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EAN : 9782366245028
100 pages
Cambourakis (19/08/2020)
4.34/5   45 notes
Résumé :
Autrefois, le monde des Inuits ne connaissait pas de confins. Danois, Groenlandais et Canadiens étaient liés par leurs dialectes, leurs croyances, leurs coutumes en harmonie avec la nature environnante. Mais lorsque les « hommes blancs » sont arrivés, les intérêts des grandes puissances ont prévalu, de nouvelles frontières ont été dessinées, et les familles ont été séparées. Parmi eux, un enfant grandit en « Occident », loin de ses parents déportés. Lorsque, devenu ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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La collection musée des Confluences a pour objectif de raconter l'histoire de l'humanité en invitant un auteur à se saisir d'un thème et à l'exploiter. Dans L'ourse qui danse, Simonetta GREGGIO choisi de nous parler d'un peuple dont la culture est méconnue, les Inuits.

Installez vous en tailleur caché sous des épaisseurs de vêtements à l'abri dans un igloo et venez écouter ce conte chamanique à la fois vieux comme le monde et terriblement d'actualité. Nous sommes en train de tuer notre mère la terre, et les Inuits sont en première ligne. Ce peuple n'a toujours fait qu'un avec la nature qui les entoure à l'image des amérindiens. Ils se sont adaptés à une terre de glace, hostile et pourtant aimée. Ils ont survécu à l'invasion de l'homme blanc qui a débarqué avec son éducation, ses maladies mortelles, ses pensionnat, ses règles, son dieu et sa volonté de soumettre nos frères les animaux et la terre qui nous porte.

L'ourse qui danse c'est l'histoire de la quête de soi, de son identité profonde d'être humain, de sa vérité. Celle de cet homme qui arraché à sa culture, n'est plus tout à fait Inuit et pas tout à fait « intégré » comme ils disent.

Pour se trouver il va marcher dans les pas de son père, dans ceux de ses ancêtres. Une quête sur fond de banquise avec pour seule compagnie les chiens, pas ses chiens, son équipe, ses égaux. Ils forment un tout ; un seul meurt et tous risquent la mort. Son rôle d'humain est de chasser pour nourrir le groupe. Nous arrivons là au sujet qui fâche. Les Inuits se nourrissent principalement de viande : phoque, morse, baleine, ours, … et pour cause, vu les conditions de vie impossible de faire son jardin. Certains s'insurgeront mais avant il faut au moins savoir, ne pas juger du haut de notre société « civilisée ». Chaque animal tué l'est à l'issue d'un combat ou parfois l'homme perd jusqu'à la vie, il est utilisé dans son intégralité, remercié pour son sacrifice. Il a vécu en liberté et n'a pas dans le seul dessin de nourrir les hommes. Il n'y a pas de surproduction ou de surconsommation sur la banquise. Les Inuits considèrent chaque animal comme leur frère et ils estiment qu'en tant qu'homme ils font partie de la chaîne alimentaire et sont des proies potentielles. Pas de fusil car les balles sont en plomb et donnent le saturnisme aux enfants. Les Inuits n'ont pas les moyens d'avoir des balles en acier. Ils utilisent leur arc, leur couteau et ont du sang sur les mains. Ils ne délèguent pas : s'ils veulent survivre il faut manger, s'ils veulent manger il faut tuer. Juste ce qui est nécessaire.

L'autrice ne s'étale pas mais pour l'amoureuse des animaux que je suis j'avoue avoir eu la gorge serrée (Petit message personnel:Nico tu ne peux pas lire ce livre). Pourtant j'ai trouvé ce peuple bien moins hypocrite que les occidentaux dans leurs relations à la nature et aux animaux. Il y a un respect de la nature et des êtres vivants et une proximité qui est viscérale.

« Entre vous et nous, il y a une distinction fondamentale. Mon peuple ne s'est jamais mépris sur la malédiction. Les animaux que nous mangeons et dont nous nous habillons, que nous exploitons, que nous spolions, sont nos semblables. Nous savons que nous tuons nos frères et soeurs ; et que nous survivons grâce à leur sacrifice. »

Cette quête dans cette blancheur immaculée prendra un tournant décisif quand il rencontrera l'ourse. Car comme tous les récits initiatiques notre héros rencontrera bien des épreuves avant de se trouver.

