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EAN : 9782013224123
190 pages
Hachette (13/08/2007)
  Existe en édition audio
3.95/5   560 notes
Résumé :
Le gouvernement des Lettrés a interdit les écrans et décrété la lecture obligatoire. Face à cette tyrannie, les Zappeurs se révoltent : ces jeunes rebelles, adeptes de l'image, propagent un virus qui efface les mots à mesure qu'ils sont lus. Seule Allis est capable d'identifier l'inventeur du virus et de trouver un antidote.
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Critiques, Analyses et Avis (131) Voir plus Ajouter une critique
3,95

sur 560 notes
La lecture de ce court roman d'anticipation m'a fait subir les mêmes effets que ce qu'y vivent les personnages : se trouver totalement immergé dans l'histoire. A ceci près que dans cet univers où une lutte ouverte opposent les Lettrés et les Zappeurs (point n'est besoin d'explication plus précise : il y a ceux qui tournent les pages et ceux qui regardent les images....), dans ce monde donc, un virus se répand de faon extrêmement contagieuse : parcourir un livre plonge le lecteur au coeur de l'histoire mais en efface les pages.... Les livres sont donc grandement menacés et deviennent des proies hautement convoitées. La narratrice est doublement atteinte en tant qu'écrivaine, puisque les pages qu'elle crée disparaissent au fur et à mesure. Et pour cette jeune femme sourde et muette, c'est un moyen d'expression vital qui lui échappe. La voilà très motivée pour accepter la mission que lui confie l'AEIOU : découvrir qui est à l'origine de cette épidémie...

C'est à la fois drôle, attractif, et inquiétant.
Drôles les sigles utilisés (les ordis BCBG -Big Computer Bill Gates-, l'AEIOU - académie européenne des intellectuels officiels unis dont les membres sont appelés des Voyelles- ....).

Attractif pour les incursions dans plusieurs romans culte, en compagnie de la narratrice et des personnages (comme chez Jasper Fforde)
Inquiétant car le modèle de société décrit n'est pas si éloignés du nôtre.

C'est donc un très agréable roman que même les lecteurs réticents à l'anticipation devraient apprécier


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Au début des années quatre-vingt-dix, internet et les jeux vidéos sont en pleine expansion. Beaucoup s'inquiètent alors de la menace que le livre électronique fait peser sur le livre-papier. Certains prédisent même la mort de ce dernier.
Christian Grenier explique qu'à cette époque, quand il intervenait dans des collèges ou des médiathèques, on lui posait souvent la question : "D'après vous, quand les livres vont-ils disparaître ?", comme si en tant qu'auteur de SF il avait la faculté de connaître un peu l'avenir...
Il ajoute : "Je tentais de rassurer mes interlocuteurs. Contrairement à certains de mes collègues ou camarades (comme Alain Grousset, avec qui j'avais fait un pari !), je ne redoutais pas du tout la concurrence des écrans, d'Internet et encore moins celle des e-book. Moi-même amoureux des livres, j'étais persuadé que ceux-ci perdureraient. Mais je devinais chez les intellectuels (écrivains, profs de Lettres, documentalistes, bibliothécaires) une telle angoisse et un tel désir de sauvegarder le livre (et, indirectement, leur emploi) que je résolus de leur répondre... au moyen d'un roman !"
Voici donc expliquée par l'auteur lui-même la genèse de ce drôle de livre.
Un livre fort sympathique qui a l'avantage d'offrir plusieurs niveaux de lecture. Un roman estampillé "jeunesse", mais qui peut s'apprécier à tout âge.
Les plus jeunes lecteurs y verront une histoire un peu folle, avec des personnages originaux et amusants.
Les moins jeunes apprécieront le clin d'oeil appuyé à Ray Bradbury, dans la dédicace "To Ray Bradbury, of course" et dans le récit. Mais alors que dans Fahrenheit 451 les livres sont interdits par le pouvoir qui se sert des écrans pour gouverner, dans Virus LIV 3, c'est l'inverse : le pouvoir est au mains des Lettrés qui interdisent les écrans.
Il y a beaucoup d'humour dans ce texte, là encore, plus ou moins accessible selon le degré de compréhension du lecteur. Personnellement, j'ai beaucoup aimé les noms des personnages, qui font référence à des héros de romans connus. Si certains, tels Allis L.C. Wonder ou Colin B.V. Chloé se décodent facilement, d'autres m'ont donné plus de fil à retordre... mais, chut... je n'en dis pas plus et vous laisse le plaisir de les découvrir. Christian Grenier a dû bien s'amuser en les inventant, tout comme les nombreux sigles tout droits sortis de son imagination et dont le livre est truffé. Il y a même un glossaire en fin d'ouvrage pour nous les expliquer. Je ne résiste pas au plaisir de vous en donner un : l'AEIOU, qui est l'Académie Européenne des Intellectuels Officiels Unis et dont les membres sont nommés... les Voyelles !
Quel est donc ce mystérieux virus qui efface les lettres d'un livre au fur et à mesure de la lecture, et qui contamine les lecteurs qui le transmettront de livre en livre ? Et, question cruciale pour nous, lecteurs passionnés : les livres vont-ils lui survivre ?
À vous de lire Christian Grenier pour avoir la solution.
Une lecture distrayante et intelligente, une jolie façon d'initier les jeunes lecteurs à la SF.
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"Virus L.I.V.3 ou la mort des livres" nous plonge dans l'univers des Lettrés, où la lecture et les livres sont les valeurs principales de la société : la lecture est fortement conseillée, les citoyens doivent posséder un permis pour s'exprimer devant plus d'une personne, afin que la parole ne soit plus utilisée n'importe comment. La société est dirigée par les Voyelles, écrivains émérites qui renoncent aux honneurs et à la richesse pour rejoindre le gouvernement. Tout ce qui est visuel ou électronique est mis au ban de la société : écran, Internet, cinéma, ...

