Il n'aurait certainement pas fallu grand chose de plus à ce roman pour être un de ces livres qui, tissé du plus fin des alliages, est destiné à rejoindre les meilleurs ouvrages au sommet de la littérature.
Peut-être l'est-il, d'ailleurs.
"Les monstres" est ma troisième rencontre avec Roger Grenier.
J'avais beaucoup aimé "La salle de rédaction" et "La marche turque".
J'ai un peu moins apprécié "Les monstres".
Peut-être du fait que de ce roman, on ne sait s'il faut rire ou pleurer.
L'auteur emboite le pas à un reporter, dont on ne connaitra pas le nom, au moment où deux taches s'ouvrent devant lui :
- recueillir les confidences d'un bourreau et faire vivre à ses lecteurs la mort d'un chat ...
Il est flanqué pour cela de Roquelaure, un drôle de photographe, séducteur et quelque peu porté sur la bouteille.
Le ton du livre est amer.
C'est un cocktail fait d'humour, de cynisme, d'accusation et de questionnement.
Ce roman est déconcertant.
Il est articulé en trois parties :
"Le monstre d'Innsbruck", "L'homme aux cent têtes" et "Loin du vaste océan".
Si ce roman est déconcertant, il mérite pourtant une lecture attentionnée et continue afin de ne pas en perdre le fil qui est plus dense qu'il n'y parait.
L'état de journaliste est au centre du propos.
Qui sont les monstres ?
Il ne faut pas attendre de Roger Grenier une vraie réponse mais plutôt l'amorce d'une réflexion large et profonde.
Pourtant le corps du roman est léger, drôle, parfois même presque picaresque.
Sa lecture est agréable et prenante.
Roger Grenier sait happer son lecteur et l'emmener avec lui.
Et c'est un vrai plaisir que de laisser vagabonder ses pensées au fil de sa plume ...
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Il est impossible de parcourir une gazette quelconque, de n'importe quel jour, ou quel mois, ou quelle année, sans y trouver, à chaque ligne, les signes de la perversité humaine la plus épouvantable, en même temps que les menteries les plus surprenantes de probité, de bonté, de charité, et les affirmations les plus effrontées relatives au progrès et à la civilisation ...
Rencontres de Chaminadour 2021 : « Lydie Salvayre sur les grands chemins de Georges Bernanos ».
Invitée d'honneur des Rencontres de Chaminadour 2012.
Au cours des années 1970, Sylvie Germain suit des études de philosophie auprès d'un professeur qu'elle admire, Emmanuel Levinas. Son mémoire de maîtrise porte sur la notion d'ascèse dans la mystique chrétienne, et sa thèse de doctorat concerne le visage humain (Perspectives sur le visage : trans-gression ; dé-création ; trans-figuration). C'est sur les conseils de Roger Grenier, à qui elle envoie un recueil d'écrits, qu'elle se lance dans l'écriture de son premier roman, le Livre des nuits, Gallimard, 1984 ; Jours de colère, Gallimard, 1989 - Prix Femina. Ce n'est qu'en 2005, avec Magnus, Albin Michel, qu'elle se fait connaître du grand public en remportant le Goncourt des lycéens. En 2013, elle publie Petites scènes capitales, Albin Michel, un roman qui confronte l'âme au passage du temps. Brèves de solitude, Albin Michel, 2021, est son dernier roman.
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