Un récit porté par une plume à la poésie envoûtante et d'une vérité déconcertante. La sincérité de ces mots touche au plus profond de l'âme. Ce livre offre une vision honnête de ce peuple et nous renvoie à l'absurdité de notre mode de vie qui nous mène à la catastrophe : « Vous n'avez pas conscience vous-même de la vie de la mort ! Que vous nous imposez.
Que vous vous imposez.
Ou si vous préférez, que vous laissez vos hommes politiques et vos multinationales vous imposer. Il m'aura fallu une vie entière pour comprendre ce que je savais depuis le début : que nous mourrons tous ensemble, vous et nous. Si, ensemble, nous ne trouvons pas le moyen de nous sauver.
Cette histoire est la vôtre, aussi.
Comme dans un miroir.
Reflétée.
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J'ai tout de suite été séduite par ce petit livre au format carré avec son titre si poétique, l'infinie douceur de la couverture tirée d'une photographie en noir et blanc d'une ourse polaire endormie. J'ai eu envie de partir à la rencontre d'un peuple qui m'a toujours fascinée par sa mythologie, ses croyances et ses rituels chamaniques.

L'ourse qui danse, c'est tout d'abord un hommage à Davie Atchealak, un des plus grands artistes inuit du XXème siècle. Si l'autrice témoigne d'une identité culturelle sacrifiée, en choisissant pour titre le nom d'une de ses sculptures, elle illumine ce récit d'un des animaux les plus emblématiques et symboliques du milieu polaire, l'ours blanc. Elle en fait même le personnage central.

*
Imaginez une immensité immaculée et sans frontière jusqu'à ce que les hommes blancs arrivent avec leurs rêves de richesse et de grandeur, leur dogmatisme religieux, méprisant toute vie humaine, piétinant le mode de vie et la culture des communautés autochtones.

L'homme qui se présente à nous est un Inuit d'une quarantaine d'années. Enfant, comme beaucoup d'autres, il a été enlevé de force à sa famille par les services sociaux pour être placé dans un pensionnat, scolarisé, évangélisé et assimilé à la population blanche.
Mais, même coupé de ses racines, il ne s'est pas intégré complètement : il est un homme scindé en deux, un homme de nulle part, un étranger.

Pour renouer avec ses origines, retrouver son identité culturelle et se reconnecter avec le monde des esprits, il entreprend de marcher sur les pas de ses ancêtres en partant sur la banquise avec pour seuls compagnons de voyage, un équipage de chiens de traîneau.

« C'est au cours de ce voyage que j'ai rencontré ma destinée. Destruction. Renaissance. »

Très vite, les gestes oubliées reviennent, et avec eux, les souvenirs. C'est un récit riche d'Histoire et de liens très forts avec la nature et les animaux.
Les Inuits croient aux esprits qui habitent tout être, qu'il soit animal ou végétal. Et si la chasse, la pêche font partie de leur mode de vie et sont indispensables à leur survie, ils ont développé une relation intime et respectueuse avec la nature et la vie animale.

« Les animaux que nous mangeons et dont nous nous habillons, que nous exploitons, que nous spolions, sont nos semblables. Nous savons que nous tuons nos frères et soeurs ; et que nous survivons grâce à leur sacrifice. »

J'ai aimé suivre cet homme fragilisé qui redécouvre son monde et ses lois, qui retrouve son passé. Il est comme un enfant qui fait ses premiers pas seul, se libérant d'un carcan social, culturel, politique et économique imposé.
Mais ce qui rend ce roman émouvant, c'est la sincérité de cette quête qui prend toute sa mesure avec sa rencontre avec l'ourse : quête de soi, quête de sens, quête spirituelle, elle sculpte ce long monologue intérieur en digressions et circonvolutions pour nous ouvrir les yeux sur un monde qui vole en éclats.

« Dans la féminité de l'ourse, l'homme et l'enfant en moi se réconciliaient. »

*
J'ai aimé ce roman qui nous entrouvre la porte d'un univers onirique, mystérieux et envoûtant. Simonetta Greggio dessine des paysages d'une beauté sauvage, réussissant magistralement à nous plonger corps et âme dans cet environnement hostile.

« L'aurore boréale, l'arsanek, virevoltait comme une femme aimée qui danse dans ses voiles. Ou comme ces milliers d'oiseaux qui se déploient dans les airs à l'automne, formant les dessins les plus séduisants, les plus changeants et les plus fous. »

En effet, l'autrice a une écriture poétique et profondément bouleversante pour capturer la beauté sauvage de ce monde en souffrance, l'essence de cette ourse majestueuse et puissante, souveraine de la banquise, contrainte à fouiller les poubelles.

