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Albert Camus (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070297764
168 pages
Gallimard (10/11/1977)
4.04/5   79 notes
Résumé :
«Les grandes révélations qu'un homme reçoit dans sa vie sont rares, une ou deux le plus souvent. Mais elles transfigurent, comme la chance. À l'être passionné de vivre et de connaître, ce livre offre, je le sais, au tournant de ses pages, une révélation semblable. Il est temps que de nouveaux lecteurs viennent à lui. Je voudrais être encore parmi eux, je voudrais revenir à ce soir où, après avoir ouvert ce petit volume dans la rue, je le refermai aux premières ligne... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Un livre souvent prêté, emprunté, et non retourné ! Cet exemplaire récemment acheté et relu restera donc égoïstement dans ma bibliothèque !

Une oeuvre rééditée en 1959 et préfacée, à cette occasion, par Albert Camus « Rien n'est vraiment dit dans ce livre. Tout est suggéré avec une force et une délicatesses incomparables. »
Jean Grenier fut l'éveilleur de conscience et d'esprit du jeune Camus et qui, par ce livre confirma la vocation d'écrivain de son élève.
Et c'est vrai qu'à lire et relire Les Îles on comprend ce que Camus confie « Aujourd'hui encore, il m'arrive d'écrire ou de dire comme si elles étaient miennes, des phrases qui se trouvent pourtant dans Les Iles ou dans les autres livres de son auteur ».
Oui, notamment dans Noces et l’Été, des mots, des mots- clefs ( terre, mer, soleil, monde, lumière) …des occurrences, des début de phrases, une esthétique stylistique (qui évoluera bien sûr) des sensations, des sentiments, des touches poétiques, qui se croisent, se complètent, s'interpellent …
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L'instituteur D'Albert Camus ( Monsieur Germain ) qu'il remercia lors de son discours de réception du prix Nobel lui mit en quelques sorte , le pied à l'étrier
Jean Grenier , qui fut , son professeur , eut lui aussi une grande influence sur le devenir de Camus . Un livre de correspondance entre les deux hommes en atteste .
Albert camus a donc rédigé une préface pour l'édition ou la réédition de cet essai de Jean Grenier et ce genre de démarche dénote le respect que Camus avait de ces deux enseignants , chose assez peu courante de nos jours , ou bien peu d'auteurs " à succès médiatiques " oublient ceux qui ont patiemment contribué à leur ouvrir des horizons .
L'influence de Grenier est flagrante dans l'oeuvre de Camus , tant dans " Noces " que dans " L'Etranger " .
Ouvrage à conseiller par conséquent à tous les amateurs de l'oeuvre camusienne mais pas que . Quoi de mieux que les îles pour apercevoir de vastes horizons ?
Une autre importante influence sur Camus fut sa rencontre avec Rirette Maîtrejean ex compagne de Victor Serge , mais ce n'est pas l'objet de ce livre
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Je ne partage pas l'enthousiasme de certains lecteurs babeliotes concernant ce livre. En fait, je n'ai pas vraiment compris les propos de l'auteur, où il voulait en venir, à travers cet essai des années 30. Je sens bien ce qui a pu intéresser Camus, des thèmes comme le sens de la vie, l'existence, l'humanité, la mort… Mais le parti pris de l'auteur de choisir le symbolisme de l'île m'a échappé. Les références à l'Inde et à la Grèce me paraissent terriblement datées. C'était le premier livre que je lisais de Jean Grenier. Peut-être pas le dernier.
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Que vaut un monde qui serait éternel? Que vaut des plaisirs infinis? Pas grand-chose. La beauté qui dépérit est la plus belle parce que plus fragile, plus précieuse. L'homme a besoin d'une fin.

Je ne sais si cela fut une révélation. Une chose est sûre; Jean Grenier sait mettre en mots les plus subtiles pensées et impressions internes. J'ai toujours cru que l'écriture était une traduction. Traduction de ces mouvements de l'âme en mots intelligibles pour cette Raison qui demande de la clarté. Ici nous avons affaire à un fin traducteur. Il nous donne un concentré de la pensée.

