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EAN : 9782221000328
407 pages
Robert Laffont (01/09/1978)
3.72/5   59 notes
Résumé :
Une fuite est découverte dans un sous-département des services secrets britanniques. Une opération de contrôle est montée. Dans l'ambiance de suspicion et de tension qui en résulte, les principaux personnages sortent peu à peu de l'ombre.
Maurice Castle, fonctionnaire tranquille, effacé. Sa femme, Sarah, une Noire qu'il a rame-née d'Afrique du Sud. Davis, l'adjoint de Castle, qui se console d'un amour déçu en buvant du porto vieux et en jouant au P.M.U. - deu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
C'est drôle de voir comment certains écrivains peuvent paraître datés et puis finalement pas tant que cela ! Je me souviens des couvertures anciennes de romans de Graham Greene que plus personne ne semble lire. On se rappelle bien sûr du Troisième homme, mais après ?
Et puis Robert Laffont a eu la bonne idée de rééditer certains de ses romans dans la collection Pavillon Poche, on se dit pourquoi pas, et l'on découvre ou redécouvre un romancier passionnant. Bon, dans la page de présentation de l'auteur, ils s'enflamment un peu : " l'un des plus grands romanciers de son siècle, voire de toute l'histoire britannique". Je ne sais pas s'il côtoie Proust et Kafka, mais ce qui est sûr c'est que ce roman m'a passionné et impressionné. Des fuites au MI5, un personnage principal passionnant, Castle. On est ici pas loin de le Carré, si ce n'est une intrigue moins complexe sans doute, mais on retrouve un sens des personnages, une vision mélancolique des choses, et surtout des qualités littéraires impressionnantes. Rien à voir ici avec un facile best-seller, chaque page rappelle que Graham Greene est un passionnant écrivain, même dans cette traduction sans doute un peu vieillie (datant de 1978). J'ai mieux compris en lisant ce livre l'importance et l'influence qu'il a pu avoir sur le Carré, mais il y a là quelque chose de spécifique, qui tourne aussi autour de la morale, mais d'une manière différente. Moins de descriptions peut-être, et de très bons dialogues, et de fines notations qui montrent qu'au delà de l'espionnage, c'est bien nous, je veux dire les humains qui intéressons Greene.
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Voyage dans le monde des petits hommes gris. Les officines de surveillance, d'espionnage sont remplis d'hommes tristes qui effectuent un travail routinier, sans saveur. Comme des chercheurs d'or ils passent au crible des tonnes d'informations espérant trouver une pépite dévoilant les intentions de l'ennemi soviétique.

Dans le cas présent c'est dans une minuscule équipe des affaires africaines du MI5 que se noue l'intrigue, il semble qu'il y ait des fuites depuis ce bureau, Castle, Davies, Watson sont dans le collimateur, une enquête qui se voudrait discrète est lancée. le chasseur devient chassé mais ces hommes expérimentés devinent vite ce qui se passe et échangent informations et impressions.

L'intérêt du roman est l'installation de la paranoïa chez certains et de l'angoisse chez le coupable, le lecteur est pris par cette ambiance lourde et attend à chaque pas la faute qui va ouvrir les yeux de la hiérarchie et condamner l'agent double.

En arrière fond apparaissent aussi les relations troubles entre l'Ouest et l'Afrique du Sud de l'apartheid où l'on voit bien qu'en temps de guerre, même froide, on est peu regardant sur ses amis, au risque de provoquer des états d'âme dans ses troupes. C'est là qu'intervient le facteur humain, le soldat de l'ombre n'en est pas moins un homme doté de sentiments et de sens moral. On ne trahit pas que pour de mauvaises raisons.