*
Entre rêve et réalité, « L'ourse qui danse » est un roman riche en symbolisme et en émotions. Cela aurait pu être un récit âpre, plein de rancoeur et de colère, je l'ai trouvé plutôt sincère, davantage tourné vers le futur que vers le passé, avec de forts messages sur les réalités du changement climatique et la nécessité de modifier nos modes de vie et de consommation.
Coiffée de sa longue traîne de dentelle blanche, on pourrait penser que la banquise est préservée des nuisances de l'homme. Mais il n'en est rien, les Inuits sont aux premières loges pour constater les transformations de leur environnement naturel causé par le réchauffement climatique.

*
Pour conclure, « L'ourse qui danse » est un conte engagé totalement ancré dans les problématiques sociales et environnementales que vivent les Inuits aujourd'hui. Mais c'est aussi un récit tout en nuances, immersif, sombre et délicat, brutal mais beau, captivant et terriblement émouvant, âpre mais poétique. La plume de l'autrice est magnifique et émouvante, envoûtante, mais jamais larmoyante. Autant de qualificatifs pour dépeindre mes émotions à la fin de ma lecture car je dois vous avouer que mes yeux se sont parfois embués de larmes, en particulier à la lecture des dernières lignes qui laissent des pensées tristes et amères.
Pourtant, j'ai envie de garder en mémoire la magie de cette rencontre entre cet homme et cette ourse au regard si noir et pénétrant.
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Le musée des Confluences de Lyon, a lancé depuis quelques années une formidable collection intitulée « Récits d'objets »; collection qu'on avait déjà présenté en tout début d'année .

Elle consiste à solliciter un ou une écrivaine pour lui proposer de choisir un objet de son choix dans les collections du musée pour qu'il s'en inspire et en tire un texte sous la forme de son choix (conte, récit, court roman, etc.).

À partir de mai 2020, les éditions Cambourakis s'associent au musée des Confluences pour coéditer cette collection à raison de deux titres par an c'est la romancière et traductrice italienne Simonetta Greggio (auteure de "Elsa mon amour "en 2018 chez Flamarion) qui inaugure ce partenariat avec "L'Ourse qui danse", un court récit inspiré par une statuette Inuit. FILMS (cinéma, DVD)
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lundi 21 septembre
Récits d'objets : "L'Ourse qui danse ": un récit inouï sur les Inuits

Greggio_Ourse

"J'étais alors dans mon âge guerrier. En revenant au village, je retrouvais mes racines. Les mots d'autrefois. le gout de nos viandes goulûment machées, le désordre fou, le chaos aimables de nos maisons. Nous n'avons jamais appris à tenir un intérieur comme vous dites: nous sommes des errants, jamais nous n'avons imaginé nous sédantariser. Chez nous lorsque quelq'un meurt, on arrache les portes et les fenêtres pur que son esprit puisse s'envoler."

Le musée des Confluences de Lyon, a lancé depuis quelques années une formidable collection intitulée « Récits d'objets »; collection qu'on avait déjà présenté en tout début d'année .

Elle consiste à solliciter un ou une écrivaine pour lui proposer de choisir un objet de son choix dans les collections du musée pour qu'il s'en inspire et en tire un texte sous la forme de son choix (conte, récit, court roman, etc.).

À partir de mai 2020, les éditions Cambourakis s'associent au musée des Confluences pour coéditer cette collection à raison de deux titres par an c'est la romancière et traductrice italienne Simonetta Greggio (auteure de "Elsa mon amour "en 2018 chez Flamarion) qui inaugure ce partenariat avec "L'Ourse qui danse", un court récit inspiré par une statuette Inuit.

Dans ce court roman extrêmement documenté dans lequel elle rend un hommage appuyé à l'illustre Jean Malaurie, ethnographe spécialiste du monde polaire, Simonetta Greggio centre son récit autour la rencontre d'un homme inuit et d'une ourse.


Une confrontation a priori effrayante qui se transforme en fascination et profond respect mutuel puisqu'après s'être affrontés et mutuellement blessés, homme et ourse vont cohabiter et survivre l'un grâce à l'autre avant que l'homme ne rejoigne sa famille.ph17334_01

Un texte imprégné par les coutumes et les croyances de cette population, qui souligne la différence des modes de vie entre Occidentaux et Inuits mais également entre une ancienne génération en quête d'une forme de communion avec la nature et les animaux et la jeune, hélas beaucoup plus méfiante et distante.