Allis vient d'être acceptée parmi les voyelles. Elle est sourde-muette, particularité mal acceptée dans un monde où la parole est tellement précieuse. Mais les autres Voyelles l'ont justement choisie dans ce but : étant donné son handicap, elle est la seule à pouvoir s'infiltrer chez les Zappeurs, pour tenter de découvrir qui se cache derrière le virus du L.I.V.3 : ce virus se répand dans toutes les bibliothèques. Chaque personne qui lit un livre infecté efface l'encre du livre, et se retrouve en échange dans un monde virtuel qui retrace le roman. Toute possibilité d'imagination est donc rendue impossible, on ne peut suivre l'histoire qu'à travers ce monde.

Ce roman est destiné à la jeunesse, mais est assez agréable à suivre. Il y a de multiples références à d'autres oeuvres, je ne suis d'ailleurs pas certain de les avoir toutes relevées. Les noms des personnages par exemple sont savoureux : Céline L. F. Bardamu, Allis L.C. Wonder, ... Il est aussi intéressant de montrer que les univers littéraire et électronique peuvent s'enrichir mutuellement, au lieu de les voir comme des ennemis irréconciliables.
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va parler d'un roman de SF jeunesse, Virus L.I.V.3 ou la mort des livres, de Christian Grenier.

Or donc dans un siècle, la lecture est devenue obligatoire et les écrans sont bannis et méprisés. La population est divisée en deux camps : les Lettrés et les Zappeurs. C'est dans ce contexte qu'Allis publie un roman et se retrouve chargée d'enquêter sur les Zappeurs : ces derniers ont mis au point un virus détruisant les livres. Pourra-t-elle sauver la littérature ?

-Bon, moi, j'ai déjà un problème là. Une dictature littéraire ? N'importe quoi. Ce sont les écrans qui s'imposent, pas les romans. Dès le départ, ça commence mal et j'y crois pas.

-Mais justement, c'est intéressant de prendre le contre-pied de Fahrenheit 451, où ce sont les écrans qui dominent la société !

-Mouais. Pourquoi pas. J'me méfie quand même. de toute façon, l'auteur est un homme qui écrit un perso féminin. Ca aussi, je me méfie. Je le sens pas.

-Hé bien, on verra. Alors, pour commencer, le roman fourmille de références littéraires qui ne manqueront pas de résonner en vous, à commencer par les noms des personnages : Allis LC Wonder, Rob DF Binson… Même Lund, dont le prénom est apparemment simple, possède une importante signification.

-Désolée, moi je trouve que certains noms sonnent trop ridicule pour leur prêter la moindre crédibilité. L'AEIOU : c'est imprononçable ! Et les Zappeurs, oh là là, ce nom, quelle esclaffade ! Tu vas prendre au sérieux des activistes qui se présentent comme les « Zappeurs Zinzins » ? « Attention, on va faire des trucs très méchants, car nous sommes… les Zappeurs Zinzins ! » « Oh non ! Encore un coup des Zappeurs Zinzins ! Ce sont des monstres ! » Hahahahahaha !