Comme des Don Quichotte nous allons, voyant ce qui n'est pas, ne voyant pas ce qui est, on se trompe sur le monde, mais c'est si beau se tromper. Joie délirante, que fais-tu là? Chavirer le monde trop sérieux.
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Aucune explication verbale ne remplace jamais la contemplation. (Antoine de Saint-Exupéry) «Pilote de guerre

En 1917, deux jeunes hommes qui deviendront écrivains se rencontrent et établiront un lien qui durera, à partir de la personne et le souvenir de Georges Palante, philosophe libertaire qui enseignait alors à Saint Brieuc.
L'un, Louis Guilloux, restera fidèle à sa ville et à l'espérance d'un monde meilleur. Une géographie plus sombre, un ciel pluvieux incitent peut-être à chercher le mieux, ailleurs.
L'autre, Jean Grenier, se tournera vers la mer Méditerranée. Sa lumière qui montre tout oblige probablement à se poser La Question : celle de la solitude de l'homme.
A Alger il sera le professeur d'Albert Camus et deviendra son maitre
Tous trois se réuniront et Louis Guilloux fut des rares écrivains qui veillèrent le cercueil de Camus

L'oeuvre de Jean Grenier, aussi bien littéraire que philosophique n'est pas facile.
Il refuse le confort des systèmes que l'on plaque sur les expériences. C'est à travers plusieurs petits récits, des moments de sa vie qu'il présente simplement, sans artifices, la mort qui anéantit, et la beauté du monde.
- Son enfance et l'attrait du vide
-Son chat Mouloud « L'animal jouit et meurt, l'homme s'émerveille et meurt, où est le port ? »
- Un voisin, boucher fou. « À l'abattoir, disait-il, on égorge les moutons en série—et moi, ils me font mourir seul »
- Son rêve d'arriver seul dans une ville étrangère, seul et dénué de tout et de garder le secret.
- Sa rencontre de l'Hindouisme.
Une philosophie, comme on flâne en marchant, dans des Iles réelles ou imaginaires où le paysage anime la pensée, sans conclure.

Ce livre, je l'ai lu il y a plusieurs années. C'était, alors un livre culte
Depuis les cultes ont-ils changé ?
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Citations et extraits (68) Voir plus Ajouter une citation
La contemplation muette d'un paysage suffit pour fermer la bouche au désir. Au vide se substitue le plein.
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« J’ai beaucoup rêvé d’arriver seul dans une ville étrangère, seul et dénué de tout. J’aurais vécu humblement, misérablement même. Avant tout, j’aurais gardé le secret…………..
……………….." Il est beau d'avoir un secret, mais... il est encore plus beau que les autres sachent que vous en avez un. »


« Il est donc bien vrai que dans ces immenses solitudes que doit traverser un homme de la naissance à la mort, il existe quelques lieux, quelques moments privilégiés où la vue d’un pays agit sur nous, comme un grand musicien sur un instrument banal qu’il révèle, à proprement parler, à lui-même. »


