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EAN : 9782366245028
100 pages
Cambourakis (19/08/2020)
4.29/5   39 notes
Résumé :
Autrefois, le monde des Inuits ne connaissait pas de confins. Danois, Groenlandais et Canadiens étaient liés par leurs dialectes, leurs croyances, leurs coutumes en harmonie avec la nature environnante. Mais lorsque les « hommes blancs » sont arrivés, les intérêts des grandes puissances ont prévalu, de nouvelles frontières ont été dessinées, et les familles ont été séparées. Parmi eux, un enfant grandit en « Occident », loin de ses parents déportés. Lorsque, devenu ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Encore un titre qui, sans la participation de ma médiathèque à l'élection du prix Passeurs de Mots 2023, n'aurait sûrement pas attiré mon attention. Ce très court roman tout en étant un superbe conte initiatique, est un vibrant appel pour le respect de notre planète et de tous ceux qui la peuplent.

le narrateur, un Inuit, a été arraché à sa banquise au décès de ses parents. Élevé dans la civilisation occidentale, il est devenu professeur mais ses racines le poussent à revenir à ses origines pour y retrouver ses deux soeurs dont il a été séparé. Comme pour un rite d'initiation, il décide de partir à la chasse traditionnelle que pratiquait jadis son père. Mais une ourse va se dresser sur son chemin.

Si le texte est très court, à peine 80 pages, le message est clair. Que l'on soit puissant ou humble, humain ou animal, notre fin sera inéluctable et elle arrivera plus vite que prévue si nous ne changeons pas notre comportement. le territoire des Inuits a été réduit à peau de chagrin, suite à l'exploitation du sous-sol, au réchauffement climatique et à des décisions gouvernementales arbitraires de pays voisins. La population est en souffrance devant la disparition de leurs traditions et les grands animaux sauvages tels que l'ours meurent, leur habitat naturel ne cessant de diminuer. Peut-être que lorsque un reportage télévisé attire notre attention sur ce phénomène, nous nous disons que c'est bien loin, mais n'oublions pas que si eux sont en première ligne, notre tour viendra... Pour sublimer ce message très sombre, il faut toute la poésie de l'auteure pour entraîner le lecteur dans un monde onirique où l'homme danse avec une ourse.

Personnellement, j'ai fini cette lecture les larmes aux yeux. 18/20 pour ce texte trop court, inspiré à Simonetta Greggio par la statuette en stéatite d'un artiste Inuit, Davie Atchealak, représentant un ours qui danse.
C'est vers ce titre que s'orientera mon vote numéro 1, en 2, je choisis "Sauvagines" de Laurine Roux et enfin en 3 "La Géante" de Laurence Vilaine.
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Le musée des Confluences de Lyon, a lancé depuis quelques années une formidable collection intitulée « Récits d'objets »; collection qu'on avait déjà présenté en tout début d'année .

Elle consiste à solliciter un ou une écrivaine pour lui proposer de choisir un objet de son choix dans les collections du musée pour qu'il s'en inspire et en tire un texte sous la forme de son choix (conte, récit, court roman, etc.).

À partir de mai 2020, les éditions Cambourakis s'associent au musée des Confluences pour coéditer cette collection à raison de deux titres par an c'est la romancière et traductrice italienne Simonetta Greggio (auteure de "Elsa mon amour "en 2018 chez Flamarion) qui inaugure ce partenariat avec "L'Ourse qui danse", un court récit inspiré par une statuette Inuit. FILMS (cinéma, DVD)
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lundi 21 septembre
Récits d'objets : "L'Ourse qui danse ": un récit inouï sur les Inuits

Greggio_Ourse

"J'étais alors dans mon âge guerrier. En revenant au village, je retrouvais mes racines. Les mots d'autrefois. le gout de nos viandes goulûment machées, le désordre fou, le chaos aimables de nos maisons. Nous n'avons jamais appris à tenir un intérieur comme vous dites: nous sommes des errants, jamais nous n'avons imaginé nous sédantariser. Chez nous lorsque quelq'un meurt, on arrache les portes et les fenêtres pur que son esprit puisse s'envoler."

Le musée des Confluences de Lyon, a lancé depuis quelques années une formidable collection intitulée « Récits d'objets »; collection qu'on avait déjà présenté en tout début d'année .

Elle consiste à solliciter un ou une écrivaine pour lui proposer de choisir un objet de son choix dans les collections du musée pour qu'il s'en inspire et en tire un texte sous la forme de son choix (conte, récit, court roman, etc.).

À partir de mai 2020, les éditions Cambourakis s'associent au musée des Confluences pour coéditer cette collection à raison de deux titres par an c'est la romancière et traductrice italienne Simonetta Greggio (auteure de "Elsa mon amour "en 2018 chez Flamarion) qui inaugure ce partenariat avec "L'Ourse qui danse", un court récit inspiré par une statuette Inuit.