-C'est peut-être fait exprès pour dédramatiser l'ambiance, mettre un grain de fantaisie…

-Ben moi, ça me fait décrocher, ça ne colle pas avec le reste du roman.
-Ledit roman n'est pas mal, d'ailleurs : j'aime beaucoup l'hommage rendu à la lecture, en la citant, en mettant en abyme… et l'action est intense, bien rythmée…

-Hélas, Allis représente un nouvel exemplaire de cliché insupportable ! Elle ne fait rien !

-Rhôôôôh, tu exagères !

-D'accord. Tu as raison : elle prend le RER de sa propre initiative et sans difficultés liées au trafic, aux travaux ou à l'annulation de trains. Comme quoi, la SF rend possibles nos rêves les plus fous.

-Et allez, tapons sur la RATP… Tu ne peux pas nier que certains passages qui lui sont consacrés la rendent fort émouvante.

-Certes, mais elle m'a aussi bien énervée : encore une demoiselle en détresse qu'il faut sauver et ça m'agace ! Ca m'irrite aussi quand elle découvre sa mystérieuse correspondante du Net : elle passe de la colère à la disparition de cette colère en quoi, une page ? Je veux bien qu'on soit dans un roman jeunesse, mais là, on nage dans l'absurde ! J'ai horreur des sentiments incohérents, plaqués là parce qu'on l'a décidé au mépris d'un minimum de vraissemblance ! Et puis, il y a trop d'incohérences dans l'usage fait de la technologie. Je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler.

Je suis désappointée, parce que j'éprouve la sensation d'avoir lu un roman qui oscille entre deux publics : l'un aguerri en littérature et en SF, l'autre novice, naïf, pour lequel on se permet de trop gros raccourcis. Je pense que l'histoire aurait gagné en profondeur si elle avait été plus étoffée.

-Mais peut-être qu'elle aurait trop riche pour de jeunes lecteurs, du coup…

-Peut-être.

-Quoi qu'il en soit, c'est un roman intéressant pour initier vos jeunes enfants à la SF.

-Ouais, mais vous leur expliquez qu'on peut être une femme et ne pas avoir besoin d'être constamment sauvée, hein ? Merci, bisous. »
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Petit livre destiné aux collégiens d'à peine 200 pages, L.I.V.3 est une petite merveille.

Le virus de la Lecture Interactive Virtuelle décime les livres. Lorsqu'un lecteur lit le texte d'un ouvrage, il pénètre dans l'histoire, la visualise en 3D et peut interagir avec les personnages devenant même l'un d'eux. Mais au fur et à mesure de la lecture, le texte imprimé disparaît totalement ne restant plus que dans la mémoire du lecteur. Face à ce fléau, le gouvernement des Lettrés, qui a interdit les nouvelles technologies, décide d'envoyer leur nouvelle recrue, la voyelle Allis, infiltré la ZZZ « zone des zappeurs zinzins » afin de mettre un terme à cette calomnie. Allis découvre alors que le leader des zappeurs zinzins est en réalité Lund/Mondaye/Sonn, le fils de sa patronne Emma. Ce dernier lui explique que ce virus avait au départ été mis en place pour contrer sa cécité et que sa propagation était un pur accident. Suite à la trahison de Céline, une autre voyelle, Emma, Allis (sourde et muette) et toute l'AEIOU décide d'allier leur effort pour développer le monde des livres ET le milieu informatique car dans les livres il y a encore des livres et que l'informatique est une porte vers le développement de la lecture.

Christian Grenier parvient à poser l'essentielle des questions soulevées autour du développement croissant du e-book à partir de la réalité actuelle dans un ouvrage de science-fiction pas si fictif que ça. Publié en 2001, je n'ai pu que constaté que les hypothèses émises sur le futur du livre et de la société sont plus d'actualité qu'il y a dix ans. Visionnaire donc, Christian Grenier était déjà bien proche de la réalité présente. Cet ouvrage est l'occasion d'expliquer à des jeunes que le mode de lecture qu'il connaisse et utilise quotidiennement n'est plus celui dont usait la génération précédente. Excitent les ouvrages papiers, nous voici dans l'air des liseuses et livres numériques. Plus facilement diffusable, sauvegarder su les ondes, même le gouvernement des Lettrés ne peut nier les possibilités qu'offre le numérique.

