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EAN : 9782401052819
160 pages
Hatier (24/04/2019)
3.43/5   27 notes
Résumé :
Un recueil de nouvelles d’anticipation faisant écho à des progrès scientifiques récents – clonage, homme augmenté, réalité virtuelle, etc. – et permettant de réfléchir à leurs enjeux éthiques. Dans une édition enrichie de compléments pédagogiques, en lien avec le thème « Progrès et rêves scientifiques » du programme de français en 3e.

Les cinq nouvelles
• « Journal d’un clone », de Gudule
Yannick est un enfant nerveux à qui l’on a a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Encore un livre « pédagogique » offert par Hatier aux enseignants du secondaire. Je me répète probablement : j'ignore si les professeurs s'en servent pour commander par séries, mais, dans une société capitaliste où l'on n'offre jamais rien pour rien, on doit admettre qu'un éditeur est un commerçant et supposer qu'il trouve certainement à gagner en contrepartie de ses présents.
Je crois avoir dit ailleurs que je ne me sers jamais de ces spécimens pour demander un achat groupé au CDI ou individuel aux élèves (je travaille même sans manuel depuis toujours) : les livres des éditeurs-pour-l'Éducation sont presque toujours laids et pas si bon marché qu'on croit (ici, payer 4,30 € pour seulement six nouvelles) ; au surplus, on y trouve souvent des questionnaires et exercices inutiles rédigés par des gens qui n'y connaissent rien, n'entendant qu'à peine les programmes scolaires et ignorant à peu près à qui ils s'adressent, élèves comme enseignants – toutes choses qui suffiraient à gâcher même un bon et bel ouvrage.
Je les lis cependant presque toujours, de façon que – on ne sait jamais – je ne passe pas par exception à côté de quelque chose de bien.
Ce recueil réunit donc six récits d'auteurs contemporains plus ou moins spécialisés dans la science-fiction, avec dans l'ordre : Gudule, Fabrice Colin, Éric Simard, Pierre Bordage, Christian Grenier et Colette Jacques Veaux. Ce genre, selon moi, ne tolère pas la médiocrité, et on a eu tort d'en faire une poubelle pour adolescents où ranger tout auteur dont l'imagination délirante l'empêche de retenir sa logorrhée d'invraisemblances : on a ainsi abîmé, par beaucoup trop d'indulgence, un genre qui convenait à des esprits rigoureux et visionnaires, et on l'a réduit au foutoir déclassé des mauvais pulps et de la marchandise. Je crois en savoir quelque chose, étant notamment un grand admirateur de Isaac Asimov, et je n'oserais pas, si je ne le connaissais point, dire autant de mal de ce qu'est devenu ce genre avec ses deux compagnons de route et d'infortune, la fantasy et la dystopie, sans au moins le recours à quelque modalisation mondaine et de bon aloi.
N'importe : j'ai lu avec consternation les trois premières nouvelles de ce recueil qui, sinon sont absolument nulles, du moins relèvent d'un manque d'ambition intellectuelle et stylistique évident. La palme du récit le plus atterrant, le moins stimulant, le plus bâclé, revient à M. Simard, que j'ignorais auparavant à juste titre, et qui nous livre ici un texte moins littéraire, notamment en termes de détails et d'idées, que le travail d'un élève de cinquième appliqué – je prouverai bientôt cette assertion en présentant un court roman réalisé par des adolescents de ce niveau : il se contente d'agglutiner sans préparation ni minutie des scènes expédiées et presque hallucinantes tant leur manque d'ambition et de crédibilité relève d'un enfant sans expérience. le texte de Gudule, quant à lui, est un emprunt caractérisé à un ou plusieurs récits bien mieux écrits de Richard Matheson, et celui de Colin ne vaut que pour son idée-titre n'apparaissant qu'en trois lignes vers la fin et pas du tout développé : les trois, comme il ne se devrait pas pour des nouvelles de qualité, ne comportent pas de chute, facilité déconcertante et importune.