Entre conte animalier et chronique documentaire, "L'ourse qui danse" nous montre combien la communauté inuite possède une vision symbolique du monde, englobant tout à la fois vie matérielle, organisation sociale et croyances, dans lequels coahbitent humains, esprits et animaux de l'Arctique.

L'ourse qui danse est ainsi un texte extrêmement vivant et documenté, propice à la découverte de cette culture inuite, notamment son rapport aux animaux, par opposition au mode de vie moderne et occidental qui évoque pas mal des romans de nature writing comme "De pierre et d'os" de Bérangère Cournut ou "Croire aux fauves" de Nastassja Martin.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Encore un titre qui, sans la participation de ma médiathèque à l'élection du prix Passeurs de Mots 2023, n'aurait sûrement pas attiré mon attention. Ce très court roman tout en étant un superbe conte initiatique, est un vibrant appel pour le respect de notre planète et de tous ceux qui la peuplent.

le narrateur, un Inuit, a été arraché à sa banquise au décès de ses parents. Élevé dans la civilisation occidentale, il est devenu professeur mais ses racines le poussent à revenir à ses origines pour y retrouver ses deux soeurs dont il a été séparé. Comme pour un rite d'initiation, il décide de partir à la chasse traditionnelle que pratiquait jadis son père. Mais une ourse va se dresser sur son chemin.

Si le texte est très court, à peine 80 pages, le message est clair. Que l'on soit puissant ou humble, humain ou animal, notre fin sera inéluctable et elle arrivera plus vite que prévue si nous ne changeons pas notre comportement. le territoire des Inuits a été réduit à peau de chagrin, suite à l'exploitation du sous-sol, au réchauffement climatique et à des décisions gouvernementales arbitraires de pays voisins. La population est en souffrance devant la disparition de leurs traditions et les grands animaux sauvages tels que l'ours meurent, leur habitat naturel ne cessant de diminuer. Peut-être que lorsque un reportage télévisé attire notre attention sur ce phénomène, nous nous disons que c'est bien loin, mais n'oublions pas que si eux sont en première ligne, notre tour viendra... Pour sublimer ce message très sombre, il faut toute la poésie de l'auteure pour entraîner le lecteur dans un monde onirique où l'homme danse avec une ourse.

Personnellement, j'ai fini cette lecture les larmes aux yeux. 18/20 pour ce texte trop court, inspiré à Simonetta Greggio par la statuette en stéatite d'un artiste Inuit, Davie Atchealak, représentant un ours qui danse.
C'est vers ce titre que s'orientera mon vote numéro 1, en 2, je choisis "Sauvagines" de Laurine Roux et enfin en 3 "La Géante" de Laurence Vilaine.
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🐻‍❄️Chronique🐻‍❄️

