AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Crossroads


Je découvre Camilla Grebe et je suis déjà en manque.

Un bête rendez-vous galant qui dérape, supputons franco, et c'est un corps sans tête que l'on retrouve baignant dans une mare de sang. Enfin décapité, pas vraiment, puisque cette dernière se trouve artistiquement déposée, yeux grands ouverts, face à la porte d'entrée. Ça la fout mal pour les visiteurs, je trouve, mais passons.

Camilla Grebe fascine de par son habileté à créer des personnages d'une épaisseur peu commune.

Emma et Jesper s'aiment.
Emma bosse pour Jesper qui dirige un empire de mode.
Jesper semble sincère sans vouloir, étonnamment, ébruiter la chose.
Emma, ben ça la froisse tout en l'interloquant, forcément...

Peter et Hanne se sont aimés.
Flic émérite et profileuse reconnue, ils ont loupé le coche alors que tous leurs chakras semblaient alignés.
Aujourd'hui, l'homme est divorcé, père d'un gamin dont il se fout éperdument.
La femme étouffe dans un couple qu'elle envisage en solo.
Ces deux-là allaient devoir taffer de concert tout en passant sous un silence gêné une ancienne partition commune qui ne demande visiblement qu'à être réécrite.

Un personnage par chapitre qui porte son nom, y a pas de hasard.
Gros point fort, une trame qui vous emporte dès le début. Temps de préchauffage, connais pas.
Outre un environnement géographique pesant, ployant sous les griffes acérées d'un hiver éprouvant, c'est un rideau de théâtre qui n'a de cesse de se lever sur chaque personnage en y apportant son lot d'intrigues et donc de questionnements bien légitimes quant au devenir et au degré d'implication dudit protagoniste.

Aucune erreur de casting et donc aucune baisse d'attention (ni de tension) à déplorer.
Ajoutez-y une trame psychologique solide portée par une écriture aussi précise que posée qui préfère suggérer plutôt que balancer tout de go pour le plus grand bonheur des amateurs de cassage de ciboulot, ce Cri Sous la Glace se veut finalement retentissant.
Il préfigure d'authentiques grands moments de lecture.
Grebe, j'en veux !

PS : éviter tout oeil inquisiteur sur une quatrième de couv' par trop causante, une fois encore !!!
Commenter  J’apprécie          717



Ont apprécié cette critique (63)voir plus




{* *}