Dans ce court roman extrêmement documenté dans lequel elle rend un hommage appuyé à l'illustre Jean Malaurie, ethnographe spécialiste du monde polaire, Simonetta Greggio centre son récit autour la rencontre d'un homme inuit et d'une ourse.


Une confrontation a priori effrayante qui se transforme en fascination et profond respect mutuel puisqu'après s'être affrontés et mutuellement blessés, homme et ourse vont cohabiter et survivre l'un grâce à l'autre avant que l'homme ne rejoigne sa famille.ph17334_01

Un texte imprégné par les coutumes et les croyances de cette population, qui souligne la différence des modes de vie entre Occidentaux et Inuits mais également entre une ancienne génération en quête d'une forme de communion avec la nature et les animaux et la jeune, hélas beaucoup plus méfiante et distante.

Entre conte animalier et chronique documentaire, "L'ourse qui danse" nous montre combien la communauté inuite possède une vision symbolique du monde, englobant tout à la fois vie matérielle, organisation sociale et croyances, dans lequels coahbitent humains, esprits et animaux de l'Arctique.

L'ourse qui danse est ainsi un texte extrêmement vivant et documenté, propice à la découverte de cette culture inuite, notamment son rapport aux animaux, par opposition au mode de vie moderne et occidental qui évoque pas mal des romans de nature writing comme "De pierre et d'os" de Bérangère Cournut ou "Croire aux fauves" de Nastassja Martin.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'ourse qui danse, c'est un court roman qui a en commun le sujet avec de pierre et d'os de Bérangère Cournut.

Un roman ici qui ancre l'histoire du peuple Inuit dans notre époque tout en laissant la place au romanesque, à l'initiation, au retour aux sources pour le personnage principal. Un destin qui s'accomplit, une révélation à soi-même.
Mythologie, amour, accomplissements sont les ingrédients de ce joli clin d'oeil à l'Arctique. Très belle lecture !
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Petit roman initiatique dépaysant, dans une superbe édition rare Cambourakis qui renforce le côté éthnographique de l'oeuvre.
Culture, identité du peuple Inuit, croyances et rites ancestraux, vie sauvage et en harmonie avec la nature contre une société sans amour ni foi, seule et dévastatrice. Une société qui à force de tuer tout ce qui l'entoure emmène la civilisation entière à sa perte.
Un roman beau, brut et sauvage, chamanique, spirituel où l'amour pur et inconditionnel est à la hauteur d'une violence sauvage, brutale, sans pitié. J'aurais presque versé une larme à la dernière scène avec l'ourse.

En refermant ce tout petit livre qui se lit en une journée, il m'est resté quand même un goût amer. En pointant du doigt la vérité et en dénoncant nos manières et notre mode de vie, il fait douter et remet en cause notre foi en l'humanité... Comme si tout était déjà perdu et que le monde tendait déjà vers sa fin inéluctable, de par notre faute.