Les trois ont toutes pour défaut, élémentaire dans la science-fiction et particulier autant qu'un vice notoire, de résumer longuement la base théorique du monde où a lieu l'intrigue au moyen d'explications déconnectées de la situation initiale, au lieu de nous la montrer par quelques habiles descriptions ou naturellement au sein des dialogues et des actions, ce qui réclame infiniment plus de patience et de soin. Vous avez là, d'emblée plaqué en travers de la gueule, un condensé des quelques paradigmes qu'il faut retenir pour savoir où l'on se trouve, et sitôt ce gros morceau obligatoire débarrassé comme un pensum, vous poursuivez sans plus d'appétit des aventures assez grotesques et si peu logiques eu égard au sens de notre civilisation et à son éthique qu'on n'y discerne pas la moindre trace d'anticipation véridique. Vraiment, il n'est pas donné à tout le monde d'être un prophète, mais un tant soit peu visionnaire ! Il y faudrait du moins un peu de réflexion préalable…
Tous sont extraits d'un même recueil qu'il faut surtout ne pas acheter, intitulé les Visages de l'humain où, et c'est le pire, ces récits ont certainement été jugés les meilleurs, paru aux éditions Mango (qu'on doit, si vous êtes comme moi, absolument continuer de ne pas connaître). Et ce n'est sans doute pas un hasard si les trois sont également piètres : des écrits de commande très probablement, de purs alimentaires ordonnés à des écrivains populaires ; j'ai supposé par ailleurs, mais peut-être avec un peu de présomption, que Mango est une filiale de Hatier (je ne puis vérifier dans l'instant, la dernière version de Windows en cours d'installation me faisant boguer toute tentative d'accès à Internet, la perpétuelle saloperie !), raison pour laquelle il coûte moins cher à l'éditeur de recycler ces auteurs sous contrat que d'en embaucher d'autres et des meilleurs. Après tout, un élève ne verra peut-être pas la différence entre un bon et un mauvais texte, et si Hatier connaît rien qu'un peu les professeurs à qui il s'adresse, il devine que, bien souvent, ces derniers lisent encore moins que ces premiers et ne font pas davantage la distinction.
Les trois autres nouvelles, heureusement, rattrapent un peu ce mauvais départ, mais c'est toujours avec très peu de style et rien qui mérite d'être appelé, même de loin, art et labeur. J'ai pourtant bien conscience, croyez-moi, que des collégiens sont peu sensibles à la question du style, et je ne me fais pas du tout un devoir d'aborder cette question, futile à leurs yeux, durant mes cours ; mais un récit bien écrit traduit toujours quelque chose de la pensée méthodique qui l'a conçue, sans même aller chercher des chinoiseries difficiles comme des figures – ni King, ni Matheson, ni Asimov ne passent pour des auteurs inaccessibles, et leurs écrits (au moins pour King ceux d'avant 2000) sont malgré tout ciselés avec un art de l'efficacité qui valorise les idées qu'ils proposent. En l'occurrence, ces trois intrigues sont plus inspirées et élaborées, comportant notamment une chute pour deux d'entre elles. Ces deux-ci justement explorent le thème de l'éducation du futur, et la dernière celui de l'espérance de vie dans un avenir en proie au risque de surpopulation. Évidemment, même les chutes ne sont pas épatantes, mais on passe une heure à les lire sans trop d'importunité. de pareils récits sont, à la limite, des tremplins à réflexions, mais qui n'en comportent guère par eux-mêmes, et ce n'est pas du tout à cause de leur forme courte. le problème, c'est que notre époque contient nombre de gens qui écrivent à toute vitesse pour faire de l'argent entre deux campagnes de promotion, et il ne se peut pas que de pareils ouvriers disposent d'assez de temps et de concentration pour réaliser, plus que des essais brouillons, ce qu'on appellerait enfin des « oeuvres ».
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J'ai lu ce livre en l'empruntant à ma fille : il était dans sa liste de lecture pour le collège. Il est composé de 6 petites nouvelles rapides à lire. Chacune d'elle traite de problèmes que pourraient soulever certaines découvertes scientifiques.
La première nouvelle, le journal d'un clone, traite rapidement du libre arbitre des clones. Il pourrait être complété par la lecture de la série 'Journal d'un AssaSynth' qui approfondi bien mieux ce sujet.
La deuxième nouvelle traite de l'homme bionique.
Pour la troisième nouvelle, je ne vais pas dévoiler la fin, mais j'y ai trouvé des singes et un trafic.
La nouvelle 'La classe de maître Moda' est la meilleure. Elle fait un peu frissonner sur ce que pourrait être l'enseignement de demain.
'Anna passe son bac' est la nouvelle la plus proche de notre environnement actuel. J'ai trouvé stimulante la façon dont Anna passe son bac !
'Le rituel des adieux' aborde la fin de vie avec un angle trop Malthusien. Certains dirigeants avaient déjà cet façon de voir au début du vingtième siècle. A mon avis, il vaut mieux regarder quels progrès pourront permettre de nourrir tout le monde, mais peut-être que ce n'est pas écologique ...
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Étant prof, lu dans l'objectif de préparer mes cours. Je ne sais quelle nouvelle choisir pour mes 3e puisque j'ai beaucoup aimé tout le recueil. J'ai particulièrement apprécié La Classe de maître Moda et la façon dont cette nouvelle ouvre sur la critique sociale. Dans un tout autre registre, Anna passe son bac fut très agréable et plutôt drôle; pas mal pour étudier une nouvelle un peu plus légère en classe. Un recueil à la fois cohérent et varié. Petit bémol pour les questionnaires de lecture qui ne sont pas toujours pertinents pour moi.
