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Critique de oiseaulire


A travers les tribulations sentimentales d'une adolescente anglaise accueillie en 1850 dans une riche plantation du Sud des Etats-Unis, se révèle tout un pan de l'horrible histoire qui a présidé à l'unification de cet immense territoire américain. Les souvenirs cuisants des affrontements avec les tributs indiennes massacrées et de la guerre du Mexique ne cessent de hanter les esprits ; les propriétaires terriens les plus progressistes sont tiraillés par la mauvaise conscience de leurs pratiques esclavagistes sur laquelle repose toute l'économie du Sud et sa prospérité. Y renoncer, c'est s'écrouler et être absorbé par le Nord puissant et industrialisé, y renoncer c'est mourir ; le spectre de la guerre qui ne manquera pas d'advenir dix ans plus tard taraude la vie quotidienne ainsi que la peur lancinante d'une révolte d'esclaves semblable à celle qui a ensanglanté les Antilles peu avant. Tout confère à cet univers assis sur une poudrière, à la fois raffiné, cruel, impitoyable et déliquescent une aura de fin du monde.
L'écriture de Julien Green est d'une magnifique facture classique : on a du mal à croire que ce roman ait été publié en 1986, tant son style s'apparente à celui de la littérature anglaise ou américaine du 19 ème siècle, telle que nous la connaissons et l'aimons à travers les soeurs Brontë, Thomas Hardy, Samuel Butler, William Thackeray, Henry James, George Eliot et bien d'autres.
Des longueurs, évidemment, comme en connaissaient les après-midi d'été dans la chaleur écrasante des plantations de la Georgie du Sud. Cela n'en finit pas, c'est à la fois un défaut et un charme.
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