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Critique de Chouchane


Quand Roger Grenier écrit cet essai, en 2011, il a 92 et ça lui donne un certain recul pour parler de littérature. Dans le Palais des Livres, Grenier nous livre ses clefs d'analyse après plus de 80 ans de lecture, ça en fait ! Journaliste, chroniqueur, essayiste, romancier, il écrit dans la revue Combat d'Albert Camus, travaille à Gallimard, rédige des scénarios, couvre des procès à la libération… Ce touche-à-tout-ce-qui-est-littéraire va rencontrer ce qui se fait de mieux dans le genre durant le XXième siècle. Dans cet essai, sa façon très personnelle d'envisager les choses nous perd un peu, on a le sentiment d'un recueil de notes disparates mais son érudition nous emporte sur des chemins peu conventionnels.Au chapitre premier « Au pays des poètes » il récapitule les liens entre le fait divers et la littérature d'Oedipe à Madame Bovary ; « le fait divers cet acte brut, après avoir subi un premier affinage sous la plume d'un journaliste, bénéficie parfois d'une distillation supplémentaire. Sublimé, quintessencié, il entre en littérature ». Ce n'est pasRégis Jauffret avec son terrible Claustria qui va le contredire. Ensuite vient le surprenant chapitre sur « l'attente et l'éternité » où il évoque les attentes romanesques des amours impossibles, celle du désert des Tartares de Buzzati (qu'il trouve grossière) ou du titre de la célèbre pièce de Beckett, sans oublier l'attente de la légendaire de Pénélope … Plus loin "s'en aller » évoque le droit des écrivains et des hommes au suicide, à la contradiction le tout étayé par des références littéraires évidemment. Grenier se pose ensuite la question « ai-je encore quelque chose à dire ? » et puis dans le dernier chapitre il évoque la motivation de l'écrivain: « Pour être aimer. Tous les chapitres font référence à des kilomètres de lecture et dans cet apparent fouillis, il nous livre une réponse « Écrire suppose un effort. C'est un travail. Pourquoi va-t-on s'y astreindre, alors qu'il serait plus naturel de ne rien faire ? C'est que l'écriture est tout à la fois un travail fatigant et un plaisir. Bien plus qu'un plaisir. Écrire est peut-être le seul moyen dont dispose un être humain pour apprivoiser une angoisse fondamentale ».
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