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Citations sur L'héritage Boleyn (12)

[Catherine Howard, juillet 1540]
Bien que tout à fait assurée de ma stupidité et de mon incapacité à entretenir, selon les paroles de ma grand-mère, « plus d'une idée à la fois », je constate à tout le moins que le roi a perdu l'esprit – et le monde avec lui. Son épouse devient sa sœur tandis que je la remplace à ses côtés. Moi, Cathy Howard, je me transforme en reine d'Angleterre : Voilà !
Je peine encore à le croire. En outre, j'aimerais que l'on me réponde sur ce point : qu'est-ce qui empêchera le roi de s'éveiller un beau matin en me déclarant préalablement fiancée moi aussi et notre union invalide, ou encore infidèle, afin de me décapiter ? Qui l'empêchera de succomber aux yeux de biche de l'une de mes jolies demoiselles d'honneur, puis de me répudier ?
Exactement ! Je crois que nul n'y songe, hormis moi-même. Ces éminents personnages, comme ma grand-mère, qui distribue insultes et gifles avec tant de libéralité ou s'extasie devant cette extraordinaire occasion offerte à une péronnelle de mon espèce, oublient que tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse ! Et qui, alors, en recollera les morceaux ?
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[Anne de Clèves, 1539]
Je réussirai. J'honorerai ma fonction de reine d'Angleterre. J'apprendrai leur langue - je la comprends déjà quelque peu quoique je peine à m'exprimer. Je retiendrai les noms et les rangs de chacun, ainsi que la façon appropriée de m'adresser à eux, pour ne plus me tenir comme une poupée dont on tire les ficelles. Sitôt arrivée, je commanderai de nouvelles robes ; mes compatriotes et moi-même ressemblons à des canards gras face aux élégants cygnes anglais. Les femmes de ce royaume avancent à demi vêtues, une fine coiffe sur les cheveux. Elles se meuvent d'un pas léger dans leurs étoffes délicates tandis que nous tanguons, enfoncées dans une épaisse futaine. Je me montrerai élégante, charmante - royale, enfin ! -, mais, par-dessus tout, je parviendrai à affronter une centaine de personnes sans que la peur me couvre de transpiration !
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[Catherine Howard, avril 1540]
Alors que je me dirige vers les appartements de la reine peu avant le dîner, une main légère se pose sur ma manche. M'imaginant qu'il s'agit de John Beresby ou de Tom Culpepper, je me retourne en riant afin de leur enjoindre de me lâcher, mais j'aperçois le roi et plonge aussitôt dans une révérence.
– Ainsi, vous m'avez reconnu, énonce-t-il sous le grand chapeau et dans la large cape qui, à ses yeux, suffisent à le rendre méconnaissable.
Grand et gras comme il est, exhalant une odeur de viande avariée, le reconnaître ne nécessite guère un sens particulier de l'observation, mais je m'exclame :
– Je crois que je reconnaîtrais Votre Majesté en tout temps et en tous lieux.
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[Anne de Clèves, janvier 1540]
Le branches dénudées des arbres tranchent sur le ciel comme les fins entrelacs de fils sombres sur une tapisserie bleue. Dans le parc qui s'étire sur des lieues, le vert se mêle à l'éclat blanc du givre tandis que le soleil d'hiver nous baigne d'une lumière jaune pâle. Partout, derrière des cordons aux couleurs chatoyantes, se pressent les Londoniens qui m'acclament. Pour la première fois, je cesse d'être Anne de Clèves - moins jolie que Sibylle, moins charmante qu'Amalie. Ce peuple étrange, riche, aimable, excentrique, m'a adoptée ; j'incarne à ses yeux cette reine honnête et bonne qu'il aspire à voir régner sur son pays.
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Londres exhale une odeur particulière, composée des excréments des milliers d'animaux gardés dans les cours ou les allées, des abats rejetés par les bouchers et les poissonniers, de la puissante âcreté du cuir tanné et d'une fumée omniprésente. Çà et là, une maison patricienne se dresse au-dessus de la misère, protégée par de hauts murs derrière lesquels émerge la cime d'un arbre planté dans la cour intérieure. Les nobles construisent leurs demeures à deux pas des masures et louent coutumièrement leur pas-de-porte à des mendiants.
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Notre embarras est tel que les mots nous manquent, à nous, courtisans émérites, habiles flatteurs, menteurs accomplis. L'univers magnifique que nous avons bâti et entretenu pendant trente années autour de notre prince s'écroule avec fracas, détruit par une femme qu'aucun de nous respecte, qui plus est.

( Jane Boleyn)
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Anne de Clèves, janvier 1547 :
"je posséderai un chat sans craindre de me voir appeler une sorcière, je danserai sans redouter de ressembler à une putain. Je monterai ma jument et irai où nos pas nous porteront. Je m'élèverai dans les airs comme un faucon blanc. Je vivrai selon mes désirs. je serai une femme libre.
Voilà qui n'est point une piètre valeur, pour une femme : la liberté.
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Je supporte à peine l'idée que Thomas ait péri à cause de moi. Je trouve difficile de concevoir sa disparition. Songeant à la mort pour la première fois, je découvre combien elle se montre définitive, irrévocable. Acceptant peu à peu l'idée que je ne le reverrai plus en ce monde, j'en viens presque à croire au Paradis; je prie de l'y rencontrer de nouveau et que nous nous aimions encore - sans que je sois, cette fois, l'épouse d'un autre.
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Quelle sorte d'homme voit mourir son fils sans prononcer une parole, déclare à ses filles qu'il n'est plus leur père, envoie sa femme et ses amis au billot pour danser de joie en apprenant leur mort ? Quel est cet homme à qui nous avons confié un pouvoir absolu sur nos existences, sur nos âmes ?

Jane Boleyn, décembre 1539.
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Je donnerais tous mes bijoux pour voir mon aimé et entendre son rire. J'abandonnerai ma fortune pour reposer entre ses bras. Je pris Dieu qu'il me sache captive dans mes appartements et ne m'imagine point cherchant à l'éviter. Je tremble d'effroi à l'idée qu'à ma sortie je le découvre las de mon indifférence et courtisant une autre femme. S'il devait aimer ailleurs, j'en mourrais; mon coeur cesserait tout simplement de battre.
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