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Moïra est un court roman de Julien Green fragmenté en brefs chapitres dont la lecture est aisée, je n'irai pas jusqu'à prétendre " agréable " car cette lecture ne m'a jamais vraiment captivée. Aisée donc pour moi uniquement parce qu'elle est courte.

Le protagoniste principal est Joseph Day, un jeune étudiant ayant quitté la boue et la poussière de ses collines natales pour venir étudier le grec ancien (afin, précise-t-il, de pouvoir enfin lire les évangiles dans leur forme originale) à l'université dans une grande ville du sud des États-Unis en 1920.

Croyant et puritain jusqu'à la racine du crin, la découverte de " La Grande Ville " et de ses " dépravations " (aussi insignifiantes soient-elles) vont renforcer chez lui le côté extrême et jusqu'au-boutiste de sa ferveur religieuse. (Qu'on qualifierait aujourd'hui d'intégrisme religieux.)

Il va vite se retrouver en marge de la vie étudiante par cette attitude à rebours de l'époque et des activités des étudiants de son âge. Qu'en sera-t-il quand le démon de la tentation charnelle, incarnée par Moïra, s'emparera de notre saint apôtre ?...

Je vous laisse le découvrir... ou ne pas le découvrir, car cette lecture ne me semble pas indispensable, loin sans faut, avec son discours ultra-chrétien qui me sort par tous les pores. Cependant, il semble que ce livre soit considéré par certains comme un des grands chefs-d'oeuvre du XXème siècle, donc, encore une fois, c'est à vous de voir. Mais tout ceci, bien sûr, n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Joseph Day séduit hommes et femmes. Il les séduit malgré lui, ce qui le soumet à une tentation insupportable, lui qui ne cherche qu'à se rapprocher de Dieu. Les pensées « impures » ne cessent de se multiplier. Il finit par succomber. En voulant effacer ses péchés, il va commettre bien pire.
Moïra est un livre fiévreux, qui dénonce les frustrations provoquées par un sentiment religieux excessif. À replacer dans le contexte historique des années 1950. Il est pourtant certainement d'actualités, la religion mal comprise pouvant être remplacée par d'autres causes.
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Joseph Day, le personnage central de Moïra, est un jeune protestant aux origines modestes, venu étudier à la ville, en fait dans une petite ville du sud des Etats-Unis, en Virginie. C'est un « esprit pur », puritain… et le libertinage des étudiants qu'il côtoie le désarme complètement.
Cependant, lui le rouquin à peau laiteuse attire, et pas seulement les femmes. S'en rend-t-il vraiment compte ?
Apparaît Moïra… Tentatrice…

Moïra, c'est le livre du combat de la foi contre les nécessités de la chair ; un combat que Julien Green mènera une grande partie de sa vie. Autobiographique, ce roman ? L'auteur s'en défend…Hum…

Un livre qui pose quelques questions essentielles dans la vie d'un protestant pur et dur comme : comment vivre sans aimer ? comment aimer sans se renier ? …
Un beau texte « classique » bien dans le style de l'auteur : riche, évocateur…avec en arrière plan, cette question de l'homosexualité qui harcèlera l'auteur sa vie durant.
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Joseph Day est issu d'un milieu modeste. Il a quitté son village pour suivre à l'Université des cours d'anglais mais aussi de grec pour plus largement interpréter les textes bibliques. C'est un protestant puritain et intégriste. Tout son vécu se déroule plutôt mal par rapport à ses interprétations religieuses.

Mrs Date héberge quatre étudiants. Mrs Ferguson deux. Chez Mrs Date où réside Joseph les étudiants sont bruyants et bagarreurs.

La fille adoptive de Mrs Date a été renvoyée de son école. Elle réintègre sa chambre chez sa mère et fréquente les étudiants. Elle porte des tenues aguichantes. Elle est tentatrice pour les garçons. Plusieurs succombent à ses charmes.

Joseph est un protestant dans la démesure. Vivre un acte en pensée est déjà pêcher pour lui à tel point qu'il évite de regarder les filles. Il trouve même anormal qu'un pasteur se marie.

David est un autre étudiant dont Joseph s'est fait l'ami. David souhaite devenir pasteur. Il conseille et aide Joseph, il est son guide spirituel.

Joseph est gauche, hésitant, a des idées préconçues. Il éprouve sans cesse, le besoin de se confier à quelqu'un.

Moira est bien décidée d'usée de ses charmes et prendre dans ses filets des étudiants.

Julien Green connait bien l'Amérique pour y avoir vécu, mais lui-même est catholique.

De nombreux étudiants succombent aux charmes de Moira. Qu'en sera-t-il pour Joseph ?