Roman sur la solitude, que l'on soit agent secret ou autre, devant les décisions critiques l'homme est seul et le reste pour les assumer. Famille, amis, religion font partie de la pièce mais sont inutiles, c'est au tréfonds de soi que l'on va chercher la réponse même si l'on sait déjà qu'elle n'est pas bonne, c'est sans doute ça le facteur humain.
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Plongée dans le monde occulte et impitoyable des agents secrets... parfois aussi agents doubles.
Solitaire au coeur de l'Organisation, l'agent secret évolue en eau trouble, dans un univers opaque, lourd de méfiance et de soupçon : le collègue qui parait le plus inoffensif et vous inspire le plus de sympathie ne s'avèrera-t-il pas le traitre ou votre pire ennemi ?
"le facteur humain" est un vrai roman d'atmosphère mais, pour moi, une lecture un peu laborieuse due à l'âpreté du sujet.
Graham Greene ne fait-il pas partie de ces grands auteurs injustement oubliés ?
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Ce livre progresse comme un diesel.
La mise en place est lente, faite de portraits improbables, de relations troubles entre les protagonistes, dans l'ombre des bureaux du service secret fin des années '70.
Le MI5, le MI6, la spécial branch, la CIA et l'Afrique du sud unis dans un complot commun.
Mais une fuite déclenche l'enquête et un assassinat prophylactique.
À mi parcours du livre, on vit avec le coupable, sa famille, ses motivations, jusqu'à une fin assez enlevée et le détail d'une exfiltration chez « les autres ».
Ce n'est pas si différent du style de le Carré, une peinture par petites touches du quotidien laborieux du monde des fonctionnaires de l'espionnage.
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L'auteur de "La puissance et la gloire", livre d'une force inouïe, ne pouvait pas n'écrire que des chefs-d'oeuvre.
Ce "Facteur Humain" n'intéressera que les lecteurs amateurs du genre "espionnage", ces êtres curieux dotés d'un sens supplémentaire qui leur permet de comprendre les affaires compliquées et troubles des services secrets des grands pays du monde: un univers parallèle, étrange et cynique, dont on se demande à quoi il sert. Peut-être sert-il, justement, à écrire des livres et à tourner de films?
Ceux que ces agents secrets laissent froids ne trouveront pas grand intérêt à se lancer dans cette lecture, ils auront beaucoup mieux à faire ailleurs.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Bien entendu, nous savons - vous aussi, j'imagine - qu'il est arrivé sans encombre à Moscou.
- Dieu soit loué !
-Dieu, je ne sais pas ; mais vous pouvez certainement remercier le KGB.
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_ Extraordinaires, les ordinateurs. Un jour, voulu me marier, demandé à un de ces machins de me trouver une femme. M'a coûté cinq livres. Pas très sérieux, vous savez, leur histoire. Mais j'aime bien essayer les nouveaux gadgets. Rempli un questionnaire long comme le bras. Titres et qualités, intérêts dans la vie, profession, situation de fortune...
_ Et il y a eu des...postulantes ?
_ On m'a envoyé une fille, oui. Une fille ! Trente-cinq ans au moins. Dû lui offrir le thé. N'en avais pas pris depuis la mort de ma bonne mère. Lui ai proposé "N'aimeriez pas un whisky à la place, ma chère ?" Elle a répondu qu'elle ne buvait pas. Imaginez !
_ L'ordinateur s'était trompé ?
_ Elle avait une licence de sciences économiques de l'université de Londres. Et d'énormes lunettes. Pas de poitrine. Se disait bonne cuisinière. Lui ai répondu que je prenais tous mes repas à mon club.
_ Vous ne l'avez jamais revue ?
_ Tête à tête, non. Mais, une fois, elle m'a fait signe de la main, d'un bus, juste comme je descendais le perron de mon club. C'était d'un gênant ! Voilà ce que c'est, de permettre aux bus de remonter Saint James's Street ! Personne n'y est plus en sécurité.
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_ John! appela lady Hargreaves de l'autre bout de la table. Réveillez-vous!
Il ouvrit des yeux bleus, d'une sérénité que rien ne pouvait troubler, et dit :
_ Je ne dormais que d'un oeil.
On prétendait que, jeune homme, quelque part en pays achanti, il avait, par inadvertance, mangé de la chair humaine sans que sa digestion en fût autrement altérée. Selon l'histoire, il avait expliqué au gouverneur : "Il m'était vraiment impossible de protester, monsieur. Ces gens me faisaient un grand honneur en m'invitant à la fortune du pot."
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_ Je suis sûr que l'encre sympathique n'a pas de secret pour vous.
_ C'était vrai autrefois. J'ai même su me servir de la fiente d'oiseau. J'ai suivi un cours sur le sujet avant d'être envoyé en mission à la fin de la guerre. On m'avait remis une fort jolie petite boîte en bois, pleine de fioles, comme les petits coffres de chimie pour enfants. Et une bouilloire électrique, avec un fourniment d'aiguilles à tricoter en plastique.
_ Et pourquoi faire, s'il vous plait ?
_ Pour ouvrir les lettres.
_ Et ça vous est arrivé ? D'en ouvrir une, veux-je dire.
_ Non, bien que j'ai essayé une fois. On m'avait appris à ouvrir une enveloppe non pas au rabat, mais sur le côté; après quoi, après l'avoir refermée, j'étais censé la recoller avec la même colle que l'originale. L'ennui est que je n'ai jamais trouvé la bonne; ce qui fait que j'ai dû bruler la lettre après l'avoir lue. C'est d'ailleurs sans importance. Ce n'était qu'une lettre d'amour.
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_ Je ne me sens jamais très à l'aise avec ces gaillards du MI-5. Je ne sais pourquoi, ils ont toujours l'air de traîner sur eux une odeur de police. Rien de plus normal, évidemment, puisqu'ils s'occupent de contre-espionnage. Pour moi, l'espionnage est beaucoup plus le propre du gentleman; mais, naturellement, je suis de la vieille école.
La voix de Percival s'éleva d'un angle éloigné de la pièce.
_ Personnellement, j'ai toujours eu un faible pour le MI-9.
_ Et que fait-il, votre MI-9 ?
_ Il y a beau temps que j'ai oublié, dit Percival. Mais ses gens ont toujours l'air tellement plus aimable.
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Vidéo de Graham Greene
Des tranchées d'Argonne à Monrovia en passant par Dakar, New York et Paris, une fresque romanesque puissante qui court d'une guerre mondiale à l'autre, rythmée par les accents vibrants du jazz. 1918. Percussionniste virtuose à l'école des djembés de Gorée, Jules, interprète du régiment de Noirs américains sur le front de cette France ravagée qu'il ne connaît qu'à travers Maupassant, vit à l'aube de l'armistice un amour éphémère avec l'épouse d'une « gueule cassée ». Ce souvenir indélébile l'accompagnera après la guerre dans son long périple à travers l'Amérique bouillonnante des Années folles, quand il rejoint le jazz-band de ses anciens compagnons de guerre, en tournée dans le Sud raciste, puis triomphe au célèbre Cotton Club de New York.
Sa vie croise celle de Joséphine Baker qui l'emmène, avec sa Revue nègre, à Paris où l'amitié qu'il scelle avec l'écrivain-espion Graham Greene les entraîne dans une périlleuse expédition en Afrique. Ils iront jusqu'à Monrovia, capitale du Liberia, sur les traces de Julius Washington, l'arrière-grand-père de Jules, premier grand reporter photographe noir américain. Alors que de nouveau une guerre s'annonce, Jules s'installe à Mamba Point, dans la maison de Julius, l'homme qui a tenté de révéler la véritable histoire de ce pays : celle de ces esclaves affranchis envoyés en Afrique pour bâtir une nation libre. Un rêve devenu cauchemar.
https://bit.ly/3wejAfI
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