Dans la même lignée, le même univers Inuit que @De Pierre et d'os, qui fut et demeure un coup de coeur.
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80 pages seulement et pourtant l'intensité d'un "pavé". Vous l'aurez compris, j'ai adoré. Je me suis complètement laissée immergée dans l'histoire de ce peuple inuit.
Ce récit fait donc partie de la collection "Récits d'objets", il est édité par les éditions Cambourakis pour le musée des Confluences de Lyon. le principe : inviter un écrivain à faire d'un objet du musée le coeur d'une fiction.
Tout part donc de la sculpture "Ours dansant II" de l'artiste inuit Davie Atchealak.
Ce livre est profondément marquant, en peu de pages, vous allez vraiment vivre une aventure extraordinaire. le récit est raconté par un homme inuit qui bien qu'ayant été "intégré" à la société occidentale cherche encore sa place... Professeur en ville ou chasseur parmi les siens ?
Il est dit dans les contes inuit que c'est seulement après la rencontre avec l'ours qu'un petit garçon passe du stade de l'enfant à celui d'homme. C'est donc dans une sorte de quête initiatique dans une nature sauvage que va nous plonger ce récit, au coeur des croyances et des coutumes d'un peuple malmené. Et c'est beau, très beau.
Jamais jusqu'à aujourd'hui je ne m'étais réellement préoccupée du peuple inuit et de leur histoire mais maintenant j'ai envie d'en savoir plus! Ma libraire m'a de ce fait conseillé un autre livre "De pierre et d'os" pour aller un peu plus loin.
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critiques presse (1)
Actualitte
17 septembre 2020
Un magnifique plaidoyer de respect de notre milieu de vie et de nos cohabitants de ce monde si solide et si fragile.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Ne croyez pas que je vous mette au pilori. Car il y a une chose que j'ai comprise - et il m'a fallu tellement de temps pour m'en rendre compte que mes tempes sont devenues grises : vous n'avez pas conscience vous -mêmes de la vie - de la mort ! - que vous nous imposez.
Que vous vous imposez.
Ou si vous préférez, que vous laissez vos hommes politiques et vos multinationales vous imposer. Il m'aura fallu une vie entière pour comprendre ce que je savais depuis le début : que nous mourrons tous ensemble, vous et nous. Si, ensemble, nous ne trouvons pas le moyen de nous sauver.
Cette histoire est la vôtre, aussi.
Comme dans un miroir.
Reflétée.
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Mais rien ne se passa comme je l'avais imaginé. Au dernier instant, l'ourse se retourna. La flèche était déjà partie. J'ai suivi, comme au ralenti, sa trajectoire. J'ai vu la longue pointe affûtée s'enfoncer dans la tendre blancheur du petit agrippé à son dos.
J'ai vu l'ourson tomber à terre. J'ai entendu ses vagissements de bébé et le rugissement de sa mère. J'ai vu la tache qui s'élargissait sous le corps minuscule, et le poil d'un blanc de neige devenir rouge. J'ai vu l'ourse tenter de le redresser tandis qu'il agonisait.
Celui qui n'a jamais observé les manifestations d'une pure douleur ne peut pas les imaginer. C'est le murmure fou de l'amour perdu à jamais. C'est le cri d'angoisse que le ciel lui-même ne peut contenir.
C'est ce que l'homme et l'animal ont en commun.
Le souffle de la vie, celui de la mort.
Cette peine nous réunit.
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J'étais alors dans mon âge guerrier. En revenant au village, je retrouvais mes racines. Les mots d'autrefois. Le gout de nos viandes goulûment machées, le désordre fou, le chaos aimables de nos maisons. Nous n'avons jamais appris à tenir un intérieur comme vous dites: nous sommes des errants, jamais nous n'avons imaginé nous sédantariser. Chez nous lorsque quelq'un meurt, on arrache les portes et les fenêtres pur que son esprit puisse s'envoler.
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Au cours de cette nuit plus noire que la plus noire des nuits.
J'ai versé toutes mes larmes.
Jusqu'à me brûler les yeux.
Pour elle.
Pour moi.
Pour notre monde perdu.
Pour cette Terre que personne ne sauverait.
Et dans mes larmes je les ai vues.
Au milieu du ciel.
La Grande Ourse.
La Petite Ourse.
S'en aller.
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Mais Les tupileks ne sont pas des jouets, des porte-bonheur, des colifichets. Ces statuettes sculptées dans l'ivoire et les ossements recueillent nos voix, et les voix de l'eau et du ciel, du feu, de la brume et des nuages plus grands que l'horizon.
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Videos de Simonetta Greggio (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Simonetta Greggio
Alors que 2023 marque le 150e anniversaire de sa naissance, Colette est à l'honneur dans "La Grande Librairie". A cette occasion, Augustin Trapenard accueille Antoine Compagnon, pour "Un été avec Colette", publié aux Editions des Equateurs, Emmanuelle Lambert, pour "Sidonie Gabrielle Colette, édité chez Gallimard, et Frédéric Maget, pour "Notre Colette : Un portrait de Colette par ses lectrices", paru chez Flammarion. Frédéric Beigbeder, Amélie Nothomb, Chantal Thomas, Mona Ozouf et Simonetta Greggio sont également présents sur le plateau de l'émission, ainsi que Marie-Christine Barrault qui lira des textes de Colette.
Durant cette soirée, les invités vont revenir sur cette femme aux multiples facettes qui a marqué le XIXe siècle grâce à sa présence dans de multiples domaines. Tout au long de sa carrière, elle n'a cessé de changer de costume, entre celui d'écrivain, de journaliste ou encore de pantomime. Une situation qui lui allait à ravir puisque Colette a toujours refusé d'être étiquetée, mais aussi qui lui permettait de vivre de manière décente. En effet, comme elle l'a confié plusieurs fois, elle écrivait pour vivre, notamment après que son troisième mari Maurice Goudeket a été pris dans une rafle, le 12 décembre 1941. du fait de ses origines juives, il est arrêté par la Gestapo, lors de la rafle dite "des notables" et transféré au camp de Compiègne. Colette va alors tout mettre en oeuvre pour l'en sortir en faisait intervenir des personnalités très influentes. Il sera finalement relâché le 6 février 1942. N'ayant pas d'autres sources de revenus, Colette va continuer à publier pour des rédactions pas très fréquentables, mais sans jamais se compromettre dans des textes idéologiques ou propagandistes. 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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