Le livre LIV3 en lui-même est extrêmement facile à lire. L'auteur ne se contraint pas à user d'un vocabulaire informatique complexe, les noms des lieux comme la ZZZ, l'AEIOU, le CCC (le Couvert, le Coucher, la Culture) sont très bien trouvés bien qu'enfantins – mais l'essence même du livre respire d'une volonté de simplicité. Absolument génialissime, je regrette de n'avoir découvert ce roman qu'à mes 19 ans. Les débats en cours de communication à la fac n'en aurait été que plus enrichi de citations tiré de ce chef-d'oeuvre !

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Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
A cet instant de ma lecture, je sentis ma vue se brouiller; tout ce qui m'entourait bascula dans un vide coloré.
Il me fallut quelques secondes pour reprendre pied - et pour comprendre ...
Comprendre que je ne me trouvais plus dans les sous-sols de la TGB mais sur le seuil d'une maison inconnue! Face à moi, je reconnus le parc, les arbres... et l'héroïne du roman que je venais de commencer. Oui: je reconnus même la domestique qui pourtant ne figurait pas sur la couverture! Mais elle était telle que je l'avais imaginée. Au fait, l'avais-je vraiment imaginée ? Non, pas exactement; son visage et son expression étaient restés dans ce flou où sont noyés les personnages secondaires d'un texte. Mais maintenant que je l'avais en face de moi, je savais que c'était elle.
Cette réalité reconstituée était parfaite. Trop parfaite, même : la maison paraissait tirée d'une image de magazine; le paysage ressemblait à un tableau bon marché; Valérie Morris, face à moi, avait des airs de poupée fragile, et sa robe semblait sortir de chez le teinturier.
Je déplaçai mon regard. J'avançai. J'étais réellement ailleurs. A l'intérieur du texte, en quelque sorte !
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Aussi, au moment où tu vas refermer cet ouvrage, lecteur, il faut que tu admettes cette éventualité : peut-être es-tu le héros d'une autre histoire, la tienne, qu'un lecteur lit dans un monde plus réel que le tien.
Et moi, Allis, je tiens à te remercier : grâce à toi, désormais, j'existe. Peut-être pour très longtemps. Car ce sont les lecteurs qui rendent les personnages éternels.
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«Si les hommes ont instauré la République, ce n'est pas grâce à La Fayette, Danton ou Robespierre mais parce que Platon, Thomas More, ou Jean-Jacques Rousseau en avaient semé l'idée dans les esprits. Si l'on a conquis la Lune, ce n'est pas grâce à Tsiolkowski, Kennedy ou Wernher von Braun ; c'est parce que Cyrano de Bergerac, Jules Verne et Hergé en avaient cultivé le projet dans l'imaginaire collectif.»
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On y trouvait aussi affichés les portraits des auteurs les plus prestigieux de toutes les littératures - c'est à dire les vrais artisans du destin de l'humanité. Comme l'avait un jour affirmé Colin : "Si les hommes ont instauré la République, ce n'est pas grâce à La Fayette, Danton ou Robespierre mais parce que Platon, Thomas More ou Jean-Jacques Rousseau en avaient semé l'idée dans les esprits. Si l'on a conquis la Lune, ce n'est pas grâce à Tsiolkowski, Kennedy ou Wernher von Braun ; c'est parce que Cyrano de Bergerac, Jules Verne et Hergé en avaient cultivé le projet dans l'imaginaire collectif."
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Puis mon siège pivota et je fis face à un nouvel inconnu. Faire face n'est pas l'expression convenable, car en réalité, lui me tournait le dos.
Il était blond, vêtu d'une combinaison noire sur laquelle était brodé un superbe soleil rouge sang. A ses côtés se tenait, debout, un immense Homme-Ecran.
Oui : un géant, chauve, au sourire d'enfant et aux traits asiatiques; il me désigna d'une main le jeune homme assis, et de l'autre son propre thorax où s'inscrivait, sur l'écran :
"Bienvenue dans la ZZZ, mademoiselle. Je suis Sonn. C'est bien moi que vous désirez rencontrer ?"
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Vidéo de Christian Grenier
Christian Grenier nous parle de l'importance de l'informatique dans son oeuvre.
© Éditions du Rouergue, 2020
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Pourquoi Allis est-elle différente des autres Voyelles ?

car ses parents sont des zappeurs
car elle utilise des écrans pour pouvoir communiquer
car elle arrive à communiquer avec Soon, le chef des zappeurs

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Thème : Virus L.I.V.3 ou la mort des livres de Christian GrenierCréer un quiz sur ce livre

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