J'aime ce roman. J'y trouve certains aspects de la religion protestante dont tout n'est pas à prendre selon moi, mais ce n'est qu'un avis personnel. Nous voyons que la cohabitation entre croyants et non croyants n'est pas toujours aisée.
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Publié en 1950, "Moïra", à qui Green accorda à regrets le tréma afin de faire correspondre le prénom à sa prononciation irlandaise, est un sobre récit sur les dangers du sentiment religieux lorsque celui-ci est mal interprété. Autant dire que ce roman, bien qu'il ne parle pas évidemment pas de terrorisme, reste d'une redoutable actualité. C'est en effet un sentiment religieux mal compris, très mal ressenti et plus encore récupéré par des hommes de pouvoir qui rend notre monde si dangereux, cinquante-six ans après la parution du roman de Green.

Le héros de Green, Joseph Day, est un jeune protestant américain qui descend de ses collines natales pour entrer dans une université sudiste. Son but essentiel : apprendre le grec afin d'être plus près du Christ. (!!!) Mais évidemment, outre son cours de grec, il se voit contraint de prendre d'autres activités, dont un cours de littérature anglaise où Shakespeare et Chaucer (non-expurgés) tiennent le haut du pavé. Les réactions du jeune Joseph aux audaces de vocabulaire des deux Elizabéthains sont à la fois comiques et tragiques.

Cet homme qui n'affirme n'avoir d'autre préoccupation que son salut et celui des autres (il est fermement décidé à "sauver" des gens qui ne lui demandent rien) est en effet essentiellement hanté par le sexe et les femmes, chose ma foi ! des plus normales à son âge mais qu'il rejette comme il rejetterait Lucifer en personne venu pour le séduire.

Comme Joe possède lui-même un physique des plus avantageux, il se voit vite en but à une recherche homosexuelle, qu'il ne comprend pas tout d'abord, de la part de certains de ses condisciples. Dans les années 50 (songeons à la thématique homosexuelle de "La Fureur de Vivre" avec le personnage de Sal Mineo, amoureux transi de celui interprété par James Dean), les amours viriles ne sont guère appréciées aux USA. A fortiori dans ce Sud traditionnaliste en diable et qui paraît figé à jamais dans son passé de gloire et d'esclavage.

Mais seules les femmes, toujours les femmes, intéressent Joe. Tout au moins le croit-il et tout comme Paul Guéret dans "Léviathan", il finira par user du viol et du meurtre pour arriver à ses fins.

... Mais est-il bien hétérosexuel ? ...

Roman en demi-teintes, d'un style plus élagué, plus nu même que "Léviathan" et les oeuvres de la première période de Green, "Moïra" est un réquisitoire impitoyable et digne d'un Gide à l'encontre du sentiment religieux qui, lorsqu'il est mal compris et mal appliqué, n'engendre que refoulement, inhibitions et crimes. L'auteur y affirme entre les lignes que l'homosexualité est bien souvent une conséquence de cette horreur des femmes qui régit les sociétés patriarcales et qu'y maintiennent d'une main de fer prêtres et religieux.

S'il y a déviation, celle-ci est donc produite par l'homme et non par Dieu. Au contraire, à l'exemple de Joseph Day qui voudrait traiter tous les pécheurs "comme le Christ au Temple", la religion , revue et corrigée par les puritains de toutes confessions, devient une arme destructrice, trop préoccupée à flageller la chair pour ne pas crier au monde que, justement, c'est cette chair et non l'esprit qui la fascine.

L'un des passages les plus critiques du roman se situe dans les premiers chapitres, lorsque l'un des personnages dit à Joe (je cite de mémoire) que l'amour l'intéresse, comme tout le monde, et que, vu sa jeunesse, il aurait tort de culpabiliser. Or, Joe a cette réplique horrible : "Ce qui m'intéresse, c'est seulement la Religion."

