Roger Grenier, né en 1919 à Caen dans le Calvados, est un écrivain, journaliste et homme de radio français. Pendant la guerre,
Roger Grenier suit les cours de
Gaston Bachelard à la Sorbonne avant de participer en 1944 à la libération de Paris. Il est ensuite engagé par
Albert Camus dans l'équipe de Combat, puis à
France-Soir. Journaliste, il suivra de près les procès de la Libération auxquels il consacrera son premier essai en 1949 sous le titre le Rôle d'accusé. Homme de radio, scénariste pour la télévision et le cinéma, membre du comité de lecture des éditions Gallimard depuis novembre 1963, il reçoit le Grand prix de littérature de l'Académie française en 1985 pour l'ensemble de son oeuvre qui compte aujourd'hui une trentaine d'ouvrages, romans,
essais et nouvelles.
Le présent livre, publié initialement en 2011, est un
essai sur la littérature, composé de neuf textes parus précédemment pour certains, dans différentes revues. Neuf angles différents pour nous parler des livres mais surtout de leurs auteurs, pour entrer dans la peau de l'écrivain, ce qui le motive.
Roger Grenier s'appuie sur mille et une références littéraires, titres d'ouvrages, citations, écrivains, cet étalage de culture impressionne tout en restant très accessible à tous.
Il sera donc question ici : du rôle des faits divers dans l'inspiration des écrivains, de l'amour (« Donc, à quelques exceptions près, la grande affaire du roman, c'est l'amour. »), de ce genre littéraire qu'on appelle « la nouvelle » (« elle prend son essor, dans un pays et à une époque donnés, lorsqu'il existe une presse et des revues capables de faire vivre les auteurs. »), des oeuvres posthumes, inachevées ou abandonnées, ou encore du besoin d'écrire, des motivations diverses des écrivains dont l'une effraie un peu, « Mais on écrit le plus souvent parce que l'on est trop seul »…
Deux textes m'ont particulièrement frappé, « S'en aller », qui aborde le problème du suicide et du droit de se contredire, toujours avec citations ou écrivains en références ; et « Vie privée », où Grenier s'interroge, « Est-ce que connaitre la vie privée d'un auteur est important pour comprendre son oeuvre ? » tout en abordant aussi la technique d'écriture avec l'emploi du « Je », ou bien le rôle de la mémoire…
Tout cela m'a passionné et si (seule petite critique) le premier texte m'a paru légèrement complexe à lire, ne vous laissez pas impressionner, cet essai extrêmement intéressant – pour ceux qui aiment entrer dans la cuisine des écrivains – tout autant que cultivé, est d'un abord très aisé. le genre de petit bouquin indispensable pour tous les amoureux des livres, des lectures et fatalement des écrivains. Un livre dans lequel on souligne beaucoup de passages pour mieux y revenir plus tard, comme ce « … le paradoxe fondamental du roman demeure. Il est une fiction, un récit mensonger qui nous permet de rechercher et de découvrir la vérité des hommes et du monde. »