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Journal d'un clone et autres nouvelles du progrès est une anthologie composée de six nouvelles (Journal d'un clone, Potentiel humain, Clarisse, La classe de maître Moda, Anna passe son bac et le Rituel des adieux). Sorti en 2019 aux éditions Hatier, ce recueil est destiné principalement aux élèves de troisième. Il réunit donc six auteurs contemporains plus ou moins spécialisés dans la science fiction (Gudule, Fabrice Colin, Éric Simard, Pierre Bordage, Christian Grenier et Collette Jacques Veaux). La science fiction est un genre qui selon moi a besoin d'esprits rigoureux et visionnaires qui traitent le sujet de façon sérieuse et probable, hors ici le recueil semble plus être dédié à des textes médiocres écrits par des auteurs à l'imagination délirante.
Ayant lu un certain nombre de romans de science fiction, je me permet de dire qu'un certain nombre de ces nouvelles (notamment Journal d'un clone) sont très inspirés d'autres oeuvres bien mieux écrites. Autre le style d'écriture qui me laisse assez sur ma faim, la plupart des nouvelles ont un énorme défaut (surtout pour de la science fiction) : au lieu de montrer au lecteur par le biais des actions ou conversations des personnages le cadre dans lequel évolue le personnage principal, l'auteur nous donne simplement un résumé du monde et de son système politique et social sans ne faire aucun lien avec l'intrigue initiale et sans laisser le temps au lecteur de découvrir par lui même l'environnement du récit.
Bien qu'elles ne soient pas excellentes, les trois dernières nouvelles sont selon moi plus intéressantes, elles sont un peu plus inspirées et élaborées et deux d'entre elles ont une chute.
Bien qu'elles puissent permettre aux élèves de s'interroger sur l'avenir, ces nouvelles ne sont pour moi pas les meilleures de leur genre.
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Six nouvelles d'auteurs différents : Gudule, Fabrice Colin, Eric Simard, Pierre Bordage, Christian Grenier, Colette Jacques Veaux.
Elles abordent le thème des clones, des mères porteuses, des cyborgs, de la génétique, des progrès scientifiques et médicaux, de l'éducation du futur, de la réalité virtuelle. le progrès est-il toujours bénéfique ? A titre individuel ? collectif ? A qui profite-t-il ? N'y a-t-il pas des bénéficiaires et de nouveaux esclaves ? quels sont les risques?
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Je peux le prendre, m'man, au lieu qu'on le jette ? a demandé Julia.
- Qu'est-ce que tu en feras ? Il est inutilisable.
- Je le soignerai !
- Si ça t'amuse… "
Elles s'y sont mises à deux pour me transporter dans la chambre de Julia. Ah, ça, pour dérouiller, j'ai dérouillé ! Surtout quand Julia m'a laissé tomber juste sur mon bras cassé ! Mais bon, ça valait mieux que d'être balancé dans le container !
On peut dire que Julia s'est donné du mal, pour moi ! Le pot de chocolat à tartiner entier y est passé ! Puis elle a entortillé mes fractures de bouts de chiffon et m'a fait des piqûres d'eau avec une vieille seringue rouillée. Mais, malgré toute sa bonne volonté, mes os se sont ressoudés de travers et je suis resté paralysé. Alors, depuis, elle me trimballe dans une vieille poussette et me donne à manger à la petite cuillère, comme un bébé.
De temps en temps, elle m'emmène en promenade. On va jusqu'au container, on écoute les gémissements des clones encore vivants, et on revient. Peut-être qu'un jour, elle en aura marre de moi. Alors, elle me découpera, mettra mes morceaux dans un sac plastique et j'irai rejoindre mes frères - le tas de corps pas tout à fait morts et de membres épars qui grouillent dans le noir - pour un dernier voyage avant le passage au lance-flammes. J'en rêve parfois, la nuit, dans mes cauchemars. Et quand je me réveille, je suis tout bouleversé.
J'ai tant de peine à l'idée de la quitter, ma Julia…
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Vidéo de  Gudule
Si je vous dis que mon métier, c'est bibliothécaire, ça vous évoque quoi ? Des lunettes ? Un chignon ? Une personne qui adore fait "chuuuut !" ?
Et si l'on balayait les idées reçues ? Et si l'on partait à la découverte de bibliothécaires de fiction qui ont le pouvoir de changer une vie, pour le meilleur et pour le pire ? Venez, je vous emmène...
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