Tout à fait comme si, pour les puritains de son espèce, l'amour n'avait rien à voir avec le sentiment religieux, encore moins avec le sentiment divin ... ;o)
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Dans un campus américain, un jeune Anglais découvre puritain découvre la tentation en la personne de Moïra, l'incarnation du mal à ses yeux. La violence de ce désir fera de lui un assassin et une victime.
Un beau récit teinté de fantastique.
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Même si ce livre est considéré comme un chef-d'oeuvre et un grand classique, je ne l'ai pas du tout aimé. Je me suis ennuyé pendant sa lecture. Ce n'est pas tant le style qui m'a déplu mais l'histoire en elle-même et surtout le personnage de Joseph Day, jeune fanatique, intolérant au plus haut point. Je m'attendais aussi à une histoire d'amour et je me suis retrouvé confronté à une histoire de haine. Ce roman ne restera pas un grand souvenir pour moi…
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Lire Julien Green, c'est se rappeler, ou découvrir, que le langage fait le monde. Et il faut une langue ouvragée comme la sienne pour que le monde surgisse tel une peinture somptueuse, car Green est un esthète et rien de ce qu'il voit ne le laisse indifférent, tout, jusque dans le moindre détail, passe par le crible de sa langue raffinée (aussi bien dans son journal que dans ses romans), où il dépose la vie et sa vie. Je dirais, moi, que Green écrit comme un poète (une subjectivité qui réinvente le monde), son écriture est l'antithèse même de ladite « écriture plate » (dixit elle-même) d'une Annie Ernaux. Dès lors, oui, on peut sans doute parler au sujet de Green (mais certainement plus aujourd'hui qu'à l'époque) d'une certaine affectation, d'un maniérisme aristocratique, de préciosité. Mais il faut lire son Journal pour comprendre que ce style est sans doute la meilleure façon pour lui de traduire une sensibilité exacerbée… En outre, quelque part dans ce journal ne dit-il pas que la vie ne lui a jamais paru vraiment réelle et, en effet, les innombrables descriptions qui constellent ses livres – de véritables pièces d'orfèvreries – ont chez lui quelque chose de la fascination onirique, parfois même confinent à l'hallucinatoire : elles ne plantent pas en fait un décor ni ne sont un apprêt pour "faire joli" ou "faire littéraire", un artifice, elles disent un rapport au monde et sont consubstantielle à l'action. Si on le comprend et si on l'accepte, on passera à Green une sophistication qui, à la longue, peut lasser, voire écoeurer (comme un sorbet).

Le manuscrit du roman porte en exergue deux citations : "Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices" (Descartes) et "Les passions sont toujours vivantes chez ceux qui y veulent renoncer" (Pascal)... Cette tension entre la pesanteur et la grâce est illustrée par Joseph Day, le héros tragique du roman, jeune homme traversé, comme tous les personnages de Green, par le jeu du bien et du mal, des ténèbres et de la lumière. Ce Joseph Day est incontestablement un être improbable, sinon impensable de nos jours... Qui a connu ou connaît un jeune homme de 18 ans arrivant de sa campagne à l'université et à ce point puritain qu'il redoute plus que tout la chair et craint les flammes de l'Enfer? Ce combat avec le démon, avec ce démon-là, est désormais absolument révolu parmi la jeunesse et quel jeune autour de nous se demande chaque jour s'il est "sauvé"? Ces scrupules de bigot font maintenant sourire, ils appartiennent à une autre époque, à une autre culture, mais ils disent le rapport difficile et conflictuel de Green (qui était catholique mais pas bigot) avec les sollicitations de la chair dont il était l'objet et dont la virulence et l'insistance - on peut le lire dans son Journal intégral paru chez Bouquins - le taraudaient (jusqu'au dégoût de lui-même: dans les années 1930, assailli par une sexualité frénétique et débridée, il en était parfois réduit à aller chercher des partenaires masculins dans les bois ou les pissotières parisiens...). Mais qu'un jeune homme puisse être divisé en lui-même jusqu'au déchirement à force de radicalité, voilà qui est toujours d'actualité, à fortiori dans une société comme la nôtre où la radicalisation idéologique fonctionne à plein rendement toutes causes confondues (bonnes, moins bonnes et mauvaises). Trop souvent on ne pense plus: on sait et on assène.

Il s'agit donc d'un roman psychologique qui investigue la possibilité de la liberté au risque des passions et qui, en tant que tel, conserve toute sa pertinence et son intérêt, d'autant qu'il met en scène les tourments moraux d'un personnage aux capacités de pensée et d'expression limités: privé des outils salutaires de la Raison, la morale religieuse déshumanise, exclut de la communauté des semblables et Joseph Day choisit la violence la plus radicale: le meurtre.

(Il y a là, évidemment, l'écho involontaire et partiel d'une autre actualité, qui n'a jamais été le propos du livre et qui caractérise notre époque : le terrorisme religieux.)
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Écriture fluide et belle.
La recherche adolescente de pureté d'un protestant des années 50, qui a malheureusement à voir avec la même recherche, actuelle, chez certains islamistes radicaux...
Je jugeais ce livre vieilli, je me rends compte en le terminant de sa triste actualité.
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Cette lecture fut une lutte entre "j'aime" et "je déteste". le personnage est horripilant, extrémiste, intolérant, privé de toute lucidité. Ladite Moïra n'apparaît qu'à la moitié du livre et demeure un cliché à peine retravaillé qui ne sert que de prétexte au héros pour flancher. J'ignore encore pourquoi j'ai poursuivi la lecture, peut-être parce que j'ai tenté d'y voir une morale plus édulcorée que celle avec laquelle on parcourt le livre jusqu'aux deux tiers.
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