« On vous demande pourquoi vous voyagez. Le voyage peut être, pour des esprits qui manquent d’une force toujours intacte, le stimulant nécessaire pour réveiller des sentiments qui dans la vie quotidienne sommeillaient. On peut donc voyager non pour se fuir, chose impossible, mais pour se trouver. »
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Mouloud est heureux. Prenant part au combat que se livre éternellement le monde avec lui-même, il ne perce pas l’illusion qui le fait agir. Il joue et ne songe pas à se regarder jouer. C’est moi qui le regarde, et je suis enchanté de lui voir remplir son rôle avec une précision de mouvements qui ne laisse place à aucun vide. À tout instant il est tout entier dans son action. S’il désire manger, ses yeux ne quittent pas les plats qui sortent de la cuisine et trahissent une si violente envie qu’on l’imaginerait transporté dans la nourriture même. Et s’il se pelotonne sur les genoux, c’est avec l’application de toute sa tendresse. En vain, je cherche un hiatus. Ses actes coïncident avec ses mouvements, ses mouvements avec ses appétits, ses appétits avec ses images. C’est une chaîne sans fin. Si le chat allonge sa patte à moitié, c’est qu’il est nécessaire qu’il l’allonge et qu’il l’allonge seulement à moitié. Le contour le plus harmonieux des vases grecs n’a pas cette nécessité.
Cette plénitude, quand je fais un retour sur moi m’attriste. Je me sens homme, je veux dire un être mutilé. Je sais que je trébucherai avant la fin de la comédie et qu’à une question que me posera mon partenaire, j’oublierai ma réplique et resterai sans parole. Absences. Me voilà ravi à ces êtres que je disais aimer, et à moi-même dont je ne pouvais me détacher. Une nécessité qui me confond m’emporte loin de ma condition. Les hommes n’aiment pas qu’on leur échappe : c’est qu’ils n’aiment pas s’échapper à eux-mêmes. Ils sont aussi contents d’être hommes que Mouloud d’être chat. Mais Mouloud a raison et eux ont tort. Car, lui, fait ce qu’il a à faire et leur position, à eux, est intenable.
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J'ai beaucoup rêvé d'arriver seul dans une ville étrangère, seul et dénué de tout. J'aurais vécu humblement, misérablement même. Avant tout, j'aurais gardé le secret. Il m'a toujours semblé que parler de moi-même, me montrer pour ce que j'étais, agir en mon nom, c'était précisément trahir quelque chose de moi, et le plus précieux.
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Il nous fallait , qu'un homme , par exemple né sur d'autres rivages , amoureux lui aussi de la lumière et de la splendeur des corps , vînt nous dire , dans un langage inimitable , que ces apparences étaient belles , mais qu'elles devaient périr et qu'il fallait alors les aimer désespérément . Aussitôt , ce grand thème de tous les âges se mit à retentir en nous comme une bouleversante nouveauté . La mer , la lumière , les visages , dont une invisible barrière soudain nous séparait , s'éloignèrent de nous , sans cesser de nous fasciner . " Les îles " venaient en somme , de nous initier au désenchantement ; Nous avion découvert la culture .
Albert Camus
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Video de Jean Grenier (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Grenier
Albert Camus et Jean Grenier : Découverte de la philosophie et de l'écriture (1955 / France Culture). Diffusion sur France III Nationale le 2 décembre 1955. Par Pierre Sipriot. Avec Albert Camus et Jean Grenier. Émission “Thèmes et controverses”. Présentation des Nuits de France Culture : « “Les grandes révélations qu'un homme reçoit dans sa vie sont rares mais elles transfigurent comme la chance, à l'être passionné de vivre et de connaître”, écrivait Camus dans la préface au livre “Les Îles” de son ami Jean Grenier, en 1959 : le professeur de philosophie qu'il a eu au lycée d'Alger à 17 ans, son ami pour toujours. Son influence est majeure sur le jeune élève, c'est lui qui lui confie un livre qui va le pousser à l'écriture : “La Douleur” d'André de Richaud. Camus lui fait lire ses premiers écrits ; il lui dédia son premier livre “L'Envers et l'Endroit”, “L'Homme révolté”. Dialogue entre ces deux écrivains et amis dans l'émission “Thèmes et controverses”, revue radiophonique des idées et des lettres, avec le producteur Pierre Sipriot. Albert Camus nous parle de son professeur, qui l'a passionné, de la lecture de son livre “Les Îles” qui est à l'origine de ses préoccupations d'écrivain, nous dit qu'un philosophe doit déranger les lieux communs. Jean Grenier nous parle de l'humanisme, de surnaturel, de divin, des racines célestes de l'homme, de courage, de la liberté ; qu'il préfère le sensible à l'intellectuel. “Nous avons commencé, en 1930, un dialogue qui n'est pas fini” écrivait Jean Grenier : une correspondance qui devait durer trente ans et n'être rompue que par la mort, l'accident du 4 janvier 1960 de Camus. Là, nous sommes en 1955, Camus est encore vivant, “L'Été” vient de paraître en 1954, écrit sous l'influence de Jean Grenier : « “L'Été” descend des “Îles” », comme il l'écrit. Il recevra le prix Nobel de littérature en 1957. Il nous lit le début de son livre “L'Étranger” et nous parle de “miséricorde” et de “douceur” : les derniers mots de cette archive. Éternel sur les ondes, comme dans ses livres, comme dans l'écriture. »
Source : France Culture
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