Les thèmes habituels de Pat Mills : sorcellerie, robots de combat, futurs funestes et oppressifs. Cette fois-ci, ce sont les ligues de vertu qui mettent l'embargo sur le porno et le font interdire. le décor est planté en pleine prohibition donc, sur fond de religiosité télévisuelle et de réincarnation. Rectangle blanc radical, ce qui n'empêche pas, bizarrement, les nones de se montrer en soutien gorge et bas résilles pendant les pubs et des miss américa, rayées, étoilées et dénudées, de vanter leurs produits sur des affiches géantes en pleine rue. On interdit le sexe parce que c'est sale ; c'est un pêché ! Mais on n'hésite pas, pourtant, à exciter le badaud. Évidemment, pour pimenter un peu l'histoire, on a droit à une grosse vengeance qui saute quelques siècles. de très très méchants messieurs doivent payer pour un crime qu'ils ont commis dans une autre vie.
L'histoire se déroule sur un rythme plus proche de la bande dessinée franco-belge que du comics anglo-américain. Un découpage assez lent pour des vignettes très fouillées au style emprunté au design des années trente/quarante. En revanche, la lumière est bien faible. Une purée de pois noie la ville de New Eden dans une lourde grisaille presque impénétrable et rend la lisibilité de l'ensemble assez difficile. Dommage.
Les cibles de la vengeance qui sert de prétexte aux massacres, sont tous des représentants de l'ordre et du pouvoir (un autre thème propre aux scénarii de Pat Mills que l'on retrouve dans les chroniques du Khaos du cycle des ABC Warriors). Autant dans l'ailleurs du passé que dans l'ailleurs du présent de l'histoire. Comme si, au travers des réincarnations successives, ces tristes sires étaient destinés à commander et à diriger quel que soit le lieu et le temps. Là, ou à ce moment (comme on voudra) l'histoire se floute un peu car il semble qu'on ait affaire aussi à une possession démoniaque. Pendant l'équarrissage de l'un d'entre eux - qui ressemble assez curieusement à un porc - on voit sortir de son enveloppe charnelle lacérée, une sorte de gremlins (clin d'oeil cinéphile, encore un effet de style récurrent chez Mister Mills). On est en droit de supposer que d'album en album, les exécutions vont se poursuivre avec originalité (l'auteur ne manque pas d'invention dans le sadisme) avec la bonne excuse que ce n'est qu'une chasse aux démons qui ne nous veulent que du mal. le fil conducteur, la réincarnation d'une sorcière du XVIIeme siècle en "Rick Deckard" féminin. On sent bien l'influence de l'esthétique des images du Blade Runner de Ridley Scott (design Bauhaus, années trente/quarante). Cette inspectrice, rousse fambloyante, Duffy - je n'ai pas pu m'empêcher de lire Buffy à chaque fois - poursuit donc une entité quasi divine qui "nettoie" la ville devant elle.
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comme tous les Ledroit, un dessin magnifique
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Dans les tons ocres et bleu nuit, l’atmosphère humide et suintante rappelle avec bonheur celle de Blade Runner de Ridley Scott.
Lire la critique sur le site : Sceneario
- Saviez-vous qu'il existe plus d'un million d'espèces d'insectes... pour à peine 20 000 espèces d'oiseaux, de mammifères et de reptiles ?
- Non, monsieur.
- Et qu'il y a presque autant de types de cafards que d'espèces de mammifères.. qu'est-ce que cela évoque pour vous, Duffy ?
- Je ne sais pas Monsieur.
- Dieu a une affection démesurée pour les insectes.
Je crois fermement, et cette croyance est fondée sur des recherches, des observations, et, en partie, sur mon expérience personnelle, que d'une manière, ailleurs et à une autre époque, nous revenons sous une autre forme humaine pour poursuivre notre tâche dans une autre vie, peut-être plusieurs autres vies, jusqu'à ce que quelque étrange destin ait trouvé son aboutissement.
Hitler était pareil, son architecte Speer avait construit la chancellerie du Reich de façon à ce que les visiteurs traversent un labyrinthe de couloirs, de contrôles et de pièces immenses pour les amener à un état de peur et d'obéissance maximum.
La mort n'a pas le pouvoir de détruire l'âme immortelle, qui, lorsque son corps du moment retourne à la Terre, cherche un nouveau domicile, et, avec une force inchangée offre à une autre enveloppe vie et lumière.
Tu sais peut-être ce que dit le Talmud ? "Si l’œil pouvait voir les démons qui peuplent l'univers, toute existence serait impossible."
*Rediffusion du live du 27 janvier 2024 sur la chaîne Twitch de Glénat et de Ultia*
Du mercredi 24 au samedi 27 janvier 2024, Ultia vous fait vivre le Festival International de la BD d'Angoulême en direct sur Twitch. Présentation du stand, interview d'auteurs.ices et de dessinateurs.rices, visites d'expositions, tutos dessins...
Au programme de cette vidéo :
Rencontre avec Olivier pour une visite de l'exposition Requiem
Découvre la série Requiem : https://www.glenat.com/bd/series/requiem
Avec Requiem, récit épique et gothique scénarisé par Pat Mills, Olivier Ledroit avait fait découvrir le versant sombre de son talent. Plébiscitée par les amateurs de dark fantasy, cette série culte sort chez Glénat dans une toute nouvelle édition dont chaque volume est enrichi d'un cahier de 8 pages.
L'occasion de (re)découvrir une oeuvre majeure et l'époustouflant graphisme en couleur directe de l'un des meilleurs artistes de sa génération.
LA CHAÎNE TWITCH DE GLÉNAT : https://www.twitch.tv/glenatlive
LA CHAÎNE TWITCH D'ULTIA : https://www.twitch.tv/ultia
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