L'ourse qui danse
Simonetta Greggio


J'intercède. J'intercède pour l'ourse qui danse. Je lui cède la joie, la beauté, les confins. J'intercède pour la nature, l'ourse, la vie. J'interagis avec leurs légendes, leurs survies, leurs droits. J'intercède pour cette ourse polaire, et j'ai l'espoir que cette prière venue du fond des âges du futur ou passés, viendra vous toucher aujourd'hui. Il y a urgence. Il y aura urgence. Il y avait urgence. Il y avait urgence même, mais l'homme blanc, dévoreur de territoires, a volé ceux des Inuits. Il y avait urgence, mais du fin fond du froid, personne n'a vu le carnage. L'effet miroir est trop aveuglant. Mais maintenant, il y a urgence. Il y aura urgence. Urgence climatique. Urgence de réparation. Urgence de préservation. La banquise se meurt, et son système écolo-politiquo-sociologique est à l'agonie. La biodiversité est en voie de disparition. Et les ursus maritimus se raréfient dans le paysage. La mort arrive. Les virus aussi. La perte du tout est imminente.
Si le savoir ancestral se perd, la langue aussi. Pourtant, leurs mots sont si beaux, si poétiques. A force d'arrachements, le peuple inuit perd son lien avec les esprits, la nature, la vie. Alors qu'il aurait tant à nous apprendre. Mais encore faut-il regarder dans le miroir…Encore faut-il le courage de comprendre que les tuer, eux, c'est nous tuer, nous. Un reflet que nous ne sommes pas prêts à réfléchir.
Et pourtant, grâce à cette histoire de renaissance, Simonetta Greggio, renoue un lien. le lien ténu entre homme-nature, le lien entre homme-fauve, le lien homme et grands espaces. Une invitation au chamanisme, mais pas seulement: une redécouverte avec le Vivant. Une quête initiatique qui fleure bon l'aurore boréale et la tanière de l'ourse. En effet, l'Inuit, scindé en deux par l'Histoire, en rencontrant l'ourse, va réapprendre la nécessité de l'humilité, de la réconciliation, de la bienveillance. Il va ré-mesurer l'état de vulnérabilité, de maîtrise, de l'implacable. Et trouver la voie d'un porte-parole de sa communauté de par le monde…
Entre le conte et le récit engagé, le sauvage délivre ses problématiques et c'est bouleversant. le cri est puissant. le requiem harmonieux et déchirant. L'ourse et l'Inuit ont une peine que j'ai décidé de serrer dans mon coeur. Comme la terre, moi aussi, j'ai pleuré tout ce que j'avais. Noire est la nuit qu'il m'est restée. Mais les étoiles de la Grande et Petite Ourse continuent de briller, dans mon ciel. Et j'intercède pour elles. Elles, qui dansent dans mes yeux, pour ne plus jamais s'en revenir, éteintes. Je veux les voir libres, entre nos deux mondes…Et si je vous dis, que j'ai lu et adoré L'ourse qui danse, est-ce que vous intercéderez aussi en sa faveur?
Lien : https://fairystelphique.word..
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critiques presse (1)
Actualitte
17 septembre 2020
Un magnifique plaidoyer de respect de notre milieu de vie et de nos cohabitants de ce monde si solide et si fragile.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Tout ceci est tellement loin de vous, kabloonaks. Avez-vous déjà raclé la peau d'un saumon pour en faire les pages d'un d'un cahier ? Avez-vous jamais pêché dans un trou de glace, à genoux dans vos pantalons de fourrure des heures et des heures durant, le visage qui devient aussi rouge qu'une fleur de rhododendron ? Avez-vous jamais dépecé un jeune phoque et croqué son foie cru, chaud, palpitant ?
Cela vous dégoûte.
Lorsque vous avez échu parmi nous, vous avez été si dérangés par nos mœurs et nos pratiques que vous nous avez traités d'animaux humains. Humanoïdes, hominiens : vous avez décrété que nous n'étions pas vos semblables. Comme des ancêtres que vous auriez voulu oublier.
La peur et la gêne conduisent au déni. Après, il est difficile de revenir sur ses pas.
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Celui qui n'a jamais observé les manifestations d'une pure douleur ne peut pas les imaginer. C'est le murmure fou de l'amour perdu à jamais. C'est le cri d'angoisse que le ciel lui-même ne peut contenir.
C'est ce que l'homme et l'animal ont en commun.
Le souffle de la vie, celui de la mort.
Cette peine nous réunit.
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Jeune homme, j'ai cru qu'en allant dans vos école, j'allais pouvoir mêler notre savoir ancestral au vôtre. J'ai cru que vous comprendriez si j'en parlais avec vos mots.
J'ai cru que vous sauriez ma peine si je touchais votre cœur.
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Ne croyez pas que je vous mette au pilori. Car il y a une chose que j'ai comprise - et il m'a fallu tellement de temps pour m'en rendre compte que mes tempes sont devenues grises : vous n'avez pas conscience vous -mêmes de la vie - de la mort ! - que vous nous imposez.
Que vous vous imposez.
Ou si vous préférez, que vous laissez vos hommes politiques et vos multinationales vous imposer. Il m'aura fallu une vie entière pour comprendre ce que je savais depuis le début : que nous mourrons tous ensemble, vous et nous. Si, ensemble, nous ne trouvons pas le moyen de nous sauver.
Cette histoire est la vôtre, aussi.
Comme dans un miroir.
Reflétée.
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J'étais alors dans mon âge guerrier. En revenant au village, je retrouvais mes racines. Les mots d'autrefois. Le gout de nos viandes goulûment machées, le désordre fou, le chaos aimables de nos maisons. Nous n'avons jamais appris à tenir un intérieur comme vous dites: nous sommes des errants, jamais nous n'avons imaginé nous sédantariser. Chez nous lorsque quelq'un meurt, on arrache les portes et les fenêtres pur que son esprit puisse s'envoler.
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Vidéo de Simonetta Greggio
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