacué, mais il n'est ni surexploité, ni pilonné. Il est plutôt traité avec humour. Ses aventures sont très linéaire et le méchant du jour (ou de l'épisode) manque vraiment d'originalité, mais on voit bien que ce qui intéresse les scénaristes se sont avant tout les relations bon enfant entre les uns et les autres. Ce tome se lit donc très vite comme un amuse gueule savoureux, mais pas assez conséquent.
Amanda Conner n'est pas une dessinatrice très prolifique, mais elle gagne à être connue (pour ses dessins, parce que pour le reste elle est déjà en couple avec
Jimmy Palmiotti). Elle a adopté pour cette série, un style qui évoque celui d'
Adam Hughes à ses débuts. Elle privilégie fortement les courbes aux segments droits (et pas seulement pour les formes de l'héroïne). Elle maîtrise parfaitement l'art de dessiner les moues. de fait il est impossible de résister à l'expressivité de Kara quant à la réaction des hommes devant sa poitrine. Et Conner a également l'intelligence de ne pas abuser de cette capacité. Ses illustrations sont entièrement au service de l'histoire et le lecteur peut constater la belle complicité qui lie les scénaristes et la dessinatrice. Ils savent lui réserver des scènes de dialogue et d'action dans lesquelles tout son talent peut s'exprimer. Les dessins sont de véritables sucreries pour les yeux, à l'unisson du ton léger des histoires. En bonus se trouvent les 2 couvertures réalisées par
Adam Hughes pour les numéros 1 et 2.
Gray, Palmiotti et Conner ont organisé un très beau retour aux affaires pour Kara, avec des histoires qui se situent dans le rayon divertissement léger et sans prétention. Suite & fin de cette saison dans
Powergirl, tome 2 des mêmes auteurs.